Dessin de Thierry Dubois en pages 2 & 3 de l'Automobilia N° 23. nous montrant au premier plan à gauche, un coach Bugatti d'usine et stationnée à droite, une Panhard Dynamic à poste de conduite central.
Entrons dans l'image ...
Mars 1937, conformément à la météo de ce mois charnière entre hiver et printemps, c'est le retour des giboulées... comme aujourd'hui, premier jour de l’Été 2024, en vertu du réchauffement climatique !... Autre temps, autres précipitations !... Mais, à ce dernier tiers de la quatrième décennie du XXe siècle, on est loin de se soucier des aléas climatiques et des retombées polluantes de nos activités humaines. L'automobile connaît l'âge d'or de ses "années parades", encore pas accessible aux citoyens du prolétariat mais aux classes des plus riches et aisés. D'abord réservée à l'élite, la voiture motorisée s'embourgeoise dans les années 30... Quant au style, suite aux tendances "Art Déco", l'aérodynamisme aidant, les courbes prennent le pas sur les caisses carrées aux lignes rigides comme cela apparaît dans cette image réaliste. dont j'apprécie la fluidité graphique jusque dans les reflets habilement esquissés.
Sur cette route du département de l'Indre, alors qu'en soulevant des gerbes d'eau, passe en trombe une Bugatti Ventoux de 1936, un couple sort de l'auberge pour regagner leur Panhard Dynamic, un modèle récent. Sans doute se disent-ils que, sous les averses, il est préférable de se déplacer dans une berline conduite intérieure plutôt qu'en torpédo ; au moins, on n'a pas à subir les méfaits conjugués du déplacement d'air et de l'humidité. Mais, encore à cette époque, très rares sont les voitures disposant d'un chauffage à bord.
Cette auberge en bord de route fait mention de son confort en affichant les menus de son restaurant et le calme de son hôtel, labellisé d'une étoile. Certes, en 1937, la circulation automobile encore peu importante, ne nuit pas à la tranquillité de la clientèle faisant la halte d'une nuitée. Cet hôtel ouvert toute l'année, véritable relai routier avant l'heure, dispose, outre, une salle pour banquets, d'un garage adjacent, où l'on aperçoit le "nez" d'une Traction 7C de 1936 reconnaissable à sa calandre peinte.
Sur le pignon de la maison voisine, à gauche, on ne peut manquer de voir la grande affiche publicitaire vantant les qualités gustatives du chocolat Poulain, une grosse entreprise qui, aujourd'hui, 87 ans plus tard, est en passe de liquidation ...
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Couverture de la revue Automobilia N° 23 de Mars 1998 présentant la 202 Peugeot dont on trouve le dossier complet des pages 21 à 32.
La 202 mérite bien cette étude exhaustive... Produite à Sochaux dès le début de l'année 1938, elle prend le relai de la 201 dans la gamme des petites voitures populaires. Inspirées par le "Fuseau-Sochaux" habillant de façon aérodynamique son aînée, la valeureuse 402, les lignes de cette nouvelle petite auto sont harmonieusement adaptées à sa silhouette. C'est une réussite sur le plan esthétique à la dois dynamique et moderne. Sur le plan mécanique, équipements et confort, elle a déjà tout d'une grande. Son succès sera grand auprès d'une clientèle féminine mais aussi auprès des familles aux revenus modestes qui trouvent dans ce créneau des petites voitures, un modèle particulièrement abouti, fiable et élégant.
- En couverture de la revue Automobilia, l'illustrateur nous présente cette sympathique 202 ayant à son bord 3 membres d'une petite famille, circulant dans les environs de Chateaubourg (Ardèche).
- Au premier salon de Paris, en octobre 1938 auquel elle participe pour la première fois, la nouvelle 202 se présente sous la forme de cette splendide berline "fantôme" laissant apparaître ses principaux aménagements internes.
- Cette berline 1939 est déjà très appréciée par les femmes, séduites par sa silhouette moderne et chic, alliée au "sérieux sochalien", une réputation déjà bien établie.
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Page 12 : Cette plancheavec commentaire nus présente un rassemblement de 3 protoypes de la 2CV Citroën étudiées et mises au point avant et pendant la guerre.
Dans son dépouillement radical, l'habitacle des 2CV de 1939, évoque déjà celui de leur descendante, 10 ans plus tard. Le dessin du volant est presque identique. En revanche, le recours intensif à l'alliage léger sera abandonné après la guerre.
Sous le capot, on découvre déjà un moteur à deux cylindres à plat. Toutefois, le refroidissement par eau est toujours présent, imposant le montage d'un volumineux radiateur disposé à l'arrière du moteur comme sur les Simca 5 contemporaines. C'est un bicylindre opposés à plat, refroidi par air, qui équipera le modèle de 2CV définitif présenté en 1949.
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Vers la suppression des voitures anciennes. * Article de Claude Rouxel *
"C'est sous ce titre que le magazine La Vie automobile du 25 novembre 1941 présente à ses lecteurs une loi, édictée quelques semaines plus tôt, visant à envoyer à la casse les véhicules anciens et que l'historien Jacques Rousseau qualifiera plus tard de « loi scélérate », nom qui lui est resté.
Depuis sa naissance, l'automobile a toujours été l'objet d'une grande sollicitude de la part des pouvoirs publics qui se sont ingéniés, avec méthode et persévérance, à lui imposer, successivement ou simultanément, contraintes, réglementations, brimades, vexations, taxes, impositions de toutes sortes... A tel point que la presse spécialisée parle souvent de l'automobile comme de la «< vache à lait » des gouvernements.
C'est vrai en temps de paix, et cela le reste dans les périodes de guerre. Après le désastre de juin 1940 et l'envahissement de la France par les troupes allemandes, le phénomène va connaître son paroxysme. Au-delà du Rhin, il n'est plus question depuis déjà un moment de la « voiture du peuple » et, dans notre pays, l'Occupant va littéralement « sucer la moelle » de l'automobile.
Un plan bien préparé
Gouverner c'est prévoir : il ne fait nul doute que les plans ont été établis de longue date, bien avant l'offensive de mai 1940. En effet, à peine installés en France, les Allemands mettent en place toute une batterie de mesures qui vont leur permettre de tout connaître, tout diriger et disposer de tout ce qu'ils pourront trouver dans le pays. Des services purement allemands, Kommandantur et autres, exerceront un pou- voir de fait, les administrations françaises n'ayant aucune liberté de manœuvre. Ainsi, dès le mois d'août 1940, et parmi bien d'autres dispositions, il est procédé dans les départements de la zone occupée à un recensement des véhicules qui n'ont pas été réquisitionnés par l'armée française en septembre 1939. Les relevés établis sont fort détaillés et l'on y trouve, outre les noms, adresses, professions des propriétaires, des renseignements sur les voitures elles-mêmes tels que marque, puissance fiscale, année de fabrication, numéro d'immatriculation, nombre de places, nature (voiture, camionnette, etc.) et surtout, ce qui peut apparaître a priori comme l'information la plus importante, état général du véhicule. Les camions, tracteurs, autocars et autres ne sont pas oubliés et bénéficient eux aussi des mêmes attentions".
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Au centre de la revue page 34 & 35 cette planche récapitulative nous présente toutes les 403 berlines et ses déclinaisons sorties au cours de ces 11 années de production.
La berline 403 est la première Peugeot à adopter le type de carrosserie "ponton" en vogue à partir des années 50. Plus latine, aux lignes tendues, elle a néanmoins une silhouette proche de la Mercedes 180 sortie deux ans plus tôt en 1953, cette dernière n'étant disponible qu'en version berline sans autres déclinaisons de carrosserie, tandis que la berline phare chez Peugeot, se décline en break et en cabriolet.
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Appréciée par les femmes pour son habitabilité et surtout pour son cffreaccessible pouvant accueillir une quantité phénoménale de bagages.
La Renault 16 et l'intelligence du Hayon ...
1965, chez Renault, une véritable révolution en matière de style et de définition de l'automobile associe praticité, confort et esthétisme.... Jamais jusqu'alors, on avait vu une voiture de cette catégorie mettre en avant un caractère semi-utilitaire avec autant d'élégance.
Voilà qui rend désuète et banale la carrosserie ponton, le bi-corps avec 5e porte, va se généraliser à travers les marques mais aussi dans les différentes gammes, de la citadine, à la berline en passant par les compactes... L'étape suivante, Renault la créera en 1984 avec "l'Espace" innovant le genre monospace.
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Comme vous pouvez le constater, au sommaire affiché dans l'encadré, en haut à gauche de cette illustration en page 2 & 3 de la revue Automobilia N° 23, la rubrique toujours riche et variée émane d'un savoir quasi encyclopédique, rigoureusement alimenté et entretenu par des chroniqueurs férus de mécaniques et passionnés par l'aventure automobile au cours du XXe siècle.