Une rencontre improbable ...
Ce dessin fiction réalisé par Thierry Dubois, nous transporte, par une belle journée d'Eté de l'année 1952, sur les petites routes agréablement ombragées de l'Eure-et-Loire.
A 18 kilomètres de Chateaudun, au riant croisement des GC 27 et GC 23 (aujourd'hui D27 et D 940), voici une rencontre bien singulière entre une cossue limousine et un charmant petit cabriolet. En effet, surgissant à sa droite, venant de Bonneval, une splendide conduite intérieur Hispano-Suiza modèle 1951, profite de sa priorité pour croiser à bonne allure ce cabriolet Duriez sur base de 4CV Renault de 1952.
Cette hypothétique luxueuse et imposante Hispano-Suiza serait une puissante traction avant "habillée" par les Ateliers de Carrosserie de Becon. Le cabriolet, lui, fut effectivement présenté au salon précédent, à l'automne 1951.
Effet de perspective et de lignes de fuite, Le cabriolet au premier plan, prend plus de place dans cette illustration et semble supérieur en dimension à la puissante Hispano arrivant à sa hauteur.
La route est à tous, que l'on soit riche ou pauvre, chacun, selon ses moyens, prend du plaisir à rouler en automobile. C'est au cours de cette décennie des "fivty's" que l'accès à la voiture particulière va se démocratiser de façon exponentielle.
Dans ce N° 5 d'Automobilia de Septembre 1996, figure aussi un article sur le premier salon d'après guerre, en 1946. Un salon où fut présenté la nouvelle "bombinette" de Renault : La 4CV, première petite voiture à prix abordable pour les familles aux revenus modestes.
Et là, sur cette gravure, une déclinaison plus "sportive" ludique a fait son apparition ... En fait, qui jubile le plus au volant de son auto à cette intersection, Le conducteur de l'Hispano, ou celui de la 4CV cabriolet Duriez ?
Allez, imaginez un instant que vous êtes à leur place !...
Remarquable, au centre de cette illustration, la borne d'angle typique présente à de nombreux carrefours dans ces années là...
C'est surtout à Michelin que l'on doit la production des bornes d’angle en béton qu'aujourd’hui encore, il est possible de rencontrer au bord de certaines routes.
Les premiers essais de bornes datent des années 20. En 1928, Michelin adopta son modèle définitif de bornes d’angle en lave émaillée. Son avantage réside dans sa « supériorité ».
La borne d’angle, avec ses quatre faces, peut remplacer jusqu’à huit poteaux. L’attention du touriste est beaucoup plus concentrée et les erreurs, les hésitations, sont supprimées.
La borne résiste à toutes les intempéries. Son poids, sa rigidité, sa forme massive, la mettent à l’abri de mille dangers qui guettent le poteau. Elle est immuable.
Sa forme à tête carrée surmontée d’un chapeau pointu permet l’écoulement des pluies.
La borne d’angle est ainsi mentionnée dans la circulaire de 1930 sur la signalisation routière et dans l’instruction générale de 1946.
Contenu signalétique et historique plus détaillé : http://www.panneauxenbeton.fr/bornes_michelin_1930.html
*******
- Prenez garde qu'en sortant des sentiers battus, vous fassiez alors un "borne-out" -
Une pertinente recommandation du Farfadet futé...
*******
Et, immanquable à cette époque, sur les pignons de bâtiments longeant la route, la publicité en grande lettres d'une célèbre marque d'apéritif ici, complétée par celle d'un café quotidien ... boire ou conduire... en ces temps là, rares étaient les usagers se posant la question....
L'AMILCAR COMPOUND, 1937-1947 - 3e partie : UN DESTIN INACHEVÉ...
Après guerre, à l'occasion d'une halte sur l'autoroute de l'Ouest, Madame Jean-Albert Grégoire sourit à l'objectif de son mari. Elle est assise sur le pare-chocs de l'Amilcar Compound B67 N) 50032 que l'ingénieur posède epuis le mois d'août 1939. // Au cours de l'été 1939, les Amilcar Compound se distinguent par leur élégance aux cours des principales manifestations de la saison. Présentée par mademoiselle Matman, ce roadster B 38 a fait Tobjet d'une finition spéciale dont le but est évidemment d'obtenir les premiers prix en concours d'élégance. La peinture bicolore rouge corail et noir de Vinci, les pneumatiques à flanc blanc intérieur et extérieur en témoignent. /// Lors d'un concours d'élégance Porte d'Auteuil en Eté 1939 à Paris.
Aux premiers jours de l'été 1939, I Amilcar Compound B 38 est enfin devenue une réalité commerciale. Ainsi, au mois de juin, 107 exemplaires quittent les ateliers Hotchkiss de Saint-Denis.
A près une industrialisation longue et ardue, la petite Amilcar fait désormais assez convenablement figure de modèle d'accès à la gamme Hotchkiss. En effet, celle-ci ne compte alors pas moins de 26 modèles répartis en trois catégories, la 864 moteur à quatre cylindres 13 CV, 680 à moteur à six cylindres 17 CV les 686 à moteur à six cylindres 20 CV Alors que la Hotchkiss la plus abordable, la Berline 864, est proposée à 48 900 francs, I suffit de 33 400 francs pour devenir heures propriétaire d'une Amilcar Compound en version coach. Par rapport aux tarifs des 7 CV concurrentes, c'est loin d'être négligeable. Néanmoins, cette somme reste modique aux yeux d'une clientèle aisée éprise d'originalité et que rebute les Peugeot 202 Renault Juvaquatre et autres Simica Huit Dans ces conditions à la lumière des chiffres de ventes réalisés au printemps 1939, I semble bien que Hotchkiss, avec l'Amilcar Compound, dispose finalement d'un atout intéressant.
Hélas, En dépit des bonnes volontés, la maison mère Hotchkiss, connaissant à son tour les aléas de la mévente avec ses modèles les plus cossus, sans doute à cause d'un manque d'adaptation aux solutions techniques plus modernes, n'investira plus longtemps dans la production d'un modèle plus humble mais dont les coûts de fabrications sont déjà trop élevés par rapport aux recettes toujours plus insuffisantes, correspondant à un manque d'attrait de la part de la clientèle. Cette Amilcar Compound pourtant bien née, n'aura qu'un succès d'estime et ce n'est pas sa variante IMPERIA TA 8 construite en Belgique à 1000 exemplaires en 1948, qui sauvera la mise...