Milieu des année 50...
Au mois de Juillet 1955, avec mes parents, nous venons habiter à Mirebeau, je suis un gamin en culotte courte, je joue encore aux petites autos et pour en acquérir de nouvelles avec le grand Dédé nous avons joué les apprentis ferrailleurs...
Mon père VRP faisant la vente de produits vétérinaires,fait ses tournées en campagne à bord de sa vieille Mathis. Lors des sorties du dimanche, comme d'aller chez la grand-mère et la tata à Charroux, c'est avec avec la Panhard Dynamic que nous effectuons les 90 km de route.
Avec cette grosse Panpan, je je me souviens que le 29 Juillet de cette année là, nous étions allés à Châtellerault pour assister au départ de l'étape course contre la montre depuis cette ville jusqu'à Tours (69 km). Nous avions vu les cadors de l'époque : Louison Bobet, André Darigade, Charly Gaul, Raphaël Géminiani, Jean Stablinski, Jean Brankart. Antonin Rolland, François Mahé. En cette chaude matinée de juillet il y avait foule sur le Boulevard de Blossac.
Sur la double page 2 et 3 du magazine Autmobilia N° 37, nous avons ce pittoresque dessin de Thierry Dubois. Entrons dans l'image...
Arrêtée pour faire le plein dans une station service de l'Orne, cette Packard hard-top de 1955 ne passe pas inaperçue. La nouvelle ligne, le nouveau moteur V8 de 225 chevaux et la révolutionnaire suspension arrière Torsion-level drive impressionnent sur notre continent. Malheureusement, malgré son rapprochement avec Studebaker, la prestigieuse firme américaine ne va pas tarder à disparaître. Vingt-cinq fois moins puissante, avec son "flat-twin" de 375cm3 refroidi par air, ne développant que 9 chevaux, une 2CV type A, sortie de révision, attend son propriétaire. A gauche, une dépanneuse Ford Poissy F 598 T est garée devant le traditionnel stock d'épaves de tout bon garage de ce temps là...
L'américaine et la 2CV, voilà qui me rappelle cette truculente saillie ...
Cette illustration conforme à l'ambiance routière de ces années là présente bien les aspects caractéristiques du paysage automobile des années 50, un environnement où fleurissaient les stations services au bord de nos nationales. Les pompes à essence, de manuelles, sont devenues électriques et on peut imaginer le sourire réjoui du gérant faisant le plein du réservoir conséquent de cette luxueuse Packard bien plus gourmande en carburant que l'humble 2CV à côté...
Et là, justement, nous sommes dans le Perche un pays où l'on élève pas mal de chevaux!...
Plus de Gas-oil, indique ce panonceau en écharpe autour de la plus haute pompe. Cela ne concerne que les poids-lourds; à cette époque, très rares sont les voitures de tourisme à moteur diesel. Les nouvelles 403 Peugeot sorties en cette année 1955, ne seront diésélisées que 4 ans plus tard.
Des épaves de vieilles voitures, il y en avait pas mal, rouillant au milieu des orties... Souvent des modèles d'avant guerre, usés jusqu'aux moyeux*, ayant accompli des dizaines, voire des centaines de milliers de kilomètres, après plus de 30 ans de bons et loyaux services. Près des garages, elles constituaient une réserve appréciable de pièce détachées pouvant servir sur d'autres mécaniques car il y avait encore un bon nombre de voitures des années 20 et 30, en circulation dans ces années 50. comme par exemple cette vénérable Renault Primaquatre.
Couverture du N° 37 d'Automobilia de Mai 1999 présentant un cabriolet Primaquatre Renault de 1937 (monographie de la page 17 à 32) - Photo récente de ce même modèle en version coach décapotable, lors d'une manifestation rétromobile.
Rentrons dans l'image de gauche...
Modernité de la présentation d'un nouveau modèle qui, aujourd’hui, a 85 ans !...
Tout à fait dans le vent, les passagers de ce cabriolet Renault Primaquatre type ACL 2, profitent de la vitesse à l'air libre, le pare-brise rabattu, ils ont une vision panoramique du paysage vallonné. Griserie à voyager ainsi ; bien installés dans leur auto, le jeune couple à l'avant, jouit de ce plaisir à voir défiler la route à bonne allure. Dans le spider, une amie et son chien truffe au vent, (Milou?...) apprécient autant cette escapade oxygénante...
Elle est classe cette Renault Primaquatre qui constitue l'article phare du N° 37 D'Automobilia !
La Primaquatre, c'est surtout une grande famille de modèles de gamme moyenne qui, de 1931 à 1940, d'année en année, ne cesseront d'évoluer esthétiquement en lignes de carrosseries, en ajout d'équipements nouveaux et, plus modérément, sur le plan mécanique. D'abord équipées d'un moteur de 11CV, en 1936, les Primaquatre seront dotées du moteur "85" de 14CV, des mécaniques classiques techniquement mais surtout fiables et robustes. Ces modèles seront appréciés par une clientèle fidélisée par cette excellente réputation. Une bonne auto des familles qui reste "bourgeoise", mais sans ostentation.
Sa grande rivale sera la Traction Avant de Citroën. Les Primaquatre des années 1935-36 d'allure plus trapue, voient leurs silhouettes s’affiner progressivement avec les modèles 1937-38-39-40, s’approchant alors du style surbaissé de la Traction. Il convient de noter que les berlines Primaquatre seront dotées, dès 1936, d'une malle saillante, disposition que Citroën n’adoptera qu'en 1952 sur ses Traction.
Dans la rubrique de ce N°37 d'AUTOMOBILIA figurent aussi un reportage bien illustré sur les Packard américaines en France ainsi qu'un article de fond sur les répercussions industrielles du plan Pons dans l'industrie automobile au sortir de la guerre.
Et, en 1955, Charles Trenet chantait "A la porte du garage"...
Voyage voyage dans l'espace, dans le temps, et en chansons !...