Une jeunesse audacieuse jusqu'à l'insolence qui revendique un monde meilleur plus égalitaire et surtout plus libre.
Il y a 60 ans, nous n’imaginions pas que notre façon de vivre et de consommer en phase avec la modernité attenante aux évolutions technologiques en constant progrès et aux évolutions sociales permettant d’accéder à toujours plus de liberté, de choix et de biens, aboutiraient infailliblement sur les bouleversements écologiques et climatiques que nous connaissons de façon récurrente aujourd’hui.
Dans le domaine de l’agriculture, de l’exploitation des sols et de ‘élevage, il en était de même à ce moment où les perspectives d’avenir s’appuyaient sur l’accroissement des besoins et sur la multiplicité des échanges des productions au niveau international puis mondial. Cela entraîna aussitôt l’augmentation des rendements et des cheptels… l’agriculture et l’élevage intensifs exigeaient que l’exploitant des terres et des pâtures ait recours aux fertilisants de synthèses et des pesticides d’une part et à la mécanisation de l’outillage et des appareils aratoires d’autre part. S’ajouta le remembrement pour réunifier les parcelles de surfaces cultivables en unités plus importantes.
En périphérie des villes, la construction des grands ensembles d’immeubles du type HLM pour loger toujours plus de familles dont le nombre s’accroissait en fonction des naissances mais aussi des populations déplacées par les crises et conflits résultant de la décolonisation, va bétonner d’immense espaces de terres jadis exploitées ou vierges.
Les moyens de transports, de collectifs deviennent individuels, l’automobile se démocratise de plus en plus et son nombre augmente sans cesse de même que celui des gros transporteurs routiers. Cela ne se fait pas forcément au détriment du rail dont les infrastructures se modernisent et s’accroissent en zone urbaine, péri-urbaine et en inter-City. Aller toujours plus loin et plus vite est le mot d’ordre.
Les grands déplacements, les voyages à l’étranger, puis intercontinentaux font que l’aviation civile prend de plus en plus d’extension ce qui a pour conséquence d’augmenter les productions de l’industrie aéronautique et des infrastructure aéroportuaires.
Il en va de même sur mer où le transport des marchandises et des denrées alimentaires toujours plus important, nécessite la construction massive de cargos aux capacités titanesques.
S’ajoute à cela l’engouement des nations phares pour la conquête de l’espace. Les premiers pas de l’homme sur la lune en 1969 constituent, à la fois, l’éblouissant aboutissement et point de départ d'une activité technologique de pointe ouvrant aussi de nouvelles voies de communication qui, par le biais de l’informatique en découlant, déboucheront sur l’Internet, ce vaste réseau englobant la planète entière et son environnement cosmique hyper satellisé.
Le monde de ce deuxième tiers du XXe siècle a aussi besoin de distraction : sport, arts, représentations scéniques gigantesques sont aussi énergivores mais sources considérables de rentrées d’argent. On vit par stars interposées dans moult domaines de la planète plaisir qui s’étale sur le foisonnement des d’écrans mais aussi, en live, dans les stades et les Zénith rassembleur de foules innombrables.
Le facteur le plus crucial et aggravant de cette évolution, jugée actuellement si préoccupante, tient au nombre d'habitants sur notre planète qui a pratiquement doublé au cours de ces 60 dernières années. En résulte des besoins en nourriture et en énergies se décuplant à l'infini comme les pollutions de tous types qu'ils engendrent immanquablement.
Oui, c’est bien dans cette liesse et ferveur populaire que s’est fomenté le désastre écologique, le dérèglement climatique, l’instabilité économique et les grandes migrations de peuples que nous constatons aujourd’hui.
A nos vingt ans dans les années 60, nous, nos parents et les détenteurs du pouvoir à cette époque, avions nous présent à l’esprit ce que pourraient être les conséquences de notre engouement à produire et à consommer sans retenue, à profiter de ces moments euphoriques si prometteurs mais grands consommateurs d’énergies pour la plupart polluantes et dégradantes d’espaces naturels?
Notre génération insolente avait soif de vivre à fond les manettes, ne se souciant pas de l’après. Hélas, nos dirigeants responsables de cette époque avec les générations suivantes n’ont également pas pris la mesure de ce qui allait résulter, un demi-siècle plus tard de cet accroissement et de ses ces outrances aujourd’hui considérées comme catastrophiques.
Pourtant, se projeter, est un terme très usité de nos jours… Je pense que dans les années 60, nous projetant dans un avenir lointain ne s’envisageait que du point de vue d’un vivre toujours mieux avec plus de profits, de confort, et de possibilités d’accomplir des rêves « fous » Tout ne pouvait aller qu’en s’améliorant socialement, économiquement et techniquement. Confiant dans l’avenir que l’on construisait dans l’euphorie générale, dans la frénésie de créer et d’entreprendre on avait tout simplement oublié que cela avait un prix que les générations actuelles et futurs ont et auront, elles, à payer douloureusement.
Affranchi par ce constat, retenant la leçon, les têtes pensantes et les citoyens d’aujourd’hui sauront-ils comment se projeter dans l’avenir pour que nos corrections et entreprises actuelles afin de palier, puis remédier à ces désastres et dérèglements auxquels nous devons faire face, soient efficaces et surtout n’ajoutent pas de nouvelles nuisances environnementales et sociétales.
L’Homme, ce prédateur averti est aujourd’hui conscient qu’il peut être l’extincteur d’une foultitude d’espèces du vivant y compris de la sienne.
Ne reste plus qu’à faire confiance à ce qui lui reste de sagesse pour que le cours de l’évolution aille dans le bon sens.
A l'aube des années " 70 "... - Le Mirebalais Indépendant
Nous sommes dans le flamboiement des 30 glorieuses... Pas de crise économique, même après le coup de semonce de Mai 68... pas de chômage, ce sont des années de croissance fulgurante, On vient ...
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