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Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #D'Hier - d'Ici et d'Ailleurs ...
Dans les années 50, à la place du centre commercial en haut de cette vue satellite récente, se tenait le stade municipal, aujourd'hui au sud de la ville.

Dans les années 50, à la place du centre commercial en haut de cette vue satellite récente, se tenait le stade municipal, aujourd'hui au sud de la ville.

Tentative de navigation en eaux troubles...

Cela aurait pu se finir en tragédie... Au cours d'un bel après-midi de l'été 1953, avec mon petit copain, le fils F. du garage Renault, nous nous nous trouvions au stade municipal, à cette époque situé à l'extrémité Nord Est du cours de Gaulle, aujourd'hui remplacé par le complexe commercial. Il y avait aux abords du terrain de football un plan d'eau, petit étang marécageux, en partie entouré de bosquets. Nous contemplions là, une bande de scouts qui naviguaient sur un radeau sommaire se déplaçant à l'aide d'une perche. Admiratifs cela tenait pour nous de l'aventure à ne pas manquer. Nous nous promettions de tenter l'expérience à notre tour dès que l'occasion se présenterait.  Au bout d'une heure, de "pigouillage" les scouts se retirèrent pour aller jouer au ballon sur te terrain voisin. C'est alors qu'avec le petit Jean-Pierre, Nous tentions d'embarquer sur le radeau amarré  au tronc d'un saule. C'était sans compter avec l'instabilité de cette embarcation qui fila sur l'onde des que l'on y mit le pied et c'est le petit Jean-Pierre qui, en premier, tomba à l'eau. J'eus moi le réflexe de me retenir à une branche sur la rive.  Même si l'étang au fond vaseux n'était pas très profond, Jean-Pierre fut aussitôt submergé par l'eau. Effrayé par la vision de mon petit copain qui se débattait risquant de se noyer, j'hurlais en appelant au secours. La bande de scout accourut aussitôt. Deux d'entre eux entrèrent dans l'eau pour retirer mon petit camarade qui, heureusement, n'avait pas perdu connaissance. Il avait néanmoins bu la tasse et tremblait encore quand on l'a ramené chez ses parents, lesquels fort à raison, nous ont vivement engueulés... la maman me jugeant responsable étant le plus âgé, me recommanda de ne plus venir chercher son fils pour jouer ensemble. J'en fus bien navré. Quand je racontais l'accident à mes parents j'ai eu droit à une seconde engueulade et une privation de sortir associé à une privation de bicyclette.

Cette bêtise qui n'a pas eu de conséquence grave, m'a profondément marqué comme frayeur revenant chaque soir, avant de m’endormir, où j'avais la vision du visage au regard apeuré du petit Jean-Pierre m'apparaissant sous l'eau fangeuse. Et moi, pétrifié, j'étais incapable de le secourir...

L'illustré mensuel *Pierrot* avec : Zig et puce et leur pingouin Alfred - Nano et Nanette - Cricri // *L'Intrépide* hebdomadaire  avec le truculent lapin Bugs Bunny - ses aventuriers  corsaires  et fils de la jungle.  L'illustré mensuel *Pierrot* avec : Zig et puce et leur pingouin Alfred - Nano et Nanette - Cricri // *L'Intrépide* hebdomadaire  avec le truculent lapin Bugs Bunny - ses aventuriers  corsaires  et fils de la jungle.  L'illustré mensuel *Pierrot* avec : Zig et puce et leur pingouin Alfred - Nano et Nanette - Cricri // *L'Intrépide* hebdomadaire  avec le truculent lapin Bugs Bunny - ses aventuriers  corsaires  et fils de la jungle.
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En pension ...

Était-ce pour cette raison qu'à la rentrée scolaire suivante, mes parents me mirent en pension à Saint-Thomas d'Aquin ? Cela a fait plus que m’effleurer... pensant qu'entre autres bêtises que je faisais le plus souvent par manque d'attention, celle-ci était monstrueuse et méritait que je sois encadré avec plus de sévérité.

Ainsi, c'en était fini des belles journées à vadrouiller, jouer ici et là avec les galopins du quartier puis lire L'Intrépide ou Pierrot auquel ma grand-mère m'avait abonné, béatement allongé sur la chaise longue en osier à l’ombre d'un des vieux pruniers, au fond du jardin. Une autre vie allait commencer, bien moins joyeuse, bien plus stricte, faite de discipline et sans doute de frustrations...  

En Octobre 1953 me voici pensionnaire. Il faut vite s'adapter au rythme quotidien imposé par l'internat du lever à 6 H 30 au coucher à 21 H 30. 

Pour l’hébergement de nuit, il y avait deux dortoirs : un grand, de 30 lits environ, et un petit, d’une douzaine de lits … Les sanitaires pour la toilette quotidienne était constitués d’une dizaine de lavabos alimentés en eau froide seulement … Les pièces étaient chauffées par de grands poêles à charbon … Il y avait quatre WC à l’étage et autant au rez-de-chaussée en plus de ceux sous le préau dans la cour de récréation …

Nous prenions les repas dans un seul grand réfectoire tout en longueur avec au centre, sur une seule rangée, un ensemble de tables et bancs accolés faisant face à la table des enseignants qui dominait, en bout.

Il y avait deux classes de 3 sections chacune : CP, CE1 CE2 et CM1, CM2 et Fin d’étude (jusqu’à 14 ans âge pour passer le certificat d’étude) La première, celle des « petits » était suivie et animé par M. C. et la seconde, celle des grands était conduite par M. M. le directeur de l’école …. Son épouse assurait l’intendance, l’économat et la direction de la cuisine assistée par une jeune cantinière…

Avant chaque cours on récitait le « Je vous Salue Marie » de même qu’un bénédicité avant chaque repas. Le soir, avant de se coucher, on disait le « Notre Père » 

Au réfectoire, on prenait et on quittait le droit de parler au son de la clochette agitée par Mme M.

Pour les pompes et les autos, le lion s'est imposé à moi...

Avant d'aller nous coucher, dans le hall jouxtant la grand classe de Monsieur M. nous devions impérativement nettoyer, cirer et lustrer nos chaussures. Une opération qui durait une bonne vingtaine de minutes d'autant que chaque pensionnaire devait présenter sa paire de souliers reluisante au directeur qui nous renvoyait à nos brosses et boite de cirage (Lion noir) si nos  brodequins ne brillaient pas assez. Chacun avait son casier à chaussures. C'est en pantoufles et en silence que nous montions aux dortoirs.

Je me doute, combien tout cela doit paraître très frustrant aux générations actuelles … Pourtant c’était du bien conventionnel tant pour le type des locaux que pour la discipline en vigueur, dans les pensionnats de cette époque.

Les dimanche où mes parents qui se déplaçaient souvent à cette époque, étaient à Lesparre, après la messe, j'allais déjeuner et passer l'après midi en famille. Le retour à la pension, le soir à 19H, soulevait bien quelques sanglots. Même si, au cours des premières semaines d’internat, ce type d’existence m’a été pénible du fait de la séparation avec ma famille, je conserve néanmoins un bon souvenir de cette école où les enseignants étaient d’excellents pédagogues sachant se faire respecter et aimer. Cette institution état marquée par son aspect familial chaleureux et l’autorité des maîtres était inspirée par les mêmes valeurs que celles soutenues chez nos parents.

L'institution Saint Thomas d'Aquin aujourd'hui

L'institution Saint Thomas d'Aquin aujourd'hui

Bain de siège.

Comme mentionnée plus haut, nous n’avions pour faire notre toilette quotidienne que des lavabos avec eau froide … N’ayant ni douche ni baignoire pour des ablutions plus complètes, chaque samedi nous avions la grande toilette du bas : pieds, jambes et fesses, à faire dans une cuvette d’eau préalablement chauffée dans de grosses lessiveuses en cuisine. Cela se déroulait dans la salle de classe des grands. Il faut savoir que les pupitres sont solidaires par rangées de 6 ou 8 places côte à côte. Ils sont constitués de la partie bureau, en plan incliné et de la partie banc solidaire de l’ensemble.  Pour ces ablutions du samedi soir, entre le souper et le coucher, nous nous mettions en slip, assis sur la partie écritoire et les pieds trempant dans la cuvette d’eau chaude posée sur le banc… Vous imaginez la scène : les quarante enfants ainsi installés. Cette grande toilette se faisait en deux temps savonnage et rinçage. Mme M. effectuait elle même pour chacun de nous, le changement d’eau tout en vérifiant que nous nous étions bien lavés … Toute une ambiance vous dis-je …

Un jour, j’avais dû savonner le dessus de mon pupitre autant que mes jambes si bien que soudain, j’ai glissé et suis tombé le derrière dans ma cuvette. Plouf ! … de l’eau partout, le slip complètement mouillé… je me retrouvais les yeux remplis de larmes avec la honte tenant aux conséquences de ma maladresse laquelle avait déclenché l’hilarité générale de mes petits copains…

Surtout, qu’on ne me dise pas que j’ai été à l’école chez les culs bénis !...

à suivre :

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F
Toujours intéressants ces récits de la prime enfance tout comme d'ailleurs, les souvenirs relatés d'une vie, quelle qu'elle soit. J'adore les auto biographies
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F
Bonjour Francis.<br /> Et, situation particulière des anciens entrés dans le troisième, voire quatrième âge, les souvenirs remontant à l'enfance se font toujours plus présents. Nous reviennent des anecdotes que l'on avait oubliées, et parfois des détails insignifiants. Il est, bien sûr, des événements qui nous ont plus ou moins marqués ; resurgissent en premiers, les plus marquants. alors, en tirant le fil de ces souvenirs, on ramène avec, quelques phases de moments vécus en soi insignifiants mais qui comportent aussi énormément de saveurs, voire de parfums particuliers.<br /> J'aime bien évoquer ces petits bouts de vie fait de petits riens qui, tout à coup, semblent prendre du sens à la lumière du temps présent, aujourd’hui...<br /> Amitiés.
M
La vie en pension était rude à cette époque et les enfants entre eux souvent cruels aussi...mais c'était ta jeunesse. Les noyades arrivaient souvent aussi et heureusement pour toi ton camarade a pu être ramené sur terre sans trop de mal. Il faut dire aussi que nous passions beaucoup de temps dehors à jouer et nous n'avions peur de rien ! Merci pour ces souvenirs partagés. Bonne journée et amitié à tous les deux
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F
Bonjour Manou.<br /> <br /> C'est bien cela, nous étions intrépides et insouciants. Mais je pense que les enfants, la jeunesse d'aujourd'hui, s'ils apparaissent bien plus soucieux et parfois bien plus angoissés que nous face à l'avenir, ils sont encore plus intrépides que nous à travers leurs activités de loisirs et de sports, celles-ci étant de plus en plus sensationnelles au niveau acrobatique et accessibles à toujours plus d'individus. <br /> Par contre, si nos parents nous laissaient sortir et jouer librement, hors la maison ou bien revenir seul de l'école, aujourd’hui, les incivilités en nombre, les agressions de tous genres, et la perversité de prédateurs sexuels, ont changé les habitudes et font que l'on surveille, piste et cadre plus les déplacements de nos enfants et adolescents. Les parents, aujourd'hui, eux, sont bien plus sur le qui-vive que l'étaient nos parents, il y a 60 à 70 ans de cela. <br /> <br /> Que recommander à ns jeunes entre témérité et prudence ?... On aimerait dire aussi : ayez confiance ...<br /> <br /> Amitiés.
C
comme tout cela est dit avec humour, celui d'une jeunesse émergeant dans nos souvenirs comme un halo de douceurs ...<br /> amitié .
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F
Bonjour Marie-Claude.<br /> Merci pour ce charmant commentaire qui réjouit le vieil homme que je suis devenu et qui tente de retrouver, non pas sa jeunesse, mais ses joies enfantines tout en contant ses petites péripéties de gamins découvrant progressivement, avec d'autres, les réalités de ce monde, poussé à la fois par la curiosité, la joie de vivre et d'entreprendre : marcher, courir, sauter... .avant la beauté des gestes à maîtriser, il y a le mouvement surtout intensif, accompagné à la fois de vigueur et de candeur. <br /> Amitiés.

Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

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