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Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #D'Hier - d'Ici et d'Ailleurs ..., #La pensée du jour, #Les clins d'oeil du Farfadet

Réédition d'un article initialement publié le 07/02/2016 à 10:54

En raison de la crise sanitaire liée à la pandémie "covid 19", le salon de l'agriculture, Porte de Versailles à Paris a été annulé cette année.

Ce mardi 23 février 2021 sur F.2, à 21H05 était diffusé un documentaire très intéressant faisant la rétrospective du monde paysan depuis le début du siècle dernier : "Nous Paysans" suivi d'un débat animé par Julian Bugier pour cerner après cette grande métamorphose, l'ensemble des perspective d'avenir pour l'agriculture et l'élevage dans ce XXIe siècle.

Le 23/02/2019, remontant l'article qui suit, j'avais écrit :

Le Salon International de l'Agriculture à Paris, comme chaque année, à cette époque, ouvre ses portes aujourd'hui. Il nous présente les activités et les production des travailleurs de la ruralité cultivateurs et éleveurs. Quel est le sort, quelle est la mission du Paysan de notre présent High-tech et d'hyper consommation ?...  Quel visage nous offrira aura l'agriculture de demain ?...

Retour sur des images du passé...

Si en 70 ans à peine, le visage de nos campagnes a totalement changé, la paysannerie a, elle aussi, subit une profonde et quasi-irrémédiable transformation …

Paysan : surtout ne jamais envisager ce terme à partir de sa connotation péjorative. L'appellation « Paysan » a ceci de noble lorsqu'elle indique la ou les personnes vivant au pays et qui, par leur labeur, en modifie le paysage.

Que s'est-il donc passé ?

Retour en arrière : Année 1954 à Saint-Léger-la-Pallu, commune de Marigny-Brizay, dans le département de la Vienne, nous vivons à la campagne ; il y a au moins une centaine d'exploitations sur la commune. Nos proches voisins les Baluteau tiennent une ferme. Ils ont 6 vaches, deux chevaux, cochons, poules et lapins. Sur leurs quelques hectares de champs, ils cultivent céréales, choux , raves, fèves et pois, font un peu de tabac, et ont quelques rangs de vigne juste derrière chez nous. Des fermes comme cela, avec petit élevage et polyculture, il y en a plein d'autres dans le village et à l'entour, faisant vivre des familles entières...

Passage de la moissonneuse-lieuse - ramassage des gerbes Passage de la moissonneuse-lieuse - ramassage des gerbes
Passage de la moissonneuse-lieuse - ramassage des gerbes Passage de la moissonneuse-lieuse - ramassage des gerbes

Passage de la moissonneuse-lieuse - ramassage des gerbes

J'avais dix ans et avec d'autres gamins, aux beaux jours, nous galopions dans les champs... je me souviens du père Petit, juché sur le siège métallique de sa moissonneuse lieuse tirée par deux robustes percherons. Elle coupait les blés et constituait des gerbes liées que, les ramassant, nous rassemblions pour constituer des meules régulièrement espacées. Un autre groupe, avec les aînés, chargeait ces meules sur une charrette. C'est ainsi qu'en quelques jours, se constituait le haut gerbier blond dans la cour de ferme qui jouxtait le prieuré...

Montage du paillier - Battage - Rasemblement joyeux autour de la dernière gerbe...
Montage du paillier - Battage - Rasemblement joyeux autour de la dernière gerbe...
Montage du paillier - Battage - Rasemblement joyeux autour de la dernière gerbe...

Montage du paillier - Battage - Rasemblement joyeux autour de la dernière gerbe...

Venait le moment des battages… une vraie fête du travail ponctuée de cris, de coups de reins, de poussières, de sueurs et, le soir venu, de rires et de chants... Il faut avoir vu cela : au moins une trentaine de personnes : hommes, femmes, enfants, rassemblés autour de la batteuse s’époumonant ; ces grands gaillards qui, à grandes fourchées, gavaient de gerbes le monstre ahanant, certains en récupéraient les fétus coupés, tandis que d'autres, sous la goulotte, au fur et à mesure qu'ils se remplissaient, prenaient les sacs de jute gonflés de grains qu'ils balançaient alors d'un geste vif, sur leurs épaules, avant de gravir allègrement l'échelle menant au fenil... Tous s'activaient avec entrain et les femmes, aux fourneaux, préparaient le repas du midi et le festin du soir. Le lendemain, on se retrouvait dans la cour de la ferme voisine... c'est ainsi que la batteuse faisait le tour du village au plus chaud de la saison ...

Derrière les boeufs... labourage, semailles...
Derrière les boeufs... labourage, semailles...

Derrière les boeufs... labourage, semailles...

Après les moissons et les battages venait le temps des vendanges, de la récolte du tabac et du séchage puis les premiers labours d'automne. Oui, à cette tâche je me souviens d'avoir vu un couple de bœufs attelé au brabant, son meneur marchant derrière d'un pas lent, mesuré, appuyant fort sur les bras de la charrue, s'appliquant à faire le sillon droit...

Autres gestes, autre temps... c'était hier... de tracteurs il y en avait encore très peu… alors, le jour où l'on a vu arriver la première moissonneuse batteuse nous, les drôles qui courions derrière en criant de joie, émerveillés par cet énorme jouet, on vénérait déjà cette extraordinaire invention fruit du progrès mécanique qui, en quelques décennies, allait bouleverser les pratiques et les mentalités du monde rural.

Voyez là, avec cette colossale machine, le symbole du changement, toutefois, il importe de savoir ce à quoi il tenait ce changement, ce qu'il y avait effectivement derrière, ce qui fut à son origine.

Je me souviens aussi qu'à cette même époque, dans la classe du père Mit, à Marigny- Brizay, nos petites têtes étaient, elles aussi, soumises à rude épreuve mentale quand il fallait calculer des surfaces de champs et à partir d'autres données, en déduire, en quintaux, le rendement à l'hectare !...

Oui, justement, c'est bien lui, le grand responsable... le rendement !

Générations aux champs et aux prés...une vie rude de labeurs et de prsésence constante mais toujurs à l'air libre
Générations aux champs et aux prés...une vie rude de labeurs et de prsésence constante mais toujurs à l'air libre

Générations aux champs et aux prés...une vie rude de labeurs et de prsésence constante mais toujurs à l'air libre

Ce concept répondant au double souci de la production et de la consommation, dans l'immédiat après-guerre, devint le mot d'ordre dans le monde paysan. On ne pouvait concevoir l'agriculture et l'élevage sans augmenter sans cesse le rendement. Il se trouvait qu'il y aurait de plus en plus de bouches à nourrir et surtout de porte-feuilles à remplir... nécessités et profits, on était à l'aube d'une nouvelle société qualifiée, plus tard, de consommation...

 

Dans les fermes deux, voire trois générations allaient s'affronter… anciens contre jeunes. Les méthodes nouvelles de culture et d'élevage allaient faire se confronter parfois très durement pères et fils et aussi mères et filles...

 

La pénibilité du travail en agriculture est considérable, les jeunes ne veulent plus s'escrimer à la tâche comme leurs aînés et puis passer de longues journées sur les champs, dans les étables et les écuries, pour obtenir de maigres résultats, voilà qui est fort décourageant alors qu'on promet, qu'en augmentant le cheptel, en rassemblant les lots de terres cultivables en une même et unique parcelle bien plus grande, facile d'accès et plus simple à exploiter, au titre du remembrement*, on obtiendra de bien meilleurs résultats, en faisant moins d'efforts... d'autant que le cheval, ce dévoué serviteur, n'est pas à même de produire, en une longue journée, du lever au coucher, le travail qu'effectue sans vous fatiguer et vigoureusement un tracteur, en seulement deux ou trois heures...

Au cours des années 50/60, la mécanisation en agriculture s'intensifie d'une manière exponentielle, le tracteur remplace le cheval à tous travaux des champs. Le tracteur avec, bien sûr, tout son arsenal d'outils et instruments aratoires.

Cela coûte une fortune... qu'importe si l'on s'endette** !... Les banques prêtent à taux intéressants ; emprunts et hypothèques vont bon train, mais obtenant de meilleurs rendements, gagnant bien plus d'argent, ce ne sera rien que de rembourser sur plusieurs années les crédits contractés… Le cercle vicieux de la consommation et de la production à outrance vient de s’enclencher : la paysannerie vient d'entrer, sans la moindre retenue, dans cette grande tourmente des chiffres à en donner le vertige.

Cela va entraîner la disparition d'un grand nombre d'exploitations, les « gros » absorbant les « petits »... Parce qu'aussi, il y a cette fierté paysanne qui veut que l'on ne soit pas moins que son voisin, si celui-ci a un tracteur de 40 CV et bien, il convient de s'en munir d'un de 50 ; ainsi se propage le mal de cette course à l'endettement.

A ces achats conséquents en équipements et outillages, il faut ajouter les engrais recommandés et devenus aussitôt incontournables pour obtenir de bien meilleurs rendements et allant avec, tous les produits phytosanitaires, pesticides et autres « trucideurs » de parasites pour éliminer les indésirables, destructeurs de plants... cela a un prix et augmente la dette…

En élevage, là où il y avait 10 vaches, il en faut maintenant 50 puis ce sera 100… Il faut construire de grandes étables, des stabulations libres, des salles de traite...

Et ce n'est pas tout...

Le fermier moderne se doit de vivre en phase avec les avancées des progrès techniques et sociaux : pour lui et sa famille, il n'est plus question de vivre dans une habitation désuète comme celle de ses parents, au sol en terre battue, chauffée par l'âtre d'une seule cheminée dans une unique pièce commune, sans eau au robinet, sans électricité et, sans téléphone. On construit de nouveaux logements et, à défaut, on agrandi et équipe les initiaux. Voilà qui augmente la note...

l'autre conséquence de cette entrée dans la modernisation à tout va, c'est la disparition du personnel qui travaillait autrefois dans les fermes tels que commis, domestiques et servantes, ces « grosses » et « petites » mains qui œuvraient aux champs et à toutes les tâches de la ferme... Adieu les « va-devant », les piqueurs de bœufs, les laboureurs, les garçons d’écurie, les vachers, les bergers, les gardeuses d'oies, les chevrières, les petites bonnes qui préparaient les repas, lavaient le linge, nettoyaient les appentis, trayaient les vaches, donnaient à manger aux poules, binaient le potager !… Tracteurs et machines ont progressivement remplacé toute cette main d’œuvre précieuse...

et vint le tracteur ...

et vint le tracteur ...

C'est ainsi que les campagnes se sont infailliblement désertifiées, entraînant les uns à la ruine et envoyant les autres vers les villes pour y gagner leur vie... cette situation amorcée au milieu des années 60 n'a fait que s'amplifier...

A ce début du XXIe siècle, nous sommes à l'ère des grandes terres, s'étendant à perte de vue, des fermes des 500, voire des 1000 vaches, des poulets élevés par dizaine de mille en batterie, des usines à cochons, de l'agriculture et de l'élevage hyper-industriel… et ça ne suffit toujours pas pour en vivre... il faut toujours plus produire, toujours plus d'argent pour rembourser des dettes colossales devenues, pour le plus grand nombre, aujourd'hui, insolvables... Il n'est qu'à voir ce qu'il se passe présentement : ces manifestations de mécontentements de paysans exaspérés et ruinés...

Ruinés ! Pas seulement eux ! Mais aussi les terres qu'ils cultivent, maintenant, épuisées par les rendements excessifs, brûlées par la surcharge d'engrais, empoisonnées par les pesticides...

Où est l’erreur ?...

Faut-il revenir en arrière ? Est-ce possible ? Est-ce la fin programmée de l'agriculture et de l'élevage dans notre pays dont on a toujours estimé que  pâturage et labourage en sont les "mamelles"  vertueuses et providentielles , entraînant la disparition des derniers exploitants ?

Photo N.R. - Tracteurs sur l'asphalte... est-ce leur terrain de prédilection ? Je ne jette pas la pierre à ces agriculteurs en colère, au monde paysan en détresse. Chacun de nous est responsable de ce qu'il leur arrive car les mesures à prendre, les pratiques à adopter, les attitudes à avoir passent d'abord par la conscience individuelle du consommateur...

Photo N.R. - Tracteurs sur l'asphalte... est-ce leur terrain de prédilection ? Je ne jette pas la pierre à ces agriculteurs en colère, au monde paysan en détresse. Chacun de nous est responsable de ce qu'il leur arrive car les mesures à prendre, les pratiques à adopter, les attitudes à avoir passent d'abord par la conscience individuelle du consommateur...

La politique agricole mondiale, européenne et nationale devant répondre aux besoins des populations à nourrir mais surtout satisfaire les appétits incessants des lobbies des chimistes et des fabricants de matériels agricoles, des pétroliers fournisseurs d'énergies, faire respecter les quottas de production imposés, accorder des marges substantielles et indéfectibles aux intermédiaires et aux distributeurs toujours plus gourmands, maintenir des prix cassés pour satisfaire les consommateurs, ont produit ce désastre, cette ruine en nos campagnes.

 

Ce monde de la croissance arrive à épuisement, il est des esprits lucides et honnêtes en attestant, qui produisent, livres et films nous montrant les ravages de cette politique agricole faite d'avidités et d'excès en tous genres, nous expliquant la situation critique dans laquelle se trouve aujourd'hui notre planète et ses habitants. La santé du monde et de tous ses composants vivants est en péril à cause de l'abondance de biens de consommation, des besoins croissants en énergies, du gaspillage monstrueux des uns au détriment d'autres reclus dans la plus grande misère, et de la course à l'enrichissement.

Ces hommes et femmes nous alertent avec pugnacité et véracité en tenant des propos s'appuyant eux aussi sur des données scientifiques rigoureuses, grâce à leurs relevés précis incontestables. Que nous disent-ils ? Il faut stoper impérativement cette politique axée sur la croissance, cette surenchère favorisant la surproduction, d'où résulte une mauvaise répartition des richesses provenant du sol, et donc en finir avec la norme imposant la quantité et en revenir exclusivement à la notion de qualité.

 

L'agriculture biologique longtemps contestée, ridiculisée, montrée du doigt au début des années « 70 » (époque des produits et méthode Lemaire-Boucher), commence enfin à intéresser de plus en plus d'agriculteurs et éleveurs et, chez les consommateurs, le bio est à la mode …

Ce ne doit surtout pas être une mode... mais une nécessité pour cultiver juste et manger sain. La santé est surtout une question d'équilibres...

Oui, nous sommes rendus à ce stade crucial où ce choix doit se faire impérativement si nous ne voulons pas que meurent aussi nos civilisations, conduisant l’humanité et l'ensemble de son environnement, à leur perte…

Terra - Human - Demain Terra - Human - Demain Terra - Human - Demain

Terra - Human - Demain

Voies nouvelles : je me souviens de cette grande idée que formulait le Dr Joachim Berron neuropsychiatre qui suivait l'évolution de nos institutions médico-sociales. Il évoquait des « îlots de culture » comme forme de sociétés d'avenir dans lesquelles pourraient s’insérer et s'épanouir les êtres humains de demain. Les fondements d'un tel type de société reposent sur trois principes culturels ou de transmissions des connaissances, contenus dans l'enseignement de : l'agriculture, de la pédagogie, et de la médecine ***, nourrissant et structurant ainsi le corps, l'âme et l'esprit de chaque individu y vivant.

Films en référence  : « Terra » « Human » de Yann Atrtus Bertarnd et  « Demain »* de Mélanie Laurent et Cyril Dion : Le changement ça commence par nous, les usagers, les consommateurs ...

Notes :

* Le remembrement sera cause de désordres et parfois de catastrophes écologiques en faisant disparaître des milliers de kilomètres de haies hébergeant toute une faune utile et surtout étant préjudiciable à la retenue des eaux de pluie dont l'écoulement lave les terres, les submerges et provoque des inondations jusqu'alors méconnues.

** Il n'est pas une corporation qui se soit autant endettée que les agriculteurs et éleveurs pour améliorer leurs rendements et leurs conditions de travail à cause d'investissements lourds et de frais à répétitions...

***A bien y réfléchir, on s'aperçoit que ces 3 piliers d'un ordre social primordial et universel, ne sont pas éloignés des 3 idéaux républicains : liberté – égalité – fraternité.

- L'agriculture s'appliquant à l'espace, a vocation d'accorder librement, à tous, un travail et, à chacun, sa pitance.

- La pédagogie et l'enseignement s'effectuant dans le temps, a vocation d'accorder de façon égale, à chacun, un épanouissement et, à tous, la connaissance.

- La médecine s'adressant aux individus et à l'ensemble de façon intemporelle, a vocation d'accorder fraternellement la santé à chacun et ce, dans l'intérêt de tous.

 

Remarque : Cette analyse sommaire correspond au regard extérieur que porte une personne n'appartenant pas à ce milieu de la paysannerie, comme c'est mon cas. Toutefois, à partir des souvenirs d'enfance que j'évoque au début de cet article puis, à partir de la vision que j'ai pu avoir de cette population vivant dans les campagnes, lors des nombreuses tournées que je fis avec mon père VRP en produits vétérinaires, prospectant de ferme en ferme dans les années 50/60 puis, lors de celles que je fis indépendamment, dans le but de lui succéder, par deux fois, en 1964-65 puis en 1974-75, j'ai enregistré assez d'observations me servant alors de repères pour faire des comparaisons significatives quant à l'évolution et la transformation du monde paysan accomplies tout au cours de ces décennies.

 

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L
J'ai lu avec attention votre publication. Petit fils de paysan, j'approuve entièrement toute votre description du monde paysan des "30 glorieuses" et de la fin du xxème siècle. Je me suis reconnu aussi dans les joies ...et les peines de cette paysannerie. Je suis d'autant plus surpris que vous n'êtes pas de ce "monde" alors que votre récit est prégnant de vérité ! mais, vous êtes le fils, d'un VRP en produits vétérinaires, et vous-même avez eu cette expérience, de ce que l'on appelait à l'époque "un colporteur" métier qui disparut avec la loi de 1975 sur la pharmacie vétérinaire. Ceci explique celà ! J'ai également connu cette période où le fournisseur le plus important de France était la pharmacie Boursier d' Ancenis, pharmacie dont mon labo était l'un des fournisseurs et qui possédait un réseau de vente très très important. Aujourd'hui, ce sont les vétérinaires ruraux qui disparaissent ! ... tout comme les paysans ! .
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J
Quel courage pour relater toutes ces périodes qui nous amènent à ces résultats, ces propos complètent bien ceux du débat après le film où l'animateur télé était complètement déconnecté de la réalité et de la vie de paysan avant , après et maintenant, dommage car le reportage était remarquable.<br /> - Commentaire posté en-dessous la publication de ce billet sur le groupe : "Tranches de vie en photo du passé au présent" sur facebook.
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M
J'ai vu ce documentaire moi-aussi, effrayant, déroutant et pourtant tellement réaliste. Je côtoie des paysans quotidiennement quand je suis en Haute-Loire et mes deux fils sont apiculteurs. Je comprends les jeunes qui veulent changer leurs conditions de vie mais maintenant tout le monde sait que les produits utilisés sont dangereux à la santé (et à la leur aussi), tout le monde sait que la mondialisation leur nuit et ne leur permet pas d'être payés à leur juste valeur pour le travail accompli, alors même si nous changeons de comportement en tant que consommateur et "consommacteurs" en achetant local, bio ou raisonné, le monde agricole va à sa perte c'est évident si des décisions politiques ne sont pas prises d'urgence (et en ce sens je ne crois plus à l'Europe telle qu'elle fonctionne), or notre monde ne pense pas aux hommes mais privilégie l'argent...et nous ne sommes que des pions dans tout ça. J'ai une vision très pessimiste du problème on pourrait en parler des heures. Belle journée et merci pour ces jolies photos d'un autre temps
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M
Bonjour,<br /> C'est un tableau assez effrayant que tu brosses de la condition paysanne actuelle, là... mais réaliste!<br /> Bonne journée à toi,<br /> Mo
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B
Je lis attentivement votre commentaire très intéressant sur ce documentaire vu l'autre soir et duquel je ne suis pas sortie indemne...Je ne fais pas partie moi-même du monde paysan puisque issue de la grande ville et d'une tradition familiale tournée vers les services et le commerce... Mais, mariée depuis 40 ans à un fils d'agriculteur du Gers venu s'employer à Monaco dans la restauration...pour permettre à son frère cadet d'exploiter les terres familiales... Longtemps moi non plus, comme dans le document, je n'ai pas compris cette dureté des gens de la terre..."toujours dans le faire et épluchant leurs légumes debout..." et j'ai ri des similitudes de ce que dit la jeune femme du film et de mes ressentis...Le temps passant j'ai vécu en direct lors de nos multiples séjours en famille...toutes les difficultés de ce monde agricole, la place des femmes et leur réaction à prendre leur revanche par le travail et le sacrifice face aux hommes, la dureté des relations entre les deux sexes, la fatigue et la pénibilité de cette vie où ça ne s'arrête jamais, les difficultés financières, l'endettement, les "arrangements" de famille inhumains, les endettements, le désespoir...sur fond de cadre de vie verdoyant et de petits oiseaux, de bonnes bouffes et de fêtes taurines et tellement conviviales...Paradoxes de moments terribles et à la fois poétiques... La citadine que je suis s'est fréquemment insurgée en se demandant souvent..."à quoi bon tant de travail, tant de pénibilité pour juste survivre ?"... En prenant de l'âge et malgré ma lassitude à vivre -en vacances seulement- de telles différences de vie et de mentalités...je suis devenue plus tolérante et observe ce milieu le cœur parfois serré...<br /> J'adhère à votre analyse et aux tenants et aboutissants que vous mettez en avant et à cette histoire triste du monde agricole... qui a perdu en quelques 70 ans ce qu'il avait connu sur plusieurs millénaires... Passant de l'osmose de l'homme avec le végétal et l'organique....au tout pétrole...si on peut résumer ainsi... Et la réflexion que je me suis faite, au delà d'une évidente amélioration de la qualité de vie et des conditions de travail... Mais qu'avons-nous gagné au change ? De ce chamboulement du monde paysan... toute la société est affectée en réalité... Ce progrès, en libérant du temps et en affranchissement des contraintes naturelles... a rompu les liens humains, le faire ensemble dans l'adversité mais aussi dans le partage des moments simples et de fêtes... Libérant artificiellement les esprits, il a affranchi des traditions et des transmissions... et surtout ôté le sens de nos vies... Tout cela nous laissant chancelants aux ventres pleins de marchandises...mais revenus de tout... Le moins qu'on puisse faire aujourd'hui est d'apprécier notre confort...tout en essayant sans relâche de transmettre aux jeunes générations sans buts...le goût du simple, du beau et du bon de la vie...et de travailler à une transformation sociale...Merci pour votre parution qui m'a permis de donner mon point de vue...Bonne journée à vous et au plaisir de l'échange... BH.<br /> <br /> - Commentaire posté en-dessous la publication de ce billet sur le groupe : "Tranches de vie en photo du passé au présent" sur facebook.
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B
Merci infiniment pour votre réponse... Votre analyse est très intéressante...C'est en étudiant l'ethnobotanique -histoire des rapports entre l'Homme et le végétal- et en recherchant sur les divers emplois de plantes pour donner des ateliers au sein d'une université inter-âges...que je suis tombée sur le fonctionnement de l'ancienne société rurale et sur le "modèle culturel alpin"...qui était aussi en vigueur dans toutes les campagnes...avec peut-être en montagne d'autres difficultés liées à la pente, au climat, aux saisons et aux déplacements entre village et estives puis en hiver, entre village et voyages vers le monde extérieur pour ramener quelque argent... L'ethnobotanique consacre véritablement ce basculement d'une société vers une autre au fameux "tournant des années 50"...-même si comme vous le précisez, il avait commencé plus tôt...-et où il s'est accéléré après-guerre, vidant villages et vallées de leurs habitants... L'histoire du monde a fait aussi son œuvre, permettant au capitalisme et à la soif de profit de réaliser la sienne, productiviste, consumériste et mortifère...<br /> Merci pour le film "Demain" que j'ai déjà vu et qui est très intéressant, de même avant lui que "En quête de sens"...tout le problème, justement????... Mon mari, Claude, qui est à la retraite, se passionne pour toutes ces questions...peut-être pourriez-vous communiquer et échanger ?... Par Facebook ou par téléphone... Qu'en pensez-vous ?... Au plaisir de l'échange et belle après-midi à vous...BH.
F
Bonjour Brigitte Hourtic<br /> ,<br /> Merci pour ce pertinent commentaire<br /> Le chamboulement il n'est pas que celui du monde rural, avant cela, au milieu du XIXe siècle, c'est l'avènement de l'ère industrielle qui sera la cause de tous les bouleversements affectant l'ensemble de la société en modifiant, décennie après décennie, nos habitudes de vie, inversant l'ordre des vrais valeurs, celles humanistes que vous citez rassemblant, fédérant et favorisant les échanges et les partages. Nous payons cher les avancées, ces progrès introduisant tant de confort et en même temps plein de nouvelles contraintes, à commencer par le besoin constant d'argent pour s'y maintenir, s'y conformer et évoluer avec.<br /> Toutefois, parce-que la vie contemporaine même ultra moderne, hyper-technique ne comporte pas que des nuisances et des écueils, les consciences, aujourd'hui, sont de plus en plus axées sur la mise en place de solutions plus humaines, plus respectueuses de l'environnement sans pour cela impliquer un retour en arrière car on ne peut favorablement progresser qu'à partir du palier su lequel nous nous trouvons actuellement et surtout ne jamais s'en tenir qu'à une seule mesure « panacée » mais à plusieurs susceptibles de se compléter et s'accorder pouvant aussi évoluer, s'adapter aux circonstances toujours changeantes.<br /> La vie est mouvements… la métamorphose en fait partie, reste à apprendre à maîtriser nos volontés de changements, en ne perdant jamais de vue cette loi sublime des causes engendrées et des effets qui en résulteront... évoluer avec un regard tourné impérativement vers l'avenir mais surtout en phase avec cet adage : « un pas en avant s'accompagne rigoureusement de trois dans le sens moral ». Un sacré Chemin à parcourir...<br /> Bien amicalement. P.L.
D
Une autre époque que nous avons connue... Celle de maintenant est-elle meilleure ? J'en doute...
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E
Patrice Lucquiaud, merci pour cet article qui dit tout ! Je suis née en 1960, ai vécu de près cette évolution, soutenue par l'enseignement agricole dans les années 70, notre esprit de jeunes de l'époque qui voulions "moderniser, aller de l'avant" etc. Aujourd'hui, je me rends compte combien on était dans l'erreur. On a sacrifié la fertilité des sols, la biodiversité, la résistance aux maladies des animaux et des plantes, un savoir- faire inestimable acquis pendant des siècles... Qu'est ce qu'on laisse aux générations futures ?
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M
Je vais partager ton article sur mon journal, nous arrivons à un moment crucial où les cultivateurs et éleveurs qui ont transformé leurs cultures conventionnelles en bio se sentent abandonnés. Les aides qu'on leur avait promises ont jusqu'à 3 ans de retard et ne seront sans doute jamais allouées.
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D
Toujours d'actu cet article à une époque où l'on assiste ici et là à une certaine marche arrière, mais cela pourra-t-il freiner la machine emballée ? Avant c'était seulement les chevaux qui prenaient le mors aux dents...Mais qui connait encore cette expression ?
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C
les hommes ont dépassé les limites du raisonnable, il est plus que temps de changer de cap !<br /> en serons-nous capable ?<br /> amitié .
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E
Mes meilleurs souvenirs d'enfance, je les ai connus à la campagne, chez ma tante et mon oncle, avec mes cousins. L'été, on nous "trempait" dans la cuve de récupération d'eau de pluie, lorsqu'il faisait très chaud. Dans les hangars, on se bagarrait dans les meules de foin, on faisait de la balançoire sur les énormes poutres, les toilettes étaient au fond du jardin, comme dans la chanson de Cabrel. Le monde des agriculteurs est touché comme tous les secteurs d'activité. C'est le système tout entier qui est à revoir............. vaste programme !
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F
Un véritable documentaire sur la vie paysanne, l'économie, l'ancien temps, le nouveau, le péril, les drames vécus. Dans le village que j'ai quitté en Bretagne, il y avait 500 agriculteurs, il n'y en a plus que 17
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J
Merci pour cet article tellement vrai.<br /> Question que je me pose souvent sur cette évolution : Est t-on plus heureux ?<br /> Oui pour un confort certain mais… J’ai connu dans ma petite enfance une vie de vacances chez mes grands parents agriculteurs. Souvenirs merveilleux. Ils n’avaient pas beaucoup de moyens vivaient avec les produits de l’exploitation mais ils me semblaient heureux, non stressés se contentaient de ce qu’ils avaient et nous apportaient à mon frère et moi-même tendresse, joie de vivre, nous prenions le temps d’apprécier chaque instant.
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F
Commentaire écrit le 23 Août 2016 sur un autre site où est paru mon article :<br /> <br /> " Voilà qui est bien singulier : faire un commentaire en écho à son propre article… je pense toutefois, qu’on ne décrit jamais assez bien une situation et puis on peut aussi douter de la place que l’on occupe pour faire un état des lieux et tirer ainsi des conclusions que certains trouveront peut-être péremptoires.<br /> Soit, mais pour un tel sujet, au-delà de toutes polémiques pouvant en résulter, le constat tient surtout au fait qu’en un peu plus d’un demi siècle, le monde rural, la paysannerie sont passés d’une ère « quasi moyenâgeuse » quant aux procédés et techniques à une modernité complètement induite par la mécanisation outrancière puis maintenant par l’univers du numérique suppléant la communication Internet et les « progrès » y attenant.<br /> Pas plus tard qu’hier soir, nous regardions sur FR3 un documentaire particulièrement édifiant à ce propos : « Le village métamorphosé » Un Bourguignon avisé, Pascal Dibie fait le constat des métamorphoses considérables qui ont transformé la vie du village de son enfance Chichery-la-ville. Et nous, téléspectateurs de cette génération née juste à la fin de la guerre, on reste coi… sidéré par l’évolution foudroyante. Le paysan, disons plutôt, l’exploitant agricole, éleveur, cultivateur, ou les deux à la fois, n’est plus « au cul des vaches, » non, ça c’est bel et bien fini, car il est bien plus souvent derrière son ordinateur transportable jusque sur les champs, dans les prés et dans les écuries et, plus exactement, dans les stalles de hangars à bestiaux aux dimensions gigantesques où, au-dessus de chaque sujet, vous avez un écran de tablette ou d’ordinateur qui relève en temps réel toutes les données touchant à ce sujet concernant son état de santé et sa productivité. Vive l’ère de la statistique ! Tout est chiffré puis mis en courbes…<br /> <br /> Alors, quand resurgissent ces souvenirs remontant à mon enfance, 60 ans plus tôt, je me dis que le chemin fait dans ce monde rural est considérable… mais est-ce le bon progrès ?…<br /> La norme quantitative n’a-t-elle pas pris amplement le pas sur la norme qualitative ?…<br /> Qu’en est-il d’une réelle qualité de vie pour ceux qui produisent et pour ceux qui consomment ? "
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Q
Je ne sais pas s'il est possible de revenir en arrière... mais je crois que le monde est devenu fou.<br /> A quoi sert de produire plus si c'est pour que les surplus soient détruits ?<br /> A quoi sert ce "rendement" qui épuise les ressource et nous rend de plus en plus dépendants des industriels qui vendent les engrais et les pesticides ?<br /> Je suis très pessimiste quand à l'avenir des agriculteurs...<br /> Merci pour ce très beau billet très documenté et plein de souvenirs.<br /> Passe une douce journée.
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M
Tu as un regard clair sur le monde paysan car justement tu n'es pas dedans mais tu observes depuis longtemps. J'ai bien peur que la course aux rendements et du toujours plus grand moyennant finance ne sont pas terminés, Je pense aussi au Dr Berron ces jours-ci où il nous donnait l'espoir de découvrir ces îlots de culture. Finalement oui il y a de plus en plus de petits îlots de culture où l'humain, les animaux, la biodiversité, la terre sont respectés, chacun à leur façon, mais ils le font pour le bien de l'humanité. Moi aussi j'ai vécu les fenaisons, enfant, chez ma grand'mère maternelle en Normandie, juste avec les chevaux et les charrettes, il n'y avait pas encore de tracteurs, du moins pour ma grand'mère qui avait une très modeste ferme. C'était la joie, avec mes cousins nous jouions dans dans le foin, cela sentait bon, puis il y avait les goûters, le cidre, saucisson, camenbert, les rires et le soir les adultes racontaient des histoires de sorcières, genre dame blanche, histoires de mauvais sort jeté à l'un ou à l'autre etc.. Nous avions très peur mais nous écoutions quand même, je crois que dans le fond nous aimions un peu avoir peur. Ce ne sont que de bons souvenirs de cette époque, qui me paraît, tellement loin maintenant.
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M
comme tu dis juste ! j'ai aussi connu ces journées d'été finissant où chez des amis fermiers j'allais "jouer" dans ces ballots de paille que déjà façonnait la machine et que nous aidions à ensiler ... puis a suivi tout ce que tu décris ... Il en est de même pour tous les métiers, la folie du gigantisme avait gagné les hommes et chacun croyait que cela continuerait indéfiniment ... Nous sommes aujourd'hui à l'heure du choix, pas un retour en arrière mais un retour à la raison ... <br /> amitié .
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FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

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