

Mes premiers camarades je les rencontre donc dans ce quartier traversé par le Boulevard Voltaire où à cette époque la circulation était loin d’être aussi importante qu’aujourd’hui … Pour moi ce fut des vacances bien animées … pour mes parents certainement plus de soucis avec deux déménagements consécutifs, auquel s’ajoute, pour mon père, celui d’une extension de sa clientèle en direction des Deux Sèvres et pour ma mère une nième adaptation pour se lier à une nouvelle vie locale…
Fin Octobre de cette année là nous intégrons une grande maison avec cour et jardin, louée rue Hoche, maison, que ma famille occupera une douzaine d’années …
Parmi nos nouveaux voisins, mon père retrouve une ancienne connaissance, un ami d’enfance, c’est G.D le boucher dont la boutique borde la place de la république… Mes parents auront aussi quelques nouvelles fréquentations parmi nos voisins mais, pour la plupart, elles tourneront court…
A la rentrée scolaire 1955/56, j’intègre l’é



Il est vrai que ma mère, par ailleurs exigeante au niveau de mon travail scolaire, l’est pour ainsi dire aucunement en ce qui concerne les réponses à donner à mes attentes… Trop fusionnelle avec moi, c’est bien souvent qu’elle cède à mes caprices, disant d’abord non, mais se ravisant lorsque j’insiste. Mon père ne voit pas toujours cela d’un bon œil et il est arrivé que mes parents se disputent à cause de moi …
La coupure se fera bien mais je sens bien que ma mère souffre de cette séparation et ce n’est pas mes multiples frasques à Saint Louis me valant d’être souvent privé de sortie le dimanche qui sècheront ses larmes… Si à cause de ma conduite, je suis souvent puni, mes résultats scolaires sont corrects et me permettent de suivre normalement le cursus du premier cycle de l’enseignement secondaire …
Aux vacances je réintègre donc la vie de famille, elle, se partageant entre moments de bonne humeur et de Loisirs.
Mes parents adorent jouer aux cartes et particulièrement à la belote, celle à la « tout-atout ». Avant que d’apprendre les subtilités de ce jeu, j’ai assisté, lors de ces fins de dimanche après-midi, à l’heure de l’apéro pris à la maison, à des parties de cartes mémorables entre mon père et ma mère… Vous dirai-je de suite que ma mère était très mauvaise joueuse ?... Pas tricheuse, non ! Mais très mauvaise perdante … Nous avions une boîte de jeu avec des pions de couleur en bakélite. Combien de fois son contenu a volé dans la cuisine sous les accès de rage de ma mère que mon père venait de mettre « capot » en ramassant tous les plis, ou suite à une série d’annonces complétées de l’incontournable belote et re !... qui faisait hurler ma pauvre maman… En plus, si vous connaissez les règles du « tout-atout » ne jouant qu’à deux, il y avait le talon où, bien sûr, restaient « mortes » des cartes qui auraient pu être stratégiques dans le jeu de ma mère … Ah oui, c’était très animé les parties de belotes à la maison, entre le père et la mère !...

Il faut dire qu’à cette époque, la lecture et l’écriture si je ne les excluais pas totalement, ça ne constituait pas ma tasse de thé, je préférais jouer avec mon « Meccano », inventant d’invraisemblables machines ou bien enfourcher ma bicyclette pour aller retrouver les copains… Toutefois aujourd’hui, encore, j’ai, résonnant à mes oreilles, les recommandations avisées de ma mère…
Elle mettait beaucoup d’amour propre à la tenue de ses affaires autant que des nôtres ne tolérant pas le style négligé. Toujours bien propre, bien mise sur elle, ma mère était même coquette se tenant à la mode mais sans extravagances… Coiffée, maquillée juste et sans excès, elle avait soin de son image … Son seul défaut fut de fumer ce qu’elle fit jusqu’à l’âge de 48 ans. Mon père fut le premier à arrêter, ma mère le suivit une année plus tard. Effectivement, quelques mois après notre arrivée Rue Hoche elle cessa définitivement de fumer … Hélas, ce fut moi qui ai pris le relai, quatre ans plus tard… ( J’ai fumé de l’âge de 16 ans jusqu’à l’âge de 32 ans … ça fait donc 32 ans que j’ai cessé )

Petit à petit mon père augmenta sa clientèle en campagne et l’ordinaire de notre train de vie s’en ressentit sensiblement. Ce fut d’abord sur le poste de l’équipement en électro-manager que l’amélioration se porta. Le réfrigérateur vint remplacer le garde-manger de la cave, la machine à laver avec essorage à rouleaux envoya aux oubliettes la lessiveuse et son trepax , puis en 59 , la première télé "Grammont" en noir et blanc, un poste énorme et super lourd nous permit d’admirer « La piste aux étoiles » de suivre « Les 5 dernières minutes » du commissaire Bourrel alors interprété par le chansonnier Raymond Souplex, le tournoi des 5 Nations, les samedi après-midi et surtout la cérémonie des jeux Olympiques de Rome en 1960…
A ces ingrédients d’un nouveau confort, mon père, pour faire ses tournées, avait remplacé sa vieille Mathis de 1933 par une 2CV Citroên de 1954, oui, la vraie deuche, celle appartenant aux premières moutures avec le moteurs de 375 cm3 vous garantissant une phénoménale vitesse de pointe de 60 kms/h dans les descentes avec le vent en poupe... Ayant revendu la Panhard Dynamic de 1938, il acheta, d’occase, un fourgon Citroën type H à nez de cochon qu’il repeint puis équipa en camping car. Dès l’Eté 1957, mes parents purent s’octroyer deux à trois semaines de vacances loin de la maison. Bien sûr, j’étais de la partie …
Photos de bas en haut et de gauche à droite :
- Maison dite de Jean René - Maison Rue Hoche
- La classe de CM2 (Je suis au 1er rang, à gauche, à genoux...)
- Les "6ième" et "5ième" à Mirebeau (au 1er rang, le 3ième, en partant de la droite)
- Lors d'une sortie du Dimanche au restaurant à Saumur
- Ma mère dans le jardin (Rue Hoche)
- En camping en Vendée ( Eté 1958)
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