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Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #Portraits, #D'Hier - d'Ici et d'Ailleurs ...

Mon vieil ami Gérard P. (17.02.1946 - 27.02.2025) nous a quitté dans sa 80e année...  Reste son sourire, sa bonhommie, son caractère enjoué, ses mimiques expressives et ses formulations toujours à propos non dénuées d'humour. Un Pote chaleureux, toujours prêt à vous accueillir et à vous suivre dans moult aventures...

Tant de moments fous et épiques partagés !...

Nous nous sommes connus au Lycée Guy Chauvet à Loudun, au début des années 60, il était en troisième, moi en seconde. J'ai redoublé cette classe et nous nous sommes retrouvés dans les mêmes cours. Je crois bien que cela a scellé notre complicité de potache d'abord, puis notre amitié  dans la foulée... surtout en physique chimie ...

Notre relation a commencé par des taquineries manifestées par des piques à cause de nos amourettes de l'époque. A ce début de l'année 1961, Gérard ayant séjourné plusieurs mois en sanatorium à Vallauris, a fait son retour au lycée au 2ème trimestre de l'année scolaire. Ses camarades de classe n'ont pas manqué de lui raconter que moi, le nouveau en classe de seconde, j'avais jeté mon dévolu sur Jacqueline une jolie brunette de sa classe. Je me souviens qu'en étude - nous étions l'un et l'autre pensionnaires - il était au pupitre derrière moi et ne manquait pas de m'invectiver en me recommandant de laisser sa copine tranquille... je me retournais en faisant l'étonné, affichant une mimique au triomphe exagéré... Ce petit jeu dura quelque jours puis finit par nous faire rire l'un et l'autre ... On était amoureux de la même fille mais en définitive c'était à elle de choisir qui sera  son petit ami et, dans ce sens, j'ai vite compris que c'était lui qui avait la préférence... ça ne m'empêchait pas de rêver d'elle ... 

La classe de seconde : Gérard est le deuxième à partir de la droite du deuxième rang. Je suis à l'extrèmité à gauche sur le même rang. Signatures de tous les élèves de la classe au recto de cette photo appartenant à Gérard.La classe de seconde : Gérard est le deuxième à partir de la droite du deuxième rang. Je suis à l'extrèmité à gauche sur le même rang. Signatures de tous les élèves de la classe au recto de cette photo appartenant à Gérard.

La classe de seconde : Gérard est le deuxième à partir de la droite du deuxième rang. Je suis à l'extrèmité à gauche sur le même rang. Signatures de tous les élèves de la classe au recto de cette photo appartenant à Gérard.

L'année scolaire suivante, en seconde, Gérard et moi nous nous étions rapprochés sur le plan amical. La raison tenait au fait  que nous avions été désignés partenaires pour effectuer, en duo, les exercices de T.P. de physique chimie par le professeur de ces matières... M. M. fut certainement bien mal inspiré pour cette initiative car notre collaboration en la matière fut source de déconnades à répétition que ce soit sur les exercices d'orientation des forces d'une masse mobile sur un plan incliné en physique ou l'association, en préparation chimique entre éléments liquides (bases) et solides miscibles... ces expériences étaient source de bruits à cause de pièces tombant régulièrement au sol et, fort heureusement, sans détonation sinon quelques fumées inquiétantes s'échappant de nos éprouvettes.  Ces expériences, nous devions les consigner dans le cahier de T.P. commun. Cela fut réalisé à minima et notre cahier fut rarement soumis à notre professeur car à chacune de ses demandes on invoquait l'oubli à la maison, souvent la mienne à 26 km de là, puisque je n'étais plus pensionnaire ayant redoublé... En TP, producteurs de fumées et fumistes étions. Mais en devoirs sur table, Gérard, mon coéquipier obtenait des bien meilleurs notes que moi étant lui, plus attentif en cours et bien plus scrupuleux sur la remise de copies dûment remplies... en outre, Gérard était un excellent matheux. Nous étions devenus potes quasi inséparables pour créer des amusements et faire des blagues de potaches. C'était aussi ma dernière année scolaire, parvenu à 18 ans, j'allais souscrire un engagement par devancement d'appel à l'armée où je fus incorporé en Juillet 1962... Gérard jouissait d'une très bonne estime de la part de tous ses camarades de classe...

Ce temps de service militaire allait-il mettre un terme à notre amitié ? Il faut dire qu'au cours de ces 24 mois, nous nous sommes peu vus, les permissions courtes ne me permettaient pas d'aller courir la gueuse et Gérard qui poursuivait ses études jusqu'au BAC était, lui, toujours pensionnaire. Ce n'est qu'à l'époque des grandes vacances que nous avons pu nous revoir de une à trois journées. seulement au cours de ces deux années là. Toutefois, nous gardions le contact à travers des échanges épistolaires où nous nous racontions nos frasques et autres petites aventures.

En apesenteur ou en suspension ?...En apesenteur ou en suspension ?...En apesenteur ou en suspension ?...

En apesenteur ou en suspension ?...

Deux Chevaux plus un... la Gâtine au galop

Printemps 1965. Gérard est en terminale à Parthenay. J'ai eu mon permis de conduire en automne 64...

Ce dimanche de Mai 1965, Pour étrenner ma 2CV de 10 ans d'âge, achetée d'occasion la veille, j’ai eu l’excellente idée d’aller voir mon copain Gégé en « Terminal » au lycée de Parthenay et de le sortir l’après-midi … Bien m’en a pris… Il m’a fallu presque une heure pour parcourir les 47 kilomètres qui séparent Mirebeau de cette charmante sous-préfecture des Deux Sèvres… Le temps de se familiariser à ma nouvelle auto, elle aussi, excès lente mais pas comme « ID », ajouterait « Citroën »… Gégé, content de me voir, me dit qu’il a un copain qui aimerait bien sortir en notre compagnie (Encore un qui ne sait pas ce qui l’attend au virage …) C’est OK, on repart donc à trois pour sillonner le bocage de la Gâtine en quête d’un petit bal de campagne … Pour le copain ce n’est pas le confort car j’ai eu la malencontreuse idée (Décidément !) de retirer la banquette arrière pour y placer quelques cartons de produits vétérinaires afin d’effectuer ma tournée du lendemain … poussant les cartons, force est, au copain, de s’asseoir sur le replis de tôle du soubassement proéminent entre les deux roues arrières de la 2CV et de se maintenir à la barre supérieure de la banquette avant, le cul sur le plancher donc… Comme il faisait beau, nous avons essayé de décapoter la Deudeuche … Gérard à droite, moi à gauche, tirant sur les languettes de déverrouillage au sommet du pare-brise …. L’une d’elles nous reste dans la main … Soit ! du coup on roulera décapoté pour un bon moment.
Quoi de plus grisant que de rouler à « 70 » sur les petites routes étroites et poudreuses de la Gâtine Parthenaysienne. Au moins on a une impression de vitesse élevée à filer ainsi entre les haies blanchies par le nuage de poussière soulevé à notre passage… Gégé n’a rien trouvé de mieux que de se mettre debout accoudé au montant supérieur du pare-brise pour profiter du panorama défilant en humant l’air du bocage avec délectation…  Un virage s’annonce, je fais confiance à la tenue de route de la 2CV et à mes talents de conducteur pour maintenir l’allure …. Certes une 2CV ça tient parfaitement bien la route mais en l’occurrence, ce jour là c’était peut être trop demander car, voilà qu’à la sortie du virage, devant nous, à tout juste 15 mètres, un brave paysan ramène son cheval du champ, le tenant par la bride. Tu parles d’un obstacle ! Brusque coup de volant pour éviter cet usager trop lent pour notre voiture lancée à « 70 »… La 2CV gémit sur ses suspensions, le roulis s’intensifie mais on passe tout de même dans un déferlement de crissements, de grincements, de cris et de poussière aveuglante …. Le cheval a échappé à son propriétaire et s’est mis au galop, bonjour la débandade !… Derrière le copain agrippé à notre siège est livide … Gégé se rassoit et laconiquement nous dit : «  un cul de cheval d’aussi près, je vous jure les copains, jusqu’alors,  j’avais jamais vu !… », tous les trois, éclatons de rire … Le brave paysan qui, derrière, court après son cheval, lui, ne doit pas avoir la même réaction que nous…
Finalement, dans la contrée, en dépit de nos espoirs, on ne trouve aucun petit bal … Nous retournons donc à Parthenay (plus tranquillement …) et allons prendre un pot en terrasse, place du Drapeau … Le temps d’évoquer nos souvenirs et nos frasques de potaches en goguette, voilà qu’arrive l’heure de raccompagner mes copains pensionnaires au lycée…
La 2CV était stationnée sur la grande place poudreuse à côté d’un banc public … Sûrement trop près du banc car en reculant… crac ! L’aile droite de la 2CV a cédé… Ah bah oui, j’avais du me garer trop près et les roues obliques, en reculant, ont fait que le bord du banc a accroché l’aile par en dessous et l’a presque décollée de son support. Sa tôle est fendue au niveau de la courbure supérieure … Mince alors !... (Oui, mince est la tôlerie de la « Deuche »…) Soit, on bidouille pour remettre en place cette pauvre aile et aussi fier que Artaban - c’est le cas n’est ce pas - on remonte en voiture… Marche avant, cette fois, et … crac ! Pour la deuxième fois en moins de 5 minutes… Ce coup-ci, on se retrouve penché vers l’arrière droit ??? …  On ressort de voiture… un attroupement se fait déjà autour de nous…. Il faut dire que les « crac » successifs et, maintenant, l’allure de guingois de la 2CV ne sont pas passés inaperçus… Alors là, question grotesque on a atteint le summum… en effet, La roue arrière droite a pratiquement disparu dans le fond du passage de roue correspondant mais par contre, s’est rendue visible à l’intérieur de la voiture en en perforant la tôle interne … Bonjour les dégâts !...   A l’arrière droit, la caisse touche le sol si bien que tout le côté gauche de la voiture est exagérément relevé, surtout l’avant. Tu parles d’une allure bancale … (Non ! je ne le fais pas exprès !...) Cette fois, la voiture est bien immobilisée … Trouver un mécano et une dépanneuse ce dimanche, en fin d’après-midi, n’est point une sinécure mais la chance, si je puis dire, ne m’a pas totalement abandonné et, dans le faubourg, on parvient à trouver un brave mécanicien qui prend en remorque la voiture la tirant soulevée par l’arrière pour la conduire à son atelier où il pense pouvoir réparer le lendemain… Son diagnostique est net : La coupelle qui retient le bras de suspension arrière a tout simplement cédé libérant le dit bras qui a poussé la roue attenante, sous l’aile pleine arrière, jusqu’à la remonter dans l’habitacle …
Cela me vaut de passer une nuit à l’hôtel et, le lendemain, en fin après-midi, récupérant la 2CV, le coût de la réparation à hauteur de 210 F, c’est, en grande partie avec le montant de la pension du Lycée, qu’en espèces, m’a prêté, mon copain Gégé, que j’en effectue le règlement… A la fin de cette même semaine, j’ai pu restituer cette somme à mon copain qui ne manquait pas de s’esclaffer : « Oh bon Dieu, si le père avait su ça !… »

Pat - Gégé - Alain. C'est Pepel (Robert) qui prend la photo... // Un campement bien ordonné  à l'orée de la forêt landaise // De gauche à droite : Patrice - Alain - Gérard - Robert.Pat - Gégé - Alain. C'est Pepel (Robert) qui prend la photo... // Un campement bien ordonné  à l'orée de la forêt landaise // De gauche à droite : Patrice - Alain - Gérard - Robert.Pat - Gégé - Alain. C'est Pepel (Robert) qui prend la photo... // Un campement bien ordonné  à l'orée de la forêt landaise // De gauche à droite : Patrice - Alain - Gérard - Robert.

Pat - Gégé - Alain. C'est Pepel (Robert) qui prend la photo... // Un campement bien ordonné à l'orée de la forêt landaise // De gauche à droite : Patrice - Alain - Gérard - Robert.

Où comment lester le coffre avant d'une Dauphine...

Août, arrive avec les vacances ; dans un premier temps je conduisais Alain, un collègue chez son oncle au Mans où nous passions quelques jours…ns quelques jours… Alain fera partie du groupe de copains pour l’escapade prévue… A Loudun, nous retrouvions Pepel en vacances chez sa mère qui nous fit très bon accueil. Au fait, Gégé, un autre vieux copain de bahut qui fait on service militaire dans l’aéronavale à Cognac est en longue permission, il pourrait, lui aussi faire partie du voyage !… On file à Saires où nous retrouvons Gégé dans un champ jouxtant la maison de ses parents … on lui propose de se joindre à nous pour aller à Mimizan dans les Landes ( Le séjour en Alsace est ajourné au profit de vacances bord de mer …) J’en suis, dit Gégé !… Chouette, on se retrouve à quatre !... Reste un petit problème … celui de la tente pour nous abriter ; je n’ai pu obtenir celle qui était escomptée… et, en acheter une, allait grever notre petit budget de jeunes vacanciers … C’est alors que Pepel a cette idée géniale : « Mon frère en a une, il va nous la prêter, c’est sûr ! » … Michel, son frère est gendarme à … Besançon …
- Hein ! s’exclame Gégé, on va camper à Mimizan mais il faut d’abord passer à Besançon récupérer le matériel, c’est ça ???
- C’est ça … répond laconiquement Pepel, demandes-en la raison  à Ecirtap  … ( Ecirtap, dans le vocabulaire de Pepel, c’est moi, Patrice, à l’envers… )
- Passons… Je n’ai pas pu avoir la tente comme prévu, me justifiais-je…
- Mouais, on te connaît, vieux Pat dit Gégé en éclatant de rire, Bon les gars, j’ai promis à mon père de finir le binage du champ de carottes que vous voyez là, alors si vous voulez qu’on parte au plus vite, faut m’aider les copains …
Jamais champ de carottes ne fut biné aussi vite par 4 gars aussi vaillants que maladroits … Y a bien quelques carottes qui ont pris un fatal coup de binette les coupant ou les déterrant…

Le chemin le plus court n'est pas forcément le plus attrayant ...

Le séjour fut ponctué de franches parties de rigolades entre bains de mer, sorties, excursions et dragues à la Aldo Macione ( Bien qu’à cette époque le film « L’Aventure c’est l’Aventure » n’était pas encore sorti )
Parmi les souvenirs de cette extraordinaire escapade, je retiens ceux-ci :
- La tête impassible des copains qui m’attendaient, assis en tailleur, bras croisés devant la tente alors que j’en émergeais à 10H du matin, l’œil englué de sommeil … C’était mon tour de préparer le petit déjeuner et eux attendaient …. Vexé, sans un mot, j’ai pris la voiture, suis allé prendre mon café dans le bourg et une demi-heure plus tard, suis revenu au campement avec des viennoiseries que nous avons prises en apéritif… Les copains m’ont « tiré la bourre » tout le restant de la journée mais je l’avais bien mérité…
- Certains après-midi où on « flemmardait » sur les matelas pneumatiques en se tordant de rire à la lecture d’hilarants « San Antonio »
- Une soirée « frites » qui n’en finissait pas en cuisson dans une minuscule gamelle juchée sur un ridicule petit camping gaz.
- De l’omelette de Gégé, qu’on n’a jamais mangée, laquelle avait sauté directement de la poêle dans le sable…
- Du gringue fait à la petite serveuse d’un restaurant de Montalivet qui riait de nos bêtises mais qui, au final, n’en avait rien à faire de nous …
- D’une course en pédalos sur le lac de Mimizan…
- D’une excursion à Biarritz avec les parents d’Alain qui nous avaient rejoints une journée.
- D’une sortie restaurant gastronomique à Dax avec, les miens qui, eux, étaient en caravane au Camping du Lac de Mimizan…
 
Ainsi ces huit jours se sont rapidement écoulés en bons moments, en formidables éclats de rire et en insouciance totale comme il se doit à cet âge …

Histoire d'Os... et Botte de paille... mais que fétus là Pétula ?... Histoire d'Os... et Botte de paille... mais que fétus là Pétula ?...

Histoire d'Os... et Botte de paille... mais que fétus là Pétula ?...

D'os et de paille...

Fin décembre 1966... Gégé est en longue permission et moi en vacances de Noël. Tous les deux, nous rentrons d'une soirée restaurant gastronomique, il est presque minuit et nous roulons à allure sénatoriale sur une petite route de Touraine entre Sainte Maure et Richelieu. En pleine ligne droite les phares  éclairent soudainement un objet sur la route, nous avons juste le temps de passer au-dessus ??? J'arrête et enclenche la marche arrière pour revenir au niveau de l'obstacle franchi et l'avoir dans le halo des phares...  Gérard et moi nous exclamons de concert : un os !... nous sommes tombés sur un putain d'os, celui-ci est d'une taille imposante .... Nous sortons de voiture pour aller contempler ce long morceau de calcaire... on s'accroupit autour pour deviser... vu la taille on a tôt fait d'exclure le fait que ce soit une pièce de charpente d'être humain, il s'agit plutôt d'un fémur de vache... que fait-il la au milieu de la chaussée ?... Nous partons d'un immense éclat de rire avant de nous lancer dans une cascade de répliques au préfixe os :  osmose - ostrogoth - os trop gros - (h)ospice ( os pisse !... mais non... celui-ci est sec et vidé de sa "substantifique moelle"...) - ostensoir ... os du soir ...- ostension - ostentation - ossature... os ça tire... os satyre - ostéopathe... os t'es aux pattes - ostréiculture ... calcaire en mer... - ostréidés ...  pour ne pas perdre le fil de ses idées - os car... pour les véhiculer - osmium pour les moitiés  hommes - (H)osanna ! .... S'étant bien défoulé verbalement, j'ouvre le coffre de la Dauphine, saisis le fémur et l'y place comme butin souvenir d'une sacrée soirée entre potes. "Il t'en faudra d'autres comme celui-ci pour suffisamment lester ta Dauphine" s'exclame Gérard en rigolant...  et pour contrer les obstacles, cet os fait mur... On éclate de rire, puis, réjouis par cette rencontre inopportune, nous repartons dans la nuit...

Août 1967... Faute à des soucis pécuniaires, j'ai dû revendre la Dauphine. Gérard a lui, passé son permis de conduire et s'est acheté une Dauphine d'occasion. Inversion des rôles : c'est lui qui me promène... lors d'une de nos virées estivales, nous venions d'embarquer un bidasse qui faisait du stop pour aller à Thouars. Nous lui assurons que nous pouvons l'y conduire. Au-delà de Saint-Jouin de Marnes, la route est bordée de champs moissonnés où restent encore des meules de pailles... Gérard s'arrête brusquement, court dans le champ à proximité jusqu'à saisir une botte de pailles qu'il ramène pour, finalement, la tasser dans le coffre de sa Dauphine... "Tu ne trouves pas que c'est  encombrant et bien trop léger pour lester ta voiture ?" - t'en fais pas Pat, on ne restera pas sur la paille celle-ci c'est ma botte secrète..."  Derrière le bidasse ne dit rien et doit se demander avec quels drôles de zouaves il se trouve alors embarqué... A Thouars, parvenu à la hauteur de la place Lavault, nous laissons descendre le militaire certainement soulagé d'être arrivé à destination. Avant de repartir de cette localité, avisant une terrasse de café déserte à ce début de nuit, Gérard ne trouve rien de mieux que de ficher sa botte de paille sur l'embout de porte parasol dépassant d'une des tables rondes. "Comme ça, demain, les clients de l'estaminet, z'auront suffisamment de pailles pour siroter leurs consos " commente Gérard... j’acquiesce lui avouant que je n'avais pas pensé à cela... "mouais, en tous cas, demain matin à son réveil le cabaretier faudrait qu'il ait une poutre dans l’œil pour ne par voir ce tas de pailles embroché sur une de ses tables... Contents de nous, nous  regagnons nos pénates...

Le Fouga Magister a formé des générations de pilotes militaires français. Il méritait une monographie à la hauteur de son histoire, c’est désormais chose faite... La collection profils avions des éditions Lela Presse s’enrichit d’un nouveau titre, sur le Fouga Magister et son cousin marin le Zéphyr. Une monographie qui fera date, un ouvrage d’anthologie ! Coll. Michel Fournier

Le Fouga Magister a formé des générations de pilotes militaires français. Il méritait une monographie à la hauteur de son histoire, c’est désormais chose faite... La collection profils avions des éditions Lela Presse s’enrichit d’un nouveau titre, sur le Fouga Magister et son cousin marin le Zéphyr. Une monographie qui fera date, un ouvrage d’anthologie ! Coll. Michel Fournier

Le pilote de Fouga-Magister...

Le BAC en poche, en automne 1965, Gérard s'engage dans l'armée et est incorporé à la base d'aviation militaire 709 de Cognac. Il suit la formation de l'école de pilotage élémentaire GE 315 pour obtenir son brevet de pilote militaire.  Cette formation il l'a faite sur Fouga-Magister. Il m'en a conté les multiples péripéties à chacune de nos rencontres. Cela avait commencé devant une table bien garnie de l'auberge du cheval blanc, chez la Mère Cubeau à Sainte-Maure, au cours de cette fameuse soirée de l'os de vache trouvé sur la route. Ces récits pimentés de mimiques ne manquaient guère de détails croustillants, Gérard me communiquait sa passion pour le vol aérien et j'avais l’impression d'être à bord de son jet à faire du rase-motte ou bien d'entamer une ascension fulgurante. avant de piquer à nouveau vers le sol puis soudain, "se prenant quelques G dans la tronche", virer sur l'aile pour amorcer une grande courbe et filer ensuite à plus de 750 km:h sous la frange blanche des nuages. Prenant encore de l'altitude, on traversait leur bourgeonnement pour ensuite naviguer au-dessus de cette mer écumeuse... "Là-haut, je suis un oiseau subsonique" qui franchit l'espace à 200m seconde, m'expliquait Gérard, libre et à la fois dépendant de ce docile et véloce appareil".

Heureux de voler, bientôt pilote confirmé, Gérard avait du mal à "encaisser"  les rigueurs militaires, il a accompli les deux années de service stipulées sur son contrat mais n'a pas rempilé... Je n'en n'ai jamais su les raisons exactes sinon que mon ami éprouvait parfois quelques regrets étant passé à côté d'une carrière de pilote d'avion de chasse.

En 1996 sur la Seine aux abords de La Roche-Guyon - En 2007 : Nicole et Gérard - Nicole Annie et moi .En 1996 sur la Seine aux abords de La Roche-Guyon - En 2007 : Nicole et Gérard - Nicole Annie et moi .En 1996 sur la Seine aux abords de La Roche-Guyon - En 2007 : Nicole et Gérard - Nicole Annie et moi .

En 1996 sur la Seine aux abords de La Roche-Guyon - En 2007 : Nicole et Gérard - Nicole Annie et moi .

L'ami de toujours...

Puis la vie se poursuit avec son cortège de projets et de réalisations, séparant un temps les amis  d'enfance qui s'engagent alors sur d'autres voies avec le sérieux que cela implique pour faire carrière. On se marie, on a des enfants : Gérard et Nicole ont eu deux fils, Annie et moi deux filles. Nous n'avons pas manqué de nous revoir, nous retrouvant au cours des décennies, vieillissant doucement, prenant de la bouteille et du bide, voyant nos enfants grandir puis devenir adulte à leur tour. Bien sûr, à chaque retrouvaille, nous évoquions les mêmes et sempiternels souvenirs de jeunesse, nous faisant encore rire... des événements indélébiles qui nous font oublier le poids des ans, scellant toujours plus fortement cette amitié qui permet d'avancer avec plus de confiance dans la vie et les êtres qu'elle nous a permis de connaître et d'apprécier pour ce qu'ils sont, naturellement et affectivement.

Cher vieux Gérard, là-haut, bien au-dessus des nuages, je te serre sur le cœur en attendant de nous revoir...

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M
Tu lui rends un magnifique hommage...quoi de plus beau que de partager ses souvenirs, sa jeunesse et ses moments heureux de rire et d'insouciance...même si je me doute que tout cela te crève le coeur de chagrin. Prends soin de toi, 80 ans ce n'est pas si vieux et tant passent ce cap en pleine forme hélas nous ne sommes pas tous égaux...Amitiés
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F
Bonjour Manou.<br /> <br /> Oui, les beaux moments de la vie se situent dans l'enfance puis la jeunesse et là aussi, hélas, nous ne sommes pas logés à la même enseigne... Je dois reconnaître que notre jeunesse fut heureuse, insouciante et favorisée par un contexte politico-social porteur d'espoirs pour l'avenir... Cela correspond à ce que l'on nomme "Les 30 Glorieuse" .... Aujourd'hui, il semble que le scepticisme prend le pas sur l'enthousiasme chez les jeunes, en cela nourri par les conséquences du dérèglement climatique mais aussi par les événements géopolitiques qui n'augurent rien de bon... Mais c'est aussi sur qui ou quoi on porte ses regards qui est déterminant, sans pour cela faire l'autruche, il faut aussi savoir regarder là où c'est beau, où c'est bon, où c'est juste. Il fait toujours soleil au-delà des nuages.<br /> <br /> Amitiés.
M
Quels beaux souvenirs et bons moments humoristiques passés avec un ami de toujours, belle rencontre, tu m'as fais rire et sourire en lisant tes souvenirs avec ton ami parti. Amitié à toi et Annie.
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F
Bonjour Marie-Rose.<br /> Je réalise que cette amitié remonte à plus de 65 ans... Gérard et son épouse Nicole sont venus nous voir deux fois à Saint-Martin. C'est d'ailleurs à l'une de leurs visites que nous avions fait ces photos lors d'une promenade fluviale sur la Seine entre La Roche-Guyon et les Andelys. Nous n'avions pas manqué également de visiter la maison et les jardins de Claude Monet à Giverny. <br /> Bisous des Farfadets du Poitou.
C
ton ami est parti, mais tu le refais vivre en nous racontant vos frasques de jeunesse, j'en ai ri crois moi bien, heureux sont ceux qui ont partagé tant d'humour au cours de leur vie ...<br /> amitié
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F
Bonjour Marie-Claude... Et tant d'autres frasques non contées là ... J'ai tenté de faire court ...enfin presque ... avec Gérard, nous ne manquions pas de ressources pour nous amuser et communiquer notre joie de vivre. Des tours non dommageables ni préjudiciables pour quiconque, sinon des blagues de boute-en-train non dépourvus d'imagination.. <br /> Amitiés.
D
BELLE HISTOIRE D AMITIE!
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F
Bonjour Dominique. <br /> En effet même si nous ne somme pas éternels, la jeunesse, elle , l'est quand on l'envisage du point de vue de l'esprit.... elle porte en germe l'enthousiasme qui fait aller de l'avant même quand on prend de l'âge.<br /> Amitiés.

Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

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