Entrons dans l'image...
Milieu des années 30, boulevard Maillot à Neuilly, nous assistons à une scène de rue pas encore encombrée par la circulation, où on ne peut manquer de s'ébahir devant cette somptueuse Hispano Suiza J 12, coupé de ville, carrossée en 1933 par Binder, garée devant un hôtel particulier. Le chauffeur, en tenue, astique les flancs et les chromes de cette voiture d'exception, dont seulement 110 exemplaires ont été produits. Sous le long capot le moteur de 12 cylindres totalisant 9500 c3 développe une cavalerie de 220 chevaux nullement à la peine pour propulser cette lourde automobile à un train d'enfer.
Le livreur de pâtisserie confiserie, véloce et cigarette au bec, sur son triporteur, ne peut s'empêcher d'admirer la belle au passage. Il nous masque en partie la bien plus humble Citroën Rosalie dont il s'accommoderait certainement pour accomplir ses livraisons sans avoir à forcer sur les pédales... mais, dans ces années 30, l'automobile est encore réservée à une élite sociale suffisamment friquée pour en acheter et en entretenir une, fusse-t-elle un modèle de bas de gamme, d'une marque standard.
Au sommaire de l'AutOmobilia N° 36 ...
Première *1500* d'après-guerre des usines de Sochaux, la sérieuse et solide 403 sera aussi la première voiture de cette firme à dépasser le million d'exemplaires en 1963; sa caisse très classique marque les débuts d'une longue collaboration entre Peugeot et le carrossier italien Pinin-Farina.
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Très touchées pendant la guerre par les bombardements et le pillage systématique du matériel et des stocks, les usines de Sochaux ont eu davantage de difficultés pour redémarrer que celles des autres grands constructeurs français. En mai 1946 seulement, la production des voitures particulières a pu reprendre normalement, exclusivement avec la 6 CV 202 à moteur 1100 dont le caractère économique correspondait bien aux difficultés de l'époque. Deux ans plus tard, Peugeot lança la 7 CV 203 à moteur 1300 qui supplanta très vite la 202 et allait devenir l'unique modèle de tourisme de Sochaux pendant près de six ans exactement jusqu'au mercredi 20 avril 1955, jour de la présentation officielle de la 8 CV 403 à moteur 1500. Une fois encore, Peugeot prouve sa prudence et son habileté commerciale pour faire évoluer insensiblement sa clientèle d'une 6 CV à une 7 CV, puis vers une 8 CV. La berline 403 apparaît comme une berline nettement plus spacieuse que la 203. Les deux voitures ont des lignes complètement différentes, mais elles se ressemblent sur de nombreux points techniques; leurs moteurs adoptent des solutions très voisines, ainsi que leurs boîtes surmultipliées entièrement synchronisées et leurs suspensions. Toutefois, la 403 profite d'un avancement de son habitacle et d'un léger allongement de son empattement (8 centimètres supplémentaires seulement qui améliorent la répartition des masses et permettent d'agrandir sensiblement le volume du coffre à bagages l'un des points faibles de la 203). Avec ce nouveau modèle confortable, brillant et robuste, Peugeot dispose d'une arme redoutable dans la catégorie des 8 CV européennes où les Français étaient absents jusqu'à présent. La 403 existe d'abord uniquement en berline puis, à partir de l'année modèle 1957, elle devient disponible en cabriolet, limousine familiale et limousine commerciale. Les premières 403 Diesel apparaissent en 1959, puis une 403 Sept luxe voit le jour en mars 1960, un mois après la suppression de la 203 dont elle reprend le moteur 1300. Enfin, une nouvelle version intermédiaire dite Confort s'incorpore dans la gamme à partir de l'automne 1963, trois ans avant l'arrêt définitif de la fabrication des berlines qui se produira à la fin d'octobre 1966.
La production totale des 403 a atteint 1199460 exemplaires (le millionième étant sorti d'usine en août 1963) qui se répartissent ainsi : 657985 berlines et cabriolets Grand Lune, 201705 berlines 403 Sept, 34 928 limousines familiales, 119493 limousines commerciales et 185349 camionnettes ou utilitaires dérivés.
Pendant ce temps là, chez Citroën, on planche sur le Shadok et sans pomper 😉 ... difficile d'imaginer un monocorps plus parfait que le Shadok. Au milieu des années 60, un tel projet est à l'évidence, infiniment novateur...
Au milieu de la revue, sur la double page 34 - 35 cette planche récapitulative des Delahaye 135.
En 1958, une Frégate et une Domaine Renault, parties du Cap Nord parviennent à rallier le Cap de Bonne Espérance en 16 jours. Un exploit à la mesure des difficultés rencontrées.
Vaisseau amiral de la marque au losange, dans les années cinquante, cette Frégate a bien mérité l’appellation de *Grand Pavois* pour la version la plus luxueuse de sa berline bis ton.
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