Été 1966 : la route des vacances offre un spectacle aussi animé qu'incessant aux autochtones de la région Provence-côte d'Azur. L'axe Paris-Méditerranée est certainement le plus encombré de tout le réseau routier de l'hexagone. A cette époque, le trajet menant, depuis la capitale, aux rivages de la Méditerranée ne se fait pas par autoroute mais par la N7 qui traverse villes, bourgs et villages dont les infrastructures non appropriées à un gros flot de circulation, provoquent des bouchons important comme celui, mémorable, de Lapalisse dans le département de l'Allier, maintenant célébré, chaque année, par un week-end de reconstitution folklorique permettant de revivre, uniquement pour le plaisir, cette joyeuse pagaïe routière.
Décryptons l'illustration ci-dessus...
Août 1966, la route est longue pour rejoindre la Cote d'Azur. Après le lent passage à Lyon et l'interminable descente de la vallée du Rhône, la Nationale 7 passe au pied de la montagne Sainte Victoire. Il reste encore quelques localités pénibles à traverser dans le Var mais l'arrivée est proche pour cette Panhard 24 BT version légèrement rallongée de la 24 CT offrant enfin quatre vraies places. La voiture a été immatriculée au début de l'année dans le Val de Marne, l'un des quatre départements nés de l'éclatement de la Seine et de la Seine-et-Oise A droite, une P 60 Messagère, version camionnette de la Simca Aronde, immatriculée en septembre 1961 dans les Bouches-du-Rhône, attend son propriétaire, vraisemblablement au travail dans le champ voisin.
Pat - Gégé - Alain. C'est Pepel (Robert) qui prend la photo // De Loudun à Mimizan en passant par Besançon...
1966 - Premiers congés payés : Quatre jeunes hommes en Dauphine
Au cours de cette même période de vacances d'été 1966, avec mes copains de l'époque, nous étions passés à Lapalisse, non dans le sens Nord-Sud, mais dans celui Ouest-Est.
Au sommaire de cet Automobilia 27-28 ...
Je retiens ici cet article : Les Voitures de la Victoire en 1944 et 1945...
Il convient préalablement de mentionner que pendant 8 années, l'automobile, dans le contexte de guerre et dans la conscience citoyenne de cette période trouble, est mise entre parenthèse, industriellement et commercialement. Huit ans de restriction où c'est un privilège de rouler en auto. D’abord réquisitionnée en nombre par l'armée, française, au début de la guerre, dès 1939, elle véhiculera les officiers d'un État Major à un Poste de Commandement sur les lignes de front à nos frontières, ensuite les soldats allemands pendant l'occupation, puis les compagnons de la libération FFI (Force française de l'intérieur), les officiers de l'armée régulière, les grands officiers ministériels ainsi que les professionnels de la santé. Jusqu'en automne 1947, l'automobile et son usage courant ne sont pas la priorité.
La Traction Citroën constitue le cheval de bataille privilégié des militaires et des groupes armés de la Résistance
Pourtant, au cours de cette cinquième décennie de tous les malheurs et privations, l'automobile a pris part à la guerre en rendant de multiples services aux combattants belligérants des deux camps, comme véhicule de liaison indispensable aux chefs de guerre pour se déplacer rapidement sur le théâtre des opérations militaires et suivre le constant mouvement des troupes.
On s'apercevra qu'avec le temps, la plupart de ces automobiles roulent avec des pneus lisses. Cet équipement indispensable se faisait de plus en plus rare, le caoutchouc produit en Indochine venant à manquer par surexploitation et l’acheminement maritime étant très aléatoire en temps de guerre.
Cette Peugeot 402 n' Q 100 843 (12' région) n'est autre qu'un exceptionnel coupé transformable Eclipse. A l'occasion d'une prise d'armes en 1945, celui-ci constitue un véhicule porte-drapeau assez élégant, sinon très martial. I // Cette autre Peugeot 402 dont l'équipage semble chercher sa route, est immatriculée K 76 354, // Rapidement, de nombreuses voitures allemandes complètent le parc et. durant les premiers mois de l'occupation en Allemagne en 1945-1946, en constituent souvent les plus beaux fleurons. - À Landau en 1946, le général commandant la 5 DB roule à bord d'un cabriolet quatre portes Mercedes-Benz 320 dont le matricule, débutant par la lettre L correspond à la 10e région militaire.
Encore une Traction sans doute d'encadrement ministériel flanqué du Drapeau Français orné de la Croix de Lorraine // Cette splendide Renault Suprastella à carrosserie Saprar, photographiée par les usines Renault le 19 octobre 1944, porte une plaque d'immatriculation totalement unique un drapeau tricolore suivi simplement des trois lettres GMP (gouvernement militaire de Paris) // C'est la voiture personnelle du général Koenig, le héros de Bir-Hakeim en 1942, qui a ensuite été nommé début 1944 à la tête des FFI et devient, à l'automne 1944, gouverneur militaire de la capitale. C'est à bord de cette somptueuse voiture que le futur maréchal de France passe les troupes en revue Place de l'Etoile le 11 novembre 1944.
Au printemps de l'année 1944, l'automobile constitue le fer de lance des campagnes de la libération, véhicule de raids éclairs pour la Résistance, étant engagée dans cette Bataille de France et de La France, elle connaît alors ses heures de gloire, aux mains des libérateurs qui en ont repris une foultitude à l'ennemi. Véritable mule d'expéditions souvent périlleuses, elle transporte alors les soldats de l'ombre puis, au moment de la victoire, devient véhicule de parade pour les vainqueurs : hommes de troupes puis illustres généraux et maréchaux.