Août 1966 mes premiers congés payés … et des vacances avec les copains…
Cela faisait à peu près 3 mois que j’avais la Dauphine* (1) et je lui avais déjà fait parcourir plusieurs centaines de kilomètres…
Début Juillet de cette année là, j’étais allé voir mon vieux pote de lycée « Pepel » qui travaillait comme stagiaire au service entretien des voies SNCF à Romorantin. Cela m’avait valu de dormir une fois de plus en « chien de fusil » sur la banquette arrière de la Dauphine ( Normal quand on passe, à "l’affût" en Sologne). Robert, alias « Pepel », fut surpris de me trouver là, au petit matin, sur le parking de la gare de Romorantin… On allait décider de l’escapade à faire au cours de nos très prochaines vacances… Il était question d’aller en Alsace … A moi revenait la charge de quérir une toile de tente pour camper … Vouais vouais… j’allais m’occuper de cela …
Août, arrive avec les vacances ; dans un premier temps je conduisais Alain, un collègue chez son oncle au Mans où nous passions quelques jours… Alain fera partie du groupe de copains pour l’escapade prévue … A Loudun, nous retrouvions Pepel en vacances chez sa mère qui nous fit très bon accueil. Au fait, Gégé, un autre vieux copain de bahut qui fait son service militaire dans l’aéronavale à Cognac est en longue permission, il pourrait faire partie du voyage lui aussi !… On file à Saires où nous retrouvons Gégé dans un champ jouxtant la maison de ses parents … On lui propose de se joindre à nous pour aller à Mimizan dans les Landes ( Le séjour en Alsace est ajourné au profit de vacances bord de mer …) J’en suis, dit Gégé !… Chouette, on se retrouve à quatre !... Reste un petit problème … celui de la tente pour nous abriter ; je n’ai pu obtenir celle qui était escomptée… et, en acheter*(2) une, allait grever notre petit budget de jeunes vacanciers … C’est alors que Pepel a cette idée géniale : « Mon frère en a une, il va nous la prêter, c’est sûr ! » … Michel, son frère est gendarme à … Besançon …
Hein ! s’exclame Gégé, on va camper à Mimizan mais il faut d’abord passer à Besançon récupérer le matériel, c’est ça ???
C’est ça … répond laconiquement Pepel, demandes-en la raison à Ecirtap … ( Ecirtap, dans le vocabulaire de Pepel, c’est moi, Patrice, à l’envers… )
Passons… Je n’ai pas pu avoir la tente comme prévu, me justifiais-je…
Mouais, on te connaît, vieux Pat dit Gégé en éclatant de rire, Bon les gars, j’ai promis à mon père de finir le binage du champ de carottes que vous voyez là, alors si vous voulez qu’on parte au plus vite, faut m’aider les copains …
Jamais champ de carottes ne fut biné aussi vite par 4 gars aussi vaillants que maladroits … Y a bien quelques carottes qui ont pris un fatal coup de binette les coupant ou les déterrant…
Il est 6 heures de l’après-midi quand nous nous retrouvons tous chez la mère de Pepel quelque peu affolée de savoir que nous avons prévu de partir le soir même pour Besançon. Robert a téléphoné à son frère pour le prévenir de notre passage le lendemain et de notre intention d’emprunter sa tente … On passe aux préparatifs du voyage. D’abord le plan de route puis, les bagages de chacun, à loger dans le coffre de la Dauphine. A mon grand regret je dois me séparer de ma machine à écrire, de certains cahiers de croquis, et de bouquins à laisser chez les parents de Pepel … Le volume du coffre n’est pas prévu pour y loger gros de bagages, on s’organise donc avec des sacs et valises contenant le juste nécessaire, sachant, qu’il y aura la tente à loger à partir de Besançon… Et puis on en entasse encore un peu à l’arrière, entre les deux passagers qui auront le privilège d’être séparés par le manche d’une épuisette dont le filet sert de vide-poche au-dessus de la plage arrière. On la joue serré les gars !... Vous avez sans doute lu « Trois hommes dans un bateau » ?... Nous, on innove avec « Quatre gars dans une Dauphine »…
Avant de dîner, je vais faire le plein à la station la plus proche… La maman de Pepel nous a préparé un bon repas que nous ne prenons même pas le temps d’apprécier tant nous sommes pressés de partir (Fichus drôles !... Déjà l’après-midi quand Gégé a dit à son père qu’il partait une semaine dans les Landes avec nous mais qu’on passait d’abord par Besançon, le pauvre homme n’a pas eu le temps d’ajouter quoi que ce soit car on démarrait aussitôt… coi qu’il est resté le père de Gégé, coi, vous dis-je !…)
Il est 21H30 quand nous démarrons de Loudun pour entamer, vers l’Est, une sacrée route de nuit …
Un détail : nous ne sommes que deux à avoir notre permis de conduire … Pepel qui l’avait obtenu depuis un mois et moi qui avait bientôt deux ans de permis…
A 23H 50 premier arrêt à la sortie De Châteauroux, face à la base américaine sur la RN151… Petit café bien chaud grâce à la thermos. On se dégourdit les jambes et Gégé fait du morse avec la torche électrique … Bon il va falloir déguerpir avant que les « Ricains » ne rappliquent …
Direction Bourges… Nous roulons pépère, on discute en grillant quelques cigarettes, je roule déflecteurs ouverts, histoire de renouveler l’air dans l’habitacle… Bourges est atteint une heure plus tard… A cette époque on a le droit de passer dans le centre des villes car les rocades n’existaient qu’à l’état de projet. (Le périphérique parisien était encore en chantier…) Heureusement en pleine nuit, il y avait peu de circulation dans les villes… En avant pour Nevers !... Cela nous vaut encore une bonne heure de route… 2H20 du matin, nous nous orientons sur Autun à 102 Kms de Nevers. Pepel prend le volant … Derrière Gégé et Alain somnolent. Heureusement, il y a la radio avec l’émission de Max Ménier : « Les Routiers sont sympas » La route se fait plus sinueuse, avec peu de circulation mais Pepel a du mal à rester sur la partie droite de la chaussée quand on croise les rares automobilistes venant en sens inverse ; il est comme attiré par les phares, en face. A un moment, on frise l’accident car si je n’avais pas tiré sur le volant, on fondait sur la voiture en vis à vis. Gégé s’est, lui aussi, rendu compte de la manœuvre… Sans trop tergiverser, je reprends le volant, je laisserai à Pepel le soin de conduire de jour ; la nuit ça craint …
4h15 du matin, nous arrivons à Autun… Nous filons à travers la Bourgogne en direction de Beaune, passons Seurre et arrivons à Dole au petit jour … Matin chagrin , il pleut … Nous nous arrêtons à mi chemin entre Dole et Besançon… Fatigue, semblant de sommeil, les barbes ont poussé… Pas question d’arriver avant 8H30 du matin chez Michel et de réveiller leurs enfants… On attend donc dans la voiture, à l’arrêt, sous la pluie… Difficile de dormir assis, on a des mines bien grises et les paupières lourdes …
Quand Michel nous reçoit, à 9H, il est effaré de savoir qu’ayant roulé toute la nuit, on a l’intention de poursuivre notre voyage vers la mer à quelques 800 kms de là, passant par le Massif Central … On se requinque avec un petit déjeuner substantiel, on fait un bon brin de toilette. Une heure de repos dans les fauteuils et, en avant jeunesse, c’est reparti, avec la tente en sus, vers le Sud Ouest, cette fois … Pepel a pris le volant pour me relayer ; au grand jour il est plus efficace et surtout moins dangereux que la nuit… Et, de nouveau, on enfile les kilomètres et les passages dans des cités inconnues de nous : On repasse à Dole d’où on prend la direction de Chalon/Saône… Monceau les Mines – Paray le Monial – Digoin, on traverse la riante Bourgogne. A Lapalisse on coupe la Nationale 7 pour joindre Vichy … A Gannat on rattrape la N9… Je reprends le volant … Cap au Sud : Riom – Clermont-Ferrand …
A la sortie de la capitale auvergnate, on prend la N89 en Direction de Bordeaux encore distant de 363 kms, nous faisant effectuer la traversée de tout le Sud du Massif Central… La route n’est jamais longtemps droite, nous suivons ses innombrables méandres puis montons en lacets serrés dans les environs de Rochefort Montagne. De quoi attraper le tournis … Tiens bon la rampe mon lulu !... On passe Ussel… La journée étant bien entamée, à 19H30 nous nous arrêtons à Egletons Corrèze... Nous avons parcouru la bagatelle de 969 Kms depuis notre point de départ à Loudun, la veille au soir… Nous faisons donc étape dans une grande auberge, au bord de la route… à table, chacun a un excellent coup de fourchette… ça bavarde pas trop… on est archi nase … Je me souviens que nous avions pris la plus grande chambre disponible, à deux grands lits et surtout du bain au romarin qui détend et parfume, fort appréciable. Nous dormons comme de gros bébés sous l’effet d’un sommeil de plomb, si profond, qu’aucun de nous n’est capable de savoir qui ronfle parmi les quatre …
Le lendemain, vers 9H30, après un copieux petit déjeuner, nous reprenons la route, bien en forme et tout frais pour effectuer les 350 derniers kilomètres nous séparant de notre lieu de séjour vacancier… Tulle – Brive – Périgueux – Libourne – Bordeaux que nous traversons, sous un fort soleil en plein après-midi pour rejoindre la RN10. Traversée des Landes… à Labouheyre, à droite toute, plein Ouest, nous ne sommes plus qu’à 40kms du but …
Il est un peu plus de 17H quand nous trouvons à nous installer dans une clairière à proximité d’une fermette au milieu des pins … (A cette époque, il était encore possible de faire du camping sauvage). La fermette landaise est occupée par un couple de Braves Vieux qui nous prennent en sympathie et nous, réciproquement.
Montage de la tente avec ce qu’il faut de folklore et de jurons… Les « sardines » s’enfoncent comme dans du beurre dans le sol sablonneux … Espérons qu’il n’y aura pas trop de vent si nous ne voulons dormir à la belle étoile. Ce soir là nous sommes allés nous faire un petit « restau » en bord de mer, remettant au lendemain le ravitaillement en vivres pour notre séjour.
Promenade nocturne au bord de l’océan avant d’aller se « toiler » satisfait par notre invraisemblable exploit de rallier un séjour de vacances normalement distant de 380 Kms en faisant un détour de 930 Kms supplémentaires… Nous avons exactement parcouru 1314 Kms… Sacrés Drôles !...
Le séjour fut ponctué de franches parties de rigolades entre bains de mer, sorties, excursions et dragues à la Aldo Macione ( Bien qu’à cette époque le film « L’Aventure c’est l’Aventure » n’était pas encore sorti )
Parmi les souvenirs de cette extraordinaire escapade, j’en retiens :
- La tête impassible des copains qui m’attendaient, assis en tailleur, bras croisés devant la tente alors que j’en émergeais à 10H du matin, l’œil englué de sommeil … C’était mon tour de préparer le petit déjeuner et eux attendaient …. Vexé, sans un mot, j’ai pris la voiture, suis allé prendre mon café dans le bourg et une demi-heure plus tard, suis revenu au campement avec des viennoiseries que nous avons prises en apéritif… Les copains m’ont « tiré la bourre » tout le restant de la journée mais je l’avais bien mérité…
- Certains après-midi où on « flémardait » sur les matelas pneumatiques en se tordant de rire à la lecture d’hilarants « San Antonio »
- Une soirée « frites » qui n’en finissait pas en cuisson dans une minuscule gamelle juchée sur un ridicule petit camping gaz.
- De l’omelette de Gégé, qu’on n’a jamais mangée, laquelle avait sauté directement de la poêle dans le sable…
- Du gringue fait à la petite serveuse d’un restaurant de Montalivet qui riait de nos bêtises mais qui, au final, n’en avait rien à faire de nous …
- D’une course en pédalos sur le lac de Mimizan…
- D’une excursion à Biarritz avec les parents d’Alain qui nous avaient rejoints une journée.
- D’une sortie restaurant gastronomique à Dax avec, les miens qui, eux, étaient en caravane au Camping du Lac de Mimizan…
Ainsi ces huit jours se sont rapidement écoulés en bons moments, en formidables éclats de rire et en insouciance totale comme il se doit à cet âge …
Au retour, nous avons pris la même route qu’à l’aller … Il fallait restituer la tente au frangin de Pepel … Les kilomètres ne nous faisaient pas peur… Partis aux aurores, nous arrivions vers 20H à Besançon… On en repartait aussitôt affrontant une nouvelle route de Nuit… Je n’oublierai pas cette petite auberge ouverte de nuit, au bord de la route, dans un petit bled entre Autun et Nevers. A 11H 30 du soir, l’aimable patronne était désolée de ne pouvoir nous servir n’ayant plus grand-chose… Avec ce qu’il lui restait, elle a, néanmoins, trouvé le moyen de nous préparer une énorme omelette au thon et aux tomates et nous a régalés de pâtés maison… Qu’est-ce qu’on s’est mis et pour pas grand-chose… Ah la brave femme !...
Nous avions des forces pour poursuivre la route. Je me souviens que roulant à allure sénatoriale ne dépassant pas le « 70 », on se racontait notre séjour et revenions sur les points de détail qui méritaient la critique. En conclusion nous étions enchantés par cette expérience d’un moment de vie partagé entre copains …
Nous arrivions chez la maman de Robert à l’heure du petit déjeuner avec valises dans le coffre et aussi sous les yeux …
Nous nous sommes couchés en début d’après-midi et je me rappelle bien qu’on a dormi d’une seule traite jusqu’au lendemain matin 10H…
Croyez bien que, cette fois, nos ronflements avaient bien pris le relais de ceux du moteur de la « Dauphine »*(3) qui, elle aussi, avait bien mérité de se reposer …
*(2) : Il est évident qu'avec tous les frais occasionnés par les 930 Kms supplémentaires, on aurait pu s'acheter une excellente "Canadienne" ... ( Une tente ...)
*(3) : Au cours de ce mois d'Août 1966 , la Dauphine a accompli un périple de 4300 kms ...
Le Farfadet volant...
- Remerciement à mon "Petit Frère" Gégé qui a retrouvé ces vieilles photos illustrant cet article, en souvenir de cette folle randonnée ...
Bravo ! Très beau texte, très sympa à lire et captivant ! A la lecture, tout s’enchaîne, tout va très vite... à 70kmh ! 😊<br />
Quel road-trip ! On regrette de ne pas avoir été là ! 😄 Des super vacances !!! Bravo !
Patrice Lucquiaud, Si seulement Michel avait été gendarme à Angoulême !! 😆, mais vous n'auriez pas eu ces beaux souvenirs, et par la même, nous, ce sympathique récit de route...!!, merci..😉<br />
SIMC'AMICALEMENT ! 😊
Tu diras à Gégé qu'il aurait pu éviter de mettre une photo où c'est le souk devant la toile de tente. Sinon, la Dauphine reste ma voiture préférée - même en 2020- avec la 2 CV et la 4 CV. Je vois que tu as lu San-Antonio avec tes potes sur les matelas pneumatiques (avez-vous pris des coups de soleil ?) ; vous avez dû vous marrer. Qui n'a pas lu San-Antonio ou Reiser ne connait rien à la vie. Il faut lire San-Antonio avant de lire Zola ou Maupassant ; c'est plus urgent pour l'apprentissage de la vie et de la rigolade.<br />
Grosses bises, Farfadet du Poitou et des environs ! Et merci pour cet article joyeux et nostalgique.
Comme on disait à l'époque, " elle tient la route, toute la route..." et ça roulait bien sur le toit...Comme beaucoup, j'ai fait un tonneau avec ma Dauphine le soir du 14 juillet 1968...Souvenirs...
J'ai eu la même voiture, même couleur, après une 4 CV je me suis fait peur plusieurs fois la dauphine avait tendance à partir en crabe dans les virages, enfin une fois prévenu je faisais attention
Supers souvenirs ! Au final, avec le recul, on se dit que, malgré certaines galères, c'étaient les meilleures vacances ! Mes parents, lorsqu'ils étaient jeunes mariés, ont eue exactement la même Dauphine, la même couleur....c'était en 1961.
ok... je savais bien que j'avais déjà lu cette aventure ailleurs qu'au fil !<br />
je n'avais pas laisser de com, mais j'ai beaucoup lu le "mirebalais"....<br />
et je préfère laisser ma trace ici qu'ailleurs où je préfère m'effacer.<br />
Amicales pensées aux Farfadets.
Tout simplement GRANDIOSE !!!!Quel plaisir de lire de tels récits racontés avec précision, nostalgie et humour!!! Je m'y suis cru l'espace d'un instant !Superbement écrit et je suis impressionné par le niveau de détail des souvenirs ! Tu pourrais faire un magnifique roman dont on se lasserait pas de suivre les aventures !!!!Franchement bravo !
Vaches de mouches ! J'avais 5 ans lors de ce road movie, loin de conduire le Piotr ! En revanche, je me souviens bien de la dauphine de mon père qui aurait, lui, en regard de l'article ci-plus haut 74 printemps !Je me souviens aussi de ces folles escapades entre vapeur d'essence et essence du foin coupé, je me souviens du visage radieux de ma mère, catogan dans les cheveux. Je me souviens de ces routes nationales entre stations essence et restaurants où on s'envoyait des escalopes à la crème... Je sens encore l'odeur de l'after shave de mon père sublimé par l'odeur de la gauloise sans filtre... Eh oui, j'avais cinq printemps, mais je me souviens... Putain oui ! Merci Patrice (mode larmes à l'oeil)....................Piotr
C'est presque un scénario cette histoire.Merci encore d'ouvrir la boite aux souvenirs,1966 j'étais aussi loin de chez moi, à la montagne mais dans les Chasseurs Alpins?
Hello Patrice ;-)En effet, tu es passé très près de chez moâ, environ 10 km.Tu aurais pu t'arrêter tout de même. lolTes articles son toujours aussi captivants et bien illustrés.Admirable!Au fait, as-tu retrouvé le moteur qui avait disparu à l'avant?Bises aux farfadets, et aux dauphines. (sourire)Mais non Annie, je plaisante, tu es irremplaçable m'enfin!!
salut Patrice ;)encore un plaisir de te lire et histoires vécues sont un délice.je repasserais lire tes autres articles plus tard car beaucoup occupé.bisous à vous deuxjaguar placide
Bonsoir, mes premières vacances avec les copains c'était au lycée en seconde direction Clermont ferrand en tandem lol le premier soir un orage après Niort sur la route d'Aiffres, des courbatures alors changement de direction vers la côte ça descendait lol Chatelaillon plage ; bonne soirée.
FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.