Par ces temps de crise et d’agitations provenant d'un mécontentement généralisé et abondamment relayé par les réseaux sociaux, l’information télévisuelle voudrait-elle mettre de l'huile sur le feu en faisant se succéder des nouvelles où l'outrance des révélations et des comportements prennent la plus grande place ?
Comment voulez-vous que tous ceux et celles que l'on range aujourd'hui au nombre croissant des Gilets jaunes » qui obstruent les voies passantes un peu partout sur l'hexagone, laissent tomber leur colère en entendant et en visionnant ces faits rapportés rapportés récemment sur les écrans.
Les Champs-Élysées, une avenue hors de prix
Les Champs-Élysées sont devenus la vitrine de marques très haut de gamme, pour le bonheur des touristes. Ces derniers représentent 40% de la fréquentation de l'avenue et sont un moteur économ...
https://www.francetvinfo.fr/france/les-champs-elysees-une-avenue-hors-deprix_3040893.html
Au JT de FR2 dimanche soir, le chroniqueur après nous avoir montré une succession d'images impressionnantes sur les opérations de blocage des routes par les gilets jaunes, commenté leurs actions, et fait entendre leurs témoignages d'insatisfaction, nous présente l'avenue des Champs Élysée en réfection au niveau des vitrines de ses magasins de luxe, mentionnant sans vergogne, le prix d'un loyer à l'année pour une surface d’exposition et vente de 200 m2, estimé de 3 à 4 millions d'Euros. Ces commerces répercutant ce coût sur celui des produits de luxe qu'ils proposent et que consomment régulièrement une clientèle très aisée venue des quatre coins de la planète…
Que peut penser la personne en activité ou à la retraire qui perçoit entre 800 à 1200 euros par mois et que l'on taxe sur son salaire ou sa pension mais aussi sur sa consommation en produit énergétique qui lui permet de se déplacer quotidiennement pour aller travailler, et se chauffer.
En les rapprochant, ces deux situations aux antipodes l'une de l'autre en matière de chiffres et de consommations, les personnes qui manifestent aujourd'hui leur colère, ne peuvent être que survoltées par l'outrance.
Et maintenant l'affaire Carlos Ghosn, le super patron du groupe Renault-Nissan-Mitsubishi qui vient de se faire arrêter au Japon parce qu'il ne déclarait pas la totalité de ses revenus au Fisc… ce Monsieur gagne jusqu'à 13 millions d'Euros par an, soit 35600 euros par jour !... Quelle que soit la véracité des raisons qui ont motivé son arrestation, se mettant à la place de ceux qui, en ce moment manifestent leur désespoir n'ayant pas assez de subsides pour vivre décemment et dont les bas revenus sont grevés par les taxes à répétitions, on ne peut qu'être outré par l'abysse séparant les ressources pécuniaires de l'un et celles des autres.
Dans l'énoncé des faits du jour, certaines juxtapositions de ces informations prennent une tournure détestable.
On parviendrait à accepter le salaire outrancier du super PDG si, au bas de l'échelle, l'ouvrier, le manutentionnaire et tous les salariés aux maigres revenus, ne connaissaient pas les fins de mois très difficiles, devant se loger, se nourrir se chauffer, se vêtir, effectuer les déplacements indispensables et élever de un à trois enfants avec seulement 2000 à 2600 euros par mois (soit au maximum, 87 euros par jour) si l'on considère, que dans une famille, le couple de parents cumulent deux salaires, d'autant qu'avec un tel revenu, ils ne sont pas exemptés de taxes. Quand on connaît le coût de la vie au quotidien, la précarité est alors manifeste, cela l'est également pour tous les retraités touchant des petites pensions.
Ce triste constat, il faut bien le considérer, convenir de son existence, et surtout y remédier messieurs les Ministres, monsieur le Président !...
Aller au contact sur le terrain, faire de la pédagogie lors des prises de paroles officielles et médiatisées, ne suffit pas.
Vous ne pouvez pas exiger plus, en imposition et taxes, des petites gens qui se serrent la ceinture avec, pour solde, 87 euros par jour, quand un super patron en gagne 35600 dans le même laps de temps, ou quand des nantis richissimes provenant des cinq continents, font leurs achats sur « la plus belle avenue du monde », claquant des milliers d'euros en un après-midi dans des magasins loués par leurs entrepreneurs commerçants, 10000 euros par jour !...
Sans tomber dans le type de réflexions ou de slogans des revendicateurs et meneurs de troupes de contestataires de tous horizons, du style : Nous, on crève la faim tandis que les gros qui nous exploitent, eux, se vautrent dans le luxe, vivant sur notre dos. Ou : Les politiques, nos dirigeants, ils en ont rien à faire de nous, pour eux, ce qui compte, c'est d'être réélus au prochain tour de scrutin et de continuer à parader, nous leurrer, et nous endormir avec des belles paroles, des promesses qu'ils ne tiennent jamais...
Conscients et indignés par les outrances mentionnées plus haut, il convient de sortir de ces poncifs et de cette argumentaire trivial au niveau du contestable.
Qu'on le veuille ou pas, nous vivons dans des sociétés où l'économique, la finance font lois au détriment du social et de l'humanitaire. Au sommet, il y a l'Argent et c'est lui qui décide du sort d'une nation, influençant sa politique et aussi son avenir... il est le Pouvoir suprême et asservit les chefs, les cadres, donneurs d'ordres, mais aussi ceux, en bien plus grand nombre, qui sont tenus à leur obéir : les exécutants....
Peut-on changer cela ? Et comment changer cet Ordre de Puissance assujetti à l'Argent ?
Faut-il envisager une super révolution au niveau mondial, une révolte de concert, menée par des peuples entiers ?
Ou bien faut-il cesser toutes consommations de denrées et de biens matériels pour mettre en échec les trusts, les firmes, les agences bancaires et les monopoles budgétaires, en empêchant la circulation de l'argent ? (car celui-ci n'a d'autre réelle valeur qu'en circulant contrairement à ce que l'on imagine, évoquant, la part de ceux qui l'accumulent et le font stagner)
L'argent, c'est devenu un jeu d'écritures sur des millions de comptes bancaires, un alignement de chiffres qui varie en importance d'un individu à l'autre suivant la fonction ou le rang.
N'y a-t-il pas une réflexion à mener à propos de ces différences outrancières ? Puisque l'argent est devenu écritures, ne peut-on pas, par ce truchement, rétablir plus de justice en réduisant l'écart entre le summum et le minima porté sur la page de calcul des rétributions, payes, augmentant les plus inférieurs et diminuant ceux du haut de la pyramide, dans des proportions raisonnables. Un geste simple en effectuant quelques traits de plume...
Il ne s'agit pas d'enlever leurs biens et leurs richesses aux riches, il s'agit de donner aux pauvres un peu plus de subsides pour vivre dignement puis, d'accorder plus d'aides à ceux qui sont miséreux, qui subissent la faim, le froid et l'indigence au quotidien.
Quant à l'information qui, en paroles et en images, nous déverse ces flots de nouvelles parfois en totale opposition au niveau du contenu et de l'éthique, doit-on l'encadrer plus étroitement pour en édulcorer les effets révoltants et par là, moins impacter les esprits en surchauffe où, au nom de la liberté d'expression, la laisser se transmettre dans son intégralité, de façon abrupte et corrosive, comme étant conforme à la réalité et à la chronologie événementielle, plus proche des « vérités » avérées ou pas ?
A mon sens, elle doit toujours être source de réflexions avant d'être cause d'émotions, sans toutefois ternir l'aura de son humanité à travers la libre expression.