Réédition d'un article initialement publié le 26/02/2011 00:52
11 ans plus tard, force est de constater que ça n'a guère changé sinon empiré... déblatéré c'est toujours d'actualité...
Les uns s’ajoutant aux autres, les autres en entraînant d’autres, c’est l’inflation des mots et des maux …
Et moi, j’en rajoute encore … est-ce besoin ?
De nos jours …, (c’est bien une expression de vieux ça !…) de nos jours donc, on ne peut rester longtemps à faire l’autruche et ignorer ainsi tout ce qu’il se passe, particulièrement en ce moment. Mais franchement d’écrire sur l’actualité est-ce que ça apporte et change vraiment grand-chose à la situation ?… Doit-on donner son avis sur tout, en faveur, en défaveur, s’expliquer là-dessus, légitimer, condamner, encenser, encourager, faire l’apologie de ceci, dénoncer l’hérésie de cela ?
L’homme de la rue, Monsieur Tout-le-monde, comme on dit, et donc individu de l’espèce des bipèdes lambda que je suis parmi tant d’autres, comme la plupart d’entre eux, vous dira qu’il soutient les faibles, les opprimés et qu’il condamne fermement tous ces profiteurs, ces tyrans, ces dictateurs de tous poils.
A bas les méchants, les affameurs, les assassins pourfendeurs de peuples innocents indignement exploités dont ils sucent toute la substantifique moelle de leur vitalité et de leur enthousiasme ! Oui, à bas les vils, les prédateurs, les pourris par le fric, les exaltés du pouvoir ! …
Que dirai-je de plus, me rangeant alors parmi les justes, les bons, ceux qui pensent bien en disant soutenir toutes les causes qui redonnent espoir et dignité aux victimes de ces totalitarismes qui, depuis des lustres et des lustres, les privent de liberté et, en premier, de celle leur permettant de s’exprimer et de manifester librement leur mécontentement, leurs insatisfactions quand ils deviennent, par trop, insupportables…
Ainsi en un mois*, la fièvre révolutionnaire a gagné plusieurs Nations Arabes. Des peuples du Nord-Est de l'Afrique, se sont mis en marche pour renverser les têtes dirigeantes de ces régimes bâtis sur des constitutions ancestrales pour ne pas dire archaïques marquées du sceau d’une féodalité masquée par les artifices de républiques fantoches …
Voyez là, tout ce que l’on peut dire et signifier avec les mots …
Dire, oui !… Penser, certes !… Mais, en portée, en conséquences, mesure-t-on le poids des mots, celui de ceux qui sortent de notre bouche, de ceux qui naissent sous notre plume où qui s’affichent en lettres bien policées sur l’écran blanc et « innocent » de notre mo…niteur ?
Oui, les mots débordent de toutes parts, ils envahissent tous les espaces libres de nos vies, submergent nos pensées, affectent nos sentiments, soulèvent nos émotions, nous entraînent à hurler de douleurs à force d’en entendre, et d’en lire à foison jusqu’à saturation ...
Les mots deviennent maux et ces maux, à leur tour, engendrent de nouveaux mots qui se font maux et mots et maux et mots …
Je terminerai mon billet avec cet article joint dans l’encadré, paru sur le TV Magazine du 20 au 26 février 2011 .
« Une ère de mouchard » un billet d’humeur non dépourvu d’humour et surtout de vérité, d'Isabelle Morini-Bosc.
Il résume parfaitement ce que je pense et tente ici de faire entendre à qui le veut, libre en sa conscience.
Dans notre monde hyper-pluri-médiatisé, à force de dire son mot sur tout et de profiter du moindre potin ou écart de langage de l’un ou de l’autre pour se la ramener en fier à bras qui a vu l’ours qu’à vu l’ours qu’à vu l’os et qui l’a laissé au chien, monter en épingle le moindre incident, déclencher des tempêtes dans un verre d’eau, on opère alors bien plus de ravages qu’il n’y paraît en portant atteinte, au fil de ces débordement verbaux, à la dignité, l’intégrité, l’humanité de personnes dont la langue a fourché dans la bousculade des mots ou bien sous le coup de l’émo…tion …
Et dans cet ère de l’Internet, aux mots faire place nette et, homo (sapiens) être honnête ! Ce n’est vraiment pas d’actualité, tant mieux vaut dénoncer ce qui peut faire scandale, mettre en avant ce qui peut nuire à la réputation de ses semblables, les mettre en cause, mal à l’aise et ça, au moindre écart. Oui, savoir surtout leur mettre le nez dans leurs erreurs à tous ces maladroits, ces incapables, car nous, les autres, qui évitons de nous exposer à leurs jugements, nous sommes bien trop intègres et tout à fait irréprochables, c’est bien connu !…
« La poutre dans l’œil, vas donc enlever la paille dans celui de ton voisin !... »
Ah oui, encore (des mots … rhôôôôô… Farfadet tu exagères !) pour faire mention d’une fable de Monsieur Jean de La Fontaine que je recommande de lire attentivement : Les Animaux malades de la peste
Un chef-d’œuvre de la littérature dont les baudets de notre pays ne sauraient réfuter l’enseignement jusqu’en sa navrante vérité, tant il reflète des réalités propres (pas tant que ça …) à notre temps …
Notes ...
- Ainsi en un mois* : c'était au début de l'année 2011, ce que l'on a appelé : Printemps Arabe.