En bonne place dans notre bibliothèque ... notre collection complète est rangée par lot de 12 numéros, dans des classeurs cartonnés appropriés.
Cette revue bimestrielle, s'intéressant à l'histoire, au patrimoine et à la vie culturelle de la région Poitou-Charentes va avoir 42 ans. Abonnés depuis la sortie du premier numéros paru en Décembre 1976, nous venons de recevoir le N° 252 de Novembre-Décembre 2018.
Il convient de mentionner que cette ex région de France maintenant intégrée avec le Limousin dans celle désignée comme Nouvelle Aquitaine, constituait un seuil entre les pays de langue d’Oïl au Nord et de langue d'Oc au Sud. Une frontière géographique et culturelle autrefois nommée (Basse et Haute) Marche du Poitou. En fait, la région ou Comté du Poitou s'inscrivait approximativement dans les 3 départements créés à la Révolution que sont la Vienne, Les Deux-Sèvres et la Vendée. Les départements Charente et Charente-Maritime eux, définissaient l'Angoumois, l'Aunis et la Saintonge. Les grandes invasions se sont souvent heurtées à partir de ce seuil et, de là, en ont été repoussées.
Le Poitou-Charentes, l'envisageant après la chute de l'empire Romain en 476, se trouve donc à la jonction de deux courants de civilisation portés par les peuples venant du Septentrion d'une part, et des pays méditerranéens d'autre part. Cela constituera un héritage linguistique, historique et culturel très particulier se reflétant dans les coutumes et dans le patrimoine régional. Une identité forte s'associant à des paysages doux, transformés progressivement par l'homme et inspirant la sérénité, le bien vivre, en harmonie avec la nature et ce qu'elle offre.
Cette revue régionale, née il y a 42 ans, s'est imprégnée de cette culture pour présenter tout le patrimoine y attenant ainsi que les habitudes de vie de ses habitants. Le Picton, numéro après numéro, à raison de 6 exemplaires par an, nous présente à travers un panel d'articles bien documentés et abondamment illustrés tout un ensemble d’œuvres d'art où l'architecture romane est omniprésente ainsi que l'ensemble des réalisations humaines du Moyen-âge à nos jours qui ont façonné la région et les mentalités de ses habitants. Sur le plan historique et archéologique, la Préhistoire et l'Antiquité ne sont pas oubliés, notre région recelant en son sol de nombreux sites correspondant à ces ères de la lointaine Histoire.
Et pour maintenant vous le présenter, suivons donc le récit de Michel Granger, rédacteur en chef du Picton depuis 1980. Un article publié dans le blog du CGCP le 15 Juin 2013.
1977, la couverture du numéro 1 du Picton - 1983, deuxième maquette de couverture, n° 37 - 1995, troisième maquette de couverture, n° 109 - 1998, quatrième maquette de couverture, n° 130 - 2000, cinquième maquette de couverture, n° 141 - 2007, numéro du trentenaire et couverture actuelle, n° 181
Imaginez une époque où il n’y avait pas de photographie numérique, pas d’Internet, pas de téléphone mobile, pas de dvd, pas d’ordinateur individuel, pas de mail, pas de télécopieur, pas de scanner photo, pas de reprographie…, et où la calculatrice de poche et le code à barres balbutiaient… Vous y êtes ?
C’est au cours de ce « Moyen Âge » – tout proche – du numérique, des puces et de la miniaturisation, qu’est né Le Picton ! C’était il y a trente-six ans seulement ! Oui, seulement, et pourtant on photographiait, on composait, on communiquait et on imprimait, autant d’activités propres à élaborer Le Picton.
Et le bonheur, c’est qu’avant tout cela une infinité d’événements avait marqué ce qui allait devenir le Poitou-Charentes…
Des événements auxquels Le Picton a choisi de s’intéresser pour les mettre en valeur, les faire connaître,
les faire apprécier des habitants de la région et de ses départements, comme des touristes, en ne sacrifiant pas la qualité à l’éphémère.
Si, à l’origine, Le Picton fut une aventure, avec ses enthousiasmes mêlés d’incertitudes, c’est aujourd’hui une histoire. Autorisons-nous à le dire… au bout de 36 ans ! Et l’enthousiasme comme le dynamisme sont toujours au rendez-vous.
Le Picton est donc né à la fin de l’année 1976 ! Son premier numéro – non numéroté ! – est en fait celui de janvier-février 1977. Sobre, sa couverture s’illustrait d’une vue du château de Dissay (Vienne) et l’intérieur était tout de noir et blanc vêtu. En matière d’imprimerie, il bénéficiait, comme aujourd’hui, des techniques les plus récentes et en particulier de la photocomposition qui reléguait définitivement la typographie au plomb dans ses tiroirs.
Le Picton était déjà bimestriel, un rythme qui évitait la « longue attente » des trimestriels mais également la charge des mensuels. La ligne éditoriale d’origine : faire découvrir l’histoire, le patrimoine et les richesses touristiques régionales et départementales, ancrait les préoccupations du Picton pour les années à venir. Ces thématiques larges et aux déclinaisons multiples allaient nous permettre d’éviter l’écueil d’une « spécialisation », intellectuellement intéressante, mais qui finit toujours par achopper.
Le Picton entrait donc dans « l’histoire »… Ses artisans d’alors se doutaient-ils de son avenir ? Avaient-ils imaginé ses pérégrinations, son évolution, son impact, son image ? Une certitude, ils y croyaient ! Tout comme les auteurs, dessinateurs, photographes qui nous rejoignirent pour partager nos coups de cœurs et nos buts. Une équipe toujours renouvelée, qui a largement participé à l’aventure rédactionnelle et esthétique de la revue.
La présentation du Picton s’est ainsi modifiée à cinq reprises avant celle d’aujourd’hui, initiée sous la houlette de Jacques Berger, directeur de publication depuis l’année 2004.
Aujourd’hui, Le Picton est une revue de référence en Poitou-Charentes. Il est lu, relu et utilisé dans les médiathèques, bibliothèques municipales, scolaires et universitaires, centres de documentations, archives départementales… Ses abonnés, ses fidèles, ses lecteurs d’un jour, les chercheurs et curieux qui y trouvent leur bonheur sont nombreux.
On le collectionne et il est recherché chez les bouquinistes… Chacun y trouve nombre de renseignements sur le Poitou-Charentes et ses départements : Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vienne. Normal avec quelque 15000 pages publiées, 2500 sujets abordés et la possibilité de consulter ses tables et index sur Internet : www.lepicton.com.
Participer, humblement mais savamment, au resserrement des liens entre les habitants de la région Poitou-Charentes a toujours été la vocation affichée du Picton. Une idée qui fit aimablement rimer Robert Mineau (à l’ancienne), lors de notre dixième anniversaire : « Amis, votre dessein n’était pas un vain songe, / Le Poitou, l’Angoumois, l’Aunis et la Saintonge, / Grâce à vous plus conscients de leur communauté, / Ressentent mieux le prix de cette affinité ».
Le Picton 181, numéro du trentenaire, fut l’occasion d’une nouvelle formule : autant de texte mais plus d’images, nouvelle mise en page, nouveau format, plus de pages…
Avec son numéro 217, de janvier-février 2013, Le Picton allumait sa 36e bougie, à ce jour il poursuit toujours sa route sur nos chemins enchanteurs du Poitou-Charentes.
A ce jour, ont été traités :
o Jardins
o Théâtres
o Noëls
o Moulins et énergie
o Sciences, savants, savoirs
o Halles et marchés
o Ports en eau douce,
o Vins, vignes, alcools
o Gastronomie
o Légendes
o Explorateurs, voyageurs, aventuriers
o Nature
Le Picton ?
Le Picton tire son nom d’une peuplade gauloise, mentionnée pour la première fois par Jules César. Sous le Haut-Empire, le territoire de la cité des Pictons s’étendait approximativement sur les actuels départements des Deux-Sèvres, de la Vienne et de la Vendée. Avec les pays des Santons et des Angoumoisins, tout proches, les échanges étaient bien sûr nombreux dans le cadre de la province d’Aquitaine dont Saintes, au début de notre ère, puis Poitiers, au cours des IIe et IIIe siècles, furent les capitales.
Des siècles plus tard, avec les années 1960, la régionalisation rassembla en une seule entité ces territoires proches, sauf la Vendée, qui fit un autre choix. La région Poitou-Charentes, réunissant les provinces historiques d’Aunis, de Saintonge, d’Angoumois et du Haut-Poitou (Deux-Sèvres et Vienne) était née, et les représentations régionales, élus et administrations, s’installaient à Poitiers.
Le Picton, conçu dans la capitale du peuple des Pictons, Lemonum 2, s’inscrit dans cette longue aventure… Il est bien la revue d’histoire, patrimoine et tourisme du Poitou-Charentes !
Michel Granger
1. Rédacteur en chef du Picton depuis 1980 (n°23) jusqu'en 2015.
2. « La ville de l’ormeau », Poitiers.
Les 12 derniers exemplaires du Picton et sorti de leur jaquette 3 autres exemplaires, dont celui du quarantenaire.
La présentation de cette revue n'a cessé de s'améliorer.
A partir du N° 238, Juillet-Août 2016, c'est Marie-Pierre Baudry qui en est devenue la rédactrice en chef. L'apparence est encore améliorée avec une couverture plus colorée, la tonalité du fond variant avec chaque numéro, mettant en évidence le cadre d'une photo ou d'une image représentative du sujet principal traité dans un des articles au sommaire. Le contenu est toujours riche se déclinant à partir des thèmes : Histoire, patrimoine, paysages, traditions, biographie, monographie, langue poitevine et charentaise (parlanghe). Les illustrations nombreuses sont claires, esthétiques et bien circonstanciées, les clichés son tous de qualité. Jusqu'au toucher, cette revue est "savoureuse", le cartonné souple de la couverture, le grain très fin du vélin glacé, invitent à le prendre en main et, le feuilletant, à se plonger avec délectation dans ses pages. Il n'est qu'à voir l'apparence et le sommaire du dernier numéro sorti, le 252, s'intéressant entre autres sujets, au vitrail du Moyen-Âge au XXIe siècle. Les articles sur des sujets souvent originaux, mais aussi tout à fait en phase avec ce qui est découvert présentement sur le plan historique et archéologique, autant qu'avec l'actualité et les commémorations du moment (un moine dans la grande guerre), sont suffisamment approfondis pour pénétrer avec bonheur dans le passé et la spécificité culturelle qui constituent l'abondant patrimoine de la région picto-charentaise.
Bravo aux comités de rédaction qui se sont succédés au cours de ces 42 années de parution et Merci à tous les contributeurs passés présents et à venir qui ont créé, mis en œuvre et fait progresser cette magnifique et intéressante revue, promouvant la région chère au cœur des Poitevins et des Charentais réunis. Il nous reste à souhaiter longue vie au Picton !