Par les temps qui courent (et pourquoi le temps ne courrait-il pas, histoire de changer la donne où le plus souvent c'est nous qui courrons après le temps ?), les réseaux sociaux ont un impact de plus en plus puissant sur la réceptivité et le comportement des personnes. A ce moment des rassemblements spontanés en masse et des actions visant à bloquer les voies de circulation, du bon peuple exaspéré par l'abondance et le surcoût des taxes, les solutions pour gérer la crise et répondre aux besoins de chacun ont bien du mal à se faire jour...
Et puis, dans les communes, les maires, délaissés par les hauts dirigeants de l’État se retrouvent sans ressource pour répondre à tous les besoins de leurs municipalités. Aujourd'hui, ils sont invités à l’Élysée pour exprimer leur mécontentement.
Comment, ne pas faire le lien entre l'actualité et ce qui suit ?...
Nous trouvant sur ces pages, dans une suite d’articles, hautement culturelle, j’ai retrouvé dans mes archives, une de ces chansons humoristiques de l’entre deux guerres… Le sujet est truculent et ma foi, en ces temps de crise, il vient à point pour faire oublier les tracasseries du moment…
Je me souviens que ma belle-mère, la troisième épouse de mon père, la chantait à chaque occasion où l’on ripaillait joyeusement en famille ou entre amis… Vous pensez bien que j’avais enregistré pour le sortir à propos, ce petit chef d’œuvre dont j’ai retrouvé la partition (un peu fatigué par le temps) que voyez ci-avant…
Petit détail, ma belle-mère, cette coquine, se faisait appeler Nanou …
Le bouc à Nanon
1/
La tant vieille mère Nanon,
Avait un bouc très prolifique
Et tous les fermiers du canton,
A ce bouc, conduisaient leur bique.
On payait cinq sous seulement,
Pour ce nouveau droit de cuissage ;
Le fermier s’en allait content,
Et la chèvre, encore davantage …
Refrain
Ah ! C’était un fameux luron,
Le bouc à la vieille Nanon !...
2/
Sous le vaillant bouc de Nanon,
Ah ! Qu’il en passait de chevrettes !
Plus que sur le pont d’Avignon,
Il ne passait de poulidettes !...
En tout temps et toute saison,
Il vous les troussait sans vergogne ;
Un vrai bouc à répétition,
Ne boudant jamais à la besogne…
Refrain
Ah ! C’était un fameux luron,
Le bouc à la vieille Nanon !...
*3/
Comme plus de vingt fois par jours,
Ce bouc était mis à l’ouvrage ;
Nanon, au bout d’un temps très court,
Eut deux cents écus en partage…
Le Maire du pays, jaloux,
Se dit : Si j’achetais la bête ?...
Moi, je ferai payer dix sous,
Ma fortune serait bientôt faîte…
Refrain
Ah ! C’était un fameux luron,
Le bouc à la vieille Nanon !...
4/
Le marché fut vite conclu,
Pour une somme rondelette,
Nanon empocha les écus,
Et le maire, emmena la bête…
Bellement, il vous l’installa,
Dans un bureau de la Mairie,
Et sur la porte , l’on grava,
Cette inscription : Bureau des Saillies…
Refrain
Ah ! C’était un fameux luron,
Le bouc à la vieille Nanon !...
5/
Le lendemain, trente fermiers,
Au bouc, amenèrent leurs chèvres,
Mais le maire, put constater,
Qu’il y a loin, de la coupe aux lèvres…
Le bouc, naguère si fougueux,
Refusant ses faveurs de mâle,
S’en allait, le grand paresseux,
S’endormir au fond de la salle …
Refrain
Ah ! C’était un fameux luron,
Le bouc à la vieille Nanon !...
6/
Le Maire s’en fut chez Nanon :
« Votre bouc ne veut plus rien faire !
Lui dit-il d’un air furibond,
Expliquez-moi donc cette affaire !... »
Et la vieille sans sourciller :
« Pas étonnant, Monsieur le Maire,
Qu’il ne veuille plus travailler ;
Vous en avez fait un fonctionnaire !... »
Refrain
Ah ! C’était un fameux luron,
Le bouc à la vieille Nanon !...
Moralité selon Farfadet :
« A trop vouloir spéculer sur ses ressources, fortement, on épuise ses bourses… »
Un sujet d'actualité que cet épuisement des énergies, ces bourses vidées, une situation qui carbure à tout va sur les réseaux sociaux