...se déroule la Semaine Sainte.
Que ce soit notre histoire, notre culture, et notre patrimoine, ces trois étages de notre parcours dans l'espace et dans le temps depuis plus de deux mille ans, sont manifestement marqués du sceau de la religion chrétienne. Il n'est qu'à en juger par le nombre considérable d'édifices religieux : églises, cathédrales, abbayes, monastères, érigés au cours des siècles, et toujours présents sur l'ensemble de notre territoire.
Et puis l'existence encadrée par les mystères de la Naissance et de la Mort, fera toujours se poser la question du sens même de la vie sous toutes ses formes, périssables dans ce qu'elle a de plus fragile et oxydables dans ce qu'elle comporte de plus matériellement résistant.
Bien sûr la religion, les religions, cet opium du peuple, font aujourd'hui partie de ce qu'il y a le plus détestable tant leurs idéologies s'opposent aux contenus scientifiques de la connaissance la plus officielle à travers ce qu'elle a d’irrémédiablement rationnel, et tant les conduites excessives, voire mortifères de leurs adeptes et fidèles les plus fanatiques, affectent ce qui est moralement acceptable ainsi que le politiquement correct de nos démocraties porteuses de la liberté de penser qu'elles chérissent et hissent au pinacle des plus saines vertus du vivre ensemble.
Religiosité et, spiritualité pour les multitudes d'humains de ce troisième millénaire juste né, n'entrent ni dans leurs préoccupations, ni dans leurs pratiques de vie, et sont très éloignées de leurs plus profondes aspirations...
Il en demeure des flots d’œuvres remarquables, célèbres, elles, impérissables, produites dans tous les domaines des Arts, comme ici, par la qualité du graphisme avec ces merveilleuses gravures monochromes de Gustave Doré
Gustave Doré né le 6/01/1832 à Strasbourg et mort le 23/01/1883 à Paris, est un illustrateur, caricaturiste, peintre, lithographe et sculpteur de grande renommée, auteur de multiples œuvres graphiques d'une rare qualité. Dans les année 1860 après avoir illustré de nombreuses œuvres littéraires dont La divine comédie de Dante, le Don Quichotte de Cervantès, le Gargantua de Rabelais, les Cent contes drolatiques de Balzac, c'est la Bible qu'il illustre de somptueuses gravures constituant l’œuvre majeure de l'artiste.
On reste ébahi par son tracé précis, les expressions fortes et nuancés des visages, la fulgurance de ses éclairages où la lumière sculpte l'ombre quand ce n'est pas le contraire. Au-delà du romantisme en pleine expansion à cette époque, le réalisme dramatique est d'une rare intensité. Dans son dessin rien n'est figé tout s'anime jusque dans le moindre geste et colle parfaitement au récit : des extraits de la bible de Jérusalem, en l'occurrence, des textes de l'évangile.
Athées, néophytes, croyants peuvent s'en instruire.... y trouver la lecture puissante, l'enseignement rigoureusement attractif.
Une perception cosmique de l'événement ...
Dimanche des Rameaux. (jour solaire)
Jésus monté sur une ânesse, suivi de son ânon est accueilli par la foule en liesse qui se prosterne jusqu'à terre à son passage. Plus qu'un prophète, tous ceux qui l'acclament, maintenant, attendent un roi... c'est ainsi qu'ils perçoivent et conceptualisent cet avènement messianique.
Le dessin, au-delà de la sérénité et de la joie se dégageant de cet événement, montre aussi l'agitation, la fébrilité qui s'emparent des personnages. On y voit poindre les prémisses d'une tension dramatique.
Lundi (Jour sélénien)
L’humeur maussade s'associe à cette scène où Jésus renverse les tables des changeurs, les étales des vendeurs... aucun commerce ne doit s'effectuer en ces lieux sacré. Le dessin de Gustave Doré nous montre un Jésus courroucé qui ne manque pas de vigueur pour bousculer les hérétiques... allant jusqu'à les frapper avec une lanière sorte de nerf de bœuf. Cette scène est empreinte d'une violence qui semble à l'opposé de ce que l'on peut attendre d'un être lumineux et sage qui prêche la tempérance.
Cela fut rapporté aux grands prêtres et aux scribes qui cherchaient de bons prétextes pour le faire périr.
Mardi (jour martien)
Mécontentement et colère se sont emparés des hauts dignitaires du Temple. Leur assemblée décide de confondre Jésus en le prenant en faute au sujet de l'impôt dû à César. Mais sur le denier que lui présentent les envoyés des grands prêtres, c'est effigie de César qui y est apposé... La réplique de Jésus est cinglante de d'équité : "Rendez-donc à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui est à Dieu" Tel est pris qui croyait prendre ... mais la guerre est déclarée...
Mercredi (jour mercurien)
Retour aux équilibres et à l'enseignement. Le message de Jésus aux pharisiens, dénonce l’hypocrisie de ceux d'entre eux qui paradent aux plus hautes places se disant vertueux. Tandis que la foule portait son obole au Trésor, jésus exprima son indignation à voir les riches y déposer la part ostensible de leur fortune qui ne les privait guère comparé aux deux piécettes de la veuve qui étaient son seul bien...
"Car tous ont mis de leur superflu, mais elle, de son indigence"
Au sens mercurique de cette journée, on peut associer à cette scène, celle du lavement des pieds des apôtres par Jésus et de l'embaumement de Jésus avec le parfum de nard que déverse sur lui, Marie-Madelaine. Une outrance que dénonce Judas...
Jeudi (jour jupitérien)
Nous sommes au plus fort de la solennité, au sommet de cette Semaine Sainte. La tension est à son comble tout ce qui se passe à cet instant unit le passé au futur, au gré des annonces faites par Jésus :
- la trahison de l'un d'entre eux.
- Sa mort prochaine.
- L'institution de l'Eucharistie.
Nous convergeons alors vers le dénouement dramatique qui s'intensifiera tout au cours de la journée suivante.
Jésus au mont des Oliviers (Luc 22,39-46) - Jésus succombant sous la croix (Jean 19, 16-17 - Mort du Christ (Matthieu 27, 45-50
Vendredi (jour vénusien)
La Passion commence au Mont des Oliviers où l'ange tend à Jésus la coupe amère ... s'ensuivront le baiser de Judas, l'arrestation puis la présentation à Pilate, et face aux membres du Sanhédrin, le retour devant Pilate où est proférée la mise à mort. S'ensuivent les châtiments et les humiliations, le chemin de croix jusqu'au Calvaire, à Golgotha où se parachève la Crucifixion entraînant la mort de Jésus Christ.
Gustave Doré a abondamment illustré les événements de cette Passion, scènes après scènes, d'instants insoutenables dont on reçoit les images effroyables et incompréhensibles, celles d'un "homme-dieu" (Le Fils de l'Homme) jeté en pâture" à la malignité et la rudesse impitoyable des humains.
Nous sommes là au coeur du drame et du Mystère...
Samedi (Jour Saturnien)
Aux origines... là où Tout commence et là où Tout retourne...
Image de La Pietà... Le corps embaumé et enseveli... la Dolorosa... on dit aussi jour de décente aux enfers ... Nous ne sommes plus dans la souffrance mais dans la rémission...
L'ange et les Saintes Femmes (Marc 16, 1-7) - Jésus Christ et les disciples d'Emmaüs (24, 13-31
Dimanche de Pâques (Jour solaire)
Jour de la Résurrection... C'est Marie-Madeleine qui est la première à rencontrer Jésus ressuscité l'ayant d'abord pris pour le jardinier... Ce sont là deux symboles forts du Mystère de Golgotha, mis en lumière par les qualités graphiques, le talent créatif et la sensibilité à fleur de peau de l'auteur de ces splendides gravures.
Y croire ne suffit pas... cela doit se comprendre à partir de l'investigation spirituelle rigoureuse que chacun peut ou pas, mais surtout, librement, entreprendre.
Au sens Universel : Bonne fête de Pâques !