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Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #La pensée du jour

Au cours de ces cent-vingt dernières années, nous avons vu le monde se transformer de la plus extraordinaire façon grâce à toutes avancées techniques et sociales qui ont radicalement modifié nos modes de vie mais aussi nos comportements, notre compréhension, nos appréciations et jugements quant à nos menées existentielles et surtout le sens qu'on leur donne jusqu'à ce qui se rapporte à nos origines... mais tant de questions sont encore à se poser et tant d’énigmes à résoudre...

L'homme, comme les animaux carnassiers, serait-il un intraitable et incorrigible prédateur ?...

L'intelligence humaine a aujourd'hui franchi un cap décisif, étant capable de créer d’extraordinaire machines, de pénétrer sans appréhension dans les arcanes du Vivant et, en médecine, dans tous les organismes, intervenir contre les forces destructrices microbiologiques pour favoriser l'éclosion de cellules structurantes...

L'homme se veut maintenant être le maître de la matière, vivante ou inerte, et a donc investi des champs de forces à la puissance monstrueuse... mais est-il capable de les dominer ?...

Il semble bien que les revers de la Nature que nous observons aujourd'hui au niveau du dérèglement climatique sur toute la surface du globe, nous montrent notre incapacité à gérer ces forces que nous croyons avoir « domestiquées » mais que nous utilisons à outrance et de façon inconséquente.

De grand flux migratoires en résultent, auxquels nous devons faire face, les guerres et la faim poussant des peuples entiers à fuir les pays atteints par ces fléaux.

 

Il y a 15 ans Lazare Ponticelli, dernier poilu de la première Grande guerre, disparaissait. Ce témoin revenu du plus douloureux champ de bataille de notre Histoire a vécu 110 ans et avait traversé notre tumultueux XXe siècle... une époustouflante succession d'images, fresque immense, étalée dans le temps jusqu'à ce jour du 12 Mars 2008, ont reflété ses yeux... en parcourant ces pages mouvementées combien de fois, se seront-ils remplis de larmes ? Et, en effectuant cette lecture à travers tout le temps qui a suivi son douloureux engagement, une question redondante a dû lui revenir sur les lèvres, jusqu'à son dernier souffle :

Tout ça !... Pourquoi ?... pour ça !... Cela m'a inspiré un poème sombre et sans concession... pour réfléchir... ne plus fléchir... quand on décide et que l'on dit : plus jamais ça ! ..

Écarts d’un siècle


Roule le feu, perce le fer, et mord le froid …
Casque sans tête, tête sans tronc, tronc sans ses bras ;
Vision d’enfer, trous de misères, regards d’effroi,
Casque trop clair, rai d’un éclair et succombera…

Boue des ornières, tranchées en terre, rien n’est plus droit
Nuit en plein air, ciel sans lumière, dort sans ses draps…
Roulement de tonnerre, cri des guerrières, signes de croix ;
Ombres fantoches, pluie meurtrière, mains pleines de gras…

Champs ravagés, sillons sans fin, fin d’un endroit…
Rides hideuses, plaies d’une terre, sonne le glas !
Nouvelle tanière, tremble pas fier, l’obus tout broie …
Bulles de glaires, mares de sang, glaise du trépas…

Môles et crevasses, comme taupinières, répit t’octroient ;
Saut des barrières, rafales rasent l'aire, et rebondira…
Pantins rampants, la fondrière, guette sa proie ;
Larmes de chair, jamais cette guerre, ne finira !…

Der des ders, en vient une autre, qu’on n’attend pas…
Tranchées de naguère sont oubliées, roulent les convois ;
Nations en guerre, partout sur terre, ne se comptent pas ;
Familles entières, loin déportées, qu’on ne revoit …

Villes d’enfers, hameaux en flammes, tout y passera ;
Ruines de sang, murs de chairs, peurs d’être une proie…
Le militaire, pas seul à terre, même le civil, en pâtira ;
La fin d’un monde, jet nucléaire, pas d’autres choix …

Fin de cette der, tout près de la mer, milliers de croix …
Fin des misères, faire payer cher, tous les parias ;
Tribuns de fer, femmes tonsurées, justice sans loi…
Vie après mort, des cendres d’une guerre, resurgira !…

Fin des galères, Yéyé dans l’air, casse-toi la voix !
Jeunesse altière, tous sommes frères, on se le dira …
Fin des repères, amour à terre, vie pleine de joies ;
Plus de filles mères, répond au père, rien ne t’incombera …

Rue des colères, chauds ses pavés, sus à ces rats !…
Foule va-t-en guerre, marée chaussée, n’a plus de droit …
Grenades et pierres, faut fort cogner, sur les malfrats ;
Coups de rapières, se défouler, l’esprit étroit…  

Quitte ta terre, met tes œillères, c’est le nirvana !...
Passe les manières, cesse tes prières, chasse le bourgeois ;
Ecran de verre, forts commentaires, tout t’enchantera
Ski en hiver, l’été en mer, surveille ton poids !…

Riches affaires, trop de mandataires, que du tracas,
Rire de faussaire, traîne tes mystères, même sous ton toit…
Jamais pépère, soigne tes nerfs, toujours combats,
Stress ordinaire, puis marche arrière, pour ça tu bois …

Nouvelles galères, rue des misères, manches sans rabat ;
Mord la poussière, bord de rivière, quel fond tu vois ?
Soupe populaire, faim des compères, traîne ton cabas !
Un soir d’hiver, fais le fait divers, meurs sans pavois …  


Farfadet 

Mirebeau le 19 Mars 2008

Guerre et paix - Paix et guerre... et toujours les mêmes atroces combats...

Et aujourd'hui, on fête les Martin... nombre de hameaux, villages et bourgs, en France, portent ce nom du Soldat légendaire : Saint-Martin au geste sublime qui fendit en deux parts son manteau dont il remit l'une sur les épaules d'un mendiant transi de froid, au cours de l'hiver 338-339, dans la région d'Amiens...  Noble Geste de l’Histoire...  porteur des forces d'Amour pour son prochain !...

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M
Merci pour ce poème émouvant et malheureusement bien d'actualité encore une fois. Le problème c'est que c'est nous qui disons "plus jamais ça" pas les dirigeants qui déclarent les guerres et donc je suis très pessimiste quand je regarde ce qui se passe dans le monde tout en espérant parce que je ne suis qu'une idéaliste finalement, qu'un jour tout cela va enfin s'arrêter... Bonne journée à tous les deux
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F
Bonjour Manou.<br /> <br /> Merci pour ton commentaire nous livrant ton ressenti face à ce sempiternel sujet des guerres résultant de l'arrogance d'Êtres Humains avides de pouvoir et sans doute de sang innocent ...<br /> <br /> Aujourd'hui, en page 39 de *La Nouvelle République* rubrique dialogue - débats à propos de ce thème titré :<br /> <br /> *** Guerre et paix : le déséquilibre fatal<br /> Que de conflits au nom des religions et de leurs pratiques! Alors que toutes prônent la paix et le respect des différences...<br /> <br /> Jacques Touret,<br /> d'Availles-en-Châtel- lerault (Vienne) 0:0<br /> << Pour celui qui prétend que notre commun est d'être nés d'un seul, dire je suis pour la fraternité équi vaut à dire : "Je suis pour ce que je suis (sœur ou frère de toutes et tous) ".<br /> << Ce truisme devrait lever le doute, mais peu importe: cré- atures de Dieu ou de hasard, filiation unique ou filiations multiples, nous avons au moins en commun le fait d'être uniques. Cette nécessité se fait alors de fraterniser, pour exister ou survivre.<br /> >><br /> << Dans le doute, croyants, agnostiques et athées, nous sommes invités à relire ou paraphraser Jean-Jacques Rousseau: "S'il n'y avait pas quel- que point dans lequel tous les intérêts s'accordent, nulle société ne saurait exister. "»<br /> <br /> Folies<br /> Didier Cabaret, de Saint- Paterne-Racan (Indre-et-Loire): « Nous voilà dans le parfait exemple de la folie des religions. Confronter des croyances a toujours généré des hécatombes.<br /> << De tout temps, les religions de tous bords ont voulu dicter les conduites des peuples. Curieusement, les animaux n'ont pas de religion. Ils vivent avec leur environnement tout simplement.<br /> << Nous, les hommes, avec ce sentiment de supériorité, nous avons simplement oublié le sens de la vie, en le cherchant... Les démocraties ont aussi pris les nationalités essayé de pallier ce problème.<br /> « L'aveuglement est un mirage de la conscience. Les atrocités ne sont que le produit de ces dérives. Vouloir se cacher derrière notre confort, révèle que nous avons tort. »<br /> <br /> Sœur Emmanuelle<br /> François Monnier, de Blois (Loir-et-Cher): « Sœur Em manuelle est décédée il y a 15 ans, le 20 octobre 2008 à Callian, dans le Var, quelques semaines avant ses 100 ans. << Cette petite sœur des pauvres, belge de naissance avait aussi pris les nationalités française et égyptienne. Rien ne l'arrêta dans son parcours d'enseignante polyglotte. Son audace, son franc-parler, son visage malicieux l'avaient conduite jusqu'aux petites sœurs du Caire. des chiffonniers<br /> << Elle survolait les frontières en criant: "Sans la charité, nous n'avons aucune valeur. Dépêchons-nous d'aimer..." Comment jugerait-elle notre humanité ensanglantée d'aujourd'hui, tant meurtrie et inconciliable?<br /> « J'espère, comme elle, que la paix des peuples finisse par triompher! ***<br /> <br /> Amitiés des Farfadets du Poitou
C
"plus jamais ça" dit-on au lendemain d'un cessez le feu, et pourtant les guerres se succèdent ici ou là-bas, mais toujours, elles tuent les plus faibles pour la raison des plus forts, <br /> ton vieux soldat se pose la bonne question dans ton poème si vrai qu'il nous donne des frissons !<br /> amitié .
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F
Bonjour Marie-Claude.<br /> <br /> Oui, comme un roulement de tambour obsédant pour entraîner les troupes aux combats, les guerres déferlent sur nos continents et de l'un à l'autre se propagent... ça ne cesse jamais !... <br /> C'est ce que j'ai tenté de traduire dans mon poème en rimes duelles et répétitives, en sonorités fracassantes ... tracassantes ...<br /> Le vieux soldat, comme celui d'un autre âge, venu d'une civilisation qui allait s'éteindre au siècle suivant, se pose la question : Y aura-t-il une fin à ces guerres insensées ?<br /> Le mendiant face au Circuitor Martin, lui, frissonne de froid, et nous, depuis des siècles, face aux guerres, frissonnons d'effroi...<br /> <br /> Amitiés des Farfadets du Poitou.
C
Puissiez vous dire vrai dans la dernière phrase…..!!!!<br /> Il me semble que le monde s’embrase de toute part,fierté,orgueil des grands ,et ce sont les petits aux ordres qui font le ménage…..jusqu’où ira t’on ?<br /> Merci Patrice pour ce rappel et ce réveil,oui nous sommes une génération sans guerre (juste des récits de nos parents),dans ma famille il y a eu des morts ,et des fusillés.La croix de guerre et la légion d’honneur reçues à titre posthume ne remplacent rien.Quel gâchis pour s’asseoir ensuite à la même table…..je crois que le chemin est reparti pour cela dans plusieurs régions du monde….
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F
Bonjour Christiane.<br /> <br /> Bien sûr, outre les commémorations de ce jour de l'armistice de ce 11 novembre 1918 , je pensais à l'actualité où les mêmes folies et déchaînements de violence se perpétuent.<br /> L'arrogance, l'esprit de domination pétris de haines sont toujours à l’œuvre. C'en est profondément attristant.<br /> Et ce geste d'extraordinaire compassion de Saint-Martin remontant à 1664 ans serai-il perdu dans la nuit des temps ? <br /> L'empathie se saisit pourtant de plus en plus d'esprits de notre temps... Il faudrait qu'elle atteigne aussi ceux qui dirigent les nations ...<br /> <br /> Amitiés des Farfadets du Poitou.

Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

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