Il s'agit d'une aventure fiction s'appuyant sur l'histoire de la seconde guerre mondiale, opposant, dans le Pacifique, Américains et Japonais, suite au désastre de Pearl Harbor. Face à la pugnacité et au sens du sacrifice des soldats Nippons engagés jusqu'à la mort héroïque dans ce conflit, le gouvernement des États-Unis, tenu en échec, doit recourir aux Elfes de leur territoire pour monter un commando suicide dont la mission consistera à séparer au Nord et au Sud, les troupes de l'armée Japonaise ayant envahi la Birmanie afin que les troupes régulières de l'US Army les prennent à revers pour libérer cette zone stratégique du Sud-Est asiatique.
Le gouvernement américain s'engage à accorder une reconnaissance citoyenne à part entière au peuple des Elfes alors considérés comme de "supers Indiens" mais tenus à vivre comme eux, dans des réserves allouées à tous les peuples amérindiens vivant aux États-Unis.
Cinq Elfes suffiront pour se joindre aux unités armées de ce Raid éclair devant intervenir dans la jungle birmane. Ils auront surtout le rôle d'instructeur pour rendre plus mobile et efficace les soldats alliés, dans cet environnement de végétation dense et hostile où grouille aussi une faune agressive d'insectes, de serpents et de carnassiers prédateurs. Le but est de se familiariser le plus possible avec ce milieu nullement accueillant, de s'y fondre et y progresser en toute discrétion, allant jusqu'à exploiter positivement nombre de ces facteurs du danger permanent. Les Elfes remarquables de souplesse et de rapidité utilisent des arcs, armes silencieuses dont les traits sont, à tous coups, meurtriers. Ce sont de redoutables et imprévisibles combattants.
Il revient au capitaine Dale Foster, accompagné du demi-Elfe Cealendar, d'entrer au Sylvaniel, réserve elfique pour contacter leur chef Kalir et obtenir leur alliance. Elle leur sera accordée à une condition. : Que se joigne à eux John Ronald Reuel Tolkien, le, célèbre professeur philologue, ethnologue et écrivain, spécialiste des peuples "parallèles" et des créatures marginales, parlant aussi la langue elfique. Ceci constituera une nouvelle mission pour le ténébreux capitaine Foster, cette fois, en Angleterre. Il y gagnera un nouveau galon, le faisant major. Tolkien, bien que partagé entre l'affection pour les siens et sa curiosité de rencontrer de véritables Elfes, a, lui aussi, accepté de se joindre, en tant que consultant scientifique, à cette opération périlleuse.
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Saugor, le 23 Juillet 1942
Ma chérie,
Cette fois, ça y est. Nous nous aventurons dans la jungle, les Elfes à nos côtés pour de courtes mais enrichissantes expéditions. J'ai appris quantité de choses au contact de ces êtres hors normes, comme tout le monde ici, et notamment (le croiras-tu) de nouveaux langages ! Eh oui ! le distingué philologue que je suis avait encore quelques lacunes à combler. Dès mon retour, je serai en mesure de saluer comme il se doit la chouette hulotte qui vient chaque nuit dans notre jardin.
Ces rencontres peu banales, décrites dans les premières 50 pages, sont extrêmement savoureuses. S'y ajoute la préparation et l’entraînement des hommes en Inde orientale sous la férule du Général Anglais Wingate un personnage truculent qui sait néanmoins se faire obéir mais aussi excellent stratège.
Tolkien dont on se demande ce qu'il vient faire dans cette aventure guerrière, entretient un courrier régulier avec sa femme Édith où il conte, par le menu, les étapes de son voyage qui l'amène dans une région perdue de l'Inde entre New Delhi et Saugor, la vie de camp d'entraînement, ainsi que certaines conversations avec les officiers supérieurs dont celles avec le major Brody avec lequel il s'est lié d'amitié.
Trois groupes d'effectifs armés composent les rangs de cette unité d'élite commandée par Wingate :
- Les Burma Rifles solide bataillon d'indigènes expérimentés.
- Les Gurkhas, plus dissipés et imprévisibles, néanmoins excellents éclaireurs.
- Les militaires Anglais issus du "King's Liverpool Regiment" jusqu'alors stationné en Grande Bretagne.
L'ensemble de ces hommes, le Général les a surnommé Chindits, nom de guerre qui leur restera, inspiré par les lions ailés, divinités à l'air redoutable qui, les parant, gardent les temples birmans
Quelques semaines plus tard, l'arrivée des cinq Elfes : Kalir; Alerius, Cassiltir, Halimath, Harvanel, comme instructeurs et membres combattants, va chambouler quelque peu les méthodes d'entraînement en suscitant quelques tensions et rivalités entre les différents corps, et certains de leurs officiers... De prime abord, hormis les périodes d'exercices, les Elfes restent plutôt distants, ne se liant pas avec les autres groupes.
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Foster et Kalir repartirent au pas de course. Un élancement aigu tiraillait la cuisse du major, comme si un sadique muni d'une aiguille en fusion fourrageait dans ses chairs ... A mesure qu'il avançait, le duo découvrit des coudes imprévisibles, de sinueux détours ... Après une descente à très forte dénivellation - quasiment un toboggan -, la galerie aboutit dans une première caverne d'importance, vaste salle aux roches sculptées par l'érosion. Les Chindits se retrouvaient là en territoire totalement inconnu. Aucune carte pouvait les aider. Une véritable planète étrangère !
Décembre 1942, après 6 mois d'instruction, les troupes missionnées sont irrémédiablement envoyées sur la zone de combat. Ayant accompli 1600 kilomètres en chemin de fer, le commando entame à pied, la longue approche vers le plateau d'Imphal, porte d'entrée en Birmanie.
Commence alors une progression interminable dans la jungle, mettant à l'épreuve les organismes des Chindits, dans cette torpeur moite où tout devient inconsistant, à la fois fluide, acéré et urticant. Puis, arrive le moment redouté de l'assaut d'un train ennemi, à transformer en bombe destructrice, pour anéantir un pont de chemin de fer stratégique.... comment, ici, ne pas penser au célèbre Pont de la rivière Kwaï ?...
Au fil des pages, l'auteur a déployé une telle habileté narrative que nous faisons, à notre tour, parti de ce commando intrépide des "trompe-la-mort"... on court, s’aplatit soudainement, puis rampe dans la fange, canarde à tout va, saute du train en marche, avec une frénésie haletante, ruisselant de sueurs sous l'effet de violentes poussées d'adrénaline, celle de la peur incontrôlable, conjuguée à celle de la détermination implacable chevillée au corps pour vaincre et sauver sa peau de surcroît.
Le raid ne s'arrête pas là, et le commando aura à souffrir les pires représailles de l'ennemi, lui aussi, déterminé à les anéantir jusqu'au dernier. S'engage alors une course poursuite dans la jungle qui conduira les rescapés jusqu’à un temple maudit où ils entament une véritable descente aux enfers. Ce que l'on vit là, auprès des héros de cette expédition, est de plus en plus effroyable, exige une résistance physique dépassant ce qui est humainement possible. Christophe Lambert, dont l'imagination est prodigieuse, nous entraîne, au-delà de ses descriptions rigoureuses, à travers les dédales d'un monde souterrain aux dimensions dantesques, dans une course effrénée contre la mort, non sans gratifier de courage, et de noblesse, les personnages, Humains et Elfes, dont il nous a fait prendre la cause...
C'est fiction est un grand moment de lecture que je recommande aux jeunes comme aux adultes aimant l'aventure, l'action, la frayeur et le dépassement de soi.
Face à l'épouvante où croît le suspens se dégageant des dernières scènes particulièrement angoissantes, vous trouverez certain événement héroïque, particulièrement intriguant voire, incongru... A vous d'en juger...
Personnellement, je me suis énormément attaché au personnage de Cealendar. Être demi-Elfe en voilà un destin bien particulier !...
*Zoulou Kingdom" de Christophe Lambert. - Le Mirebalais Indépendant
Exotisme, histoire, aventure fiction, polar, thriller, ce roman nous plonge d'abord en Afrique noire puis dans l'Angleterre Victorienne en pleine révolution industrielle dans le dernier quart du ...
https://www.mirebalais.net/2023/03/zoulou-kingdom-de-christophe-lambert.html
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