Ces 2 artistes invités à ce "20H30 le Dimanche" de Laurent Delahousse, sont aux antipodes dans l’interprétation : Luchini articule et déclame à la perfection mais reste hermétique sur le sens du propos. Louane se livre confiante mais susurre ses chansons (comme beaucoup d'interprètes actuels) dont on entend mal les paroles. Entre bon ton et sourdine, dur dur de recevoir et comprendre le message !
Une entrée en scène hors norme... le ton y est mais aussi la faconde et un sens de l'image qui ne reste pas collé qu'à sa personne. Il assume ses saillies et ses impromptues aussi bien ciblées que hors propos. C'est "l'extra pôle action"... Les uns le disent génial, d'autres cabotins, il amuse, il agace, il "pamphlete", il "circonvole", il dégoise, en rajoute une couche, étonne, interroge. Ses interprétations sont certainement plus facile à cerner que le personnage... il est en quelque sorte le Guitry du XXIe siècle !... Cet acteur, avec ses 50 ans de carrière, est tout en même temps : au premier, au deuxième, au troisième et sans doute au quatrième degré... universel "métropo'lutin"... un vrai fadet selon moi...
Dimanche 5 février, sur F.2, après le J.T., il était l'invité vedette de la séquences "20H30 le dimanche" animé par Laurent Delahousse et bien sûr il fut sur le plateau comme il est sur scène mais aussi dans la vie ... surprenant , à l'aise, chez lui... pour lui, la scène ne se limite pas qu'à l'espace d'une salle de théâtre, elle est, le plus naturellement du monde, dans tous les endroits qu'il traverse et investit...
Interpréter, jouer, parler de son Art, de l'étendue de la culture liée à la langue française, Fabrice Luchini le fait toujours avec un immense enthousiasme qui transcende ses émotions, le timbre et la portée de sa voix.
De ce fait, "Les femmes du 6e étage" ne seraient-elles pas aussi tombées sous le charme ?...
Perceval et Blanchefleur au gré des mouvements de l'âme et de l'étincellement des armes entre fulgurence du destin et initiation aux plus hautes vertus...
J'ai découvert Fabrice Luchini dans le film "Perceval le Gallois" de Eric Rohmer , sorti sur les écrans en 1978. On ne pouvait trouver plus "frais" jeune acteur pour interpréter le naïf Perceval qui, au grand dam de sa mère, veut devenir chevalier et pour cette raison, quitte le château familial à la hâte, poussé par son idéal. Il ne sait rien de la vie courtoise ni du maniement des armes et accomplira une foultitude d'inconvenances, cumulant les maladresses. Pourtant, son sens de la justice lui procure une force extraordinaire jusqu'à découvrir le château du roi Arthur puis, au fil de ses errances, celui, extraordinaire d'Amfortas, le roi pêcheur. Là, il assiste à une cérémonie sacrée, étrange procession du Graal, où il est impressionné par la lance qui saigne du porteur en tête du sublime cortège. Perceval, dans la sidération, reste coi et ne pose aucune question au prudhomme, gardien de ces hauts lieux.
Dans ce film au décor en carton pâte soutenu par un graphisme élémentaire presque puéril mais magnifié par des couleurs vives, le jeu des acteurs est sublimé par ce rayonnement de la tendre innocence, le disputant à la volonté tenant à l'idéal chevaleresque et chrétien.
Face à la pureté et l'innocence de Perceval / Luchini , Blanchefleur /Arielle Dombasle, incarnation de la douceur et beauté, magnifie le sentiment d'amour pur, par sa grâce, suscitée. Une révélation qui va transformer le Preux-innocent, en chevalier émérite, loyal, voué aux nobles causes inspirées par l'idéal chrétien. Là commence son honorable Quête.
Le film et son intentionnel artificialisation nous entraînent dans le merveilleux de ce conte, qu'hélas, n'a jamais pu terminer son brillant auteur du Moyen-Âge : Chrétien de Troyes.
Ce thème physique-métaphysique m'a, de longue date, passionné. Je pense que ce rôle a autant influencé la carrière cinématographique et théâtreuse du Jeune Fabrice Luchini, qu'elle a été pour lui une sublime révélation de la puissance des jeux de scènes et de la force de la parole déclamée, alors servi par un choix brillant des mots. Comme un génie de la langue...
Langage : Il ne suffit pas de comprendre mais, avant cela, de ressentir...
De Perc(H)eval... à Perceval... - Le Mirebalais Indépendant
Réédition d'un article initialement publié : 30/08/2016 à 12:13 Pour les puristes amoureux du roman courtois et honorifique des XIe et XIIe siècles, ce genre de publication comme la série té...
https://www.mirebalais.net/2016/08/de-perc-h-eval-a-perceval.html
Bref aperçu sur ce roman chevaleresque et courtois du Moyen-Âge.