Il y a une dizaine d'année j'écrivais ceci, aujourd'hui encore, de circonstances :
Le Beau, le Bien, le Vrai...
S’en remettant à ce que nous présente l’actualité récente, on a de quoi verser dans le plus profond pessimisme en concluant que l’ensemble de nos sociétés est parvenu au stade de l’implosion… le monde trésaille sous les assauts d’une fièvre brûlante, provoquée par les quêtes et les abus des pouvoirs exercés sous toutes leurs formes.
Les politiques sont-ils les seuls à mettre en cause et à montrer du doigt ?
Certes, dirigeants et élus de haut rang ne donnent pas toujours le bon exemple aux gouvernes de leurs États respectifs ; certains ont tôt fait d’être corrompus par les attraits du pouvoir dont celui de l’argent que leur fonction permet de brasser et d’user à profusion autant à leur avantage qu’à celui de leur entourage proche. Ce n’est ni plus ni moins que l’esprit de domination qui est derrière tout ceci, cet hyper gonflement de l’ego provoqué par l’avidité qu’exerce le pouvoir …
Il est évident que face à ces privilégiés, à ces dirigeants sans scrupules si bien installés dans l’opulence, les citoyens, leurs bons « sujets », à force d’être ponctionnés, ne peuvent qu’être révoltés par tant d’inégalité sociale et autant d’injustice…
Alors, quand cela devient outrancier, ça explose immanquablement et les foules se répandent dans les rues manifestant avec colère et perpétrant des exactions qui portent atteinte aux biens et aux existences d’autrui, sans grand discernement. C’est ainsi que les Révolutions se mettent en marche !…
Comment on en arrive à cela ? Comment gérer ces crises ? Comment éviter cela ?
Ce sont là des questions auxquelles vous répondront un large panel de spécialistes, technocrates avisés et férus de la chose politique…
De ce fait, nous ne manquons pas de fumeuses et ronflantes explications, de statistiques de tous calibres, de phrases sentencieuses, d’anathèmes et de prophéties le plus souvent apocalyptiques nous promettant le KO de nos sociétés capitalistes et autres, ceci, en prélude à un chaos général, d’où toute clémence pour le genre humain est d’ores et déjà exclue…
Qui croire ?
Violences, terreurs, fin d’un monde, châtiments programmés, voilà ce à quoi nous serions voués à cause de notre inconstance et inconsistance face à l’événementiel et à la tentation qui, exacerbant nos ego, altère l’emprise à avoir sur soi-même…
Alors, exit, ici, les critiques à faire sur les agissements des uns et des autres, s’adressant autant aux responsables politiques qu’aux individus qui, dans les instants d’exaltation ne se retiennent plus et laissent s’exprimer ce qui est le plus bestial et primaire en l’être. Non ! Face à cela, il faut tout simplement poser son regard sur ce qui est éternel, grandiose et simple à la fois : le Beau, le Bon et le Vrai.
Ces valeurs ne sont pas éparses dans notre monde, au contraire, elles sont toutes là, à profusion, à portée de vue et à portée de main. Il n’est qu’à regarder autour de soi. Il y a bien plus de sujets par lesquels s’exprime la beauté, se manifeste la bonté et s’exerce la vérité qu’il n’y a de sujets voués à la laideur, à la méchanceté et à la duperie …
Une fois encore, le constat est clair : l’hyper médiatisation de l’information associée au voyeurisme gorgé de négativisme de tout un chacun, qui caractérisent notre temps, n’étant que par trop axés sur tout ce qui ne va pas en ce monde et donc, mettent en exergue, bassesses, horreurs et roueries dont sont capables certains humains, sont, de ce fait, en grande partie responsables de ce désenchantement qui parcourt les foules contemporaines …
Foules sentimentales … qui ont soif d’idéal … Oui, ces foules là, il faut les orienter vers ce qui exprime le Beau, pratique le Bon et génère le Vrai.
Ce n’est pas non plus en faisant l’autruche que l’on y parvient mais, chacun devrait se dire : "Assez ! Je veux voir autre chose, je veux entendre autre chose car c’est ce qui, noble, pur et digne, vit au fond mon cœur que je veux laisser s’exprimer en premier !".
Et avant cela, en septembre 2009 ceci :
L’invraisemblable accession au trône de Servius Tullius, dont l’origine d’esclave ne pouvait le prédestiner à être le 6ième roi de Rome, et son règne de 44 ans (579-535 avant J.C.) marqué par des réformes profondes du pouvoir et de la cité, réformes qui iront jusqu’à la distribution de terres conquises, en faveur de certains plébéens, ont constitué un sujet d’inspiration pour écrire ce qui suit, mettant en scène un personnage fictif …
Mon maître, l’imposant Caius Megicella
Vigoureusement, me saisissant par le bras …
Dit : Xanates, demain, tu prendras ma place,
Tes spartiates, il faudra que je les lace !… »
Je le regarde d’un air ahuri : « Maître …
Je suis votre serviteur, ce ne peut être …
- A cet instant, tu dois encore m’obéir,
Dès l’aube, mes fonctions, tu devras tenir … »
Il ne m’en dit pas plus… soudain pris de vertige,
Le monde bascule … un esclave le dirige !
Vient une nuit de plomb que chasse le sommeil...
Caius, devant ma natte, attend mon éveil …
Les paupières collées, il me conduit au bain ;
Filles de la maisonnée, d’onguent m’ont oint…
Effluves de parfums, douceurs de fruits rares…
Adieu mon pagne, d’une toge on me pare !...
Sénateur au milieu d’une plèbe nouvelle,
On s’écarte sur mon passage, l’on me hèle :
Noble Xanates, que ta voix l’on entende,
A l’assemblée… où tes Pairs t’attendent !…
Tribun déjà, je m’avance devant les Sages,
Le silence se fait comme après l’orage :
« Peuple de Rome un ordre nouveau décrète :
Au pied des plus humbles, que l’on se jette…
Qu’on leur voue, soins, attention et dignité,
Que l’esclave d’hier, connaisse prospérité,
Que les maîtres d’aujourd’hui, cessent de châtier,
Qu’une Paix durable soit notre unique chantier !...
Abolissons ces indignes privilèges,
Marchés d’humains, qu’il faut que l’on abrège,
Humiliations, combats à mort dans l’arène,
Ne nourriront plus les agapes souveraines !… »
Un tonnerre d’applaudissement suit ce discours,
Se répand dans la ville, résonne dans chaque cour…
La liesse transporte jusqu’au Colisée,
Ceux qui, jusqu’à ce jour, étaient méprisés …
On a orné mon front d’une couronne de laurier ;
Un nouveau César se lève du rang des roturiers …
Un cortège joyeux m’escorte au cœur de la cité,
Des roses blanches jonchent l’aire des félicités !...
Je pénètre dans le cirque, pour le triomphe final …
S’enfle, dans les gradins, clameur de bacchanale…
En lice, les tribuns d’hier, sont entourés de fauves…
Et c’est mon pouce levé qui, de mort, les sauve !…
Farfadet
S’il est un Sage et un Juste, le Maître véritable, ne devrait-il pas être le Serviteur de ses sujets ?…
Être Maître pour exercer la Tempérance,
Telles sont les arcanes du Devoir et du Pouvoir.