En voilà assez !... si le temps est à la morosité générale et… citoyenne... il n'y a rien d'étonnant à cela et ce ne sont pas les mécontentements et sempiternelles revendications relayés par les mouvements et soulèvements populaires qui en sont l'unique cause mais plutôt le tapage médiatique qui relaie sur tous les canaux de l’information tout, ce qui tenant à l'actualité, est entaché de sordide, de déplorable, d’illégal, de bas, de vil, de honteux, de criminel. La fatras d'événements négatifs fait la une de nos journaux papiers et télévisés. Ce sont autant de faits scandaleux, sources de polémiques qui, reportés sur les réseaux sociaux, sont alors grossis, commentés à outrance puis émaillés de propos irrespectueux, injurieux, haineux, totalement irréfléchis.
Notre quotidien se déroule dans cette atmosphère nauséabonde où le désespoir, la crainte de l'autre, la peur du lendemain, l'absence de confiance, la suspicion permanente, puis la violence verbale et physique ont pris la première place dans notre façon de juger, de penser et d'agir.
Exprimons toute notre déception, toute notre hargne, toutes nos envies de critiquer chaque conduite, de dénigrer chaque proposition qui, ne venant pas de nous, ne nous convient donc pas, pour en découdre avec grand tumulte, acharnement aveugle, excitation vindicative et férocité dans la rue. Manifestation houleuse et ravageuse que moult images filmées retransmettront sur tous nos écrans grands, petits et minis.
Toutes ces agitations, cette abomination, cette sinistrose ne sont pas que les faits mis en exergue avec véhémence concernant seulement notre nation mais aussi ceux de toutes les autres au niveau mondial. Tout ce qui va mal, très mal : guerres, révolutions, accidents, sinistres en tous genres et catastrophes naturelles, nous en sommes informés dans l'instant... les mauvaises nouvelles font le tour de la planète terre à la vitesse de la lumière, lumière qui, au lieu de nous éclairer, assombrit de plus en plus nos jours et notre moral.
Et comme ça ne suffit pas, pour nous distraire le soir à la maison, après une journée de travail ou de galères, les programmes télés nous dispensent en boucle des séries ou des films aux contenus plutôt pessimistes, souvent glauques, faisant la part belle aux comportements les plus dévoyés, les agissements les plus retors de la gente humaine... complots, mensonges, trahisons, viols, assassinats constituent un prodigieux panel de ce que l'âme peut nourrir de sordides et dégradants quand l’orgueil, l'arrogance, l'intempérance, le désespoir et l’égoïsme, l’asservissent.
Jugez-en par le titre de ces émissions : Meurtre à ci, meurtre à ça, experts par ci experts par là, crime ici crime là-bas... Et plus l'intrigue est complexe au niveau des motivations, machiavéliques dans l’accomplissement, tragique dans le dénouement, plus la fiction que l'on veut proche de la réalité, a du succès et fait monter l’Audimat...
Ajoutez tous les reportages de « télé-consternation » telles que « Cash Investigation », « Infra-rouge », « Envoyé spécial », « Compléments d'enquêtes » où sont détectées, puis analysées avec perspicacité et minutie des malversations et contrefaçons notoires, des irrégularités de gestions, lots monstrueux de révélations les plus scabreuses et frauduleuses à propos des pratiques économiques, sociales, politiques touchant tous les domaines et secteurs de l'industrie, du commerce, de l'éducation, de la santé publique, des associations et des partis politiques.
Immanquablement, faire le scoop sur tout ce qui est tricherie, tout ce dont nous sommes victimes, voire complices, tout ce qui est spolié par l’appât du gain au détriment des sains équilibres à commencer par notre santé. Tout est montré du doigt avec insistance lorsqu'il faut dénoncer les pratiques scandaleuses, les procédures illicites, la mauvaise exploitation des biens et des fonds, en faisant ingérence autant dans la vie des sociétés que dans la vie intime et secrète des bons comme des méchants et que leurs écarts ou dérapages mettent sur la sellette.
Homme de peu de foi, homme à la fois pourvoyeur et si loin des lois, homme pervers et sournois, le monde et le genre humain n'ont plus confiance en toi !...
- Comment en est-on arrivé là ?
- Faut-il penser que nous sommes de constantes victimes, dupées, trahies, manipules et explorées ?
- Doit-on sans cesse soupçonner les autres et particulièrement ceux qui dirigent du bas au haut de l'échelle sociale ?
- Ce que nous recevons comme informations est-ce le reflet de la réalité ? Ce que nous entendons ou lisons est-ce l'écho de la stricte vérité ?
- En fin de compte, est-ce donc indispensable d'être informé de tout sur Tout ?
Ce qui est grave et mérite d'être considéré avec bien plus d'attention, tient à ce que la multiplicité de ces informations soit relayée par un trop grand nombre de canaux. Il en résulte que nous sommes en permanence au contact de ces relents caustiques et nocifs d'événements particulièrement sombres, tragiques, démoralisants. Le pire est que nous emmenons tout ceci dans le sommeil réparateur. Serait-il alors un catalyseur efficace pour qu'au matin on redémarre notre journée du bon pied et regonflé à bloc ?
Que déversons-nous dans l’éther des Mondes d'en Haut, lorsque notre âme a été nourrie une grande partie de la journée par des échos aussi sinistres, infamants, pollueurs d'ambiance ?
Nous sommes en droit de nous poser ces questions. Sans pour cela suivre la politique de l'autruche, nous berçant d'illusions en évinçant de nos consciences, les contenus de l'implacable et affolante réalité, nous devons nécessairement nous aménager des plages de repos, de mise à distance de ce fatras de mots, de paroles et d'images pour, ensuite, réfléchir aux fondements de nos protestations ainsi qu'à la portée de nos revendications quand on a trop subit et constaté que trop, c'est trop !
Oui, sans aller contre le principe fondamental de liberté de la presse et de tous les dispositifs ayant pour mission de transmettre l'information, il faut exiger de ces communicants qu'ils modèrent le ton, édulcorent les contenus, autocensurent les exagérations dans la conduite et la teneur des enquêtes, fassent un tri objectif des nouvelles pour ne pas estourbir les lecteurs, auditeurs et spectateurs que nous sommes. De la modération dans l'info et son langage, serait la bienvenue. Une modération encore plus pointue, elle, serait indispensable et tout à fait circonstanciée sur les réseaux sociaux pour canaliser tous les esprits surchauffés et négatifs, les considérations ultra-pessimistes et éradiquer les propos abjects.
Ces recommandations ne concernent pas seulement que les médias, elles nous concernent TOUS...
N'oublions pas que nous avons la possibilité à tous instants d'éteindre nos postes de radio et télé, de fermer nos écrans d'ordinateur ou de smartphone, sur ces écrans, de choisir nos programmes et sur les papiers, de réfléchir à ce que nous lisons. Nous avons toute liberté pour nous auto-censurer à la lecture, à l'écriture et à l'oral.
L'écran se définit aussi comme étant un filtre... certes, mais c'est oublier que face à cet écran, le filtre principal c'est chacun de nous...
Bavards & Buvards ... - Le Mirebalais Indépendant
Amis lecteurs et lectrices, au fil des articles, qu'ici, pouvez lire, vous constatez, peut être avec consternation, que le Farfadet est plus intéressé par le passé que par l'avenir ... Nostalgi...
Ce "ras-le-bol" toujours d'actualité, ici, autrement exprimé ...