Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #Romans - Nouvelles - Brèves, #Les mots choisis du Farfadet
Le « Perceval » du Farfadet… - Acte 3 -

Retour ACTE I

 

ACTE III

 

 

Au château de Klingsor.

 

Le terrible magicien à l’immense pouvoir surnaturel sait que Perceval est le Fol Sage qui s’approche là, conduit par sa destinée céleste avec l’intention de reprendre la Sainte Lance pour guérir Anfortas.

 

Klingsor a tôt fait d’échafauder un plan pour faire échouer cette entreprise et de compromettre Perceval le souillant par le péché comme il l’a été, en ces lieux, Anfortas.

 

Le diabolique magicien fait appel à Kundry sa servante envoutée par ses forces démoniaques. Elle surgit d’un sommeil aussi log que pesant au milieu d’une fumée épaisse…

 

 

Scène 1

 

 

Klingsor

Ah Kundry ! Viens Kundry ! Viens infâme !

Toi, la plus infortunée des femmes,

Tu es à mon service,

L’ouvrière de mes vices !

Sors ! Être de malheur !

Voici venir l’heure

D’assister à ma vengeance !

Je t’en laisse la régence…

Car sur terre, ce n’est le mâle

Qui y introduisit le mal…

Vois approcher ce jouvenceau,

Aussi pur que grand sot !…

Jusqu’ici, il demeure un ange,

Mais j’œuvre déjà à ce qu’il se mélange

Au stupre, au lucre, au pêché immonde…

Vas ! Cours ! Et d’opprobre l’inonde !

 

Kundry

Ah Klingsor ! Fou ! Fou orgueilleux !

De tous les êtres, le plus odieux !

Ah !... Combien je te méprise !

Je refuse l’entreprise !

Entends-tu ignoble !...

 

Klingsor

Toi !... Une âme noble !..

Ah ! Ah ! Ah ! Ah !... Jamais, je n’ai tant ri !...

Tu ne peux te soustraire à cette tâche !...

Des liens étroits nous attachent.

File à ton ouvrage diablesse !

Pour qu’avec la Lance, je le blesse…

 

Kundry

Ah soit maudit !... mille fois maudits !

Toi qui défie le ciel, Dieu, son paradis !...

 

Klingsor

Tais-toi ! Sorcière ! Renégate !...

Vaines parole te gâtent…

Revêt tes plus beaux atours,

Moi, je monte en la tour

Me repaitre du spectacle

De mes soldats mis en débâcle

Par ce jeune guerrier innocent

Dont je vais bientôt souiller le sang…

 

 

Scène 2

 

 

Perceval vient d’entrer dans une salle du Château de Klingsor où est réunie une merveilleuse assemblée de jeunes filles. Au centre à demi étendue sur un grand lit Kundry est la plus resplendissante.

 

Kundry

Viens ! Approche doux enfant…

Allons ! Nul, ici, ne le défend…

 

Perceval

Je n’ose tant vous êtes belle…

 

Kundry

Àla beauté serais-tu rebelle ?

 

Perceval

Qui êtes-vous ? Vous aussi jolie !...

 

Kundry

Je suis celle qui à l’amour s’allie…

Perceval, viens t’asseoir auprès de moi.

 

Perceval

Comment ?... Perceval ! Oh !... Doux émoi !

Je ne connais mon nom… mais vous … oui !

Ainsi m’appelle, j’en suis ébloui…

 

Kundry

Je sais tout de TOI et de ta mère.

Sache que sa mort fut amère,

Au départ d’un fils qui s’entête

De chevalerie aller en quête…

De déchirement, rien ne la console…

Insouciant !.. Tu ne l’as pas vu, pâmée sur le sol…

 

Perceval

Assez !... Assez !... Je vous en supplie !...

Oh ! Taisez-vous !... Cessez  vos folies !...

Vous mentez ! Je ne saurai vous croire !...

 

Kundry

Calmez-vous !… N’y faut de désespoir…

Perceval, ce que je dis est vrai.

N’était-ce Dame de la Gaste forêt,

Votre mère qui vous a tant chéri ?

Et que vous quittiez par étourderie.

Mais, tel sort cruel, nul ne devine…

Maintenant, elle repose en terre divine.

 

Perceval

Oh souffrance jusqu’en ma chair !

Par ma faute, l’être qui m’est cher,

Le monde a quitté sans joie.

Que l’on donne mon corps en proie

À toutes causes périlleuses !...

Aucune chose délicieuse

Ne convoiterai pour mon plaisir.

Rien d’autre que labeur, ne désire,

Pour, ma vie entière, purger ce crime.

 

Kundry

 

Vous offrir… nouvelle victime !...

De la raison, perdez l’usage…

Votre mère était bien plus sage,

En sou souhait de savoir heureux,

Perceval, son fils valeureux.

Vous êtes si jeune encore !...

De la toute-puissance du corps,

Tirez profit de votre sublime force,

Contenue en votre large torse…

(Elle l’attire contre elle doucement caresse sa poitrine et prend son visage entre ses mains avec tendresse)

Perceval… si beau… si tendre…

Longtemps j’ai su vous attendre…

N’avez-vous désir de chaude étreinte ?

A l’amour, cédez sans crainte…

La vertu, encore trop, vous embarrasse,

Approchez, Perceval que je vous embrasse !...

 

---

Long baiser torride, les corps s’enlacent encore plus intimement. Soudain Perceval repousse vigoureusement Kundry…

---

 

Perceval

Roi pêcheur ! Oh mal ! Anfortas !

Du péché, je découvre l’indécente trace :

Baisers aussi doux que violents,

Rendent l’homme si indolent,

Qu’à toi, femme, il se livre

Quand l’âme, d’amour, s’enivre

Tant, que l’esprit fuit à tire-d’aile…

Ecarte-toi de moi, infidèle !

 

---

Surgit Klingsor avec la Sainte Lance…

---

 

Klingsor

Elle n’a su te convaincre,

Mais je saurais te vaincre !

Si ton âme n’a de tumeurs,

Ton corps n’y échappera. Tiens meurs !...

 

---

Il jette la lance en direction de Perceval qui la saisit au vol et avec, face au magicien, fait un signe de croix… Tous les artifices mis en place par Klingsor s’effondrent dans un bruit de tonnerre.

---

 

Perceval

C’est perdu… disparaît dément !...

Je romps tes enchantements…

(à Kundry)

Quant à Toi, tu seras sauvée,

Le jour où tu sauras me retrouver.

 

---

Il sort portant haut et droit, la Sainte Lance.

 

Suite lien ci-dessous

 

Commenter cet article

Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

Archives

langues

 

Hébergé par Overblog