On se demande parfois si nos décideurs et les instances de surveillance de l'utilisation des fonds publics savent coordonner leurs actions...
Entre création-réalisation et commissions agréant ou refusant les projets, on assiste à des bourdes monstrueuses aux effets dévastateurs et à un embourbement de chantiers encore plus néfaste à l’environnement qu'ils ne l'étaient à l'origine lors de leur lancement, c'est ce qui se passe actuellement à Beynac en Dordogne.
Video. Dordogne... et au milieu coule le béton
La Dordogne, une des plus belles vallées de France, dominée par Beynac et son château. Sur la carte postale aussi : des ponts inachevés, des chantiers à l'arrêt, des dalles de béton qu'il fa...
Un article et une vidéo explicite ...
Faut-il, alors que les travaux sont amplement avancés, abandonner la réalisation de cette déviation ? Le paysage est maintenant balafré par la longue brèche du tracé routier, une saignée hideuse dans ses terres. Les piles d'un pont inachevé, moignons inesthétiques, se dressent maintenant au-dessus de la rivière. Cela doit-il rester en l'état alors que ces ouvrages, une fois terminés, seront certainement plus "propres" et convenables esthétiquement pour s'inscrire dans ce cadre touristique ? Le mal étant fait, ce serait vain et un monstrueux gaspillage de l'argent public que de démolir ce qui a été réalisé jusqu'à présent.
Il y a aussi l'utilité de cette déviation pouvant désengorger la localité à prendre en compte. Beynac sera certainement plus accueillante et paisible pour les touristes venus en admirer le site.
Alors, ne pas achever ces travaux constituerait indéniablement, un énorme gâchis...
Replay L'émission patrimoine - Émission du jeudi 10 janvier 2019 - France 2
Revoir la vidéo en replay L'émission patrimoine Émission du jeudi 10 janvier 2019 sur France 2, émission du 10-01-2019. L'intégrale du programme sur france.tv
https://www.france.tv/france-2/l-emission-patrimoine/850857-l-emission-patrimoine.html
Le château d'Issou est bien mal en point ...
Chaque soir, de 2035 à 20H40, l'émission patrimoine animée par Stéphane Bern parrain de cette initiative ayant pour mission le sauvetage d'édifices en ruine, nous présente un monument ou un des grands bâtiments de France en péril...
Le but, tout à fait louable est de sensibiliser les spectateurs à ce sauvetage et, que ceux qui sont intéressés par la restauration partielle ou complète d'un de ces édifices au passé historique notoire, fassent, selon leurs moyens, un don de soutien.
Mais, vu le nombre de ces édifices en péril, je pense honnêtement que ces dons sont dérisoires. En jugeant l'état de dégradation du château d'Issou de la vidéo ci-dessus, les travaux de restauration semblent très importants et, au-delà des bras généreux des bénévoles s'attelant à le sauver, coûteront certainement des millions d'Euros.
N'y a-t-il pas des sauvegardes prioritaires ? Doit-on et peut-on tout sauver ?
En cette période de troubles sociaux, de manque à gagner pour nombre d'entreprises en difficultés, de la baisse du pouvoir d'achat d'un bon nombre de Français, d'injustice sociale, cet appel au don n'est-il pas inopportun ?
Juxtaposant les deux situations présentées ici, ayant engagé et réclamant énormément de fonds, argent public et dons privés, n'y a-il pas incohérence pour répondre à d’illusoires ou de réels besoins ?
Je suis en faveur de la préservation du patrimoine et sûrement pas hostile aux initiatives de Stephan Bern. Du patrimoine, il faut bien sûr empêcher qu'on en défigure les sites classés et que, dans la mesure du possible, on en maintienne le bon état et en assainisse les constructions, mais il faut également veiller à ce qui mérite manifestement un engagement conséquent d'argent et donc être sélectif pour accomplir des travaux de réfection.
Il en va de même pour la création de nouvelles infrastructures, au-delà du passionnel, il faut faire aussi appel au bon sens en considérant si le projet est judicieux, voire indispensable, si c'est le bon moment pour entreprendre et demander une participation monétaire aux gens de bonne volonté, par ailleurs, amoureux des vieilles pierres.