Voilà, en cette période de préparation des fêtes de fin d'année, un triptyque de circonstance sur lequel il convient de méditer...
Il regroupe sur les 3 volets fondamentaux de l'histoire de l'humanité ce qui constitue son cheminement depuis la nuit des temps.
Bien que chacun de ces volets, en soi, correspond à un concept spécifique, les aborder et les étudier un à un, ne peut se faire sans se référer aux deux autres y attenant…
Tout est en Tout , contient tout et son contraire ...
Si l’on essaie de se représenter ce qui pouvait, en leur âme, animer les êtres humains des origines, c’est surtout le sentiment religieux qui prévaut. D’imaginer cette symbiose avec la nature et tous ses composants constituant l’environnement pour ces hommes primitifs, nous fait supposer combien devait être grandiose leur émerveillement mais aussi leur crainte face aux éléments. Ceci les incite à vénérer cette toute puissance de la nature, les forces de vie admirables des êtres y évoluant ou la parant, la fulgurance des éléments s’y manifestant jusqu’au déchainement le plus redoutables. Comment ces hommes n’auraient-ils pas mis de dieux, derrière chacune de ces entités et créatures ?... Un sentiment religieux est très profondément chevillé aux âmes de ces hommes des origines. La religion née à cette très lointaine époque est arrivée dans l’évolution en même temps que les premiers hommes ayant peuplé la terre…
En réalité qu’est-ce donc ce sentiment religieux, en quoi consiste la religiosité vécue par l’homme… Il est juste et fondamental de se poser une telle question. Ne voit-on pas là, justement, l’omniprésence de l’Amour sous sa forme la plus élémentaire manifestée par l’admiration et l’étonnement : Admiration : Adam… Etonnement : Eve…
Voyez ici, comme la religion est déjà marquée du sceau du sentiment lui, propre à l’Art qui, pour la présenter aux consciences humaines, y prend une place centrale… Il n’y a que par l’Art que l’on peut se représenter ce qui est du domaine du divin et qui, en même temps, concerne la création …
Car, l’étape suivante de ce que vivent intérieurement les êtres humains des origines tient en la capacité de représentation, une faculté de l’âme humaine qu’ils ont tôt développée dans la genèse de notre longue histoire terrestre… l’art vient à la suite de la religion, ils se fécondent mutuellement ; l’admiration, l’étonnement se mutent en vénération et celle-ci engendre l’imagination qui se transcende dans la représentation artistique… l’art rupestre en est le parfait exemple en même temps que le point de départ de tout ce qui, en tant qu’œuvres d’art, constituera ce patrimoine grandiose des créations nées de la représentation, faculté spécifiquement humaine. Et là, on a tôt fait de saisir qu’il ne peut y avoir d’art véritable sans maîtrise et conscience et donc sans l’apport de connaissances découlant à la fois de l’observation, de l’expérimentation puis de la réflexion. Autrement dit, l’art d’abord suscité par l’admiration, s’imprégnant de la vénération propre à ce qui découle de l’attitude religieuse, s’inspire aussi des énoncés issus de la science… Il fait le trait d’union entre le réel et l’imaginaire, entre le monde des apparences et les mondes supérieurs rassemblés dans ce que nous concevons en tant que monde spirituel, ceci, via la sensibilité et la vie intérieure de chaque artiste…
En réalité, l’être humain ne peut se départir jusque dans la création artistique de ce qu’il perçoit puis intériorise si intimement, correspondant au monde physique dont il aura à découvrir puis recenser progressivement les lois inhérentes. Toute la connaissance contenue dans les disciplines rassemblées sous la bannière de la science, ne se rapporte exclusivement qu’au monde matériel sensible. Dans leur ensemble, les lois physiques ne concernent que le monde des apparences se révélant à nos sens. A leur origine, le principe fondamental s’appuie sur la loi primordiale de cause à effet. Ces lois ou ces règles qui se dégagent de l’observation, de l’analyse et de la spéculation intellectuelle des êtres humains s’intéressant au monde physique tel que nous le percevons, dans leur formulation, ne sont que des abstractions et, elles, de ce fait, sont de nature non tangible… A noter qu’au niveau de la connaissance, en matière de sciences, nous appréhendons ce que nous concevons en tant que réalités manifestes de notre monde physique, à partir d’abstractions ou idées qui, elles, impalpables, sont, de ce fait, des pures productions de l’Esprit…
Avec la Science, du point de vue de la Connaissance, nous ne sommes qu’au niveau de l’observation puis du constat lequel engendre, dans un premier temps des hypothèses et, au stade suivant, des postulats …
Avec l’Art, du point de vue la Connaissance, nous nous situons alors au niveau de l’imagination fécondée par la représentation.
Avec la Religion, du point de vue de la Connaissance, à partir de la contemplation, nous nous élevons au niveau de l’inspiration.
Tenant compte de la nature tripartite de la nature humaine en tant que Corps – Âme – Esprit, nous pouvons alors faire ce rapprochement :
- du Corps et de la Science,
- de l’Âme et de l’Art,
- de l’Esprit et de la Religion.
Ils correspondent réciproquement à trois stades :
- Le terrestre : physique,
- le sensible : émotionnel,
- le spirituel : supra sensible…
De cet étagement, nous constatons que l’Âme, noyau de l’Être, occupe la position de médiatrice entre le Corps et l’Esprit tout comme l’Art occupe une position centrale entre Sciences et Religions ; l’un et l’autre sont, à la fois les capteurs et les condensateurs, de ce qui émane de leur pôles respectifs : Corps (matière) / Esprits et Sciences / Religions.
Et maintenant, dans notre quotidien, quelles places occupent respectivement la Science, l’Art et la Religion ? (Nous n’évoquerons pas ici, la part qu’ils prennent dans la société mais celle qui est en phase avec notre manière individuelle de penser, ressentir et agir dans notre vie jour après jour).
Au-delà de nos menées existentielles qui nous accaparent et nous confrontent aux aléas du quotidien en nous plaçant face à de multiples impressions provenant de notre environnement, impressions qui induisent notre façon de penser, notre vie affective et nos comportements, ceci en fonction de ce qui est codifié, recommandé, et impératif, pour prendre de la distance avec tout ce qui nous submerge et nous dilue dans ce monde des apparences, il est juste et bon, non pas de repenser à tout ce que nous vivons au quotidien, mais de se penser soi, soi-même…
- Du point de vue du Corps : Oui… qu’est-ce donc cette « habitation » que j’investis dès que je sors du sommeil, que je dois tirer de sa léthargie pour, s’opposant à la pesanteur, la remettre en position verticale afin de me véhiculer vers de nouveaux horizons jusqu’au soir où le sommeil me prendra à nouveau ?... Quelle connaissance en ai-je au-delà de ce que la science m’en a enseigné concernant son anatomie et sa bio-organisation ? Quelles lourdeurs, quelles douleurs me communique-t-il, suite à la foison des sollicitations que je lui fais subir, une journée durant ? Quel sens a cette usure progressive des jours et pourquoi est-elle presque en totalité compensée par les « réparations » des nuits mais qui, à la longue, n’empêchent pas le vieillissement ?... Ce corps devient chaque jour un peu plus dur à investir, il se densifie et se contracte de plus en plus si bien qu’à le mouvoir et le déplacer il offre, toujours plus de résistance… les lois physiques ne suffisent pas à expliquer ce mystère des forces de vie émoussées par le vieillissement d’un organisme. En conséquence, le corps qui me fait prendre conscience du temps qui passe, à la lisère de « moi » qui l’habite et de tout ce qui l’entoure extérieurement, me met également en rapport direct avec l’espace.
- Du point de vue de l’Âme : Venons-en à nous intéresser à ce « sujet » qui pilote le « véhicule » dont il était question ci-avant. Qui est-il ? Nous le nommons « je », « moi », véritable noyau de l’âme qui est mienne et dont je prends conscience à l’instant même où je l’évoque. Que sais-je à son sujet ? Que me révèle-t-elle d’elle même, par quels canaux se manifeste-elle en moi et moi en elle ? Elle me donne cette aptitude à ressentir et éprouver tout ce que je vis physiquement, affectivement et mentalement : joies et maux, désirs et insatisfactions, une foultitude de sentiments oscillant entre sympathie et antipathie par ce qui me m’attire ou me repousse, tout ceci mon âme me le communique et me projette à chaque instant, vécu dans le présent, du passé vers l’avenir… Elle, qui dès lors, me fait prendre conscience de tout l’espace qui m’environne, par ce que j’y accomplis, me met alors en rapport direct avec le temps.
- Du point de vue de l’Esprit : Où se situe cette part de mon être absolument invisible et impalpable mais qui m’habite manifestement, investissant tout ce monde extérieur que je réfléchis d’une part, et me pénétrant de l’univers grouillant de pensées d’autre part ? Tantôt, Il me communique ce que je dois comprendre de ce que je découvre pas à pas de la vie terrestre, tantôt il féconde mon activité pensante des vérités profondes de lois éternelles quand je parviens à le penser Lui en tant qu’esprit créateur. De quel mystère me parle-t-il quand je viens à évoquer les trois premières années d’existence terrestre dont il ne m’accordera nul souvenir pendant tout mon temps de vie ? Compagnon si présent, à chaque fois que je réfléchis, il est le réceptacle des pensées, des idées des concepts qui façonnent ma raison, mon mental, ma soi-conscience et me rendent à mon tour créateur. J’ai oublié qu’avant d’être mon instructeur cet Esprit fut, dans ma genèse et au cours de mon enfance, mon constructeur. Lui qui investit à travers moi le monde d’en bas est aussi l’auguste messager des mondes supérieurs qui, par delà le temps et l’espace, jette sur nos horizons restreints, les pans infinis de l’Eternité…
Voyez comment lorsqu’on engage son âme dans un regard intime, si intérieur, tout en faisant face à son ordinateur, ce qui vit et brûle en nous et nous pare de pensées, vient nous révéler d’autres « vérités » hors du champ des connaissances conventionnelles… S’agirait-il d’illusions, serait-ce divagation, divagation de l’esprit ajouterez vous… Tenez, vous venez de prononcer ce mot : esprit ! Est-ce alors seulement un concept à la vague résonnance ou bien une réalité ?...
C’est à chacun s’y intéressant, ne serait-ce qu’un court instant, de librement tenter de répondre à cette profonde question…
Science, Art, Religion, conduisent notre vie et font intégralement partie de nous… ceci en raison de notre soif de connaissances, de notre attirance vers le beau, et de notre envie à nous élever vers les hautes sphères des mondes supérieurs. Apprendre, Créer, Vénérer, bercent notre quotidien dans l’accomplissement des tâches qui nous incombent, chez soi, en famille, dans la vie domestique, et aussi dans la vie sociale, sur notre lieu de travail. Dans ce que chacun nous entreprenons, ne tentons-nous d’en apprendre le plus possible sur ce que ça représente matériellement et comme savoir faire, n’aspirons-nous pas à ce que ce soit le plus beau possible quant à sa présentation, et ne vénérons-nous pas religieusement ce que représente l’image idéale de ce que nous espérons atteindre comme résultat, voulu excellent, de nos entreprises ?
Envie d’apprendre, art de vivre, recueillement, sont omniprésents dans nos vies faisant appel à ce que la Science nous enseigne, à ce que l’Art nous inspire et à ce que la Religion nous Communique créant le pont entre le monde d’ici-bas et les hautes sphères de l’Esprit …
Voilà, en cette période de préparation des fêtes de fin d’année, propice aux recueillements et aux rassemblements chaleureux, ce qui est Merveilleux à vivre et à méditer au seuil d’une nouvelle année.