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Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #La pensée du jour

Voilà bien ce qui fait tant défaut à beaucoup d'individus aujourd'hui... La nature humaine des hommes et des femmes de notre temps soumise aux agitations, aux excès et à l'abondance d'informations, inhérents à notre façon de vivre, s'en trouve particulièrement malmenée.

En conséquence, la constance, en dépit des addictions multiples suscitées par la foultitude des artifices du quotidien, paradoxalement, manque terriblement à chacun pour mener sa vie, suivre ses objectifs, réaliser ses projets, satisfaire son idéal et, en fin de compte, s'en tenir à une ligne de conduite juste et saine...

 

L’existence, quoi que l'on dise ou pense, est fondée sur la répétition et le rythme. Rythmes tenant au cycle des saisons, au défilé des mois à travers celles-ci, au passage des semaines que ponctuent les journées et leurs heures alternant entre période diurne et nocturne, où nous y accordons les pulsations du cœur et des poumons qui battent dans nos poitrines...  Musique des jours aux répétitions inlassables, scandée par les lascifs mais indispensables gestes du quotidien : levers, ablutions, repas, activités, loisirs, couchers, nous asservissent autour des tâches qu'ils engendrent, tenant à notre vie intime et vouées à celles de ceux qui gravitent autour de nous proches, moins proches et parfois très éloignés...

 

Si, à une époque encore pas si lointaine, s'en tenir à de telles menées existentielles, naturelles et simples, ne posaient pas de problème à tout un chacun, depuis le siècle dernier, le foisonnement des dispositifs habillant notre environnement, s'accroissant  sans cesse, nos habitudes de vie ont complètement changé et, avec, nos mœurs, nos visions du monde, nos comportements, nos relations à l'autre et tout ce qui constitue notre engagement dans la vie...

 

La modernité voudrait que l'on soit plus libre, étant dégagé de tant de tâches fastidieuses mais, en réalité, nous sommes de plus en plus asservis, toujours plus dépendants de ce dont nous entourons et nous servons…

Objets, ingrédients, qui pullulent dans notre quotidien ne sont pas les seuls responsables de cette situation, s'y ajoute ce qui nous est transis par tous les canaux de l'information, des médias de tous poils jusqu’aux bouches à oreilles qui envahissent notre entendement et polluent notre « penser ». Ce « penser par soi-même », mis à mal par des formules, des sentences redondantes, des images en flot continue souvent en surbrillance, est complètement submergé, étouffé, annihilé par la déferlante d'impressions, vis à vis desquelles il est de moins en moins possible de se mettre à distance pour prendre le recul nécessaire afin de les digérer, et d’empêcher leur incrustation dans nos âmes qui s'affaiblissent chaque jour un peu plus...  

 

De quoi est faite la constance, qu’est-ce qui la caractérise ?...

Sans tomber dans des définitions à l’emporte pièce, la réflexion à la fois sereine et pondérée sur le sujet, nous en dévoile trois traits essentiels…

- L’attention, en premier lieu, correspond certainement à l’attitude fondamentale qu’il faut développer et entretenir pour entrer dans l’antichambre de la constance. L’attention exige que l’on soit éveillé, manifestant notre présence d’esprit face à tout ce qui se présente à nous, rentrant dans le champ de notre conscience… C’est, au-delà de sa nature égocentrique, une mobilisation de notre ego sur tout ce qui lui est étranger, un véritable intérêt de la part de notre « moi » ou « je » pour la vie et ce qu’elle comporte comme foison d’entités et autres égo…

- La concentration vient alors comme seconde nécessité pour entrer dans le sanctuaire vertueux de la constance… Là, il faut avoir déposé toutes les impressions rencontrées précédemment pour ne se vouer qu’à une seule jugée impérieuse où tout simplement correspondant à la priorité du moment. A ce stade c’est un engagement total du « moi », se centrant sur sa toute puissance mais complètement détaché de sa nature égoïste qui se met au service de l’action circonstanciée à poursuivre. Elle veut alors que l’on élude tout ce qui est hors son champ, pour être menée à bien…

- La régularité nous place au cœur de la constance tout simplement parce-que c’est ce qui lui est propre et la définit intrinsèque… constance, régularité sont quasi synonymes, néanmoins, elles justifient que l’on soit attentif à ce qui rythme notre existence comme énoncé plus haut en faisant appel aux deux autres volets de la constance cités ci-avant : attention et concentration. En effet, si je conduis mon existence de façon anarchique en ne tenant nullement compte des biorythmes que m’impose la vie comme à tous les êtres qu’elle anime, je me glisse hors nature, et en l‘occurrence hors ma propre nature humaine. Cette régularité est en phase à la fois avec le temps et l’espace où je m’inscris, me déplace et agis…

 

Ces trois composants de la constance ont un ennemi commun : la dispersion, et là, voyez-vous, la pointant du doigt, nous pénétrons le contexte le plus douloureux de notre temps…

Face à l’attention, la dispersion se révèle comme une opportuniste, séductrice elle prend de multiples visages, change d’aspect à tous instants et apporte une grande mouvance à notre environnement. 

Face à la concentration, la dispersion se manifeste comme une intruse, insidieuse, elle fait flotter dans le champ de nos représentations, une foultitude d’images se superposant à celles qui correspondent à notre production volontaire, intentionnelle et à dessein….     

Face à la régularité, la dispersion agit comme une drogue, obsessionnelle, elle décuple le renouvellement de ces images intrusives, multiplie les besoins d’impressions nouvelles, toujours plus fortes, éloigne le sujet des réalités. 

 

Alors, décrivant cela, que penser de cet environnement factice qui a modifié en profondeur nos modes de vie que sont : l’automobile, la vitesse, le cinéma, la radio, La télé, l’ordinateur et Internet, les téléphones portables, les tablettes tactiles, les jeux vidéos, les hyper marchés, les grands rassemblements à des concerts giga-décibels, la multiplicité des spots publicitaires qui flamboient sur les murs et les écrans, les sports extrêmes, les voix omni présentes des médias ?... Flashs, bruits assourdissants, et hyper frissons, ont envahi nos vies, créé de virulentes addictions qui, à petit feu, et irrémédiablement, spolient nos âmes…

Ce sont eux, les instruments, les agents de notre dispersion qui nous submergent, envahissant notre « penser »,  soumettant notre volonté et qui, finalement, annihilent nos véritables projets existentiels…

Ainsi donc, voyez-les ces enfants accrochés à leurs « mobiles » ! Voyez les, ces adultes qui ne conversent plus à table mais tapotent sur leur clavier en mâchouillant leur hamburger, ils courent de ci, de là, sautent d’une impression à une autre… Ceux-là, perdent le fil de leur vie, en croyant être reliés les uns aux autres grâce à ces prodigieux canaux de la communication moderne où chacun dit ce qui lui passe par la tête, s’émeut sur des apparences sans lendemain, et s’angoisse pour des peccadilles quand, par exemple, pour des raisons techniques, des pannes impromptues, la « communication » vient à être  coupée…

Et ces films au scénario chaotique, aux situations anachroniques, aux sempiternels flash-back aux images impromptues, le plus souvent sombres qui défilent à l’allure éclair, les répliques à l’emporte-pièce, le langage inaudible de mots débités à la va-vite pour faire vrai, ces fictions qu’on veut faire coller à la réalité, ces caricatures extrêmes qui dénaturent le sens, la portée même de ce qu’elles veulent mettre en évidence. S’y ajoutent la brutalité, la violence, l’excitation sous toutes ses formes tout ce qui sous-tend l’inhumanité, la bestialité… Tout est précipité, haché, mélangé, on perd le fil là aussi !… 

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« Main Courante » c’est cette, nouvelle série policière sur FR2 qui a suscité la réflexion que je développe ici, à cause du tempo qui frise la frénésie, des personnages à la limite de la rupture avec eux-mêmes, de la multiplicité des situations dramatiques ou déjantées qui seraient en phase avec la vie trépidante, les comportements dictés par l’exaltation, reflétant les agitations pathogènes de notre société de plus en plus "malade"…

 

Je sais, je suis un vieux, un rétrograde qui a certainement perdu pied avec son époque et ce qu’elle devient sous les incessantes et irrésistibles poussées du progrès… 

 

Tu es un empêcheur de tourner en rond le farfadet !

Tourner en rond ! … Vous ne croyez pas si bien dire …  en fait, notre quotidien lardé de tous ces « artifices » de la vie moderne qui nous asservissent, ne nous fait-il pas tourner en rond ? Ne faisons nous pas usage de façon récurrente et immodérée de ces appareils dont on est de plus en plus nombreux, incapable à pouvoir s’en séparer, ne serait-ce qu’au cours d’un repas en famille ou entre amis ?…

Combien d’enfants et aussi d’adultes font une crise épouvantable en total décalage avec la nature bénigne de l’événement, lorsqu’on prive les premiers de leur Smartphone ou de leur tablette et lorsque l’ordinateur des seconds se déconnecte ou bien tombe en panne ?... 

Ces appareils de l’hyper communication sont devenus l’unique fil rouge de leurs existences, se substituant  à  la constance d’actes librement accomplis, les privant du choix de leurs objectifs et d’une juste vision du  chemin à parcourir pour les atteindre…

 

Telle est la situation pour bon nombre de nos contemporains assujettis à ce flot d’impressions et conditionnés par cette flopée de reflexes excluant le libre arbitre de leur personne ; un tableau que ceux y étant inclus et alors mis en cause, jugeront brossé à la va-vite ou manquant d’objectivité !… 

 

Que faire pour se libérer de cette emprise qui nous met de plus en plus en porte à faux avec nos attentes de la vie, notre relation avec la réalité et à autrui ?…

Revenir en arrière ?...  D’une part, c’est impossible et, d’autre part, ce serait aller à contre-courant et donc, contre l’Evolution… 

 

Il nous reste à apprendre à vivre avec notre temps  et avec ses aléas que représente la foison des appareils et dispositifs hyper performants de la vie moderne. Ils sont là pour que l’on s’en serve par juste nécessité mais pas pour en faire un usage qui serait non circonstancié et contraignant jusqu’à l’addiction…

 

La rançon du progrès, c’est justement cette prise de conscience que le pilote de sa vie, c’est soi-même, face à ces appareils et dispositifs dont il est question ici… eux, si perfectionnés soient-ils, n’ont pas de vie propre, ils ne s’autodéterminent pas et ne fonctionnent donc pas par eux-mêmes… ces appareils à la programmation toujours plus complexe, ne réagissent qu’en fonction de leur programmation inhérente et que si moi, l’humain « programmeur en chef », je l’ai allumé et mis en connexion avec le réseau de circonstance.

 

Les générations présentes en ce début de XXIe siècle et celles à venir sont destinées à se confronter à toute cette évolution en phase avec le matérialisme de plus en plus opaque et prégnant. Le devoir des humains n’est pas de s’assujettir aux machines qu’ils créent et perfectionnent sans cesse, mais d’en rester les maîtres avisés et responsables en tant qu’inventeurs et en tant qu’utilisateurs…

C’est à cette seule condition, que l’humanité entière sortira gagnante de cette confrontation, chaque être humain s’améliorant alors sur le plan de sa propre volonté afin que tous ensemble, ils mettent en lumière les voies qui conduisent à la liberté…

 

Telle est, la constance, à mettre en œuvre à ce jour, dans la mission nous incombant, devant profiter aux générations à venir, dès lors, indispensable pour favoriser l’épanouissement de ce qui doit être spécifiquement humain dans chaque homme et chaque femme.    

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M
<br /> quelle belle description du monde dans lequel nous sommes tombés ... un monde ouvert qui nous renferme à la bétise de l'illusion ... Nous croyons être parce que nous jouons des doigts sur un<br /> clavier ou bien que nous glissons le doigt sur un écran, notre esprit semble ouvert mais se ferme au rectangle lumineux qui nous obscurcit ... si la raison ne nous permettait de regarder et VOIR<br /> le ciel du monde qui se couvre tandis que nous dormons ... à croire que c'est le but recherché ... jouez bonnes gens tandis qu'ils oeuvrent  ...<br /> <br /> <br /> C'est pourquoi je prends tant de temps à laisser naître au coeur de mes "petits" des sebtiments de vie, de jeux et de plein air ... les aidant à se construire des désirs autres que ceux que tôt<br /> ou tard on leur imposera ...<br /> <br /> <br /> amitié aux Farfadets .<br />
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B
<br /> salutations farfadet . je suis de tout coeur avec toi ,  je suis un vieux rétrograde ! les temps changent et cela m' inquiete ! je deviens difficile aussi ...mais nom d' un chien<br /> qu'est-ce que l' on nous propose comme navets depuis quelques temps !!! les idées , ça peut aller mais les acteurs ! si l' on peut encore appeler ça des acteurs !!! mon dieu , quelle horreur<br /> ...je ne dirais rien de plus mais je n'en pense pas du bien de cette soupe ...à la grimace !<br /> <br /> <br /> salut .<br /> <br /> <br /> bob   <br />
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Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

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