Ma montagne à moi, n’atteint pas ces sommets,
Pics vertigineux que parent les franges de nuages…
Ma montagne à moi, encore dans le jeune âge,
Me fait chaud au cœur, comme le bois, au chalet…
Ma montagne à moi, n’a de forts dénivelés,
Sur ses pentes où fleurissent genêts et gentianes,
Le fébrile piolet le cède, à la rustique canne,
Pour aller voir de haut, ses riantes vallées …
Ma Montagne à moi, ne couve aucun glacier,
Le froid des hivers n’y mord que des labours…
Dans ses chaumières, l’âtre qui sert de four,
Dore à point la chair de libres gallinacés…
Ma montagne à moi, n’héberge de bouquetins,
Se jouant des précipices, sur les roches en Adret
Ma montagne à moi, se peuple de cabris en lait,
Dont la tomme goûtue, nous enivre de thym …
Ma Montagne à moi, n’a de célèbre cime …
En pays ardéchois, au sol, tombent les aiguilles…
Jusqu’aux berges de ses rus, folâtre l’anguille,
Et sa roche calcaire, cache de profonds abimes…
Ma montagne à moi, c’est bien plus qu’un refuge,
C’est un toit à mes rêves, jamais blanchis de neige…
C’est encore sa voix chaude qui, votre cœur, assiège
En vous chantant, un soir, l’erreur de ses transfuges…
Ma montagne à moi, n’ouvre de voies royales,
Ces sentiers nés des glorieuses ascensions…
Ma montagne à moi a surtout d’impériale,
D’avoir donné un titre à populaire chanson …
Cette montagne, à moi, évoque Jean Ferrat …
Farfadet