C’est en 1930 que sont commercialisées les premières « 201 » produites par la firme Peugeot qui, actuellement, demeure la plus ancienne entreprise de construction automobiles de France.
Présentée pour la première fois à l’occasion du salon de l’automobile de 1929 au Grand Palais à Paris, alors qu’en Europe parviennent les premiers échos du sinistre gong de la crise économique résultant du Krach boursier connu comme celui du terrible jeudi noir, cette nouvelle petite berline inaugure le système d’appellation des modèles de la marque au Lion. Un système à 3 chiffres avec "0" central dont Peugeot a déposé le brevet les jours précédents cette inauguration.
Mais la révolution chez les Sochaliens ne tient pas qu’à cette innovation mais aussi à l’opportunité de mettre sur le marché une auto classique à prix très raisonnable et au coût d’entretient nettement inférieur à ce qu’il se fait de mieux à l’époque en matière d’auto courante.
Le concept est celui d’une berline, donc d’une carrosserie complètement habillée qui met ses passagers totalement à l’abri des intempéries, pluie et vent et dans laquelle on accède par quatre portes aux places intérieures. En outre, équipée d’un coffre pour les bagages et d’une roue de secours à l’arrière, elle se présente comme auto convenablement équipée, apte à rendre de multiples services à ses acquéreurs. Il faut savoir que jusqu’à ces années trente, ce sont les modèles du type torpédo qui sont le plus couramment diffusés. Présenter une conduite intérieure qui préserve ses passagers des désagréments extérieurs est un luxe réservé aux riches propriétaires. Peugeot soucieux du confort à accorder à chacun de ses clients, avec sa « 201 » démocratise le concept berline confort.
La mécanique dont le brio est dans le bon ton du moment grâce à sa fiabilité permet à ce modèle bien né de trouver rapidement, la route du succès commercial.
A dater de cette époque, la firme au lion va particulièrement chouchouter ses autos d’entrée de gamme. Dans toute cette panoplie, les modèles commençant par un « 2 » seront toujours non seulement innovant du point de vue technique mais aussi bien conçus dès le premier exemplaire produit, chacun, prenant à chaque fois, la place de leadership dans la vitrine présentant les réalisations de la marque.
La 201 sera produite pendant 8 ans et va ouvrir une voie royale à sa descendance car, il faut bien en convenir, au sein de cette catégorie des Peugeot commençant par « 2 », chaque modèle accomplira une remarquable et brillante carrière tout simplement parce que chacune de ces autos présente un bon condensé de qualités donnant entière satisfaction à l’ensemble de la clientèle.
1930-1938 : 201 – environ 117 000 exemplaires vendus
1938-1949 : 202 – environ 105 000 exemplaires vendus
1947-1960 : 203 – environ 540 000 exemplaires vendus
1965-1976 : 204 – environ 1650 000 exemplaires vendus
1983-1998 : 205 – environ 5280 000 exemplaires vendus
1998-2010 : 206 – environ 7200 000 exemplaires vendus ( 206+ depuis l’automne 2009)
2006-201? : 207 – environ 2000 000 exemplaires vendus depuis 2006 – production toujours en cours …
2012 ( ?) : 208 – modèle en gestation – projet A9
Voir article : Les Peugeot aux numéros commençant par "2"
Revenant à l’ancêtre, il convient de préciser que cette voiture populaire a évolué depuis le modèle de base désigné comme 201 Adevenant 201 B en 1932, 201BR en 1933, 201 D en 1934 sous une nouvelle carrosserie plus aérodynamique dite à « queue de castor » et enfin 201 M en carrosserie à 6 glaces en 1935 .
A son début de carrière, la 201 est déclinée en trois configurations, berline, torpédo et cabriolet, la finition torpédo est définitivement abandonnée dès 1932, s’ajoute, en 1933, un modèle à vocation commerciale puis une camionnette tolée.
Le groupe motopropulseur évoluera en cylindrée : Le 1122 cm3 initial, développant 23 ch à de 6CV fiscaux équipe la voiture jusqu’en 1935 où la 201D est alors dotée d’un moteur de 1307 cm développant 28ch ce qui la fait passer dans la catégorie des 7CV. En fin de carrière la 201 M équipée du moteur de la 301D, de 1465 cm3 développant 35ch faisant passer la voiture dans la catégorie des 8CV fiscaux…Ces mécaniques de conception classique, au lancement du modèle, permettaient à la 201 d’atteindre une vitesse maxi de 70 km/h et de 100 km/h pour les derniers exemplaires produits.
La 201 a bellement donné le top départ à une catégorie de modèles de grande diffusion, tous caractérisés par le sérieux de fabrication garantissant une fiabilité exemplaire, l’homogénéité dans la conception et une constante réactualisation au niveau technologique lui faisant adopter les plus récentes évolutions en la matière.
De la 201 à la 207... Que se poursuive la fête !...
(Photo de l'auteur de cet article)
Crédit photos (scannées) : Remerciements à René Bellu "Toutes les Peugeot" et à Hachette Edition "Les voitures françaises de collection"