Le quatrième composant de la création, c’est l’homme … Il apparaît dans cette évolution non pas comme un aboutissement y mettant un point final, mais comme un facteur de progrès (si si…) qui rejaillira sur toute la création car il introduit avec lui, la soi-conscience et, à partir de celle-ci, tout un amalgame d’intentions pour agir ici-bas, transformant le monde.
Cette particularité de la Nature Humaine, nous l’avons déjà en partie abordée, dans l’article ci-après : « De la nature spécifique de l’homme ». Nous en étions restés sur cette conclusion que l’homme est un être capable de penser par lui-même. Une considération qui a suscité des réactions sous formes de quelques commentaires intéressants, voire pertinents…
Revenons donc sur cet aspect qui est propre aux humains : le penser (activité pensante) et ce qui va avec : les pensées…
Oui, il faut vraiment distinguer l’activité pensante que je désigne ici par « le penser » et les pensées elles-mêmes lesquelles constituent un monde bien à part avec lequel nous entrons en relation lorsque nous pensons. Il faudrait également mentionner un troisième volet de cette nature pensante, propre aux humains, à savoir : l’instrument même de cette activité pensante que sont, le cerveau et le système neurosensoriel.
L’activité pensante est constituée par cette aptitude spécifique à l’homme de se faire des représentations… Ce que j’observe, avec mes sens, je peux, m’en détournant, à nouveau le recréer en moi sous forme de représentation ou, si vous voulez, sous forme d’une image que je conceptualise. S’agissant de concepts, il est évident que ceux-ci se rajoutent à l’image recréée en moi et cette capacité à conceptualiser, résulte de ce que j’apprends au contact des autres humains dans mon environnement et ce, depuis la toute petite enfance.
Les pensées elles-mêmes, sont des entités à part entière que j’ai à portée de moi, lorsque je pense, elles sont d’une grande fluidité dans leur univers extrêmement mouvant et donc, je suis à même de les capter, les mettant en relation avec le sujet de mes réflexions… Les pensées ne sont pas ma propriété, je ne les produis pas moi-même et elles sont à disposition de tous les êtres vivants et pas seulement pensants … C’est une précision importante car les autres êtres, plantes et animaux sont aussi « pénétrés », « traversés » et même « pétris » de pensées… la différence est que, par rapport à l’homme, ces créatures des règnes inférieurs n’ont aucunement conscience de ces pensées qui les imprègnent.
Pour résumer nous dirons que les pensées sont des entités non seulement vivantes mais aussi agissantes et donc édificatrices …
Quant au cerveau*(1), cet instrument de la pensée, il n’est qu’un capteur (comparable à un miroir où les pensées se reflètent) et non pas un émetteur des pensées. Il serait vraiment sot de penser que c’est mon cerveau qui produit les pensées … ce serait aussi stupide que de croire que c’est le pot de lait qui produit le breuvage qu’il contient… Ainsi, lorsque des pensées captées par moi, sont exprimées, ce n’est pas mon cerveau qui les produit mais « moi » qui les « reproduit », mon cerveau et le système neurosensoriel n’ont fait que les refléter…
Une fois de plus, ceci n’est qu’un condensé très succinct d’un tel sujet de réflexion, (Le sujet, ici, étant la pensée elle-même…) vous pouvez encore, selon votre intérêt, vous reporter sur un article rédigé, tout au début de cette année, dans le cadre des thèmes de méditations, abordés au cours des 12 Nuits Saintes : « Penser 7ième Nuit »
En revenant maintenant à ce quatrième règne, composant notre monde terrestre, « l’homme » qui y introduit la « soi-conscience », nous mentionnerons qu’il s’y manifeste et évolue grâce à cet ensemble psycho-spirituel constituant le summum*(2) de sa propre nature humaine et que nous désignerons ici par le terme de « Moi »
Récapitulons :
- Minéral = physique (Inertie)
- Végétal = physique + éthérique*(3) (Vie au niveau de la croissance / dépérissement)
- Animal = physique + éthérique + astral*(4) (Vie animée au niveau du Mouvement)
- Homme = physique + éthérique + astral + Moi (Vie où le mouvement devient geste conscient)
Nous avons maintenant complété notre crèche avec tous les personnages acteurs de cet avènement propre au Noël des Chrétiens : Marie & Joseph, les Bergers, les Rois Mages et tous les Santons. L’Enfant Jésus lui, nous le placerons à la Minuit, au tournant du 24 au 25 Décembre…
- 1 : La configuration du cerveau, la constitution du système neurosensoriel, leur développement pendant le temps de la grossesse et des toutes premières années de la vie, en lien avec l’inné (hérédité) et l’acquis (milieu) sont bien sûr déterminant, quant à la capacité d’appréhender et refléter les pensées… De ce fait, nous saisirons pourquoi nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne au niveau des aptitudes mentales et intellectuelles, ce, dès le début de l’existence. Des questions se posent immédiatement… par exemple, dans le cas d’une malformation congénitale du système neurosensoriel : est-ce irréversible ? Existe-il des moyens de prévenir les déficiences mentales ? Comment améliorer le sort de ceux qui sont intellectuellement diminués ? Ces questions brulantes nous permettent d’envisager une 3ième notion, s’ajoutant aux précédentes ( hérédité et milieu ) : la destinée …
- 2 : summum, dans le cadre de l’actuel stade de l’évolution …
- 3 : éthérique ou corps vital, les forces de vie se manifestant, dès le deuxième niveau de ces règnes, avec les plantes …
- 4 : astral, en rapport avec le mouvement des planètes, la mouvance de notre vie intérieure et donc de nos affects, se manifeste dès le 3ième niveau de ces règnes, avec les animaux - corps astral = corps des sentiments agissants...
Amis lecteurs, je vous remercie d’avoir prêté attention à cette série d’articles se rapportant à la préparation de Noël en effectuant ce parcours jalonné par les quatre Avents …
Voici comment nous vivions intérieurement cette période de l’Avent quand nous étions accompagnateurs des personnes handicapées mentales au Centre Saint Martin.
Dans le cadre de cette institution, la fête de Noël était indéniablement la plus importante de l’année et donc celle que nous préparions le plus intensément …
Pour clore, je cite à nouveau cette consigne du Dr J. Berron le médecin neuropsychiatre qui assurait le suivi de la santé ainsi que l’évolution sociale de nos résidents , une sentence qui ressortait souvent dans ses cours aux éducateurs : « Vous, dont la mission est de faire progresser vos « protégés », devez toujours avoir en conscience, que ce que vous leur faites accomplir, dans les menées de leur existence, doit avoir un sens, sens dont vous connaissez la portée et avez envisagé les conséquences, un sens à leurs actes que eux vivront comme stimulant de leur personne. Autrement dit, vous demander sans cesse : ce que je leur propose de faire présentement, est-ce que ça les abaisse ou bien, au contraire, est-ce que ça les élève au niveau de la dignité humaine ?... »
C’est toute la responsabilité de l’éducateur qui est engagée là …
Ainsi, avec nos Compagnons du Centre Saint Martin, monter une crèche, placer et décorer un sapin dans la maison, au-delà des traditions, devait nécessairement avoir un sens …