Entrons dans l'image...
Début des années 20, appelées aussi année folles. La grande guerre a laissé bien des meurtrissures dans les esprits et répandu bien du malheur dans les familles. On a envie d'oublier tout cela, dans les villes mais aussi dans les campagnes. Passant en trombe dans cette rue d'un village charentais, cette puissante torpédo Panhard & Levassor à moteur Knight 20CV fait se détourner certains passants pas plus étonnés que cela, l'automobile se faisant de plus en plus présente dans le paysage urbain et rural de cette époque.
Il n'empêche que ce n'est pas tous les jours qu'on peut voir une aussi puissante voiture dont on sait, à partir des données constructeurs, qu'elle est capable d'atteindre les 130 km/h... Il revient au conducteur au volant (à droite), de maîtriser cette cavalerie sur des routes encore pas goudronnées où les nids de poules sont fréquents ainsi que l'ennemi numéro 1 des pneumatiques, le clou que l'on peut ramasser au passage sur ces voies poudreuses génératrices de poussières et de boue suivant la saison. Remarquons également que les passagers de cette torpédo sont bien couverts pour affronter, en sus, les tourbillons d'air frais et froid. Les conduites intérieures commencent juste à être produites par les constructeurs et vont se généraliser au cours de cette décennie et de la suivante.
Sur le trottoir le médecin en chapeau et manteau de cocher*, reconnaissable grâce à sa sacoche, vient de garer sa petite voiture une Peugeot Quadrillette descendante du fameux "Bébé" d'avant-guerre, un véhicule faisant moins de 6CV fiscaux et pesant moins de 350 kg, classé à l'époque dans la catégorie des cyclecars. Cela reste néanmoins une véritable automobile équipée d'une originale boîte-pont sans différentiel. Ce modèle évoluera sans cesse jusqu'à celui qui le remplacera en 1930 : la populaire 201.
NB * Du cocher au chauffeur, il y a, parallèlement, toute une évolution qui a fait que les carrosseries automobiles des années 1890 à 1930 ont été influencées par le style des véhicules hippomobiles, jusqu'à en prendre certaines appellations comme, par exemple celle de landaulet...
Mains dans les poches, cigarette au coin des lèvres, l'homme en casquette est-il celui qui attend la visite du médecin ?... En tous cas il semble sur le point de s'adresser à lui. Sur le même trottoir, Imperturbable, le facteur local avance d'un pas décidé pour effectuer sa tournée.
Typique de ces années 20 cette plaque directionnelle sur poteau bleu indiquant le département où l'on se trouve, ainsi que la direction, appuyée d'une flèche, et la distance pour atteindre les bourgs ou villages voisins.
Au sommaire de l'AUTOMOBILIA N°32
A la Une cette charmante petite auto née FIAT *Topolino* en 1936 et appelée SIMCA 5 à Nanterre // Un encart publicitaire vantant l'agrément des deux versions dites berline luxe et berline décapotable. // Présentation lors d'un concours d'élégance à Deauville au cours de l'Eté 1936. Un magnifique chien Danois tenu en laisse par sa charmante maîtresse trône au cntre de la photo. De là est sans doute née l'expression :"avoir du chien"... ce qui peut aussi qualifier l'esthétique d'une automobile qui "a de la gueule" ... en tous cas, ces SIMCA 5 ont une belle et bien sympathique bouille...
Le dossier complet de la Simca 5.
A sa sortie en 1936, ce fut indéniablement la plus petite voiture du monde. Une auto à carrosserie deux portes, aux lignes courbes, réservant à ses deux passagers suffisamment d'espace intérieur pour un minimum d'encombrement extérieur. Cette 3CV fiscaux à moteur quatre cylindres en ligne totalisant 570 cm3 développant une puissance de 13 CV à 4000 tr/mn peut atteindre 85 km/h en vitesse de pointe sans toutefois consommer plus de 4 litres d'essence aux 100 km ; un modèle de sobriété à cette époque d'avant guerre. Elle remporte plusieurs épreuves d’économie de carburant comme celle du bidon de 5 litres, quantité d'essence à partir de laquelle, la sobre Simca 5 parvient à parcourir 134 kilomètres à la moyenne de 45 km/h...
Commercialisée à des prix raisonnables fixés de 9500 F à 13 000 F suivant les finitions, 1938, fut sa meilleure année de production avec un total de 14194 unités vendues.
Ce sont 65451 unités de Simca 5 qui ont vu le jour entre 1936 et 1949. Cette petite là avait ouvert la voie à la démocratisation de l’automobile étant particulièrement économique à l'usage et pour son entretien, bénéficiant d'un prix d'achat la rendant accessible à une clientèle prolétaire. Toutefois, avec l'arrivée de La 4CV Renault en 1947, puis de la 2CV Citroën en 1949, nouvelles "pépites" en matière d'économie et de coût abordable, elle dû céder sa place de leader dans la catégorie des petites, handicapée par ses deux seuls sièges pour adultes pouvant prendre place à son bord.
Et cette planche de toutes les Delahaye Type 135 de 1935 à 1951.
Sur un ensemble de 16 années, comprenant les 5 années de guerre, on remarque l'évolution stylistique de ce modèle sport du célèbre constructeur de voiture de luxe, dont les lignes se galbent, se fusellent puis s'étirent progressivement pour s'approcher du style "ponton" apparu au début des années 50. Cette prestigieuse marque disparaît absorbée par Hotchkiss le .