Vue de Lesparre, au premier plan le Cours Gl De Gaulle // Avec le père Noël - année 1951...
A mes 7 ans, j'avais appris que le père Noël n'existe pas... pourtant, comme vous pouvez le constater ci-dessus, j'ai bien été pris en photo avec lui ... mais les grandes personnes ont des raisons que les cœurs d'enfants aimeraient bien le plus souvent ignorer...
De mes souvenirs remontant à cette époque, je vous ai conté ceux se rapportant à des moments de loisirs ou de vacances, à mes jeux et ballades en bicyclette dans le bourg et aux abords de Lesparre... Sur ce dernier point, vous n'êtes pas sans remarquer, qu'enfants de 7 à 10 ans, mes parents me laissaient sortir et bourlinguer à ma guise en vélo. Bien sûr, J'étais tenu à rentrer aux heures convenues. A cette époque, il était courant que des enfants, dès 5 ans, aille par eux-mêmes à l'école sans être accompagnés par leurs parents, on ne redoutait pas les mauvaises rencontres ou les risques d'accidents sur la voie publique, déjà parce qu'il circulait beaucoup moins d'autos qu'aujourd'hui. On nous avait appris à marcher exclusivement sur les trottoirs et à bien regarder à gauche et à droite pour franchir une rue aux carrefours. Nous avions aussi enregistré les consignes essentielles pour se déplacer en bicyclette, en roulant bien à droite et en indiquant avec son bras la direction que l'on désirait prendre à chaque croisements de rues ou de routes... Hormis les deux incidents contés dans le volet précédent, de mes aventures enfantines, il ne m'est arrivé aucun accident tout au cours de ma scolarité. et pourtant, parvenu à mes 18 ans j'avais déjà accompli des milliers de kilomètres successivement, à pied, en vélo et en mobylette...
J'en reviens à ce que je voulais préciser, à savoir qu'à côté des joyeux et intrépides temps de jeux, il y avait aussi le temps scolaire avec ses aléas, ses émotions et ses jubilations ne manquant pas d'ajouter que petit parisien arrivé en Médoc, j'ai eu tôt fait de prendre l'accent bordelais et ses expressions locales...
"Té, le petit ratier !" s'exclamait un de mes petits camarades ayant aperçu pour la première fois notre chienne Poppie... une région où l'on ne dit pas : des pneus mais : des peneux... Bon, il est temps d'aller en classe !...
Façade de l'institution St Thomas d'Aquin photographiée en Eté 1998 // Couverture du livre d'Histoire de cette époque // Affiche du film de Victor Fleming // Image de Jeanne sur le bûcher à Rouen.
A Saint-Thomas d'Aquin.
En octobre 1951, je suis rentré à l'école privée d'obédience catholique Saint-Thomas d'Aquin. Cette, institution faisant aussi internat était tenue par le couple Morel, lui, enseignant, elle à l'économat et aux cuisines. C'est dans la classe de M. Canto que j'ai suivi respectivement les cours du CE1 et CE2 puis, dans celle de M. Morel, le cours de CM1. C'étaient de braves personnes et aussi de bons enseignants qui savaient doser ce qu'il faut d'autorité, de bonhommie, de dévouement et de subtilité pédagogique pour instruire et faire s'épanouir les 70 à 80 garnements de 6 à 15 ans qui fréquentaient cet établissement.
Élève plutôt studieux et attentif, mes résultats scolaires étaient satisfaisants en me maintenant aux 3 premières places qui se disputaient entre Jacques Caronne, Marcel Raye et moi. N'ayant pas de retard ni de lacune dans les apprentissages fondamentaux du français et de l'arithmétique, je préférais néanmoins l’Histoire. La grandiose épopée de Jeanne d'Arc m'avait profondément impressionné. Je revois encore dans mon livre d'histoire les images marquantes de sa courte existence. surtout après avoir vu au cinéma le film de 1948 où Ingrid Bergman interprète le rôle de la Pucelle d'Orléans. Comment avait-on pu condamner au bûcher cette admirable héroïne de notre Histoire, après tout ce qu'elle avait accompli pour sauver le royaume de France ?
Les filles dont j'ai mentionné précédemment, qu'à cette époque, elles fussent pour moi un réel mystère, avec l'image de Jeanne d'Arc, cela devenait un mythe iconique. L'innocence et la vaillance livrés aux flammes, quelle injustice !
Affiche du cirque espagnol montrant la femme canon, un numéro qui fut très en vogue dans les cirques les plus renommés de cette époque. // Une image tirée des fascicules de la collection très en vogue des "Martine". Ici, fille et garçon, heureux petits amis, partagent la monture animée d'un carrousel .
Premiers émois ...
Le sort des filles, puis des femmes m’intriguait de plus en plus... Cet automne là, le cirque Pinder avait dressé son chapiteau à Lesparre. Le clou du spectacle était la femme obus projetée par un canon à plus de 20 mètres de hauteur avant de finir sa trajectoire dans un filet, un numéro spectaculaire qui faisait sensation surtout auprès d'un jeune public. Accompagné de mes parents, j'avais assisté à la représentation en soirée. Vivement ébranlé par la détonation et la vision de la jeune femme fusant dans l'air, je me disais que les filles étaient surprenantes, certainement très courageuses et devaient avoir un grand sens du sacrifice pour endurer des épreuves aussi violentes... Dans ma candeur d'enfant, les filles étaient bien plus fragiles et sans doute bien moins fortes et endurantes que les garçons. Eh bien je me trompais car, s'ajoutait maintenant à la formidable épopée de Jeanne d'Arc, cette femme projectile jaillissant du feu d'un canon diabolique ...
Bien sûr, chaque dimanche j'étais tenu d'aller à la messe à l'église Saint-Trelody... Dans la nef, Les garçons et les filles des établissements religieux correspondants, n’occupaient pas le même côté. Je dois avouer que je regardais plus souvent à ma droite que vers l'autel. Il y avait là, dans la travée opposée, de charmantes gamines avec leur chapeau cloche "Claudine", j'adorais les boucles blondes qui s'en échappaient. Que c'était charmant ces minois de tendrons ! De l'une d'elles, je crois bien que j'étais soudainement tombé amoureux. Sa petite frimousse mélancolique aux grands yeux sombres, m'avait séduit au point que j'en rêvais chaque soir avant de m'endormir... m'imaginant preux chevalier venant la secourir alors que de vils juges la condamnaient au bûcher...
à suivre :
Lesparre 1953-54... première année en pension... - Le Mirebalais Indépendant
Dans les années 50, à la place du centre commercial en haut de cette vue satellite récente, se tenait le stade municipal, aujourd'hui au sud de la ville. Tentative de navigation en eaux troubles...
https://www.mirebalais.net/2023/10/lesparre-1953-54.premiere-annee-en-pension.html