Une des premières type A de Slough, photographie pour "The Autocar". Ce qui saute aux yeux ce sont les flèches de direction apposées sur la tôle sous le pied pare-brise. Les 2CV britanniques n'ont jamais droit aux baguettes de bas de caisse ou de capot qu'on trouve sur les AZL françaises, ou aux joncs en aluminium poli sur les prtières et entre la caisse et les ailes arrière. Les roues peintes en noir seront vite abandonnées // La poigné de la porte de malle n'est autre qu'une poignée de portière. . La plaque de police est illuminée par une lampe Lucas. Le pare-chocs arrière ici très fin sera lui aussi abandonné pour un plus réssitant.
Entre la "French Touch" et le "So British"… la fabrication de notre 2CV nationale, au pays des Rolls, Bentley et autres Jaguar, Rover et Austin, semble une incongruité caractérisée pouvant choquer les quidams des deux pays que sépare la Manche.
Au début des années 50, Citroën est la marque française la plus solidement implantée en Angleterre, grâce à son usine de montage de Slough, non loin de Londres. Cette implantation est nécessaire pour contourner les taxes d’importation en fabriquant des Citroën avec le maximum d’éléments provenant de Grande Bretagne.
L’usine de Slough est opérationnelle depuis 1926 et la Traction fabriquée sur place connaît un certain succès parmi les connaisseurs de ce modèle réputé pour son excellente tenue de route. C’est dans ce contexte-là, au côté de sa doyenne que le montage de la 2CV est envisagé avec comme argument de vente le faible coût de construction d’un petit véhicule économique à l’usage.
Ce n’est qu’en 1953 que la production des 2CV à Slough peut commencer après avoir été montée (à l’anglaise) puis testée en France à Levallois, recevant l’aval des hauts responsables et ingénieurs du Quai de Javel.
La 2CV anglaise si elle ressemble bien à la 2CV Française, il faut savoir qu’elle a subi de nombreuses modifications
On remrque d'emblée les petits phares montés sur la barre cylindriques plus larges pour répondre aux normes britaniques d'éclairage routier. Des enjoliveurs de roues sont montés sur les AZ dont les roues sont normalement peintes dans une teinte assortie à la carrosserie ou - sur les dernières voitures de couleur ivoire - en harmonie avec la couleur de la capote // Toutes les 2CV anglaises sont équipées d'un couvercle de coffre . Exit la capote prolongée jusqu'au bas de caisse. Cette capote rouge du type Everflex est en plasyique Vybak. (de la part du directoire en France on ironisera sur la qualité de ce matériau type "capote anglaise")... Remaquable également la lunette arrière bien plus grande. Une singularité qu'adopteront les Français sur les générations suivantes de 2CV.
Le poste de conduite se caractérise par la dsiposition du volant et de toutes les commandes à droite comme l'impose le sens de circulation en Grande Bretagne.Le tableau de bord est équipé d'un voyant pour le niveau de carburant et d'un interuoteur pour la lampe double usage qui peut éclairer l'intérieur de l'habitacle mais aussi le compteur placé au centre. Sur les portes avant se trouvent des sangles. Les serrures ont un levier en alu plus agréable à manier que celui plus rustique que l'on trouve sur les 2CV françaises. // Le simili des sièges change du standard français en tissus et les coutures sont horizontales. Les portières arrière comme celles de l'avant, disposent de glaces à moitié relevables.
Fabriqué par le fournisseur dominant en Angleterre Smiths, le compteur est de marque British Jaeger. Le frein à main est de fabrication britannique et dispose d'une gachette pour le déserrer. Le levier de vitesse coulissant est à gauche. // La plupart des 2CV Slough utilisent un filtre à air à bain d'huile de fabrication britannique et une bobine de marque Lucas. Sur certaines voitures on trouve des petits tuyaux d'évacuation d'eau sur le tablier.
L'emblème de capot saillant constitue un détail surprenant et pas en conformité avec la norme française qui obligera d'éliminer tous ces accessoirs pouvant devenir des projectils dangereux en cas de choc. // Sur le couvercle de malle arrière on trouve, en outre, ce monogramme de la marque.
Le dépliant publié à l'épque du lancement de la 2CV de Slough montre la première voiture construite , celle de construction demi-rivetée. Les sièges avant sont en forme de banquette seront semi-séparés sur les modèles suivant. Les renforts de la porte de coffre sont en H plutôt qu'en croisillons. Les glaces latérales sont dépourvues de la gâche caoutchotée destinée à les maintenir en position ouverte. Slough remediera à cela dans les mois suivant.
Le dépliant consacré à la camionnette met en avant sa faible consommation, moins de 5 litres au 100 Km. Le compartiment de roue de secours et celui du réservoir ont des charnières verticales, tandis qu'elles sont horizontales sur le modèle français. // Sur la camionnette les flèches de direction sont montées sur le pourtour avant de la carrosserie arriere pour les rendre plus visibles. // Le pick-up de conception typiquement anglaise, aux 2 demi-portes battantes, possède également un panneau pur fermer le bas de la cabine qui semble être un élément de cammionnette 2CV plutôt qu'une tôle de type H adaptée. Il s'agit là du prototype.
A son lancement le pick-up est censé être disponible soit en gris, soit en couleur sable, plus tard, seul le gris reste disponible. Les roues sont peintes en noir de même que le volant...L'absence de pare-chocs fait que la plaque d'immatriculation est montée sur le capot, au-dessus de la calandre une disposition assez courante à l'époque...
Deux pick-up des Royal-Marines, photographiés aux alentours de 1962. Bien qu'ils conservent leur hayon, les deux véhicules sont dépourvus de leurs portières, des portes de compartiments latéraux et de toutes leurs glaces. // Photographiées au Kenia ces pick-up ont eux, conservé leurs glaces. A noter les pare-chocs plutôt rudimentaires fabriqués dns le chantiers navals de Singapour. Un minimum automobile tout-terrain que semblent apprécier les militaires de sa Majesté...
Too much ou trop moche ?...
Cette 2CV made in England, en dépit de ses singuliers modifications et aménagements, ne connaîtra pas le succès de son modèle de référence français. C'est la grosse désillusion il ne se vendra qu'un millier de 2CV version berline et 1250 camionnettes et pick-up made in Slough.
La raison tiendrait-elle à sa "laideur" apparente pour les uns, pas forcément reconnue comme telle par les autres, tenant à un style simpliste, associée à un équipement rudimentaire et de faibles performances.
En fait cette 2CV améliorée, en dépit d'une présentation la rendant moins austère que nos premières est jugée bien trop chère face à certaines productions d’automobiles de marques Anglaises de premier prix, telles que la Morris Minor, l'Austin A30, la Ford Popular qui en offrent plus pour une à deux centaines de livres en moins.
Face à cette mévente Louis Garbe et Nigel Somerset-Leeke tentent de redresser la situation avec une initiative plutôt osée : La filiale britannique fera sa propre voiture , en montant une carrosserie plus élégante, en fibre de verre , sur la châssis de la 2CV. Cette décision prise sans le soutien de la maison mère à Paris, voit naître "le Bijou", empruntant à la 2CV sa plate-forme technique et tous ses composants mécaniques.
Le "Bijou" de Slough... usine anglaise où l'on monte aussi des DS et des ID labelisées Citroën à cette même époque... - Article de Jean-Jacques Wehrung.
On en reste bouche bée... tout B... après le Bonbon de Ford avec son Anglia, voici le Bijou de Slough à quand le Bisou magique qui fera chavirer les cœurs des automobilistes d'Outre Manche ?...