Ce Noël, de la part de Samy, j'ai reçu en cadeau, ce beau livre : « Incroyable 2CV » des éditions Larousse. Richement documenté et illustré, vous pouvez y découvrir tout ce qui concerne la 2CV de sa genèse à son ultime évolution à la fin des années 80...
Incroyable 2CV... effectivement c'est inouïe d'avoir conçu puis produit pendant 42 ans, à plus de 5 millions d'exemplaires, une automobile d'une rusticité inégalable en en faisant un véhicule pouvant affronter tous types de parcours que ce soit sur l'asphalte ou les fondrières des chemins tracés à travers champs et pouvant aussi résister à l'usure du temps bien au-delà des modes.
A la suite de Pierre Michelin l'initiateur du projet TPV (Très Petite Voiture), décédé en 1936, c'est son concepteur Pierre Jules Boulanger qui mènera ce projet au-delà de la guerre l'ayant définit ainsi : « Élaborer une voiture pouvant accueillir à l’aise quatre personnes et 50 kilos de pommes de terre ou un tonnelet de vin, capable de se déplacer à une vitesse de 60 km/h avec une consommation d’essence n’excédant pas 3 l au 100… d’un faible coup d’entretien et dont le prix ne dépasse pas le tiers d’une 7CV Traction Avant… Le nouveau patron du quai de javel résume cette suite de données par l’expression fort imagée : « Quatre roues sous un parapluie… » et d’ajouter : en outre, cette TPV devra bénéficier d’une suspension tellement souple qu’il pourra transporter un panier d’œuf sans qu’aucun de ceux-ci ne soit cassé après avoir roulé dans un champ labouré… »
Plusieurs prototypes seront réalisés et testés avant guerre. Un moteur 4 temps bicylindre refroidi par air sera préféré au « 4 cylindres » refroidi par eau plus conventionnel. C’est au salon 1948, que pour la première fois, est présentée la petite Citroën. Présent, à ce salon, Pierre Boulanger dévoile aux regards des visiteurs cette invraisemblable 2CV au moment même, où le Président de la République, Vincent Auriol, pénètre sur le stand…
Si la production en série ne démarre vraiment que l’année suivante, les carnets de commande sont vite remplis au point que jusqu’à la fin des années « 50 » les clients doivent attendre, parfois jusqu’à 24 mois, pour se faire délivrer un exemplaire de ce curieux vilain petit « canard ». La 2CV va vite se tailler une réputation de voiture facile à vivre, pratique, fiable et surtout économique. Sa mécanique sommaire est facile à remettre en état et les pièces composants cette fabuleuse petite voiture sont aussi simple de conception que facile à remplacer. Cette voiture, qu’au cours de quatre décennies, on va voir, par milliers, sillonner nos villes et nos campagnes va vite s’imposer, procurant autant de satisfaction aux citadins qu’aux paysans, aux jeunes qu’aux retraités, aux fonctionnaires qu’aux commerçants et artisans ces derniers sachant l’apprécier dans sa version de fourgonnette à la typique tôle nervurée… A partir des années « 70 » la « Deuche » devient la voiture des jeunes générations montantes : hippies, baba cool, étudiants, l’affectionnent autant que son aînée germanique la célèbre « Coccinelle » de Volkswagen. Cette Nouvelle vague la fera participer à de longs rallye raid comme « Paris – Kaboul » en 1970. En France, sa principale rivale, à ses débuts, fut la 4CV Renault puis, à partir des années « 60 » la R4. La 2CV sera produite pendant 41 années et le nombre d’exemplaires fabriqués dépassera les cinq millions d’unités…
La première 2CV produite fut la type A... on ne peut plus rustique... Lors de sa présentation au public les premières réactions de ceux et celles qui la découvrent sont plutôt négatives … elle est moche !... et tellement dépouillée des attributs conventionnels de ce qui correspond au standard automobile qu'elle paraît bien indigente.
Cette petite voiture appartient à un univers automobile bien particulier en total décalage avec ce qui existe couramment en matière automobile… Et la première journée passée à bord de cette truculente Citroën illustre à merveille cette appréciation…
TRUC : Oui, c’est bien un machin… une machine automobile….
CUL : Certainement, car l’assise dans les sièges élastiques alliée au tangage caractéristique du véhicule, vous place le fessier à raz le plancher ce qui est en parfait accord avec la façon de mener la voiture : « pied au plancher et cul dedans » donc…
LENTE : Absolument, cette 2CV n’est surtout pas un foudre de guerre accélération et vitesse sont juste suffisantes pour dépasser, piétons, troupeaux de vaches, cyclistes, cyclomotoristes, tracteurs agricoles et, c’est tout…
Ma mère sur les bords de la Vienne, en arrière plan la 2CV des parernts - A Charroux en 1956 avec les enfants de la famille B.
En 1956, pour remplacer sa vieille Mathis, mon père acheta une 2CV d'occasion un modèle A Z de 1954 qui avait la particularité de posséder une malle en métal saillante à l'arrière. Mes parents l'ont gardé jusqu'au printemps 1959. je me souviens qu'il m’emmenait avec au pensionnat de Saint-Louis à Saumur ce qui, partant de Mirebeau représentait un trajet de 63 km que nous effectuions en une heure et quart. Elle était équipée du moteurs de 375 cm3 qui développait 9 CV. Loin d'être un foudre de guerre, sur le plat, on roulait au maximum à 70 km/h au compteur. Mais nous faisions la route en chantant Tom Pillibi qu'avait interprété Jacqueline Boyer à l'Eurovision en 1960, Douce France de Charles Trenet, J'aime les Grands Boulevards de Yves Montand – Le gros Bill qui passe au p'tit trot de Jacques Hélian… Tout ça sur le rythme chaloupé et cadencé de la 2CV baladeuse, dans une joyeuse ambiance de voyage pépère... route pour les amoureux de la vie de bohème, au grand air, jubilant de franchir les grands espaces à allure de sénateur.
La première 2CV type A - La simplicité mécanique s'accorde avec la simplicité d'utilisation autant que de son mode de vie - Caractéristiques techniques rigoureusement rudimentaires et eficientes...
Le tour du propriétaire… La vie à bord c’est si simple !...
A cette époque, réaliser une auto plus spartiate était quasi impossible et on peut tout de suite ajouter que cela le demeurera à jamais … Se mettre à son volant métallique à branche diamétrale est, en ce sens, instructif : Le tableau de bord c’est une platine tôlée nantie d’un unique ampèremètre encadré par les boutons tirettes du starter et du démarreur ; à la base une tablette transversale sert de vide poche, au dessus des évents commandés par une molette autorisent, via une grille qui court sous le pare-brise, l’entrée de l’air lequel passe également par bien d’autres issus … Et « top » de la technologie, juché au coin inférieur du montant gauche de pare-brise, le fameux compteur de mobylette, ici, gradué jusqu’à « 90 » équipé, à sa base, d’une molette de mise en action des essuie-glaces. Molette que vous tirez pour mettre en marche ces balais nettoyeurs de vitre. Ceux-ci, entraînés par les roues sont autonomes quand la voiture avance, leur cadencement dépendant directement de la vitesse de l’auto. Mais, à l’arrêt, c’est le conducteur qui, en tournant cette molette, actionne les essuie-glaces… par temps de pluie, bien sûr … Avantage de ce .système : pas de panne moteur d’essuie-glace... C’est un levier coulissant fiché au milieu du tableau de bord, à droite et au niveau du moyeu du volant qui permet de passer aisément les vitesses. Les sièges tubulaires bardés d’elasto-machin-chose et garnis d’un tissu écossais assez indéfini sont d’une souplesse remarquable et vous donne l’impression de piloter une balançoire à roulettes. Certes il faut prévoir des coussins car la « fatigue » prématurée de ceux-ci vous permet d’avoir un contact direct entre soubassements ; j’entends par là, comme il est dit plus haut, le nôtre, en propre … ( certainement … !) et celui de la voiture … Le constructeur qui a poussé à l’extrême son souci d’économie à la fabrication et à l’usage a fait fi des lève-glaces ; celles de l’arrière sont fixes, celles à l’avant, en deux parties, ont l’extraordinaire possibilité d’être, pour la moitié inférieure, relevable et maintenue, ainsi relevée, par un ensemble de téton et matrice caoutchouteux sur le bord haut du montant de portière. Le plus souvent, les balancements de la voiture ont raison de ce positionnement et, l’été, il convient de rouler coude à la portière si vous voulez profiter de l’air extérieur et si, bien sûr, vous ne craignez pas les « bleus » car les déplacements d’air font que, la dite moitié de vitre, se balance… tout comme la voiture d’ailleurs !….
Incroyable à cette époque on pouvait régler le site des projecteurs depuis l’intérieur de l’habitacle grâce à une molette de réglage sous le tableau de bord… Ce dispositif, certes était le bien venu sur une voiture au roulement plutôt chaloupé…
Vous pensez bien que cette 2CV est en bonne place dans ma vitrine de modèles réduits. Ici une reproduction au 1/18e de la 2CV type A de 1952. Un Modèle de Maisto particulièrement réussi et conforme à l'originale.
En 1950 dans Paris parmi nombre encore important de tacots d'avnt guerre,la 2Cv se reconnait aupremier coup d'oeil. Pour les promenades du Dimanche en famille, cette 2CV met ses passagers en phase avec les plaisirs bucoliques.
Charmes en toute liberté sur les petites routes de campagne parcourues en 2CV : le minimum automobile, ici, associé au minimum vestimentaire pour ces demoiselles en petites culottes et brassières...
En ville ou à la campagne cette étonnante auto a tout de suite trouvé sa place dans la circulation sur tous profils de routes et chemins. Citadine, rurale, elle vous charme par son aspect pratique économique, son allure bucolique, sa silhouette aux courbes simples et sa bouille avenante. Associé à cela son bruit mécanique très identitaire, son balancement ludique, sa tenue de route infaillible et son train paisible rendent les déplacements et voyages certes plus longs mais tellement plus profitables. Rouler en 2CV c'est toute une philosophie de vie pour se déplacer autrement.
Le Farfadet en atteste avec cet article en lien ci-dessous...
Première journée en 2CV - Le Mirebalais Indépendant
Dans le cadre du centenaire de Citroën... Réédition d'un article initialement publié le 21/03/2007 à 08:10 Prologue - Photo ci dessous la 2CV en question 674 DH 86 ... Ce fut ma deuxième voit...