Prologue - Photo ci dessous la 2CV en question 674 DH 86 ...
Ce fut ma deuxième voiture … ( voir article : « Ma première voiture : http://www.mirebalais.net/article-2735471.html ») … Avec la précédente , elles avaient en commun le type de motorisation, c’est à dire un moteur bicylindre, ceux-ci, opposés à plat et refroidis par air… La cylindrée de la 2CV était de moitié inférieure à celle de la Panhard : 425 cm3 contre 848 cm3… La comparaison s’arrête là … Ah ! j’oubliais, les portes avant s’ouvrant dans le mauvais sens sur les deux voitures, soit, à l’opposé du sens de la marche, à contre vent, si vous préférez …
Donc la 2CV vint remplacer la Dyna Panhard pour effectuer mes tournées en campagne … Mieux appropriée au parcours sur chaussées plus ou moins bien carrossées et chemins creux, cette petite voiture appartient à un univers automobile bien particulier en total décalage avec ce qui existe couramment en matière automobile… Et la première journée passée à bord de cette truculente Citroën illustre à merveille cette appréciation…
TRUC : Oui, c’est bien un machin… une machine automobile….
CUL : Certainement, car l’assise dans les sièges élastiques alliée au tangage caractéristique du véhicule, vous place le fessier à raz le plancher ce qui est en parfait accord avec la façon de mener la voiture : « pied au plancher et cul dedans » donc…
LENTE : Absolument, cette 2CV n’est surtout pas un foudre de guerre accélération et vitesse sont juste suffisantes pour dépasser, piétons, troupeaux de vaches, cyclistes, cyclomotoristes, tracteurs agricoles et, c’est tout…
Le tour du propriétaire… La vie à bord c’est si simple !... - Photos ci-dessous : Dans les années "80", à Peymeinade (06) la 2CV servait à la compagne de mon père pour faire ses courses... - La planche de bord rudimentaire - Le groupe moto propulseur comparable à un moteur de moto...
Ce devait être un dimanche du début du mois de mai 1965 ; la voiture achetée la veille au garage « W. » de Mirebeau, n’était pas une jeunesse … Sur la carte grise sa date de première mise en circulation remontait à Octobre 1955… Cette « vénérable auto » avait presque ses dix ans et son kilométrage au compteur ( de mobylette..) allait lui permettre d’afficher sous peu un retour à une alignée de Cinq « 0 »… Avantage par rapport à ses aînées la « belle » n’est pas gris souris mais bleu ardoise, c’est plus gai il est vrai et son petit moteur affiche une cylindrée de 50cm3 supplémentaires par rapport à ses devancières affublées d’un 375 Cm3 développant seulement 9 Ch. Là, on atteint les 12 Ch. tout de même !…
A cette époque, réaliser une auto plus spartiate était quasi impossible et on peut tout de suite ajouter que cela le demeurera à jamais … Se mettre à son volant métallique à branche diamétrale est, en ce sens, instructif : Le tableau de bord c’est une platine tôlée nantie d’un unique ampèremètre encadré par les boutons tirettes du starter et du démarreur ; à la base une tablette transversale sert de vide poche, au dessus des évents commandés par une molette autorisent, via une grille qui court sous le pare-brise, l’entrée de l’air lequel passe également par bien d’autres issus … Et « top » de la technologie, juché au coin inférieur du montant gauche de pare-brise, le fameux compteur de mobylette, ici, gradué jusqu’à « 90 » équipé, à sa base, d’une molette de mise en action des essuie-glaces. Molette que vous tirez pour mettre en marche ces balais nettoyeurs de vitre. Ceux-ci, entraînés par les roues sont autonomes quand la voiture avance, leur cadencement dépendant directement de la vitesse de l’auto. Mais, à l’arrêt, c’est le conducteur qui, en tournant cette molette, actionne les essuie-glaces… par temps de pluie, bien sûr … Avantage de ce système : pas de panne moteur d’essuie-glace... C’est un levier coulissant fiché au milieu du tableau de bord, à droite et au niveau du moyeu du volant qui permet de passer aisément les vitesses. Les sièges tubulaires bardés d’elasto-machin-chose et garnis d’un tissu écossais assez indéfini sont d’une souplesse remarquable et vous donne l’impression de piloter une balançoire à roulettes. Certes il faut prévoir des coussins car la « fatigue » prématurée de ceux-ci vous permet d’avoir un contact direct entre soubassements ; j’entends par là, comme il est dit plus haut, le nôtre, en propre … ( certainement … !) et celui de la voiture … Le constructeur qui a poussé à l’extrême son souci d’économie à la fabrication et à l’usage a fait fi des lève-glaces ; celles de l’arrière sont fixes, celles à l’avant, en deux parties, ont l’extraordinaire possibilité d’être, pour la moitié inférieure, relevable et maintenue, ainsi relevée, par un ensemble de téton et matrice caoutchouteux sur le bord haut du montant de portière. Le plus souvent, les balancements de la voiture ont raison de ce positionnement et, l’été, il convient de rouler coude à la portière si vous voulez profiter de l’air extérieur et si, bien sûr, vous ne craignez pas les « bleus » car les déplacements d’air font que, la dite moitié de vitre, se balance… tout comme la voiture d’ailleurs !….
Incroyable à cette époque on pouvait régler le site des projecteurs depuis l’intérieur de l’habitacle grâce à une molette de réglage sous le tableau de bord… Ce dispositif, certes était le bien venu sur une voiture au roulement plutôt chaloupé…
Ce modèle de 1955 non révolutionnaire dans la série, bénéficiait, comme tous ses semblables, d’une capote toilée se prolongeant jusqu’à la plaque minéralogique, ici, parée d’une lunette arrière plus large que sur les modèles précédents … progrès oblige… Oui Mesdames Mesdemoiselles Messieurs, cette auto était décapotable !… Nous reviendrons plus loin sur cette particularité… Pour l’instant j’invite à visiter le compartiment moteur … Eh bien quoi ?.... Cette 2CV a un moteur, une boîte de vitesses, une timonerie, des freins, des suspensions et tout et tout… qu’est-ce que vous croyez ?... C’est bien une auto, non mais !... Bon c’est de la mécanique simple arrimée à de la tôle emboutie certes, mais… ça tient et ça fonctionne et puis, c’est accessible sous le capot lorsque vous avez bien pris soin de le maintenir levé en en fixant bien la tringle si vous ne voulez pas vous le prendre sur le cou en regardant à l’intérieur … Ah oui il y a aussi une batterie … Vous n’étiez pas au courant ? Allons ne faîtes pas cette bobine … Elle est sympa cette 2CV tout de même !...
Allons enfant de la batterie !…
Où en étais-je ? Ah oui la batterie… En fait ce jour là, Tout a commencé avec la batterie… La veille le mécanicien, avant de nous remettre cette incomparable auto, avait constaté que sa batterie était à plat, il avait donc retiré celle-ci pour la recharger et l’a remplacée provisoirement par une, prêtée, prélevée sur la 2CV d’un autre client du garage. La condition était que je la restitue le lendemain matin avant 9H30 … Seulement ce lendemain là c’était un dimanche et une grasse matinée suivie d’un petit café noir pris à « l’Hôtel des Promenades » m’ont fait rater d’une petite heure, le « rendez-la-batterie-comme-convenu » Par contre, le patron du garage, lui, il n’a pas attendu. Trouvant la voiture garée sur la place, il est venu récupérer le bien de son client mais sans y replacer la batterie initiale mise en charge…
« Alors là, sans batterie, elle va bien moins marcher, forcément !… » Je cours vite chez mon garagiste ; il n’est pas content de moi : « Enfin, M. L…, mon client ça fait plus d’une heure qu’il attend sa voiture !... » A cet instant Je me sens morveux comme on dit et ne pipe mot. Timidement je lui demande où c’en est de la charge de ma batterie … « C’est bon, vous allez pouvoir la récupérer mais je vous laisse vous débrouiller pour la remettre en place … tenez ! » Pas drôle le père « W » ce matin, lui qui d’habitude, a toujours le mot pour rire je dois drôlement l’avoir déçu… Penaud je parcours 600 mètres de rues mirebalaises avec la batterie dans les mains pour rejoindre ma « Deudeuche » immobilisée… Et avec ça je n’ai même pas de pince multiprises pour resserrer les fils sur les cosses… Il faut donc que je retourne à pied à la maison paternelle … Au fait mon père et sa compagne sont partis très tôt ce matin pour passer quinze jours en Vendée … Tiens ! c’est comme vous, Monsieur « W. » … vous Vendez bien mais pour le suivi je me retrouve dans « les Sables, Alone »… Ca ne vous fait pas rire !... Bon… lisez la suite alors ….
Gags à un cheval et à 2CV…
Ca y est ! la batterie est en place et le bicylindre démarre à la demande, je vais pouvoir faire ma balade du dimanche et étrenner cette fameuse 2CV… Alors là mes amis, c’est le délire qui commence… Enfin, c’est une façon de dire car en ce qui concerne les performances, c’est pas la joie : finies, les caracolades et les escapades à grande vitesse sur la RN10 ou la RN20 !... Il va falloir sérieusement réviser les temps de déplacements car la moyenne horaire à établir sur un parcours est à revoir nettement à la baisse, c’est le moins qu’on puisse constater… La 2CV plafonne à «80 » dans les descentes et avec le vent en poupe mais en côte, même en accrochant la deuxième des 4 vitesses, finir au sommet à « 40 » tient du prodige … Ca change le comportement du conducteur j’vous dis pas ! … On fera avec …
Ce dimanche là j’ai eu l’excellente idée d’aller voir mon copain Gégé en « Terminal » au lycée de Parthenay et de le sortir l’après-midi … Bien m’en a pris… Il m’a fallu 50 bonnes minutes pour parcourir les 47 kilomètres qui séparent Mirebeau de cette adorable sous-préfecture des Deux Sèvres… Le temps de se familiariser à ma nouvelle auto, elle aussi, excès lente mais pas comme « ID », ajouterait « Citroën »… (Eh mais, je « cale en bourg » à tout va les gars !...) Gégé, content de me voir, me dit qu’il a un copain qui aimerait bien sortir en notre compagnie (Encore un qui ne sait pas ce qui l’attend au virage …) C’est OK, on repart donc à trois pour sillonner le bocage de la Gâtine en quête d’un petit bal de campagne … Pour le copain c’est pas le confort car j’ai eu la malencontreuse idée (Décidemment !) de retirer la banquette arrière pour mettre quelques cartons de produits vétérinaires afin d’effectuer ma tournée du lendemain … poussant les cartons, force est, au copain, de s’asseoir sur le replis de tôle du soubassement proéminent entre les deux roues arrières de la 2CV et de se maintenir à la barre supérieure de la banquette avant, le cul sur le plancher quoi… Ah, un détail, nous avons essayé de décapoter la Deudeuche … Gérard à droite, moi à gauche, de tirer sur les languettes de déverrouillage au sommet du pare-brise …. L’une d’elles nous reste dans la main … Soit ! du coup on roulera décapoté pour un bon moment (Par mauvais temps, je serai condamné à rouler en tenant à main gauche l’armature supérieure de la capote dans sa gorge au dessus du pare-brise….)
Quoi de plus grisant que de rouler à « 70 » sur les petites routes étroites et poudreuses de la Gâtine Parthenaysienne. Au moins on a une impression de vitesse élevée à filer ainsi entre les haies blanchies par le nuage de poussière soulevé à notre passage… Gégé n’a rien trouvé de mieux que de se mettre debout accoudé au montant supérieur du pare-brise pour profiter du panorama défilant en humant l’air du bocage avec délectation… Un virage s’annonce, je fais confiance à la tenue de route de la 2CV et à mes talents de conducteur émérite pour maintenir l’allure …. Certes une 2CV ça tient parfaitement bien la route mais en l’occurrence, ce jour là c’était peut être trop demander car, voilà qu’à la sortie du virage, devant nous, à tout juste 15 mètres, un brave paysan ramène son cheval du champ, le tenant par la bride. Tu parles d’un obstacle ! Brusque coup de volant pour éviter cet usager trop lent pour notre voiture lancée à « 70 »… La 2CV gémit sur ses suspensions, le roulis s’intensifie mais on passe tout de même dans un déferlement de crissements, de grincements, de cris et de poussière aveuglante …. Le cheval a échappé à son propriétaire et s’est mis au galop, bonjour la débandade !… Derrière le copain agrippé à notre siège est livide … Gégé se rassoit et laconiquement nous dit : « un cul de cheval d’aussi près, je vous jure les copains, jusqu’alors, j’avais jamais vu !… » Alors là, tous les trois, on éclate de rire … Le brave paysan qui, derrière ,court après son cheval, lui ne doit pas avoir la même réaction que nous…
Finalement, dans la contrée, en dépit de nos espoirs, on ne trouve aucun petit bal … Nous retournons donc à Parthenay (plus tranquillement …) et allons prendre un pot en terrasse, place du Drapeau … Le temps d’évoquer nos souvenirs et nos frasques de potaches en goguette, voilà qu’arrive l’heure de raccompagner mes copains pensionnaires au lycée…
Fermez le ban !... La coupelle peine !… - Photo ci-dessous : l'aile sectionnée... - La fameuse coupelle et son système à rssorts à boudins maintenant la tension des bras de suspension
La 2CV était stationnée sur la grande place poudreuse à côté d’un banc public … Sûrement trop près du banc car en reculant… crac ! L’aile droite de la 2CV a cédé… Ah bah oui, j’avais du me garer trop près et les roues obliques, en reculant, ont fait que le bord du banc a accroché l’aile par en dessous et l’a presque décollée de son support. Sa tôle est fendue au niveau de la courbure supérieure … Mince alors !... (Oui, mince est la tôlerie de la « Deuche »…) Soit, on bidouille pour remettre en place cette pauvre aile et aussi fier que Artaban - c’est le cas n’est ce pas - on remonte en voiture… Marche avant, cette fois, et … crac ! Pour la deuxième fois en moins de 5 minutes… Ce coup-ci, on se retrouve penché vers l’arrière droit ??? … On redescend… Un attroupement se fait déjà autour de nous…. Il faut dire que les « crac » successifs et, maintenant, l’allure de guingois de la 2CV ne sont pas passés inaperçus… Alors là, question grotesque on a atteint le summum… En effet La roue arrière droite a pratiquement disparu dans le fond du passage de roue correspondant mais par contre, s’est rendue visible à l’intérieur de la voiture en en perforant la tôle interne … Bonjour les dégâts !... A l’arrière droit, la caisse touche le sol si bien que tout le côté gauche de la voiture est exagérément relevé, surtout l’avant. Tu parles d’une allure bancale … (Non ! je ne le fais pas exprès !...) Cette fois, la voiture est bien immobilisée … Trouver un mécano et une dépanneuse ce dimanche, en fin d’après-midi, n’est point une sinécure mais la chance, si je puis dire, ne m’a pas totalement abandonné et, dans le faubourg, on parvient à trouver un brave mécanicien qui prend en remorque la voiture la tirant soulevée par l’arrière pour la conduire à son atelier où il pense pouvoir réparer le lendemain… Son diagnostique est net : La coupelle qui retient le bras de suspension arrière a tout simplement cédé libérant le dit bras qui a poussé la roue attenante, sous l’aile pleine arrière, jusqu’à la remonter dans l’habitacle …
Cela me vaut de passer une nuit à l’hôtel et, le lendemain, en fin après-midi, récupérant la 2CV, le coût de la réparation à hauteur de 210 F, c’est, en grande partie avec le montant de la pension du Lycée, qu’en espèces, m’a prêté, mon copain Gégé, que j’en effectue le règlement… A la fin de cette même semaine, j’ai pu restituer cette somme à mon copain qui ne manquait pas de s’esclaffer : « Oh bon Dieu, si le père avait su ça !… »
Nous voici au terme de cette journée d’inauguration inoubliable de celle qui fut ma deuxième voiture…
Bien d’autres anecdotes pourraient être rapportées ici concernant mes pérégrination en 2CV au cours des 2 mois d’utilisation qui suivirent…. En Juillet 1965 je quittais Mirebeau, délaissant le travail de VRP et mon père navré pour aller à Paris tenter ma chance de devenir styliste en matière de carrosserie automobile…
Historique - Photo ci-dessous : Face avant du prototype de 1938 - Photo suivante plus bas à droite : Dans le Grand Palais, les nombreux visiteurs agglutinés autour des "2CV" exposées sur le stand Citroën lors du salon de l'Auto de 1948...
Pendant plus de 60 ans, de tous les constructeurs français, Citroën fut sans doute le plus aventureux en matière d’innovation tant sur le plan technique que sur la conception automobilistique : Moteur flottant – Transmission motrice aux roues avant - caisse auto-porteuse, - carrosserie monocoque - suspension hydraulique - freins à disques ; toutes ces techniques composites, Citroën a su les exploiter en passant très vite du prototype d’essais à la grande série. Généraliste généralisant les techniques de pointes définirait bien les grandes orientations et la particularité de la firme aux chevrons. Dans ce souci de promouvoir le « pas banal » et « l’exceptionnel », La 2CV tient une place, elle aussi, exceptionnelle. Le pari étant de réaliser une petite voiture économique à l’achat et à l’emploi pouvant rendre de multiples services à l’usager et dont le coût de production se fixerait au plus bas. C’était un pari osé et ce, dès l’établissement du cahier de charge … La genèse de la 2CV remonte à l’année 1935 sous l’égide de Pierre Boulanger placé à la direction des usines du Quai de Javel par Pierre Michelin lequel avait racheté « Citroën » déficitaire après le décès, en 1934, du fondateur de la marque, l’excentrique et tumultueux André Citroën. Pierre Boulanger a très vite le souci de réaliser une petite voiture populaire accessible pour tous, économique et pratique, résumée par cette formule : (4 roues sous un parapluie…) De plus ce brillant ingénieur, souhaite que ce véhicule puisse parcourir de long en large tout un champ de labour avec, sur les sièges un panier d’œufs sans qu’aucun de ceux-ci ne se cassent … Pari aussi insensé devient difficile à recenser surtout en 1938… Plusieurs prototypes seront réalisés et testés avant guerre. Un moteur 4 temps bicylindre refroidi par air sera préféré au « 4 cylindres » refroidi par eau plus conventionnel. C’est au salon 1948, que pour la première fois, est présentée la petite Citroën. Présent, à ce salon, Pierre Boulanger dévoile aux regards des visiteurs cette invraisemblable 2CV au moment même, où le Président de la République, Vincent Auriol, pénètre sur le stand…
Si la production en série ne démarre vraiment que l’année suivante, les carnets de commande sont vite remplis au point que jusqu’à la fin des années « 50 » les clients doivent attendre, parfois jusqu’à 24 mois, pour se faire délivrer un exemplaire de ce curieux vilain petit « canard ». La 2CV va vite se tailler une réputation de voiture facile à vivre, pratique, fiable et surtout économique. Sa mécanique sommaire est facile à remettre en état et les pièces composants cette fabuleuse petite voiture sont aussi simple de conception que facile à remplacer. Cette voiture, qu’au cours de quatre décennies, on va voir, par milliers, sillonner nos villes et nos campagnes va vite s’imposer, procurant autant de satisfaction aux citadins qu’aux paysans, aux jeunes qu’aux retraités, aux fonctionnaires qu’aux commerçants et artisans ces derniers sachant l’apprécier dans sa version de fourgonnette à la typique tôle nervurée… A partir des années « 70 » la « Deuche » devient la voiture des jeunes générations montantes : hippies, baba cool, étudiants, l’affectionnent autant que son aînée germanique la célèbre « Coccinelle » de Volkswagen. Cette Nouvelle vague la fera participer à de longs rallye raid comme « Paris – Kaboul » en 1970. En France, sa principale rivale, à ses débuts, fut la 4CV Renault puis, à partir des années « 60 » la R4. La 2CV sera produite pendant 41 années et le nombre d’exemplaires fabriqués dépassera les quatre millions d’unités…
Caractéristique technique du modèle 1955 : 2CV type AZ
Châssis plateforme en tôle embouti auquel se rapporte les panneaux amovibles de la caisse en acier léger et les éléments à bras flexibles de suspension ultra souple .
Moteur 4 temps Bicylindre refroidi par air de 425 Cm3 développant 12 Ch. à 3500 tr/mn. Soupapes en tête – Carburateur Inversé ( Alésage-course : 66 x 62mm).
Transmission aux roues avant - Boîte 4 vitesses toutes synchronisées et embrayage centrifuge.
Batterie 6 volts 50 A/h. et bobine d’allumage
Freins à tambours AV et AR à commande hydraulique
Suspension à 4 roues indépendantes à interaction entre les roues avant et arrière avec batteur à inertie sur chaque roue. Amortissement par frotteur sur chaque roue.
Direction à crémaillère.
Dimensions : L : 378cm – l :148 cm. – H : 160 cm. – Empattement : 240 cm – Voie Avant et voie arrière : 126 cm – Poids 495 kg.
Vitesse maxi : 80 km/h.
Prix en 1955 : 366 000 Francs.
Conclusion : « Une pour Tous = Deux Bourins » …
Aucun constructeur au monde ne peut se vanter d’avoir mis au point et produit une voiture aussi simple, aussi fiable, aussi économique, aussi ludique que pratique et au look aussi atypique que sympathique. Une telle auto ne pouvait être que le fruit de l’ingéniosité et de l’originalité française …
Vous connaissez certainement cet adage remontant à l’époque du premier choc pétrolier en 1973 :
« En France on a pas de pétrole mais on des idées » … Des ID selon Citroën …
... Ainsi, il y a eu le Cheval puis, le cheval vapeur et … la « Deux Chevaux »… sans peur et... sans reproche ! ...
PL17
- Photos 1-2-6 : Photos de famille
- Photos 3-4-5-7-8 : Scannées à partir de revue "Automobilia N°46"
- Photos 9-10-11 : Scannées sur album " Toutes les "Citroën" et "Voitures des années 50" de René Bellu.
Voir article : "Ma première voiture"
Ici, c'est une réédition de cet article " Première journée en 2CV" déja paru le 30 Juillet 2006