Si le XXe siècle "technique" est celui des outrances par ce qu'il y fut créé, réalisé et commis comme outrages, le XIXe siècle "romanesque", le siècle de Hugo, fut celui des passions. Gloires éphémères, revirements politiques, avènement de l'ère industrielle, renouvellement des canons de l'esthétisme dans tous les domaines de l'Art, quête d'humanisme social, la France passe alternativement par des jours terribles, et des moments d'exaltation pour marquer du sceau de la Liberté citoyenne, toutes ses œuvres littéraires et artistiques écrivant une autre grande page de sa longue Histoire.
Allégorie de la Commune: couronnement de l'édifice où s'empilent Louis-Philippe, la IIe République, Napoléon III, et Thiers accroché à la IIIe République - Georges Clemenceau jeune Maire de Paris en 1871 - Victor Hugo dzans le3e âge - Gustave Courbet membre de gropuscules Républicains.
Après le désastre de Sedan, la déchéance de l'empire, l'encerclement de Paris, un enlisement militaire dans une guerre acharnée répandue à tout le territoire au Nord de la Loire, puis perdue, la France exsangue a capitulé face à l’Allemagne qui se proclame empire à Versailles le 18 janvier 1871. Les pacifistes l'ayant emporté sur les partisans de la guerre à outrance voulue par Gambetta, les conditions de paix sont douloureuses. Thiers, reconduit au pouvoir, doit instaurer une nouvelle république, réorganiser L’État Français. mais pour cela il choisit de la faire à partir de Versailles...
C'en est trop pour les Parisiens affamés par un siège interminable puis humiliés par l'entrée des Prussiens dans la capitale... sous-jacente à l'insurrection qui se prépare, il y a 18 années de paupérisation de la société sans cesse grandissante des ouvriers, indument exploités dans les grands chantiers d'industrialisation de la nation...
C'est une affaires de canons qui va mettre le feu aux poudres ...
Les canons de Montmartre - Barricade de la chaussée Ménilmontant - Proclamation de la Commune sur la place de l'hôtel de ville - Membres et oficiers de la Commune.
Les gardes nationaux, outre leurs fusils avaient conservé plus de 200 canons et, lors de l'entrée des Prussiens dans Paris, ils les avaient mis à l'abri à Montmartre et à Belleville. Le 15 mars 1871, Thiers revenu dans la capitale, décida de reprendre les canons sans se soucier que les Parisiens les considéraient comme leur propriété personnelle, le 18 mars, deux divisions se dirigèrent, l'une vers Belleville, l'autre vers Montmartre, avec mission de reprendre les pièces d'artillerie. Alors que les soldats attendaient les attelages nécessaires au transport des canons, ils furent entourés par les gardes nationaux auxquels se mêlaient des femmes et des enfants qui les invitaient à fraterniser avec eux. Après quelques minutes de flottement, les soldats mirent la crosse en l'air et se joignirent à la foule parisienne, refusant d'obéir à leurs chefs, qui leur ordonnaient d'ouvrir le feu. Le général Lecomte qui était chargé de l'opération à Montmartre, et le général Clément Thomas, ancien adversaire des insurgés en 1848, furent arrêtés par les gardes nationaux et exécutés sommairement pendant l'après-midi, malgré l'intervention de certains insurgés dont le maire du XVIIIe arrondissement, Georges Clemenceau.
Pendant toute la journée du 18 mars, l'émeute sans être véritablement organisée, se propagea comme une trainée de poudre et gagna tout Paris. Dans tous les quartiers populaires, les gardes nationaux prirent les armes et, au son du tambour, occupèrent les principales voies de la cité. Ce fut la confusion totale lorsque les troupes régulières croisaient la foule accompagnée des gardes nationaux, chaque camp ne sachant s'il devait affronter l'autre ou pactiser. Place de la Bastille, le tumulte se calma pour laisser le passage à un convoi funéraire mené par un homme aux cheveux blancs... Victor Hugo conduisait au Père-Lachaise le corps de son fils Charles récemment décédé.
Thiers et ses ministres qui siégeaient au Quai d'Orsay, devant l'ampleur de l’insurrection, ne purent que fuir, sans même tenter de résister, il laissait le Comité Central de la garde nationale, maître de la capitale. Un abandon spontané pour mieux mater la rébellion par la suite...
A la Guerre franco-prussienne succéda la guerre civile... Courage et malheurs d'un peuple, enfant audacieux et terrible, d'une troisième République...