Réédition d'un article initialement publié le 25/02/2020 00:50
Respect... un terme déjà contenu dans le titre de mon article du 14 juillet, toujours d'actualité si l'on en juge par ces commentaires citoyens à la page 39 de la Nouvelle République du 18 Juillet, s'agissant des comportements outranciers de certains députés à l'Assemblée nationale lors de la présentation de sa feuille de route politique par Madame Borne, Première ministre
Dans la NR des 12 et 11 février 2020 , ces articles exposant des situations de non respect entre élèves à l'école et qui interrogent sur les moyens pour rétablir ce respect d'autrui et de soi-même sur les réseaux sociaux.
En voilà un mot étrange !... un mot du passé, certainement... le respect n'a pratiquement plus cours aujourd'hui... il se singularise par le manque... de respect... justement...
A l'heure des outrances, des vociférations, des insultes, des grossièretés, des tags honteux, des propos haineux, on en vient à se dire que de plus en plus de personnes manquent de respect pour leur entourage, les règles du vivre ensemble, les institutions, y compris elle-même.
Les exemples sont multiples et toujours plus marqués par l'incivilité, la bêtise, la haine, la xénophobie et le racisme... Ce délitement des convenances et des égards envers autrui et la société dans son ensemble, est manifeste sur les réseaux dits sociaux... On assiste là aux pires déchaînements en matière de malveillance, de propos infâmes, d'accusations indignes, de jugements à l'emporte-pièce et du pis-aller sur les voies de la vulgarité.
Si la liberté d'expression est un droit reconnu à tous les citoyens quand il s'exerce dans le domaine de la légalité, elle n'est plus acceptable quand elle porte préjudice à la dignité de chacun.
Dire, railler, montrer du doigts, dénoncer, peuvent vite devenir calomnieux si le sujet émetteur ne châtie pas lui même son langage, déjà sur la forme, et, au niveau du contenu, ne censure pas lui-même ses appréciations le plus souvent étayées par la rumeur faiseuse de mensonges ou pour le moins de contre-vérités. A propos de telle ou telle information, on assiste souvent à un emballement des jugements dépassant largement l'étendue des faits. Il y a comme un grossissement des situations, une exagération de la réalité s'ensuivant infailliblement d'une déformation grave de ce qui fut avéré initialement.
Nous laissons bien trop de place à nos préjugés, à nos avis, à nos idées militantes et, de ce fait, adhérons, sans la moindre retenue, à des théories de complots dont on ignore le plus souvent les sources et les fondements, pensant en détenir l'unique et incontournable authenticité. Ce n'est pas parce qu'un des médias en vue émet une info à sensation qu'il faut nécessairement la relayer sur les autres registres, bien plus populaires, de la communication, cela avant même qu'elle soit « officialisée » ; sommes-nous sûr des sources ? Chacun croyant détenir un scoop y va de sa verve moqueuse et accusatrice, affirmant sa vindicte contre toute tolérance et modération.
La raillerie, la dénonciation cèdent bientôt la place à la colère dont on sait qu'elle est mauvaise conseillère et c'est alors en actes destructeurs qu'elle s'épanche et là, l'émulation (c'est à qui commettra le plus spectaculaire exaction) vient aggraver la situation, le vandalisme prenant le pas sur la malveillance du propos.
En fait, nous sommes tous concernés par cet écueil quand nous manquons de respect, c'est à dire quand nous omettons de penser aux autres, quel que soit leur rang social, en bafouant l'intégrité de leur personne humaine, faisant fi de leurs responsabilités, du rôle qu'ils tiennent dans la société, de l’honorabilité de leur fonction, et donc de leur probité.
Je n'ai pas besoin de citer là les exemples – aucun ne mérite ce droit de cité – ils sont, hélas, de plus en plus nombreux où ce sont toutes les institutions républicaines y compris le principe à la fois libertaire, égalitaire et fraternel de la laïcité, qui sont, aujourd'hui, malmenées par le manque flagrant de respect.
Respect : cela s'exerce déjà quand, en entrant dans un lieu public ou privé et toute instance, fut-elle virtuelle, où je suis convié, je n'omets pas de saluer l'assemblée en la gratifiant d'un loyal et bienveillant BONJOUR.