C'est l’Été et le moment où l'on effectue le plus, des parcours routiers...
Au cours de cette même année 1996 où nous avions effectué le transfert vacances en Bourgogne avec les résidents du Centre Saint-Martin à Etrépagny (Eure), un mois après le retour, en Août, nous prenions nos vacances d’Été.
Mais, avant cela, revenons encore deux années en arrière...
S’en tenant à cette loi universelle dite de « cause à effet », toutes décisions prises et exécutées ont implicitement leurs conséquences… quant aux « coups de cœur », s’ils assouvissent nos passions, ils peuvent aussi nous entrainer dans des situations en cascade qui n’ont plus rien d’idylliques… La vie est ainsi faite que le meilleur vous conduit parfois à côtoyer le pire… est-ce une raison suffisante pour ne s’en tenir qu’aux projets lambda que nous qualifieront ici, de raisonnables ?... Avant que de répondre à cela, je vous invite à parcourir ce qui suit ponctué d’épisodes à rebondissements… jusqu’à la chute finale, vous aurez assurément, de quoi lire et dire …
C’était à la fin de l’Été 1994, l’année de mes 50 ans, il n’y avait pas urgence mais une envie folle d’acquérir une nouvelle auto m’avait prise, suite à la lecture d’un article de "l’Auto-Journal".
A l’époque nous possédions une superbe 405 STDT, gris magnum, le top modèle de la gamme « 400 » équipée du moteur diesel de 1.8l turbocompressé et développant 90ch à 4300tr/mn. Un modèle acquis neuf, 3 ans plus tôt et qui cotait encore bien …
Il faut dire que depuis 1978, année où je suis devenu « Peugeotiste » au fur et à mesure de nos acquisitions automobiles, renouvelées en moyenne tous les 3 ans, depuis la petite « 104 », nous montions régulièrement en gamme…
Ainsi, parmi les articles de l’Auto-Journal de cette époque là, j’avais lu avec beaucoup d’attention celui traitant des premiers essais de la « 605 » phase II équipée du nouveau bloc 2.5 TD développant 130ch…
Cette auto, par son allure et sa classe m’a toujours plu et ce, en dépit des nombreuses critiques qui ont émaillé son début de carrière …
5 ans après ses débuts difficiles la « 605 » était légèrement relookée, mais surtout équipée de ce nouveau bloc 2.5TD 12 soupapes très prometteur en matière de performances, au moins sur le papier… Quant aux essais des spécialistes, ils ne tarissaient pas d’éloge à son sujet…
Allais-je faire le pas et nous doter de cette grande routière en remplacement de notre classique mais déjà très stylée familiale de pure origine sochalienne ?
Echanges de points de vue avec mon épouse, considération de la situation économique du moment et après avoir tout bien et murement examiné, rendez-vous est pris avec mon agent officiel, assisté du représentant principal de la concession voisine pour effectuer un essai… ça tombe à pic, ils ont une 605 SR 2.5 DT « gris château » nouvellement arrivée à la concession de Tri-Château (60) ...justement …
Ne nous méprenons pas, la 605 en ce milieu des années « 90 », ce n’est pas le must automobile même dans le genre grosse berline mais il y a longtemps que Peugeot aspire à lancer sur le marché une berline de haut de gamme pouvant soutenir la comparaison avec ses homologues germaniques du moment et plus particulièrement avec les turbo-diesel grandes routières que l’on trouve également chez Mercedes, BMW et Audi. Sur ce créneau, la sochalienne grand standing qui a connu des premiers tours de roues plutôt désastreux n'aura pas à rougir de ses prestations en matière de confort de roulement, de tenue de route où elle fait déjà référence et même de performances, étant rentrée dans le cercle encore très fermé à cette époque, des turbo-diesel capable de dépasser les 200 km/h en vitesse de pointe…
Les Peugeot du niveau « 600 » ayant déjà existé, se comptent sur les doigts d’une seule main
La « 601 » des années « 30 »
La « 604 » des années « 70 »
La « 605 » des années « 90 »
La « 607 » des années « 2000 »
Le niveau « 600 », par le premier chiffre de ce nombre, le « 6 » indique qu’il s’agit d’un modèle déjà imposant, celui qui, jusqu'à l'apparition des monospaces coiffait la gamme entière, un modèle d’envergure par la taille et la finition, susceptible d’être doté d’un moteur 6 cylindres…
C’est bien là un secteur où Peugeot n’a jamais vraiment excellé, ses concurrents généralistes directs avec leurs modèles correspondant accomplissaient souvent une bien meilleure carrière, auprès d’une clientèle aisée.
Avant guerre il y avait encore beaucoup de marques de grand standing produisant ces grosses cylindrées qui ont établi leur réputation. Seul, Renault avec ses Reinastella, Vivastella et Suprastella grand sport prend des parts de marchés honorables dans ce secteur où se remarquent surtout les Delahaye, Delage, Panhard, Hotchkiss, Voisin ,Salmson, Bugatti et Talbot. Parmi tout ce "beau monde", les 601 Peugeot font bien piètre figure et seuls les modèles découvrables et transformables type « Eclipse » parviennent à séduire quelques clients de la classe bourgeoise.
Après guerre, la situation économique, le plan Marshall et le plan Pons, ne font pas la part belle aux modèles de standing et la destruction de nombreuses usines et atelier a mis plus d’un grand constructeur sur la touche. Citroën, jusqu’au seuil des années « 60 », sera le seul généraliste à proposer une berline 6 cylindres : sa fameuse Traction 15 Cv…
C’est au milieu des années « 70 » que nos trois plus grands constructeurs mettront au point en partenariat avec Volvo un moteur 6 cylindre alimenté, dans un premier temps, par carburateurs et qui, par la suite, sera équipé d’un système d’injection indirect.
Apparues successivement au cours des années 74 et 75, Citroën en équipe sa CX, Renault sa R30 et Peugeot sa « 604 »
Au début des années « 90 » ces trois constructeurs se concurrencent en haut de gamme avec la XM de Citroën, la Safrane de Renault et la « 605 » de Peugeot ; le moteur 6 cylindres PRV (Peugeot-Renault-Volvo) maintenant doté de l’injection électronique équipe chacun de ses 3 modèles du haut de gamme français…
Par ailleurs, succédant aux poussifs diesels des années 60 – 70 – 80, une nouvelle génération de moteur à combustion lente fait son apparition, maintenant boosté par un turbo, ces mécaniques équipent les modèles les plus prestigieux leur permettant enfin d’atteindre un niveau de performance digne de grandes routières.
Dans cette exercice Peugeot se montre précurseur… en 1979, il équipe sa 604 d’un diesel de 2.3l turbo compressé produisant 80 Ch. permettant à cette grande berline d’atteindre une vitesse de pointe de 160 km/h.
C’est à partir de cette date, qu’en matière de véhicules fonctionnant au mazout, la course aux chevaux est lancée et va progresser constamment pour permettre à des véhicules, jusqu’alors réputés asthmatiques, d’atteindre des vitesses, des accélérations et des reprises égales et parfois supérieures à celles de leurs homologues essences et ce, pour un coût de revient bien moindre en matière de consommation, le carburant pour moteur à huile lourde étant bien moins cher à la pompe...
- C'est bien beau tout ça, l’ami Farfadet mais, pour la 605 alors, qu’en est-il ?...
- Ah oui la 605 !... Bon eh bien… il vous faudra revenir pour lire la suite à paraître d’ici quelques jours …
Le 21 Septembre 1994 après les essais effectués la semaine précédente nous prenons possession de notre 605 SRDT 2.5 « Gris château » contre la coquette somme de 213000 F dont il faut déduire le montant de la reprise de la 405 à hauteur de 86000 F. Dans cette transaction, le SAV et une extension de garantie sur 4 ans font partie du contrat… Ce qui ne s’avérera pas inutile, nous le verrons par la suite.
Rouler à bord d’une 605, toute modestie mise à part, c’est particulièrement bluffant même quand votre voiture précédente était une 405 STDT… nous sommes sur une autre planète, il faut en convenir… Déjà, du point de vue du conducteur, l’engin que vous avez pris en main, bien plus imposant, se révèle surtout par sa remarquable efficacité à dévorer l’asphalte. La 605 évolue tout en puissance mais aussi en douceur et en silence. La tenue de route est irréprochable, l’amortissement sans faille, le confort à bord, plus qu’appréciable. Lors des voyages effectués avec cette grande voiture il se dégage un sentiment de totale sérénité. Une fois repéré les cotes de son gabarit important, cette auto se conduit du bout des doigts. Sur autoroute on se sent comme sur un tapis volant. Le couple moteur élevé, assure des reprises énergiques à cette lourde voiture qui prend inlassablement de la vitesse dans les rampes à taux élevé même sinueuses. Il faut avoir testé cette mécanique sur l’A13 dans le sens Province-Paris, sur les courbes montantes du secteur à proximité de Pont-Audemer, pour en connaître le souffle puissant et la redoutable énergie. A 130 en bas, vous êtes à 175/180* au sortir de la rampe et encore parce que par, sécurité, vous retenez la cavalerie. C’est jubilatoire, il faut l’avouer, de prendre la file de gauche et ainsi, de remonter tout en souplesse et vivacité les usagers de la file de droite… La 605, grâce à son assise remarquable, est comme scotchée sur sa voie. L’autoroute est bien son terrain de prédilection. Sur route, le sentiment est bien le même, elle accroche le bitume, sa tenue en virages, même serrés, est quasi impériale, le roulis bien maîtrisé, ne chahute pas ses passagers d’un bord sur l’autre lors d’enchainements de courbes, et les remises en vitesse, sont particulièrement toniques. La seule situation où la voiture se montre quelque peu pataude est occasionnée par les ronds-points où le gabarit et le poids de la voiture invitent à avoir le pied léger pour aborder ces giratoires, en souplesse si vous ne voulez pas malmener vos passagers. Vous le comprendrez aisément la 605 est une auto faite pour les grands espaces. Alors, nous ne manqueront les occasions pour la faire caracoler à son aise sur quelques grands axes routiers de notre douce France.
Pendant deux années consécutives circulant à bord de cette excellente berline, nous n’avons connu que plaisirs et satisfactions … jusqu’au jour où …
Et là, c’est une autre histoire qui mérite chapitre bien à part …
L'aventure "605" / 3ième ... - Le Mirebalais Indépendant
"Vitaline" vous raconte : " Nous sommes le Samedi 10 Aout 1996... à 8 H 45, je franchis le portail du Centre St. Martin pour une chevauchée qui doit me faire traverser la presque totalité du ...
http://www.mirebalais.net/article-l-aventure-605-3ieme-43538817.html