Réédition d'un article initialement publié le 15/01/2019 à 11:17 et le 22/04/2020 à 12/11.
Hier soir sur FR.3, à 21H05 était diffusée l'émission "Des Racines et des Ailes" dont les deux premiers sujets en rapport avec notre patrimoine étaient les chantiers de restauration de Notre Dame de Paris et de Notre Dame de Chartres.
Extraordinaires images du démontage périlleux de l’échafaudage de Notre Dame de Paris dont les milliers tubes métalliques avaient, en grande partie, fondu se soudant les uns aux autres, lors de l'incendie du 15 avril 2019. Spectaculaires démontage du grand orgue dont l'ensemble des tuyaux étaient recouverts de poussière de plomb.
Ce fut aussi une grande joie de découvrir les résultats stupéfiants des travaux de restauration de la cathédrale de Chartres où, à l'intérieur, tous les murs, voutes, colonnes et le statuaire du jubé ont retrouvé tout leur éclat originel, leurs pierres étant redevenues blanches. Mais ce sont surtout les vitraux du XIIIe siècle qui ont retrouvé leurs magnifiques couleurs. C'en est fini de cette nef, de ce chœur et de ce transept sombre, noirci par le temps et les cendres de l'incendie du 4 Juin 1836. Aujourd’hui c'est un émerveillement grandiose qui vous saisit quand vous entrez dans la cathédrale qui illumine la Beauce.
Dès lors restons dans cette thématique des Cathédrales qui nous entraîne à travers les régions de France où elles sont érigées depuis des siècles. Un voyage dans le temps et des projets d'évasion pour l’Été prochain où il s'avère que, si le déconfinement est, en grande partie réalisé, on pourra au moins circuler sur les routes de l'hexagone et de là redécouvrir les splendeurs de notre patrimoine.
Hier, était la date d'ouverture du "Printemps de Bourges" premier grand festival de l'année qui hélas ne pourra se tenir à cause de la pandémie Covid 19. (Tiens ! Bourges est dans le 18 !... ) Mais, qui sait que la bonne ville de Bourges recèle l'une des plus belles cathédrales gothiques de France, qu'elle dispose d'une architecture très élaborée, d'un programme iconographique important, de belle facture, et surtout de vitraux d'une splendeur inégalée à découvrir dans son chœur à double déambulatoire ?...
On parle plus souvent de Paris, Reims, Amiens, Strasbourg, comme villes disposant d'une remarquable cathédrale... hélas, on oublie souvent Bourges !... Le pire, c'est que sont les anglais qui ont produit le plus d'ouvrages sur cet édifice hors normes...
Eh bien, je vous invite à la découvrir dans une série de 11 articles à se suivre, de lien en lien, à partir du lien que vous trouverez au bas de cet article. Cette Cathédrale Saint-Étienne au centre de la France, mérite le détour et que l'on s'intéresse à elle, vous serez émerveillés, n'en doutez pas, surtout si vous allez la découvrir de visu ... une belle destination je vous l'assure !
Les chantiers des plus importantes cathédrales de France
Ville |
Dates |
Hauteur |
Longueur |
---|---|---|---|
115 m/37 m |
130 m |
||
1135-1517 |
78 m/24 m |
113 m |
|
1135-1281 |
|||
1138-1430 |
64 m/34 m |
134 m |
|
1145-1235 |
66 m/22 m |
103 m |
|
1145-1506 |
151 m/28 m |
144 m |
|
1148-1523 |
75 m/24 m |
90 m |
|
1148-1230 |
114 m/27 m |
||
1155-1235 |
60 m/24 m |
110 m |
|
1163-1345 |
96 m/33 m |
127 m |
|
1170-1487 |
/34 m |
123 m |
|
1176-1439 |
142 m/31 m |
111 m |
|
1195-1230 |
65 m/37 m |
125 m |
|
1199-1634 |
62 m/29 m |
114 m |
|
1211-1275 |
87 m/38 m |
149 m |
|
1220-1269 |
112 m/43 m |
145 m |
|
1220-1552 |
93 m/46 m |
136 m |
|
1225-1569 |
67 m/48 m |
72 m |
|
1282-1480 |
78 m/40 m |
114 m |
Histoire des cathédrales en France - Wikipédia
En France, beaucoup des cathédrales romanes ont disparu, remplacées par les cathédrales gothiques. Mais il subsistent tout de même encore aujourd'hui : la cathédrale Saint-Étienne d'Agde, la ...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_cath%C3%A9drales_en_France
Voir aussi dans cet article la liste exaustive des cathédrales bâties sur le sol français, avec illustrations surgissantes.
La France est un grand champ fleuri de clochers et de tours… églises, abbatiales et cathédrales sont, par centaines, des joyaux en pierres bien plus pieuses que précieuses, qui jettent l'ombre ciselée de leurs audacieuses superstructures sur les pentes de monts boisés, au fond des vallées rieuses ou au cœur des plaines dorées.
Ce patrimoine millénaire est venu jusqu'à nous ; Hautes bâtisses qui dominent les toits d'ardoises ou de tuiles de nos villes. La France s'illumine de cette présence dix fois séculaires... Cathédrales réparties aux quatre horizons de son vaste territoire.
Oui, moi le farfadet passionné d'histoires d'automobiles je suis aussi un grand amoureux des cathédrales...
Comment cela est arrivé ?
Ce ne fut pas un coup de foudre, cela s'est manifesté de façon insidieuse par petites étapes au cours de ma vingtaine d'années quand, arrivé au Centre Saint-Martin, j'ai commencé à m'intéresser à ce qui est artistique, passant du dessin à la peinture, me mettant aussi à la lecture d’œuvres plus classiques que celle de polars ou d'illustrés... en musique, sortant du répertoire de la chanson populaire française j'ai écouté avec toujours plus de délectation du Mozart, du Bach du Beethoven et aussi du Wagner... Et puis au Printemps 1966 m'étant acheté une "Dauphine" d'occasion, je me souviens de mon premier voyage retour à la maison familiale Etrépagny-Mirebeau, un parcours de 390 km, qui me faisait passer par Chartres...
Chartres ! … Comment ne pas être surpris quand, venant de Dreux, à encore plus de 12 km, vous apercevez soudain ses deux magnifiques flèches qui surgissent de la blondeur Beauceronne. Combien de fois ai-je fait étape dans cette petite ville pour aller visiter Notre Dame de Chartres... je ne saurais dire, mais à chaque fois c'était l'occasion d'un immense émerveillement.
Il y avait aussi Eric F, ce résident autiste qui n'était prolixe que pour parler de cathédrales, Il avait beaucoup d'ouvrages sur ce sujet. Des livres magnifiques, illustrés avec de splendides photos, qu'il feuilletait chaque soir. Lui qui ne savait pas lire, reconnaissait, à partir de chaque image la cathédrale qu'elle représentait. Il connaissait également nombre de termes techniques intéressant ce type d'architecture, vous citant : gâbles, voûtes sexpartite, arcs-boutants, triforium, encorbellement, voussures, absides etc. Comparant ces parties d'un édifice à l'autre il savait en souligner les différences et repérer les caractéristiques essentielles. Il ne dessinait que des cathédrales à grand traits vifs, souvent grossiers, peu finis mais très expressifs. A chaque venue des familles, ses parents devaient l'emmener visiter une grande église ou mieux une cathédrale. Éric, certainement à mon insu, m'a communiqué son virus...
C'est alors qu'à mon tour j'ai effectué ce type visite, employant mes journées de congé pour découvrir d'abord les cathédrales gothiques les plus renommées à Rouen, à Reims, à Amiens, à Paris, mais aussi à Beauvais, à Sens, Noyon, Senlis, Laon et l'instigatrice du style, la basilique Saint-Denis cette mausolée des rois de France.
En 1969, l'année de mes 25 ans j'effectuais un stage de formation en maçonnerie moderne à Caen, à cette période, plutôt que des voitures, je me suis mis à dessiner des cathédrales... c'est aussi à cette époque que j'ai effectué plusieurs visites au mont Saint Michel, tombant en extase devant la Merveille. Peu après, lors d'un voyage en Autriche, je découvrais Notre Dame de Strasbourg.
Et puis il y eut les 25 ans du Centre Saint Martin...
Bourges : Façade ouest - Vue du chevet vue du Sud-Est - Gable en avnt du grand Ousteau - Voutes sexpartites de la nef.
Au printemps 1989, cela va bientôt faire 30 ans, Georges Ducommun. le directeur du Centre me chargea de préparer une sortie visite d’édifice prestigieux à prévoir pour le mois de Juin 1990 …
Tous les lundi après-midi de 15H à 16H30, nos compagnons résidents de l’institution, bénéficiaient d’un cours de l’art que l’on illustrait à grand renfort de diapositives. Le programme pouvait se focaliser sur des grandes périodes de culture : Égypte, Grèce, Rome et sur les grands bâtisseurs du Moyen Âge. De cette période du moyen âge, nous avions déjà plusieurs fois visité les cathédrales de Chartres, d’Amiens, de Reims, et Notre Dame de Paris… Ces visites étaient préparées de 6 mois à un an à l’avance par l’étude approfondie et toujours illustrée de nombreuses images et photos lors de ces cours du Lundi après-midi …
Restait le deal qui consistait à effectuer le déplacement aller et retour dans une journée depuis notre Vexin Normand, jusqu’au lieu de prédilection, sachant que nos résidents sont fatigables et qu’un voyage en car dépassant les 600 kilomètres peut devenir une rude épreuve pour bon nombre d’entre eux et donc pour les encadrants …
En contemplant la carte de France, compas en main, je pointais à une distance de 300kms de notre lieu de villégiature les édifices remarquables à visiter.
Cela sautait aux yeux … faire là cette excursion, au cœur même de notre pays, en la bonne ville de Bourges qui recelait un chef d’œuvre architectural de très haute volée et surtout nanti d’un chevet en abside, véritable écrin laissant passer la lumière qu’elle décomposait en couleurs éclatantes à travers ses extraordinaire vitraux du XIII siècle… Un vrai feu de contre artifices !
Un Samedi de fin avril 1990, tôt le matin, mon épouse, nos deux filles et moi, prenions place à bord de notre «309 Green » pour effectuer un voyage éclair au cœur de la France.
Franchissement de Vallée de l’Eure, traversée de la Beauce puis de la Sologne aux fraiches frondaisons surgissant de la brume, nous arrivions à pied d’œuvre à 9H30 alors qu’un clair soleil de Printemps projetait toute sa force rayonnante à travers les verrières du chevet de la Cathédrale de Bourges.
Focal et zoom posés sur pied, je commençais un reportage photos que je n’oublierai jamais :
Baignant dans un océan de couleurs aux nuances et à la profondeur infinies, accompagné par une fantastique musique d’orgue, grâce à cette harmonie chromatique résultant du mariage entre sons et tonalités extrêmes il me fut donné, ce jour, de faire un voyage extraordinaire au chœur de la lumière …
Au cœur de la campagne berrichonne, bordé, au Nord Est par la Sologne, en un pays au sol calcaire, bien irrigué par moult rivières, Bourges, ville d’environ 80 000 âmes, préfecture du département du Cher est aussi la capitale du Berry .
A l’entour, la géographie des lieux, est faiblement accidentée. A partir de ce plateau, peu élevé, la campagne est très ordinaire mais paisible à souhait, idéale pour le repos de l’esprit. La monotonie du paysage est rompue par les douces courbures de quelques collines et la variété de la végétation colorant en nuances de vert et d'ocre, des terres le plus souvent fertiles. Ce bas pays se présente sous un panachage de forêts, de marais et de landes parsemées de pâturages, de cultures céréalières et même de vignes. Dans ces contrées aux horizons flous et fuyants, l’influence des cours d’eau prend toute son importante. Dès les beau jours, cet élément lié à la vie, associé à la lumière vive qui baigne ce pays berrichon, le fait étrangement miroiter.
D’un point de vue historique, Bourges, au cours du Moyen-âge, a connu une activité commerciale prépondérante, surtout grâce à ses drapiers. Jaques Cœur y est né, Charles VII y a demeuré et Jeanne d’Arc y a séjourné…
Au Sud de la ville, à environ une vingtaine de kilomètres, l’église abbatiale, Saint-Martin de Plaimpied, parvenue jusqu’à nous, par sa majestueuse présence, demeure l'un des témoins isolés de ce rayonnement spirituel et culturel dont a bénéficié ce pays des basses terres …
Enfin, cette contrée très provinciale doit sa célébrité au Duc Jean I de Berry qui, au 14ième et 15ième siècle, la para de joyaux, tels que ses châteaux connus à travers les célébrissimes enluminures des « Très Riches Heures »… Quant à la renommée de cette région elle nous vient de Georges Sand qui y habita au 19ième siècle, s’entourant de nombreux artistes, peintres, musiciens, poètes et écrivains.
Aujourd’hui le « Printemps de Bourges » y promeut la musique et la chanson populaire.
Tels sont les mécènes les plus connus qui ont œuvré là, toutefois, ce ne furent pas les seuls, d’autres, avant eux, allaient y dresser ce qui apparaît encore aujourd’hui comme étant la perle rare et flamboyante de ce foyer culturel : sa Cathédrale Saint Étienne.
Bourges : naissance d'une cathédrale ... - Le Mirebalais Indépendant
Réédition d'un article publié initialement le 28/08/2009 En l'an 1020, l'archevêque Gozlin, fils naturel d'Hugues Capet, fait construire une primatiale romane importante qui s'appuyait alors su...