Réédition d'un article initialement publié le 12/08/2017 à 11:44
Mardi prochain, 8 Septembre 2020 à 21H05 sur M6, au cours d'une soirée thématique sur les enfants pas comme les autres, sera diffusé un téléfilm : "Apprendre à t'aimer" qui nous fera découvrir l'univers des parents d'enfants trisomiques. Cette émission sera aussitôt suivie d'autres passant de la fiction à la réalité : témoignages, échanges, débats etc. Pour bon nombre de téléspectateurs, cette soirée découverte sera aussi émouvante qu'instructive.
Quand je suis arrivé au Centre Saint-Martin (Foyer de vie) en automne 1965, j'ai découvert ce monde extraordinaire des personnes trisomiques, à l'époque ils étaient ados. Il faut savoir qu'avant guerre, jusqu'au milieu des année "50", dans les familles où il y avait un enfant trisomique, le plus souvent on le cachait et lorsque la possibilité se présentait, on le plaçait dans des maisons d'accueils du type orphelinat ou hospice. A l'aube des années 60, sont fondées les premières institutions spécialisées accueillant les enfants déficients mentaux : IME, IMP IMPRO... en même temps que se créent des écoles de formation pour travailleurs sociaux.
Parole est maintenant donnée à Gérard, l'un de nos Joyeux et honorables compagnons.
Les apparences sont souvent trompeuses, en tous cas, elles masquent toujours d'autres facettes de la réalité... on voit, on remarque et on se fait immédiatement une idée... la représentation devient concept mais aussi préjugé... Il faut apprendre à voir bien au-delà... de là à comprendre ce que l'on y découvre, il y a, bien sûr, un long chemin à parcourir... en l’occurrence je peux vous raconter ce que fut le mien à partir de ce jour où je suis arrivé au Centre Saint-Martin à Etrépagny dans le département de l'Eure...
C'était le 5 Septembre 1965, j'étais dans ma 19ème année, en fin de période d'adolescence, au seuil de ma vie d'adulte. Ce sont mes parents qui m'ont conduit là et si j'étais quelque peu inquiet, ne sachant ce que j'allais y découvrir, j'avais aussi l'expérience de l'internat fréquenté depuis ma tendre enfance, ayant été placé dans une institution en Suisse à Saint Prex dès l'âge de 12 ans...
Ce nouveau cadre de vie fut un enchantement, je m'y suis senti bien, tout de suite, l'équipe directrice, les accompagnateurs étaient des personnes dynamiques, chaleureuses, enjouées. Nous vivions dans des pavillons, constructions satellites autour du « château » sis sur une propriété en grande partie boisée, de 33 hectares... Un lieu de vie au contact de la nature tout à fait adapté à la sérénité indispensable pour notre population « marginale »
Non, je ne m'étendrai pas sur les raison de ce placement, vous l'aurez deviné, je suis une personne affectée des symptômes de la trisomie 21... à l’origine de cette découverte, dans l'univers médical, on qualifiait la personne porteuse de cette « tare » de "mongolien", sans doute en raison de notre faciès marqué par les traits caractéristiques des peuples de l'Asie centrale... hors les stigmates physiques relatifs à cette situation, les troubles neurologiques sont aussi manifestes à des degrés divers suivant les individus.
Eh oui, je vais en trouver bien d'autres des « comme moi » dans cette nouvelle institution dirigée par Georges Ducommun et qui a accueilli ses premiers pensionnaires (aujourd'hui on dit : résidents), le 15 mai 1965... Pierre, Alexandre, Thierry, Daniel, Jean-François, Catherine, Élisabeth, Laurence, mes nouveaux amis, sont de la même « famille »... nous avons en commun, la joie de vivre, le rire facile, l'enthousiasme, l'amour des blagues à faire aux autres et à partager en retour, l'envie d'apprendre surtout ce qui tient à la vie pratique mais aussi à ce qui est du domaine de l'esthétisme, en lien avec les arts tels que la musique, la peinture, le dessin, la poésie, le chant, le théâtre...
On reçoit tout ça à Saint-Martin jusqu'à composer un véritable art de vivre ponctué des moments rythmiques en phase avec les exigences du quotidien.
Vous allez dire, oh mais il s'exprime trop bien pour un "trisomique", ce Gérard là !... mais s'il est avéré que notre élocution n'est pas parfaite et que, parfois, il nous manque du vocabulaire, il n'en n'est pas moins vrai que, être pensant comme vous, très observateur de notre environnement, nous reflétons avec une conscience très affûtée et lucide ce que nous saisissons intérieurement de nos perceptions et du ressenti vif que nous en avons. Je vous décris donc ici, en termes tout à fait compréhensibles, ce que je formulais avec mon langage et ma manière puérile et tout à fait affective, à travers mes relations aux autres et au monde.
J'ai donc passé l'essentiel de ma vie au Centre Saint-Martin, plus de cinquante années !... En voici quelques pans à partir de photos que je vous commente illico …
1966 au jardin potager... et, après une bonne journée d'activité intense, une bonne nuit de sommeil réparateur...
Mais qu'est-ce que vous croyez ? que je suis un flemmard à me prélasser ainsi dans une brouette... là encore, vous vous fiez aux apparences. Il n'en n'est, rien mes bons amis, c'est la pause goûter de 10H30...on vient d'arrêter le carrousel des brouettes avec lesquelles nous transportons toutes le pierres écrémées après le passage de la herse suite au défrichage de ce jardin. Une activité très physique qui nous a occupés pendant tout l'automne. Et, en fin d'après-midi, à 17H, après une bonne journée de labeur, on apprécie l'heure des cours artistiques, de peinture, de modelage ou d'eurythmie… place à la création... Récréation !...
Une journée, bien remplie s'ensuit immanquablement d'une bonne nuit. Nous étions 3 compagnons par chambre, la mienne, au Pavillon Saint-Christophe, je la partageais avec Michel H. et Jean-Michel F. on s'entendait très bien tous les trois...
1967 le café du dimanche dans une salle à manger du château - Au retour du travail devant l'atelier tissage.
Ah là, en compagnie de mes amis Alexandre S. et Dominique P. nous prenons le café du dimanche après-midi, une faveur accordée aux plus de 20 ans qui ne sont pas tenus de faire la sieste entre 14H et 15H. Le café c'est du décaféiné… mais cela n'empêche que nous apprécions vivement ce moment de tranquillité et de bavardage entre résidents
À droite, nous avons posé pour une photo de groupe, au retour des chantiers, à midi. Vous me retrouvez sur le rang du fond, en haut à gauche, juste à côté de moi, en allant sur la droite, vous avez, Daniel T. Peter C. Jean-Michel F. Eric F. Dominique P. Thierry B. Christian R. Accroupis devant, en partant de la gauche sur la photo vous avez ; Denis L. Michel H. Daniel H. notre moniteur éducateur Patrice L. Serge et Bernard B. (jumeaux) et Pierre L.
Changement d'époque, ici, nous faisons un bond dans le temps... Le pavillon Saint François fut la première unité familiale créée, qui a accueilli ses 8 premiers résidents adultes au Printemps 1970. D'abord tenu par Mlle Huguette B. et M. Patrice L. puis par la famille B. de 1971 à 1978, c'est, à partir de la rentrée de cette année là que la famille L. a pris en charge notre joyeuse maisonnée et ce pour une période de presque 25 ans...
On vient de tirer les rois et, ma foi, je suis déçu car c'est ce sacré Marc qui a eu la fève et il est bougrement content, d'autant qu'il a choisi Charlotte L. comme reine... un comble... j'aurai tellement aimé être à sa place et avoir, moi aussi, choisi Charlotte que j'aime beaucoup...
Sur la photo de droite, ce devait être un goûter d'anniversaire... sans doute celui d'Amélie la sœur aînée de Charlotte et que j'aime beaucoup également. Regardez, ils ont posé le gâteau à côté de moi... Eh ! eh ! ils ont bien confiance... Tiens ! il me revient une anecdote croustillante et le qualificatif est tout à fait de circonstance, s'agissant de gâteaux… c'était un dimanche soir et on avait eu du gâteau à l'ananas au dessert, notre Charlotte n'avait pas fini sa part et avait laissé un gros morceau. J'avais la charge de mettre tous les restes du repas dans l'une des poubelles sur le perron jouxtant la cuisine... Oh quel gâchis ! pensais-je, bon, cette part ne va pas être perdue pour tout le monde... et hop ! je vais finir ce délicieux gâteau (j'adore l'ananas) j'allais me mettre une première cuillerée en bouche quand madame L. qui m'observait à mon insu, m'interpella depuis sa fenêtre de cuisine : « Que fais-tu Gérard ? » … je sursautais me ressaisissant aussitôt, lui répondant avec cet aplomb qui m'est familier : « Oh madame L. je le coupais avec ma cuillère pour le mettre à la poubelle... »
Sur la photo suivante, ce devait être à un moment de goûter (même disposition de la tablée que sur la photo précédente) nous apercevons plus nettement Michel H. et Henri C. et, en face d'eux, en revenant, Marc B. de M. Patrick G. et madame L.
Je me souviens des paroles que nous récitions ensemble avant chaque repas, à cette époque là :
Dans la maison au fond des bois,
Sur la table, le pain est roi ;
Nous le taillons, nous le mangeons...
De lui, ce que je reçois,
C'est la force, qu'à mon tour je donne,
À ceux qui n'ont pas de maison...
Retour en arrière au milieu des années 80... Là, je suis attentif à ce que font les deux filles L. Charlotte, la cadette (juste à côté de moi) et Amélie l’aînée. (Elles ont un peu plus de 3 ans de différence) On les voit ici, qui déballent un cadeau, ce devait être à l'occasion de l'anniversaire d'Amélie. Je les ai vues grandir toutes les deux... Amélie, je me souviens de l'avoir fait manger quand elle était sur sa chaise haute... elle devait avoir 18 mois quand, avec ses parents, ils ont pris en charge le pavillon au mois de septembre 1978.
J'aimais bien ces dîners où les filles nous racontaient ce qu'elles faisaient et apprenaient à l'école... que d'instants joyeux et d'éclats de rires autour de la table ! S'en suivait des soirées lectures, tricots, dessins, bricolages de toutes sortes... mon Dieu, que le temps passait vite !...
Débarrasser après les repas, balayer la salle à manger, puis la cuisine, tout ceci j'y participe activement, J'aime bien la vie de maison, voyez-vous. Madame L. m'a aussi confié l'étendage du linge sorti de la machine à laver. En hiver cela se fait au sous-sol et aux beaux jours sur le grand étendoir derrière la maison, à l'orée du bois. Oh que de fois je l'ai fait grincer Madame L quand, malgré ses recommandations, je plaçais le linge mouillé, torchons et tricots de peau, sur les radiateurs métalliques... Je savais bien qu'il fallait éviter cela , mais, c'était plus fort que moi et je recommençais à chaque fois … c'était pour que le linge sèche plus vite et Madame L me disait que cela pouvait tacher le linge à cause de la rouille... Bon !...
Ah oui, avec le balai aussi, j'avais trouvé un petit jeu très amusant. Depuis ma fenêtre de chambre, à l'aide du manche, j'aimais bien repousser le volet gauche de la cuisine de la famille L Comme ces pièces se trouvaient dans l'angle fermé à la jonction du raccordement des pavillons (partie communautaire et appartement de fonction), cela m'était facile de repousser en position fermé le battant. Et bien sûr, je me suis fait choper en flagrant délit par Monsieur L. ça ne m'empêchait pas de recommencer pour faire râler notre bon chef de maisonnée... Mais non, je ne suis pas espiègle, je suis seulement taquin et farceur, voilà tout !...
Cette photo prise un dimanche après-midi au retour d'une exposition sur les orchidées à Charleval, en 1986, vous présente tous les résidents de Saint François à cette époque, de gauche à droite vous avez : Jean-François M. Patrick G. moi, Michel H. Marc B. de D. Henri C. Pierre de B. Jean-Louis B.
Sur la vue suivante nous nous trouvons sur le pont japonais du merveilleux jardin de Claude Monet à Giverny... vous me retrouvez au milieu du groupe... Quelle lieu splendide ! une super sortie du Dimanche !...
Photo à gauche : en 1971 s’inspirant de jeux de Noël joué par les adultes, Mme Colette D. en écrivait un texte avec musique et chants adaptés pour être interprété par les résidents. Elle y greffait l’adoration des rois et celles des santons ce qui permettait de faire participer tous les résidents qui pouvaient être jusqu’à 60 sur scène. Ainsi ce Jeu de Noël ils le présentait à leurs familles, aux amis du Centre et aux personnes de la localité … A chaque fois, c’était une magnificence, un grand moment d’émotion intense - Deux photos suivantes : en 1992, nous ajoutions à notre répertoire un jeu de Saint-Martin.
Et maintenant, tous en scène !
D'abord la vue à gauche : Les jeux de Noël, je me souviens y avoir tenu le rôle du bon aubergiste. Quand Marie (Françoise D.) et Joseph (Jean-Michel B.) se présentaient à moi me priant de les héberger pour la nuit, je leur répondais ceci :
Hélas ! le maitre ne veut point,
Sans argent, il ne donne rien
Mes pauvres gens, que je vous plains !
Je retournais dans les coulisses en pleurant à gros sanglots, le visage dans mon grand torchon à carreau...
Sur les deux photos suivantes, c'est la troupe des « Saint-François" jouant dans le petit jeu scénique contant les hauts faits de Saint Martin souvent appelé le 13ème apôtre. C'est Monsieur L. qui en assurait la mise en scène...
Oh là là ! Qu'est-ce que j'ai pu le faire marronner avec mes « Babars. ».. j'en ris encore sous cape ... en effet, j'avais une réplique à donner suite à celle de Jean-François qui disait : « Ils approchent... » où je devais m'exclamer : « Les barbares sont là ! » et moi d'annoncer avec audace : « les babars sont là ! » Bien sûr que je le faisais exprès et le « père Lulu », le savait bien aussi … et puis ça faisait éclater de rire toute la troupe...
Le jour de la représentation en public, bien évidemment, j'évitais de commettre cette bévue … mais il fallait que je fasse très attention à ce que ça ne m'échappe pas… sacrés Babars !...
C'était notre ami Marc B. de D. qui tenait le rôle de Saint Martin et je dois convenir qu'il était vraiment crédible dans ce rôle. Un formidable Saint-Martin et un charmant compagnon aussi !...
Changeons d'ambiance pour, du théâtre, passer à la fête et là, aux années carnaval… Oh quelles bonnes tranches de rigolades pour préparer cela ! on s'y prenait dès le mois de janvier, pour confectionner les costumes, les masques, les accessoires et le décor se rapportant au thème choisi... Il fallait être très créatif... et nous, à Saint François, avec nos patrons, on avait vraiment de l'inspiration et de l'occupation pour nos temps de veillées.
Sur la photo de gauche, nous avions confectionné une immense marionnette du nom de Galapiat qui devait être sacrifiée et mise au feu à la fin du premier carnaval.
Sur la photo suivante, ce devait être en 1998, le carnaval se réalisait sur le thème du cirque. Je me souviens que Jean-Marc S. éducateur et eurythmiste avait réalisé un magnifique chapiteau avec des gradins dans la salle des fêtes . Ici, je suis en tenue d'acrobate et je participe au lancer du lasso et au tirage de corde, et dans un numéro suivant je faisais un tour de piste en trottinette en bois, faisant la course avec Patrick G.
Chouette journée ! Attendez, les amis, ce n'est pas fini !...
Vous pensez bien que l'année suivant le Mondial s'étant déroulé en France en 1998, nous n'allions pas manquer d'y faire un magistrale clin d’œil en s'insérant de manière très colorée, dans le thème du carnaval de cette année 1999... sur les Jeux Olympiques...
Croyez bien qu'on a "mis le paquet" pour se faire remarquer, ayant choisi la délégation française, usant de tous les poncifs du genre et n'omettant aucun cliché sur la réputation des Français en matière de savoir vivre (du bien vivre surtout...) et de sport à la papa comme vous pouvez en juger sur les photos ci-dessus... Super mascarade et belle débandade franchouillarde... tout y est ! sacré père Lulu, il s'est encore bien investi avec nous, sur ce coup là !
Il faut dire que l'année suivante, sur le thème de la grande aventure du XXe siècle, il n'est pas resté les bras croisé notre papa Lulu… cette fois encore, c'était du grand délire comme vous pouvez le constater sur la photo en bas à droite ; on avait même confectionné des autos d'époques différentes en carton que l'on s'arnachait, maintenue aux épaules grâces à des bretelles. Et moi, pour faire la circulation, on m'avait revêtu d'un uniforme d'agent de ville... ne suis-je pas magnifique ainsi ?... Faire la police, ça me va bien aussi !...
N'allez pas penser qu'à Saint-Martin, on passe l'essentiel de notre temps à jouer, plaisanter et festoyer, comme vous pouvez le constater ci-dessus, on travaille aussi et sérieusement …
Quoi ! Vous en déduisez à présent, que j'ai l'air de ne rien faire parce que je souris sur les photos en question. Et alors ! Le travail, ça ne m'a jamais rendu triste et puis, si on apparaît soudain dans mon environnement avec une focale pointée sur moi, sachez que je sais très bien prendre la pose... ceci expliquant cela … non mais !...
Pendant de nombreuses années j 'ai travaillé au jardin... il n'y avait pas meilleur que moi pour désherber une plate-bande. La photo de gauche a été prise au cours d'une permanence d’Été et la hotte en vannerie, en bandoulière, est destinée à recueillir les haricots en rame - on en produisait une tonne et demi au cours des trois mois d’Été… le tout passant en conserve dans des bocaux que nous stérilisions nous-mêmes. De bonnes réserves pour l'année à suivre !…
J'ai aussi longtemps travaillé à la menuiserie de Monsieur T. puis de Monsieur V. On y fabriquait des tables de nuits, des porte-revues, des plateaux désertes et parfois on réalisait du plus gros ouvrage comme la réalisation et le montage des éléments du proscenium dans la salle des fêtes...
Le plus souvent, j'effectuais les tâches de finition : ponçage et lustrage vernissage. J'avais plus de mal pour réaliser seul des mortaises... mais ça me plaisait beaucoup le travail du bois... et ça sent bon, toutes ces essences !...
Et j'ai aussi fabriqué des jouets à l'atelier Écureuil... Voyez comme je m'y plais dans cet atelier et comme mon patron m'observe bien tandis que je réalise un chanfrein à la râpe sur un entretoise qui servira à la confection d'un cheval à bascule...
Une activité que j'adore : la cuisine … épluchage de légume en compagnie de Sylvie P . C'est du sérieux on porte la toque ici ...
Et c'est reparti pour les événements festifs mes bons amis ! Vous apercevez ici, mon amie Catherine P. nous avons le même âge, elle est mon aînée de deux mois ; tous les deux, nous sommes nés en 1946, elle, le 31 octobre, moi, le 29 décembre... C'est pour ça que sur la photo c'est elle qui m'offre le bouquet traditionnel lors de la petite fête d'anniversaire qui s'est déroulée au Centre Saint-Martin au mois de janvier 1997, mon anniversaire tombant pendant les vacances de Noël.
Mais, en famille, alors là, j'ai eu droit à la totale ! tous les miens se sont rassemblés le 26 Décembre 1996, dans la maison de mon frère Maurice, l'aîné de notre famille. Nous étions au moins une soixantaine de personnes ce soir là à Chambourcy... frères, sœurs, tantes, oncles, neveux, nièces, petits neveux, petites nièces… et nous avions aussi invité la famille L. venue de Saint-Martin. Oh là là, j'étais vraiment le roi de la fête... quel bonheur ! voyez là, en bas à droite, comme je suis heureux auprès de ma nièce Françoise C.
Que je vous dise : les relations épistolaires avec ma famille, ça n'en finissait jamais... que de lettres j'ai reçues pour m'annoncer les nombreuses naissances et combien j'ai dû en rédiger pour féliciter chacun et leur donner de mes nouvelles !...Tout ce courrier avec les poésies et chants que je recopiais sans cesse, dans mes cahiers ça a bien occupé mes temps libres, je puis vous l'assurer !...
Décollons donc et voyons maintenant les choses de bien plus haut... ce fut une très bonne expérience ce baptême de l'air auquel tous les résidents du Centre et leurs éducateurs ont participé en ce jour de printemps. Le ciel était un peu gris mais nullement bas de plafond si bien que nous avons pu survoler notre propriété et même la ville de Gisors. Un monde en miniature s'offrait à nos regards ébahis...
Oui, là, avant le décollage, auprès de Kristine T, c'est vrai que je ne suis pas très rassuré... mais, le pilote était excellent et la peur a vite fait place à l’émerveillement...
Tous les résidents de la maison Saint-François, nous avons participé aux heureux événements de la famille L. et c'était des moments de grande joie.
Sur la photo de gauche, nous sommes au repas de la communion de Charlotte à Saint-Denis-le-Ferment au bord de l'Epte...
Sur la photo de droite, étant invité, j'ai eu la joie immense de participer au mariage d'Amélie à Mirebeau … un ravissement ! que des souvenirs heureux !… Merci à eux de m'avoir reçu dans leur belle famille que j'adore ...
1998 lors de la venue de l'écrivain conteur Jean Markale qui nous avait fait une magnifique conférence sur Merlin l'enchanteur.
Eh bien voilà un petit tour en images sur ce qui fut mon parcours au Centre Saint-Marin, la vie y était douce et épanouissante, la chaleur humaine intense. Voyez mon sourire sur cette photo, il n'est pas exagéré, la Famille, que ce soit celle tenant au lien du sang ou celle, spirituelle de la communauté qui vous accueille, je ne connais rien de plus beau, de plus noble et de plus bienfaisant !
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Gérard nous a quittés en cette fin de Printemps quelques jours avant l’Été. Il était dans sa 71ème année. Les obsèques ont eu lieu à l'église de Saint Florentin (Yonne) le 22 Juin 2017. Il repose en paix auprès de ses parents. Nous ne l'oublions pas et nous ne l'oublierons jamais...