Réédition d'un article initialement publié le 15/03/2016 à 11:32.
Toujours dans l'esprit d'absolue liberté, ici, dans une ambiance extrêmement hivernale, l'ivresse de franchir les grands espaces blancs...
Plongez dans ce récit de La Grand Course, vous ne lâcherez plus le livre !…
Dépaysement garanti, chaud et froid également, avec ce qu'il faut d’extrême pour bien sentir ce grand écart entre où vous êtes et là où s'effectue cette épopée au grand Nord conduisant du Canada à l'Alaska... plus qu'une aventure, c'est une véritable communion avec ce qu'il y a de plus pur et originel dans ce monde blanc, sous un ciel pur le jour, et illuminé d'aurores boréales la nuit mais aussi une communion s'effectuant surtout avec les chiens de traîneaux.
Avec eux, Nicolas Vanier nous fait vivre sa grande complicité. Pour ses chiens il a une profonde admiration, il leur voue tout son amour et sa reconnaissance. Cela se perçoit tout au long du récit. L'intensité dramatique provient de la forme et de l'état de santé physique et mental de ses chiens qui priment ici, sur ceux de l'homme, le musher, sorte d'aurige sur char à patins...
Ayant cité l’extrême, ce terme qualifie aussi les limites atteintes avec les frontières de la fatigue aux confins du grand manque de sommeil résultant du cumul d'heures passées à maîtriser un attelage parcourant des étapes de 120 à 160 kilomètres d'une seule traite... un « run » d'enfer où l'état de conscience éveillé ne doit jamais sombrer dans le « mirage blanc » par des température pouvant atteindre le -55° …
Vous y apprenez des choses que vous auriez jugé tout à fait invraisemblables, comme par exemple : par ces températures polaires si basses, d'un froid mordant qui dans la seconde, pétrifie en glace la moindre goutte de sueur, de quitter une bonne partie de ses vêtements protecteurs pour affronter les ascensions de montagnes qui vous font exécuter une incroyable gymnastique à patiner sans cesse en poussant le traîneau pour soulager les chiens en traction, ceci, tout en effectuant une danse virevoltante sur les appuis hauts et bas du traîneau. Il ne faut pas que la transpiration résultant de ces efforts considérables, gèle sur votre corps mais qu'une température constante soit conservée... Par -55°, on éprouve alors ni froid ni chaud, seule, la fatigue conséquente des efforts, se ressent parfois très douloureusement dans tous les membres jusqu'à les tétaniser.
Mais ce qui émerveille c'est, comme déjà mentionnée, la communion avec tous les chiens de son attelage. Nicolas Vanier, leur parle sans cesse, leur raconte même des histoires drôles, leur communique son enthousiasme, sa niaque aussi. Les encourager même s'ls n'en n'ont pas besoin car ses chiens sont d'une trempe extraordinaire, faisant montre d'une tenacité, d'une résistance et d'une vélocité inimagiable. Ils peuvent filer au trot soutenu pendant plusieurs heures sur la bonne neige et sur le plat à une allure de 15 km/h en moyenne. Au galop, ils embarquent le traineau à une vitesse frisant les 22km/h. Tous, synchro dans l'effort, chacun prend du plaisir à courir dans le grand désert blanc. Aspirés par cette immensité, ils obéissent néanmoins aux ordres de leur maître, debout en équilbre à l'arrière du traineau. Lui aussi, doit avoir le regard portant loin devant, anticiper pour éviter les osbtacles car, dans cet univers qui semble tellement ouaté, ils sont nombreux, pouvant mettre en péril tout l'équipage : homme, chiens et traîneau. Il y a de nombreux pièges sur la route glacée !...
Djee ! Est l'ordre de direction qui indique à droite...
Yap ! Est l'ordre de direction qui indique à gauche...
Les chiens de têtes les connaissent parfaitement et ne se trompent jamais exécutant la bonne manœuvre dès qu'ils ont entendu l'ordre.
C'est ainsi que vous ferez connaissance avec Burka et Miwook chiens en tête d'attelage de Dark et de Wolf les « Wheel dogs » placés juste devant le traineau puis de Sidi la petite chienne infatigable grimpeuse qui communique à l'ensemble de l'attelage sa pugnacité lors de l'ascension du mythique Eagle Summit...
Mais je ne vous raconterait pas tout le reste de cette formidable aventure, vous invitant maintenant à la découvrir en faisant la lecture de ce livre très bien écrit et docummenté en explications, croquis et photos. Un régal !…
Allez mes petits chiens !