Réédition d'un article initialement publié le : 08/03/2014, 12:55.
Respectons ce merveilleux temps de l'Enfance ... ne précipitons rien, laissons les enfants découvrir et s'émerveiller de tout ce qu'offre la Vie. Cette période de Noël est surtout la-leur. Lumière, apaisement amour et joie...
Non que je sois puritain, prude ou encore réac mais il me semble que plus on évolue, plus on perd pied avec la juste mesure en l'observance de ce qui est biologiquement naturel, psychiquement sain, et intellectuellement raisonnable.
Précipitation, devancement des objectifs, dépassement des paliers d'évolution d'un enfant, le fait est que dans notre société hyper-branché on est de plus en plus pressé de voir grandir nos enfants et donc, que ces êtres humains en devenir soient le plus tôt affranchis des « tares » propres à l'enfance …
Adulte avant l'heure, nos chérubins doivent savoir et enregistrer le plus tôt possible un maximum de connaissances sur ce qui concerne leur propre existence et leur environnement.
Monstre de savoir et de savoir faire … adieu innocence, adieu fraîcheur enfantine, adieu candeur, adieu découvertes et étonnements, adieu aux fables et contes, l'enfant n'a de mystère ni pour lui ni pour ses parents et tous ceux qui ont mission de l'élever dignement et graduellement...
Alors « Tous à poil » nus comme au premier jour du monde et de sa venue en ce monde, voilà bien la nouvelle tendance éducative en gestation que projettent nos têtes pensantes en matière d'éducation aux genres sous forme de livre d'images très réalistes présentant à nos enfants, chaque personne de leur famille et de leur entourage, toutes générations confondues dans le plus simple appareil.
Le but : savoir différencier les sexes à la vue des différences anatomiques les plus intimes, présentés par des dessins réalistes exécutés à partir de modèles croqués dans l'intimité de moments de vie...
Est-ce bien raisonnable ? Doit-on s'en offusquer et crier au scandale ?
En matière d'éducation et d'instruction de nos enfants, aujourd'hui, il en est pour cet aspect de l'apprentissage des genres comme pour beaucoup d'autres, une conception pédagogique trop anticipée, trop axée sur les réalités abruptes qui ne laissent pratiquement plus de place à ce qui permet à l'enfant de « grandir » en découvrant par lui-même ce qui va l'étonner, l'émerveiller, voire l'intriguer et donc le conduire à poser des questions à ses parents, à ses maîtres et à toutes grandes personnes qui ont sa confiance...
Quelle attitude insensée que celle-ci, donnant les réponses avant que ne se posent les questions les appelant !
L’enfant se construit mentalement et psychiquement grâce à sa capacité à imiter mais aussi grâce à son imagination.
Pourquoi vouloir tout démystifier, tout lui présenter sous la forme conceptuelle la plus abstraite à travers les explications et, la plus réaliste par les représentations ?
Est-ce à l'éducation nationale, se substituant alors aux parents et aux familles, de pourvoir à cet éveil aux différences des genres dès que l'enfant entame sa scolarité ?
Différenciation des genres… mais grand dieu, un petit enfant avant d'avoir la vision des différences anatomiques propres aux garçons et aux filles, aux hommes et aux femmes a déjà repéré et donc conscience de ce qui distingue une petite fille d'un petit garçon, qu'il ne confondra jamais, déjà à partir de ce qu'il perçoit de sa mère et de son père par leurs voix aux timbres différents et par l'apparence des traits caractéristiques d'un visage féminin distincts de ceux d'un visage masculin.
Nous oublions que ces choses là, l'enfant les intègre naturellement sans qu'il soit besoin de les mettre en exergue au niveau de sa conscience. Comme tant d'autres facultés propres à s'adapter, il les enregistre graduellement dans le cours normal de son enfance.
Laissez lui sa part de mystère et d’imagination ré-créatrice, laissez lui ses jeux, ses besoins de relations aux autres enfants auprès desquels il grandit également. Respectez aussi leur pudeur naturelle. Laissez-leur leurs petites conversations, leurs échanges candides même à ce propos de la sexualité, laissez-les découvrir par eux mêmes toujours un peu plus de ce qui caractérise les uns et les autres en étant spontanément au contact entre garçons et filles se parlant, jouant et apprenant ensemble, au sein de leurs familles puis à l'école.
Bien sûr, à partir de la puberté il faut les surveiller, surveiller la nature de leurs jeux mais aussi être à leur écoute et répondre à toutes ces questions qu'il nous posent ou bien en corrigeant ce qu'ils nous présentent ou formulent de façon inepte ou erronée.
L'enfant de quatre à dix ans, a surtout besoin d'images douces qui font rêver, de contes enchanteurs et de jeux joyeux. Sa propre légende, il la construit à partir de ces formes ludiques et pédagogiques adaptées à sa dimension d'enfant qui, au fond de lui, en son âme, sent combien il est un adulte en devenir auquel il faut laisser le temps nécessaire pour émerger dans la société des grands et y trouver dignement sa place en tant qu'homme ou en tant que femme...