Il est 15 H 15, la 605 est immobilisée au ras d'un flanc rocheux. Le moteur tourne encore en émettant des grognements plus qu’inquiétants. Je coupe le contact, il se tait aussitôt. Nous descendons, ma femme, ma fille aînée et moi. Elles, vont s'adosser contre la paroi de ce gigantesque talus, tandis que soulevant le capot je tente de découvrir la raison de notre soudaine détresse. Il n'y a pas de fumée mais les deux ventilateurs tournent rageusement. Je ne tarde pas à m’apercevoir que sous la voiture une flaque se forme, suprême humiliation pour cette auto que j'apprécie tant, Sur la face postérieure du coffre un liquide huileux en a graissé le métal vernissé. Qu'est-ce donc : huile ? Eau ?... Une chance la borne téléphonique orange d’appel d'urgence est toute proche. Je me signale donc en panne à l'assistance autoroutière qui m'assure que l'on va, dans un premier temps, baliser la zone où je suis sinistré pour bien nous préserver des autres usagers mais qu'il me faudra attendre au moins une heure pour, dans un deuxième temps, nous tirer hors de l'autoroute. Ceci parce qu'en sens inverse, 10 kilomètres plus en aval, a eu lieu un carambolage mobilisant tout l'appareil d'intervention du secteur y compris les dépanneuses devant évacuer les épaves... Voilà bien nôtre chance ! ... Avant l'appel j'étais allé placer mon triangle de pré signalisation à quelques 90 mètres en retrait du lieu où nous sommes immobilisés. Un quart d'heure s'est passé quand d'un camion de l'assistance autoroutière descend un homme en combinaison jaune pour placer les balises autour de notre voiture établissant une zone sécurisée sur plus de sur plus de trente mètres. Le camion, bien en arrière de nous, les gyrophares en action assure, maintenant notre protection. A l'agent de sécurité qui nous tient compagnie nous racontons nos déboires. Le brave homme trouve consternant d'être ainsi « en carafe » sur le bord de cette autoroute avec une telle voiture. Moi, je trouve cela ridicule, lamentable, affligeant… c’est vous dire combien nous sommes vexés ... Le temps est lourd, la chaleur étouffante et ça fulmine aussi dans nos têtes…
Nous ne sortons de l'autoroute seulement qu’à 17 H. juchés tous les trois à côté du chauffeur dans la cabine d'une grande dépanneuse. Derrière, sur le plateau notre 605 en fâcheuse posture, attend le verdict. On nous dépose au garage Richard & Fils agent Peugeot à Massiac (15). Après avoir remis suffisamment d’eau dans le circuit de refroidissement, la voiture ne redémarre pas malgré les nombreuses sollicitations du mécanicien qui nous fait comprendre que c’est, à n’en plus douter, la méga panne. Heureusement, nous avons le contrat service Peugeot, avec l’extension de la garantie à 4 ans ou 100 000 kms. Notre véhicule n'ayant que deux ans et seulement 30 000 kms, nous pouvons bénéficier pleinement et gratuitement de ce service d’assistance. Peugeot-Assistance alerté, après plusieurs conversations animées puis vérification de notre identité en lien avec les coordonnées de notre carte de garantie, nous envoie un taxi nous permettant de quérir un véhicule de location à Clermont-Ferrand. Il aura quand même fallu 5 coups de fils pour avoir satisfaction…
Une femme, chauffeur de taxi, à la conduite nerveuse, nous emmène à bord d’une Névada où nous avons transbordé tous nos bagages. Au revoir la 605 ! Nous remontons à 80 kms au Nord, jusqu’à Clermont. Après bien des péripéties pour accéder à l'agence de location "Budget" nous parvenons à temps avant la fermeture des bureaux. Nous sommes là, 3 sinistrés de la route, à attendre un véhicule pour poursuivre nos voyages respectifs. Une Lancia Kappa est mise à nôtre disposition pour 24 heures. Elle devra être remise le lendemain avant 19 H. à l'agence "Budget de Perpignan.
Fouette cocher ! C'est reparti. Il est 19 H 30 quand nous quittons l'agence. Arrêt dîner sur une aire d'autoroute un peu plus loin. Notre fille Amélie a faim... les émotions, ça creuse... L'humeur n'est pas joyeuse mais nous ne nous plaignons pas car nous avons la possibilité de rejoindre notre lieu de vacances.
Ayant repris la route, nous essuyons encore quelques bonnes averses d'orages. La nuit tombe bientôt et à Marvejols prend fin la partie autoroutière A 75... Avec la nuit, la pluie, le défilé incessant des voitures phares allumés nous éblouissant sur une route tortueuse et luisante a tôt fait de nous harasser. L’atmosphère est électrique au dehors et à bord …Nous ne voyons rien du magnifique paysage des Cévennes dont le seul souvenir tient à l’éprouvante ascension particulièrement tortueuse qui semble ne jamais en finir au sortir de Millau (le célèbre viaduc n’était pas encore construit à cette époque, où il ne devait exister qu’à l’état de projet). Il faut pourtant poursuivre… Josette, Hervé et nôtre cadette Charlotte, ont été prévenus de notre mésaventure et du retard occasionné. Si tout va bien, nous devrions arriver à Argelès sur le coup de 2 H. du matin.
J’en ai mare de la route, même si La Lancia s’avère confortable et alerte. Les commodos de phares et d'essuie-glaces, inversés sous les doigts, fonctionnent bien-sûr à l'inverse de ceux de la 605… je mets un certain temps pour m’y habituer. A Pézenas, nous en finissons avec l'interminable N 9. Il est minuit trente quand nous débouchons sur l'A 9 en amont de Bézier. A la première aire de repos rencontré on se boit un café. L'énervement est à son comble pour le chauffeur que je suis. La fatigue et la déception se donne libre cours pendant cette pause mais on range sa "grogne" pour poursuivre... Les derniers kilomètres sont expédiés plus rapidement. Pendant plus de deux heures nous n'avions que très rarement dépassé le "70" ; maintenant nous filons à plus du double... Il fait chaud, moite. Enfin parvenu à Argelès, Amélie, suivant le plan de tonton Hervé, nous guide, pour trouver les "Diamants Verts". Ayant appelé mon beau-frère à une cabine téléphonique, comme convenu, au troisième rond-point, nous trouvons Hervé. Leur lieu de villégiature est tout proche, il nous ouvre la grille de la résidence et nous garons la "Kappa" à la place qu’il nous a réservé sur le parking privé… il est deux heure du matin ... Bonsoir, Bonjour, comment çà va … rafraichissements… on raconte notre mésaventure puis dodo … Tout à l'heure, il fera jour ... Nous sommes arrivés à bon port, c'est l'essentiel …
L'aventure "605" / 5ième !... - Le Mirebalais Indépendant
Issoire, au centre de cette histoire ... Le lendemain c'est dimanche, il ne peut être question de joindre le service assistance de Peugeot pour savoir quelles mesures vont être adoptées afin de ...
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