En voilà un sujet explosif … mais tellement d’actualité !…
Imaginez-vous 100 ans en arrière, oui, ce n’est jamais qu’un siècle et dans la longue histoire de l’humanité, si l’on relativise ce n’est qu’un court instant… Pourtant un siècle en arrière, sur le plan de la communication et de l’information, c’est quasiment revenir à la Préhistoire !...
1910 ! L’année des grandes inondations… La France commence à s’équiper en réseau électrique d’abord dans les villes où circulent encore des voitures à chevaux … le téléphone, ça c’est réservé au gratin des classes le plus huppées, l’aristocratie de la haute bourgeoisie… Il n’y a que les grands quotidiens pour nous informer car la voix des ondes ne s’est pas encore manifestée et le cinéma hoquette comme les pellicules dans le dédale des cabestans de ses drôles de projecteurs …
Aujourd’hui, 100 ans plus tard, Internet haut débit vous livre le temps d’avaler sa gorgée de café matinal une centaine de messages dans votre boite mail ainsi que des millions de kilo-octets de pub animées et flashouillardes et c’est ainsi que l’on se retrouve bombardé d’infos en tous genres, d’un simple clic de votre souris scélérate sur l’icône de votre boite à tri …
Les émissions de télé : journal, variété, séries, magazines, reportages etc., vous pouvez aussi les retrouver sur les sites et blogs correspondants qui, à foison, incrustent la toile Internet de milliards de caractères, images et vidéos.
Le multimédia grand public apparu il y a déjà 20 ans a envahi notre existence au point qu’on ne passe plus une demi journée sans avoir au moins deux heures durant, torturé le clavier de son ordi et rendu folle sa souris complice à force de la faire virevolter sur son tapis magique…
Nous en sommes bien là, au travail, au bureau, chez soi dans le train ou dans l’avion à nous connecter sans cesse au réseau du web, prisonnier de la toile, accro de l’ordi, subordonné à cet appel monstrueux qui nous fait passer l’essentiel de notre temps devant l’écran de nos dé «clics » …
Et comme si tout cela ne suffisait pas, prenant en compte la ribambelle incommensurable de sites commerciaux, professionnels, officiels, gouvernementaux, nationaux, régionaux, locaux, puis, perso auxquels s’ajoutent des millions de blogs édités sous moult labels, on obtient alors la démesure démentielle de ce fatras phénoménal d’infos en tous genres.
Pour l’instant laissons donc de côté le contenu de chacune de ces publications du web, car il ne s’agit pas là d’y porter un jugement quelconque mais, avant cela, se rendre compte que chaque citoyen lambda, même très raisonnable, est vite accaparé par cette foultitude d’adresses Internet où, s’il n’y prend garde, tôt ou tard, il se retrouve inscrit sur plusieurs forums et autres plateformes différents. Devenant aussi, blogueur impénitent le voilà alors assujetti au défilé des messages, ceux à lire puis ceux à libeller en réponse aux innombrables interventions des amis virtuels qu’on se retrouve soudain à avoir par centaines pour ne pas dire par milliers. Ajoutons encore à cela la planète Facebook et tous ces sites de rencontres d’amis que l’on peut récupérer à tous les bouts du vaste monde, amis avec lesquels on échange des photos des blagues et des quantités de posts éclairs… Voilà comme nous entrons en servitude du niveau le plus ardu…
J’oubliais les « chats » auxquels s’adonnent une grande partie de la jeunesse et même de nombreux séniors … Voyez l’étendu du désastre... nous voilà bel et bien entré en esclavage, prisonnier du Net et de ses rets infernaux …
Car c’est chaque jour que s’ouvrent par milliers de nouveaux sites, que se créent des nouveaux forums, chaque internaute se voulant être administrateur du sien et y fidéliser sa clientèle « d’amis » Une vrai folie qui bientôt vous enchaine à votre ordinateur, vous rive à votre clavier, hypnotisé par l’écran dont le défilement d’infos, d’images, de spam est fébrilement activé par votre frénétique souris ….. En fait, c’est vous qui finissez par vous retrouver sur le tapis…
Internet vaste mais aussi dantesque moyen de communication qui vous relie à tout un chacun à la surface de la Terre et qui sait peut-être bientôt Interplanétaire… On devrait se féliciter d’être si proche des hommes, de ceux qui sont les plus éloignés de nous par la distance … des milliards d’amis virtuels sont maintenant à portée d’un simple déclic de souris… un vrai cauchemar ! … Une giga marmite où bouillonnent en permanence des millions, des milliards d’idées où s’offrent à nos regards des centaines de millions d’images et de vidéos dont le phénoménal contenu va du plus obsolète au plus élaboré en passant par ce qu’il y a de plus laid, abjecte ou indigne … passons…
Et la liberté dans tout ça ?...
Reste celle arbitraire ou, au contraire, celle délibérée de lâcher prise avec le Net et de laisser de côté votre ordinateur ne vous en servant que pour le stricte nécessaire du suivi des messages les plus importants …
Le paradoxe c’est qu’au lieu de nous lier aux autres êtres humains, cette gigantesque toile nous enchaine à son réseau au point de ne pouvoir plus en sortir
C’est certainement notre nature égoïste qui œuvre là tellement chacun de nous tient à être perçu, et apprécié des autres sans pour autant nous dire que, nous aussi, devons compter pour l’attention et la considération à apporter à ces mêmes autres, tous ceux-ci que nous ne voyons pas et dont nous avons comme échos de leur présence par delà la grande complexité du réseau, l’indigeste transcription des mots nés de l’effleurement de nos doigts sur les touches d’un clavier … Logorrhée de mots, de maux, démo de mots et de maux … l’enfer n’est pas loin… car, en définitive, malgré toute cette présence virtuelle, chacun derrière son écran, est encore plus isolé que jamais, empêtré dans la toile d’un réseau dément auquel nous sommes lamentablement asservis et réduits à la plus terrifiante des addictions …
Voilà, la messe est dite … je me refuse maintenant à devenir un esclave de l’ordi. Cet article ne clos pas systématiquement mon blog mais, en premier lieu, mon adhésion à tous ces forums et autres salons de rencontres virtuelles. Le temps passé sur ce bon sang d’ordinateur prive ma femme de ma présence et mon jardin de son serviteur attentif… La Vie ne s’inscrit pas qu’en scripts et images sur un écran lumineux, elle s’offre aussi à ceux ou celles qui s’activent dans le monde des réalités sensibles et pondérables, monde en attente de leurs actes responsables, libres et aimants …
Grand Merci à Tous Ceux et Toutes Celles qui ont honoré de leurs visites et paraphes ce blog auquel je tiens mais que, pour l’heure, je mets en mode « pause »
Mes pensées les plus amicales et chaleureuses les accompagnent.
P. L.