Réédition d'un article publié initialement le 02/04/2010
Le 19 janvier 1988, mon père Marcel Lucquiaud décédait à Mirebeau ... Cela fait 31 ans aujourd'hui...
Abordant ce sujet il n’aura de contenu juste que si on ne le sépare pas de ce qui se situe aux antipodes, à savoir la naissance…
En toute logique notre existence, ici bas est limitée par ces deux jalons : Naissance et Mort…
Il en demeure que ce qui précède la vie, en deçà de la procréation physique et, ce qui s’ensuit après disparition physique de notre Être, reste totalement inconnu de nous …
Qu’en est-il de notre Être avant la conception/naissance et après notre mort, voilà une question à laquelle on ne peut pas répondre si l’on a recours qu’à l’ensemble des connaissances liées à tout ce qui a été recensé par les sciences s’intéressant à notre monde et univers physique. Seules les religions apportent des réponses basées sur des données tenant de la spéculation et engageant nos croyances …
Face à cette situation notre esprit cartésien ne doit pouvoir se contenter de réponses approximatives bâties sur l’imaginaire pas plus qu’il n’a satisfaction en constatant qu’à un moment nous apparaissons au monde et à un autre nous en disparaissons après nous être manifesté comme être vivant sur terre, le temps qu’il nous a été donné de vivre.
Comment ce germe infime des origines est devenu embryon, puis fœtus, puis nouveau né, enfant adolescent, adulte, et vieillard, se métamorphosant sans cesse physiquement psychiquement et mentalement jusqu’à sa dissolution par delà la mort ? Voilà une question troublante qu’on ne peut pas traiter en totalité qu’à partir des seules données de la science ne s’intéressant qu’au monde des apparences …
La personne humaine s’étant manifestée sur le plan physique avec ses pensées, ses émotions et ses agissements, et dont, à cette phase ultime de son existence, vous ensevelissez avec tristesse et chagrin sa dépouille, vous savez que plus jamais, vous n’entendrez le son de sa voix, la verrez rire, pleurer, œuvrer à toutes le tâches de son quotidien qu’elle accomplissait en toute bonne conscience pour le bien d’autrui et son bien propre. Cet être cher que vous appréciez et aimiez tant, a disparu à tout jamais… et ça, vous, nous, ne pouvons que l’accepter sachant aussi, qu’immanquablement, à un moment dont nous ignorons la date, notre tour viendra, où nous disparaitrons également de ce plan de la vie terrestre.
Hommes et Femmes de cette terre encore vivant ici bas, aurez-vous un jour ce soupçon d’humilité vous faisant reconnaitre qu’au delà de toutes vos certitudes appuyées à grand renfort de connaissances scientifiques, vous simples mortels, ne pouvez expliquer à partir de ces seules données du monde physique ce qu’est le mystère de la mort et de son inséparable alter-égo le mystère de la naissance…
Pour l’esprit cartésien que vous vous défendez d’être la notion de génération spontanée au sens d’existences s’autoproduisant en l’absence de toutes formes originelles et de toutes « intentions » ne peut être acceptable… ce qui revient à dire que l’on ne peut Être et ne plus Être sans véritables raisons…
Le problème est que pour votre, notre esprit cartésien, toutes propositions et explications traitant de la naissance et de la mort ne seront considérées que comme spéculations intellectuelles renforcées par nos capacités d’imagination nourries et confortées par ce qui relève de la fiction laquelle, de nos jours, connaît un franc succès à travers tous les genres créatifs du domaine des arts et particulièrement celui du cinéma …
Il serait indécent et présomptueux de ma part que de vouloir apporter ici des réponses à ces questions, néanmoins, je pense, en toute honnêteté qu’il faut savoir dépasser le cadre des connaissances habituelles et officielles pour aborder l’ensemble des questions traitant de la naissance et de la mort des êtres vivants sur terre ( Ceci intéresse non seulement ce qui est au niveau de l’humain mais aussi le règne animal et végétal eux aussi doués de vie et eux aussi voués à la mort, ceci concernant tous les individus et représentants de chaque espèce )
Le vivant de son vivant (excusez pour ce pléonasme) ne peut être expliqué que par le vivant, Le vivant devenu mort, de même que le vivant avant d’être vivant ne peuvent pas s’expliquer uniquement qu’à partir des lois du monde vivant car, les causes envisagées scientifiquement, ne prennent pas en compte la cause de ces causes, à savoir les intentions …
S’agissant de la disparition d’un être cher nous sommes là en présence de ce que nous qualifions comme ineffable pouvant résulter de causes, certes physiques, mais irrecevables au niveau de l’émotionnel et ne cadrant pas avec notre éthique personnelle du moment…
Déjà de ce que nous observons lors de notre passage sur terre, il est dans le domaine du non tangible bien des aspects à propos de lois dites physiques que nous recensons, qui, manifestés en forces, sont réellement perçues et ressenties, voire mesurées mais absolument pas perceptibles et palpable physiquement. Des forces de gravitation, d’attraction de répulsion etc. existent manifestement mais demeurent invisibles. Il en est que nous maitrisons, d’autres qui échappent à notre gouverne mais aucune dont on peut arbitrairement, déclencher ou faire cesser la manifestation et dont surtout nous ignorons souvent la véritable nature… ça c’est un point important.
La Science nous renseigne au niveau du quantitatif mais jamais assez au niveau du qualitatif. Elle peut à la rigueur, partiellement fournir des explications au niveau du comment mais est souvent insatisfaisante quand elle doit répondre au pourquoi et est encore plus évasive pour le quoi.
Prenons en pour exemple, l’électricité que nous maitrisons et même produisons avec grande ingéniosité ; elle nous est un phénomène, en soi, totalement inconnu, même si nous savons ce qui la provoque. S’en servant régulièrement comme source d’énergie nous n’en connaissons absolument pas l’essence véritable, au delà de ce que nous en dit la physique ordinaire …
La force qui transforme la graine en plante, à l’identique de celle qui fait croitre et se métamorphoser tous les organismes vivants nous en recensons la manifestation mais ne savons pratiquement rien de sa véritable nature …
Ainsi la dépouille de la personne privée de vie et donc, par nous reconnue comme morte, ne sera plus jamais animée par aucune force pour se redresser, vous adresser la parole, vous prendre dans ses bras, vous livrer ses affects vous faire participer à ses réflexions et partager ses projets. Que reste-t-il de toutes ses manifestations connues comme pensées, sentiments, volontés, ces trois hautes facultés de la nature humaines qui animaient ce corps devenu cadavre, vont-elles se dissoudre avec lui ?
C’est bien cela qui nous afflige, nous peine et dont on doit faire le deuil …
Ceux qui viendraient à penser que ces facultés mentionnées ci avant seraient la production du corps qui maintenant privé de vie va progressivement se décomposer, commettraient une grave erreur mais qui, à l’inverse, penseraient que ces facultés nous étaient perceptibles parce qu’elles avaient pris corps pour se manifester en tant que personne, seraient alors plus proche de la vérité…
En fait, aucune loi physique, mécanique ne peut nous renseigner sur la vraie nature d’un Être qui a pris corps en venant au monde, se manifestant par sa vitalité, ses émotions et ses traits d’esprit.
Et c’est pourtant à ces moments le plus tragique de l’existence, quand nous assistons impuissants à la disparition d’un être cher que nous sommes le plus apte à reconnaître que sa propre existence comme la notre et celles de ceux qui nous entourent ont une valeur autre et tellement plus grandiose que celle limitée aux simples apparences. Il se pose la question de la véritable essence de la personne décédée dont on ne sait exactement comment la définir sinon qu’à l’instar de tant d’autres forces, elle s’est manifestée le temps de son passage en ce monde. Et, s’agissant de ce qu’il advient de cet Être après sa mort, ces questions : « Où est-il ? Où va-t-il ? », nous brûlent les lèvres et agitent fortement notre entendement grandement dépassé…
Il serait juste de penser de la même manière quand, à l’autre bout de l’existence, nous assistons à la naissance du petit enfant et encore bien avant cela, pendant le temps de la grossesse, quand il bouge pour la première fois dans le ventre de sa mère. Qui est-il ? D’où vient-il ?…
Alors, un monde spirituel ferait-il le pendant de notre monde physique, n’y aurait-il pas, entre ces univers, l’un éventuel, comme une production de l’esprit (l’expression est juste…) et l’autre qui nous parait tant réel, des ponts jetés ?
Comment appréhender le premier ? Peut-on le faire à partir des paramètres qui nous rendent concret le second ?
A partir de quelles preuves ou expériences peut-on présenter comme effective une existence spirituelle dans un monde lui aussi essentiellement spirituel dont toute matière, objets ou corps physiques sont exclus ?
Avant que de répondre à cela, nous conclurons avec ce propos qui vous paraitra bien indigent :
La Mort se connait comme absence de Vie et la Vie, elle, s’écoulant, élude la Mort… et pourtant, chacune d’elles contient l’autre en germe…