Réédition d'un article publié il y a 5 ans déjà ... c'était Le 20/12/2013...
Il y a tant d'occasions où l'on dit "en avoir ras le bol"... dans ce qui va suivre l'expression prend tout son sens (interdit)...
... Marre aussi, bien sûr, mare et marc de café surtout...
Bah oui, il y a des matins comme ça, où la journée commence vraiment mal …
D'abord, une journée nous l'entamons avec un bon bol de café … pas vous ?... Ah bien sûr, en matière de petit déjeuner, chacun a ses habitudes et ses goûts lesquels sont tout à fait respectables… eh bien, chez nous c'est le caoua noir de chez noir qui est prisé et pas question de s'engager dans les tâches du quotidien sans avoir pris sa bonne rasade de café !
Quand encore englué dans les miasmes du sommeil, vous arrivez dans la cuisine et que préparant le plateau du premier repas du jour vous attrapez machinalement le récipient de votre cafetière électrique programmée de la veille, vous le sentez bien trop léger, c'est à ce moment là qu’un réveil brutal s'effectue pour vous…
- Ah oui !... ça ne vous est jamais arrivé une telle sensation, quelques minutes après être sorti du lit !... Eh bien à moi, si !… et alors, à partir de cet instant fulgurant, tout se révèle sous son jour le plus foldingue et ahurissant qu’il soit...
- Mais enfin, pourquoi cette verseuse est si légère ? Je n'ai donc pas appuyé sur la touche de programmation pourtant, je me souviens parfaitement d'avoir approvisionné la cafetière avec le café moulu dans son filtre et mis l'eau de la carafe « Brita » dans le réservoir approprié … et là, je constate que le réservoir est vide, donc… le café est bien passé... passé !... Mais où donc ? Puisqu'il n'est pas dans la verseuse... c'est bizarre ça !...
C'est alors que la réponse à cette question s’adressant au pur bon sens, m'arrive en plein dans les mirettes en découvrant que le café est bel et bien passé mais n’est pas arrivé là où on s'attend ordinairement à le recevoir… le plan de travail où est posée la cafetière dans le prolongement des plaques de cuisson est naturellement brun mais ce matin il est d'un brun absolument luisant comme vitrifié parce que le café s'y est répandu sur toute sa surface ...
Ras le bol y en a mare… effectivement, une mare étalée sur tout le plat-bord du complexe cuisine, ceci, consécutivement au « bol » ou réceptacle à café qui, lui, n’a pas remplit son office comme cela se devrait …
Il en résulte que tout ce qui se trouve sur ce plan de travail, baigne dans le café…
A ben pour ça, j’ai râlé vous pensez bien et même gueulé très très fort les amis !... Difficile de retenir ma rogne… comme « cornichonnerie » à haut niveau de bocal, c’en est une qui, au commencement de votre journée, vous rend l’humeur massacrante…
« Mais voyez moi-ça, ce bintz ! Comment ça peut arriver un truc pareil ? Hein ! Vous pouvez m’expliquer là ! Dis le farfadet, qu’est-ce que tu as bien pu oublier ou mal faire pour que le café matinal joue au tsunami sur les planches et détrempe dans son jus remarquablement ambré tous les ustensiles de cuisine s’y trouvant y compris la collection complète « Les doigts d’or cuisine » de la patronne ? … C’est la cata la grosse cata ! Ah oui, c’est du joli, j’vous dis pas !… Mille millions de cornes de bouc en vrille, cette satanée cafetière a fait des siennes !… Quelle saleté de machine ! Mais quel con de bonhomme je fais aussi ! C’est épouvantable une marée pareille, ça vous noircit l’avenir, ça vous ballote l’existence, ça vous traine dans le pire des marasmes fruit des débordements les plus dingue, ça vous empapaoute le moral, ça vous fais tilter les neurones ça vous encaféine tous les projets du jour et même ceux de la semaine à venir et, pire, ça vous teinte en couleur caca le bas des pages de vos livres de cuisine … trop c’est trop !... »
Autant vous dire qu’Annie qui m’attend à table, dans le séjour, se retient presqu’à s’en étouffer pour ne pas éclater de rire…
« Oui, et bien du café, y en a qu’un petit verre dans la verseuse !… Donc va falloir en refaire et tel que ça se présente, ça ne va pas être pour tout de suite, il faudra patienter la mère Annie !... Lui lance-je depuis la cuisine, mi-désappointé mi-coléreux …"
Face à ce désastre, il n’y a rien d’autre à faire que de s’y coller illico… D’abord tout débarrasser ce qu’il y a sur le plan de travail en épongeant et essuyant chacune de ces choses en commençant par la cette saloperie de cafetière, ensuite par la machine expresso, juste derrière, les pots à ustensiles et spatules de cuisine, le toaster, la friteuse, la machine à pain puis la balance, et enfin toute la collection de livre de cuisine…
« Couleur café, que j‘aime ta couleur… café… » Oui j’entonne cet air du truculent Gainsbourg … pour me donner du courage mais ça n’empêche pas que de temps à autre au gré des découvertes tenant aux effets du débordement je lâche une bordée de jurons style « saloperie de machine !» ou « la connerie du jour qui n’vaut point l’d’tour !» et aussi « Delonghi fait trop pipi, fait pas l’caoua et c’est caca !... »
Une heure qu’il ma fallu pour tout nettoyer, éponger, passer la since, essuyer puis ranger tout le cirque ! J’ai même dû disposer les livres de cuisine les plus imbibés de café, ouverts et debout sur le carrelage chauffant de la salle de bain pour les faire sécher…
Comme vous le constatez, ci-dessus, tout a repris sa place et par précaution, j'ai mis un plateau sous la cafetière au cas où ça recommencerait... d'ailleurs je ne la programme plus la veille mais la lance le matin quand j'arrive dans la cuisine...
Mais qu’est-ce qui a pu provoquer un tel barnum ?... Parce-que, pour l’instant, je n’entrevois toujours pas la cause à l’origine de ce raz-de-marée caféin… doit bien y avoir une explication ?...
Observation attentive de la cafetière… elle a bien fonctionné : l’opération vaporisation condensation et sassage tout s’est bien effectué… Alors ?..
C’est au niveau du réceptacle « verseuse-thermos » que ça a foiré et la raison tient au bouchon couvercle-collecteur de cette partie qui s’est bouché tout simplement…
J’avais pourtant détartré dans les règles la cafetière et ses composants, il y a à peine une semaine… eh bien, le bouchon, lui, s’est rebouché. Saloperie !...
Je refais du café, cette fois sans placer le couvercle sur la partie thermos…
Annie et moi buvons notre jus en silence … puis soudain on éclate de rire …
A quoi bon broyer du noir ça ne vaut pas le coup de se faire sauter la cafetière même si le couvercle fait des siennes… et puis, à force de mare qui s’étale là et de marc qui s’agglutine ici, le mieux c’est encore de bien se marrer ne croyez-vous pas ! Les emmerdes, avec le temps et l’humour surtout, c’est ainsi que ça se tasse … à café !...
Farfacaoua