En lointaine contrée d’Orient,
Au royaume du sage Balthazar,
Lunette tournée ver l’Occident,
Scrutait le ciel, ce prince des Arts…
Dans les dédales d’un marché Persan,
Dessaisi de son trône, chassé à tort,
Fuyait, un grand prince de sang,
Le jeune et infortuné Melchior…
Visitant toutes les grottes de Nubie,
En quête d’un trésor dont il voulait sa part,
Chaque jour, revêtait ses plus beaux habits,
Le roi amoureux, noble et fier Gaspard…
Chacun attendait, un signe, un message,
L’un scrutant le ciel, l’autre sondant la terre
Le plus jeune, interrogeant le fond des âges,
Souhaitant l’accomplissement d’un Mystère…
Balthazar, la remarqua au firmament,
Gaspard, repéra son reflet dans l’eau d’un puits,
Melchior, la vit en songe, en s’endormant,
Tous Trois, se retrouvèrent dans la Nuit…
L’Etoile y brillait, traçant la route aux Mages,
Ainsi que leurs présents, soustraits aux coffre forts
Et qu’ils emmenaient en somptueux équipage,
Comme n’en possédait plus, en son exil, Melchior…
Ils allaient d’un pas lent, sûr et majestueux,
Guidés par cette cascade de lumière
Que déversait, à l’horizon, la main des cieux
Faisant luire chaque couronne de leur face altière…
Ils voyagèrent autant le jour que la nuit,
Traversant, monts, vaux et rivières
En suivant l’aile du temps qui s’enfuit
Avec l’Etoile qui avance de concert
De dune en dune, par le bel Astre, guidés,
Ils survolèrent l’onde des vastes déserts
Pour parvenir jusqu’en terre de Judée
Où Hérode les reçut, comme nobles émissaires…
Puis quittèrent la cité, les mages si confiants…
Leur voyage s’acheva devant une pauvre étable…
Ils y trouvèrent les parents et l’Enfant
Au rayonnement incommensurable…
Alors se prosterna, le vieux roi Balthazar
Puis, à son tour, le jeune et riant Melchior
Avant que s’agenouille, le digne Gaspard
Et que brille, la première offrande d’or…
Savoureux fruit de toutes connaissances,
Cultivé au pays des plus sages émirs…
Le roi chassé y déposa le pur encens …
Et, pour panser l’Amour, la sublime Myrrhe…
Farfadet