Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #Les cahiers du Martiniste, #Les mots choisis du Farfadet

Réédition d'un article initialement publié le 05/03/2009 à 00:00

C'était le 5 Mars 1995, le premier Carnaval organisé au Centre Saint Martin ... délires d’une  mascarade constituée par des déguisements étonnants…
Une galerie de portraits hallucinants que je vous présente ici sans plus tarder :


Kretanpoulh

Ô bulbeuse tête,
Excroissance hideuse !...
Toi, conviée à la fête,
N'as que pensées creuses !...
Ta cervelle blette,
A la paroi poreuse,
Fait fuir les poulettes,
Qui se montrent curieuses...
Cette ampoule sur ta tête,
Une idée lumineuse !...
Mais si jamais tu pètes,
Elle devient fumeuse !...


Leocrine

Et toi la Bête,
Conviée à la fête,
Devant Belle s’incline ;
Du chef, dodeline...
Ta fabuleuse crinière
Flotte comme bannière !...
Monstrueuse dehors,
Et dedans, au cœur d’or !...

Korbeck & Kubhenny

Et vous vieilles commères,
Bécoteuses de mots,
Aux paroles amères,
Aux chapelets de maux,
N’allez-vous vous taire ?...
Agitant vos grêles os,
Profils qui acèrent,
Ô bien Tristes lots !
Devant-vous, toutes misères,
S’échappent au galop …


Phaash & Shy 

Vous pénitents obséquieux
Aux faces pathétiques,
A confesse faites la queue,
Sinistres et si critiques...
Allez toujours deux par deux
Pour donner la réplique
A d’indignes pouilleux,
Des ouailles, des raies publiques...
Vous, invités au bal des gueux,
Faites grincer vos musiques !


Chuchuhante Del La Fientes

Ah vous voilà enfin, vieille donzelle,
Incongrue noiraude, cupide bigote !...
Sous votre cape, à tire d’ailes,
Les sombres esprits qui poireautent,
Agitent leurs frénétiques crécelles,
Pour accompagner vos gavotes…
Alors, tirez, de votre vert missel,
Un sermon qui pétrifie nos marottes …
Votre harangue de chasse pucelle,
Se répand comme de petites crottes…
Il dégouline de vos aisselles,
Comme un infâme jus de carotte !...


Eskarpahing

Ah, il nous manquait celui-là !
Ce grand faiseur d’embrouille,
Ce porteur d’ébouriffant tralala,
Ce colporteur de farfouilles !...
Vous renverse avec ses blablas,
De ses plains sots, vous mouille,
Vous tends, ses grands échalas,
Gluants comme plats de nouilles, 
Ou vous présente ces falbalas
En vous fichant la trouille !...
Que vous glissiez sur le verglas,
De rire, il s’éclate la bouille…
Et s’il met les pieds dans l’plat
C’est pour ne pas qu’ils rouillent !…
 

Lampeurheure & Gueuheldassié

Il ne manquait plus que vous Sacripants !...
Trombines des champs de batailles,
Faucheurs pourfendeurs de combattants,
Vous trainez votre immonde ferraille,
Parcourant des lices de mille arpents,
Estoquant et rependant la tripaille…
Mornes faces, aux sourires mordants,
En hurlant, entrainez toute vile canaille,
Innommables soudards de vos rangs…
Tranche-montagnes ou passe-murailles,
N’avez que cœurs froids comme serpent !...
Si, ici, êtes venus quérir une médaille
Alors, vous  feriez mieux de foutre le camp !...


Ali Bahabbouch’

A notre fête pas un seul bédouin !...
C’est que vous ne l’aviez pas vu …
Ce renard du désert, ce fils de babouin !...
Il sait fort bien passer inaperçu …
Il se faufile… puis tourne au coin,
Vous n’avez pas la berlue,
Il est déjà très loin !...
Préfère son souk à nos chahuts,
N’apprécie guère tout ce tintouin,
Son ombre comme glue,
Le suit avec grand soin !...
Si vous lui tapez dessus,
Il ne sort pas les poings,
Qu’aussitôt êtes étendu
D’un terrible coup de surin !...
Avec lui, évitez, l’entrevue
Surtout ne lui dites jamais rien !…


Rohôl & Maups

Bien heureux compères,
Explorateurs du « tant »,
Faites cette sacrée paire,
Des choses sûres qu’on attend !...
Faire peur aux mégères,
Occupe bien votre temps ;
Amuser les bergères,
Près des feux de camp,
C’est ce que préfère,
Votre duo chuintant …
Sentez si fort la bière,
Qu’en posant l’pied dedans,
L’eau de la rivière,
Devient bain moussant …
Vous, dans les courant d’air,
De très loin on vous sent …
C’est là votre manière,
De tenir votre rang !... 


Trombinezhon

Face plate à la tête tassée,
Lanceur de clés à mots lestes,
Répare ici, les phrases cassées,
De celles qui nous empestent…
Venu ici, rien que pour bosser,
Tu ne participeras à cette fête,
Que si nos torts, sont redressés,
Sans faire le moindre vilain geste !
Et si tu trouves ce monde stressé,
Comme tous, retournes ta veste !...


Langhsukré

Salut à toi ô vieille édentée,
La boursoufflée à quatre cheveux !
Tes feuilles de choux très écartées,
Servent de radar aux mielleux…
Ton blaire très charpenté,
Abrite des vers fort morveux…
De ton haleine mal éventée,
Sort une langue de pustuleux…
Dans tes orbites, ces trous mités,
Ou s’animent tes petits yeux,
Ton regard sur toutes calamitées,
N’effraie même pas les peureux…
Ils voient sur ta face d’accidentée
Le rire béat des bienheureux…


Lassygüe – Fébrril - Glukause

Et Vous truculentes créatures,
Parfaites catastro-foireuses !
Tous vos méfaits contre nature,
Vos œuvres d’empoisonneuses,
Vos ébats, sabbats et tortures,
Les perpétrez à vos heures creuses !…
Quelles saugrenues aventures,
Fruit de vos entreprises oiseuses,
Malmènerez-vous dans nos futurs ?
Vous réjouissez, entre viles gueuses,
A nous barbouiller de confiture …  


Gosth – Lahure- Molezkine

Et maintenant ce Trium-verrat,
La fleur des dresse-heures,
Gens de fouets, de selle, et rat !
Avec eux ça couine et ça pleure,
On plie l’échine sous son drap !
Equins, baudets, grands cavaleurs,
Soumis à vos bottes bien cracra,
Hennissent et ruent de fureur …
Grotesques cavaliers, Indignes lads,
On vous assigne sur l’heure,
Avec vous, rompant, tout contrat,
Qu’en ces temps de Chant de leurre,
Ne brailliez plus en vos arts-haines d’Opéra !... 


Quilheaumaytre

Que celle qui, les bas côtés, orne,
Gardienne des fossés d’aisance,
Entende le tohubohu des cornes
De tout ce que propulse l’essence :
Ces vieilles Mathis ou ces Licornes,
Ces carcasses de concupiscence… 
Que se déplace ce monstre borgne,
Et nous perdons tout bon sens …
Ah voilà bien qui dépasse les bornes…
Qu’ainsi, elle prenne ses distances !


Les « Zallans Verts »

- Chantent sur un air de « rape » :

Nous sommes les Zallans Verts,
Avec nous, tout le monde s’y perd …
On a la ligne haricot vert,
Et nous n’habitons pas le Caire !...

Nous sommes les Zallans Verts,
On fait tout, au contraire,
On respire l’eau et on boit l’air,
C’est là notre manière !...

Nous sommes les Zallans Verts,
On n’est pas beau, mais on est fiers,
Si on s’déplace, c’n’est pas précaire,
On va d’vant soi en marche arrière !... 

Nous sommes les Zallans Verts,
Fermés devant, ouverts derrière…
On est sans gain et sans salaire,
On lit, à rebours notre bréviaire !...

Il importe pour les Zallans Verts,
De remonter  vers le primaire …
L’évolution, en marche arrière,
Nous fait connaître toutes nos grand-mères !...

Jamais devant, toujours derrière,
Pas en avant, mais en arrière,
On n’progresse pas, on régresse fiers,
Nous sommes les Zallans Verts !...


La Belle Estrée

Et voici la Miss de notre car naval,
La Belle Estrée des Portes du Bonheur…
Elle accourt sur son fougueux cheval
Précédant toutes nos légions d’horreurs…
Fleurie en tête, elle tient haut son Fanal,
Sa chevauchée scandant nos clameurs,
Pour inscrire, dans de séculaires anales,
Les prouesses de tous les fous noceurs …
Aux feux éternels, et ce n’est pas banal,
Elle jettera, nos tissus de noirceurs !…


Sire Rouget de Grancourt-Brouillon

Et moy, l’infâme piètre exécuteur,
Monstre à la pourpre écarlate,
Soumis à la vindicte des délateurs,
Répands d’immondes jus de tomates …
Pour le plaisir des détracteurs,
N’ai les mains blanches, d’un Pilate,
Suis devenu sinistre opérateur,
De ceux, qu’à tous échos, l’on flatte…
Ici, pour remettre à vos brûleurs,
Celui par qui, scandale éclate !...
Ses faicts et gestes, en rapporteur, 
Je les dépose en vos pénates…
Que ce soit, vous, les bons censeurs,
Qui donniez l’dernier coup de pattes…
Tous vos péchés qui tant écœurent,
Sont jetés là, dans cette jatte !…
Juges et bourreaux, n’ont pas de cœur,
Leur compassion, elle est si plate !...


Galapiat

Et toi, innocente Créature,
Immolée pour notre bon plaisir,
N’a commis d’autre forfaiture
Que d’exister pour y mourir …
Toi, sous le poids de nos fractures
Plaies en nos âmes, à force de haïr
Maintenant, va payer la facture
De nos plus repoussants désirs,
Amalgame des pires pourritures,
Des plus égoïstes et abjects délires… 
Là, exposées en devanture,
Nos horreurs te font pâlir !...
Pour cela, ce jour, livré en pâture,
Par la flamme devra périr,
Au prix fort, payant en nature,
Parce que d’autres, ne savent qu’obéir …
Ici prend fin cette aventure,
Que Lui, aurait pu vous écrire …

Epilogue
Commenter cet article
M
De beaux souvenirs pour toi et des photos et poèmes superbes pour illustrer ce moment de fête qui au centre a du revêtir beaucoup d'importance pour les résidents et leur famille. J'adore Ali baba et aussi le clown en particulier ! belle journée et merci pour ce partage sympathique.
Répondre
M
Elles sont super, ces photos et les textes qui les accompagnent aussi.<br /> C'est bien changé cette année, plus de carnavals, c'est d'un triste...<br /> Bonne soirée,<br /> Mo
Répondre
D
chacun s'y reconnaîtra ?
Répondre
C
et cette année, tous les carnavals passent à la trappe ....<br /> amitié
Répondre
L
Je ne remerciera jamais assez la ligue de cette rencontre .Tu es vraiment génial et cette page carnavalesque un vrai bonheur ! Bonne soirée poète !
Répondre
F
Merci Lucie pour ce commentaire réjouissant. Que la fête soit surtout dans les cœurs !...
O
et bien dis moi Patrice, une bien belle série de portraitbien que certain je sois pas sure de vouloir les rencontrer le soir au coin d'une rue ou dans la foret.Le carnaval fait rage partout et meme dans ton centre et c'estait en 1995c'est génial je trouve, et cela permet de se costumer et de faire abstraction de ses différencesbisous Patrice
Répondre
M
<br /> <br /> <br /> <br /> Kikou Patrice  ;-)<br /> Bonne fin de dimanche, et au plaisir de te relire.<br /> Cordialement à toâ.  :0044:
Répondre
M
tous ces déguisements tu as raison, ne cache pas "l'homme" . le carnaval n'a de cesse de nous révéler à nous-même, avec humour ... 
Répondre
M
quels déguisements!!! impressionnants!
Répondre
C
Excellent Patrice! Beaucoup d'imagination dans ces déguisements. Bises aux Farfadets
Répondre
A
Quelle galerie de portraits hauts en couleurs...! Humour, créativité, délire, sont au rendez-vous, plus tes mots Patrice si bien ajustés sur chaque personnage... Je regrette même que tu n'ais pas fait juste un article pour chacun d'eux, de manière à mieux apprécier les textes avec tout ce qu'ils signifient de fort, de dérision, ainsi que les photos. Cela a du être un grand moment pour vous tous... En tout cas Merci de les avoir sorties de tes archives... Eskarpahing, c'était toi? (sans barbe)
Répondre
C
même moi j'ai souri vu les noms des personnages sans doute un bon moment de délire à peu de frais
Répondre
M
Hello ami farfadet ! Belle manifestation ! Je suppose que vous avez tout fait vous-mêmes ? Les masques sont en papier journal moulé et peint ou as-tu une autre technique ???Bises à toi !
Répondre

Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

Archives

langues

 

Hébergé par Overblog