Réédition d'un article initialement publié le 05/03/2009 à 00:00
Une galerie de portraits hallucinants que je vous présente ici sans plus tarder :
Ô bulbeuse tête,
Excroissance hideuse !...
Toi, conviée à la fête,
N'as que pensées creuses !...
Ta cervelle blette,
A la paroi poreuse,
Fait fuir les poulettes,
Qui se montrent curieuses...
Cette ampoule sur ta tête,
Une idée lumineuse !...
Mais si jamais tu pètes,
Elle devient fumeuse !...
Et toi la Bête,
Conviée à la fête,
Devant Belle s’incline ;
Du chef, dodeline...
Ta fabuleuse crinière
Flotte comme bannière !...
Monstrueuse dehors,
Et dedans, au cœur d’or !...
Et vous vieilles commères,
Bécoteuses de mots,
Aux paroles amères,
Aux chapelets de maux,
N’allez-vous vous taire ?...
Agitant vos grêles os,
Profils qui acèrent,
Ô bien Tristes lots !
Devant-vous, toutes misères,
S’échappent au galop …
Vous pénitents obséquieux
Aux faces pathétiques,
A confesse faites la queue,
Sinistres et si critiques...
Allez toujours deux par deux
Pour donner la réplique
A d’indignes pouilleux,
Des ouailles, des raies publiques...
Vous, invités au bal des gueux,
Faites grincer vos musiques !
Ah vous voilà enfin, vieille donzelle,
Incongrue noiraude, cupide bigote !...
Sous votre cape, à tire d’ailes,
Les sombres esprits qui poireautent,
Agitent leurs frénétiques crécelles,
Pour accompagner vos gavotes…
Alors, tirez, de votre vert missel,
Un sermon qui pétrifie nos marottes …
Votre harangue de chasse pucelle,
Se répand comme de petites crottes…
Il dégouline de vos aisselles,
Comme un infâme jus de carotte !...
Ah, il nous manquait celui-là !
Ce grand faiseur d’embrouille,
Ce porteur d’ébouriffant tralala,
Ce colporteur de farfouilles !...
Vous renverse avec ses blablas,
De ses plains sots, vous mouille,
Vous tends, ses grands échalas,
Gluants comme plats de nouilles,
Ou vous présente ces falbalas
En vous fichant la trouille !...
Que vous glissiez sur le verglas,
De rire, il s’éclate la bouille…
Et s’il met les pieds dans l’plat
C’est pour ne pas qu’ils rouillent !…
Il ne manquait plus que vous Sacripants !...
Trombines des champs de batailles,
Faucheurs pourfendeurs de combattants,
Vous trainez votre immonde ferraille,
Parcourant des lices de mille arpents,
Estoquant et rependant la tripaille…
Mornes faces, aux sourires mordants,
En hurlant, entrainez toute vile canaille,
Innommables soudards de vos rangs…
Tranche-montagnes ou passe-murailles,
N’avez que cœurs froids comme serpent !...
Si, ici, êtes venus quérir une médaille
Alors, vous feriez mieux de foutre le camp !...
A notre fête pas un seul bédouin !...
C’est que vous ne l’aviez pas vu …
Ce renard du désert, ce fils de babouin !...
Il sait fort bien passer inaperçu …
Il se faufile… puis tourne au coin,
Vous n’avez pas la berlue,
Il est déjà très loin !...
Préfère son souk à nos chahuts,
N’apprécie guère tout ce tintouin,
Son ombre comme glue,
Le suit avec grand soin !...
Si vous lui tapez dessus,
Il ne sort pas les poings,
Qu’aussitôt êtes étendu
D’un terrible coup de surin !...
Avec lui, évitez, l’entrevue
Surtout ne lui dites jamais rien !…
Bien heureux compères,
Explorateurs du « tant »,
Faites cette sacrée paire,
Des choses sûres qu’on attend !...
Faire peur aux mégères,
Occupe bien votre temps ;
Amuser les bergères,
Près des feux de camp,
C’est ce que préfère,
Votre duo chuintant …
Sentez si fort la bière,
Qu’en posant l’pied dedans,
L’eau de la rivière,
Devient bain moussant …
Vous, dans les courant d’air,
De très loin on vous sent …
C’est là votre manière,
De tenir votre rang !...
Face plate à la tête tassée,
Lanceur de clés à mots lestes,
Répare ici, les phrases cassées,
De celles qui nous empestent…
Venu ici, rien que pour bosser,
Tu ne participeras à cette fête,
Que si nos torts, sont redressés,
Sans faire le moindre vilain geste !
Et si tu trouves ce monde stressé,
Comme tous, retournes ta veste !...
Salut à toi ô vieille édentée,
La boursoufflée à quatre cheveux !
Tes feuilles de choux très écartées,
Servent de radar aux mielleux…
Ton blaire très charpenté,
Abrite des vers fort morveux…
De ton haleine mal éventée,
Sort une langue de pustuleux…
Dans tes orbites, ces trous mités,
Ou s’animent tes petits yeux,
Ton regard sur toutes calamitées,
N’effraie même pas les peureux…
Ils voient sur ta face d’accidentée
Le rire béat des bienheureux…
Et Vous truculentes créatures,
Parfaites catastro-foireuses !
Tous vos méfaits contre nature,
Vos œuvres d’empoisonneuses,
Vos ébats, sabbats et tortures,
Les perpétrez à vos heures creuses !…
Quelles saugrenues aventures,
Fruit de vos entreprises oiseuses,
Malmènerez-vous dans nos futurs ?
Vous réjouissez, entre viles gueuses,
A nous barbouiller de confiture …
Et maintenant ce Trium-verrat,
La fleur des dresse-heures,
Gens de fouets, de selle, et rat !
Avec eux ça couine et ça pleure,
On plie l’échine sous son drap !
Equins, baudets, grands cavaleurs,
Soumis à vos bottes bien cracra,
Hennissent et ruent de fureur …
Grotesques cavaliers, Indignes lads,
On vous assigne sur l’heure,
Avec vous, rompant, tout contrat,
Qu’en ces temps de Chant de leurre,
Ne brailliez plus en vos arts-haines d’Opéra !...
Que celle qui, les bas côtés, orne,
Gardienne des fossés d’aisance,
Entende le tohubohu des cornes
De tout ce que propulse l’essence :
Ces vieilles Mathis ou ces Licornes,
Ces carcasses de concupiscence…
Que se déplace ce monstre borgne,
Et nous perdons tout bon sens …
Ah voilà bien qui dépasse les bornes…
Qu’ainsi, elle prenne ses distances !
- Chantent sur un air de « rape » :
Nous sommes les Zallans Verts,
Avec nous, tout le monde s’y perd …
On a la ligne haricot vert,
Et nous n’habitons pas le Caire !...
Nous sommes les Zallans Verts,
On fait tout, au contraire,
On respire l’eau et on boit l’air,
C’est là notre manière !...
Nous sommes les Zallans Verts,
On n’est pas beau, mais on est fiers,
Si on s’déplace, c’n’est pas précaire,
On va d’vant soi en marche arrière !...
Nous sommes les Zallans Verts,
Fermés devant, ouverts derrière…
On est sans gain et sans salaire,
On lit, à rebours notre bréviaire !...
Il importe pour les Zallans Verts,
De remonter vers le primaire …
L’évolution, en marche arrière,
Nous fait connaître toutes nos grand-mères !...
Jamais devant, toujours derrière,
Pas en avant, mais en arrière,
On n’progresse pas, on régresse fiers,
Nous sommes les Zallans Verts !...
Et voici la Miss de notre car naval,
La Belle Estrée des Portes du Bonheur…
Elle accourt sur son fougueux cheval
Précédant toutes nos légions d’horreurs…
Fleurie en tête, elle tient haut son Fanal,
Sa chevauchée scandant nos clameurs,
Pour inscrire, dans de séculaires anales,
Les prouesses de tous les fous noceurs …
Aux feux éternels, et ce n’est pas banal,
Elle jettera, nos tissus de noirceurs !…
Et moy, l’infâme piètre exécuteur,
Monstre à la pourpre écarlate,
Soumis à la vindicte des délateurs,
Répands d’immondes jus de tomates …
Pour le plaisir des détracteurs,
N’ai les mains blanches, d’un Pilate,
Suis devenu sinistre opérateur,
De ceux, qu’à tous échos, l’on flatte…
Ici, pour remettre à vos brûleurs,
Celui par qui, scandale éclate !...
Ses faicts et gestes, en rapporteur,
Je les dépose en vos pénates…
Que ce soit, vous, les bons censeurs,
Qui donniez l’dernier coup de pattes…
Tous vos péchés qui tant écœurent,
Sont jetés là, dans cette jatte !…
Juges et bourreaux, n’ont pas de cœur,
Leur compassion, elle est si plate !...
Et toi, innocente Créature,
Immolée pour notre bon plaisir,
N’a commis d’autre forfaiture
Que d’exister pour y mourir …
Toi, sous le poids de nos fractures
Plaies en nos âmes, à force de haïr
Maintenant, va payer la facture
De nos plus repoussants désirs,
Amalgame des pires pourritures,
Des plus égoïstes et abjects délires…
Là, exposées en devanture,
Nos horreurs te font pâlir !...
Pour cela, ce jour, livré en pâture,
Par la flamme devra périr,
Au prix fort, payant en nature,
Parce que d’autres, ne savent qu’obéir …
Ici prend fin cette aventure,
Que Lui, aurait pu vous écrire …
Epilogue