Nous voici parvenu au 1er solstice de l’année …La Saint Jean, deuxième fête cardinale*, marque cette apogée du soleil qui, en phase ascensionnelle, a atteint son point le plus haut de l’année par rapport à notre hémisphère Nord, marquant ainsi le seuil de l’Eté …
La fête de la Saint Jean fait le pendant à celle de Noël 3 jours après le moment du solstice ( 21 Juin / 22 Décembre) ; à partir de cette date du 24 juin, les jours vont à nouveau décroître …
Lors du baptême de Jésus dans le Jourdain Jean Baptiste prononce, entre autres, ces énigmatiques paroles : « Lui va croître et moi je vais décroître … » C’est à partir de cet événement que Jésus devenu Jésus Christ, va accomplir sa mission terrestre, formant sa communauté d’apôtres en allant prêcher les foules. Pour cela, Il ne dispose plus que de Trois années d’existence …
Ceci dit, ayant fait référence à ces données bibliques, revenons à la fête de la Saint Jean qui marque le début de l’été, l’accomplissement du mûrissement et l’époque des moissons … Dans la nature tout est ouvert à l’extérieur, la croissance est à son zénith, le rayonnement solaire se fait ardent à la surface de la terre réchauffée qu’il baigne de sa lumière intense…
Si l’on observe bien, nous aussi les humains comme les autres créatures vivantes, plantes et animaux, sommes vraiment tournés vers l’extérieur comme happés par cette forte lumière de l’Eté, au point qu’au cours des mois que nous passons dehors, nous cherchons aussi les zones d’ombre… parce que la lumière, ne va pas sans sa contrepartie, l’obscurité… La chaleur estivale s’accompagne de cette torpeur, nous sommes comme dans un demi sommeil, au niveau de notre disponibilité d’esprit, c’est le moment de l’année où, moins disponibles sur le plan cérébral, nous sommes attirés par la contemplation, par ce qui implique nos sens, eux, en éveil pour recevoir et admirer … C’est bien là ce qui caractérise les vacances prises au cours de cette saison d’Eté : voyager, découvrir, visiter, contempler, s’extasier… Une époque favorable pour absorber cette « nourriture particulière » qui vivifie nos âmes, elles, tournées vers les beautés du monde, en pleine lumière …
C’est aussi l’époque de la convivialité, à ce moment où se tiennent toutes ces fêtes de l’été qui rassemblent les populations autour d’animations joyeuses, c’est bien le temps des liesses populaires, des sourires, des rires, des chants et des danses qui tissent des liens fraternels, amoureux, charnels, remplis d’espoirs et d’avenir …
Les feux de Saint Jean qui se consument encore dans certaines fêtes locales, sont porteurs de toutes ces attentes, alimentées, attisés par toute cette frénésie, par ces vibrations, ces rythmes de la vie abondante, généreuse et féconde… La flamme qui monte de ces bûchers parfois gigantesques, s’élance vers le ciel, échappée du rougeoiement crépitant des entrelacs des sarments de bois, libérant ses gerbes d’étincelles qui se fondent avec les innombrables scintillements de la voute étoilée …
Rondes, farandoles, chants, sauts audacieux par dessus les tisons se succèdent au cours de cette veillée de la Saint Jean traditionnelle, autour de son feu magique …
Le feu qui transforme, le feu purificateur, ce soir là, dans toute sa majesté, volatilise dans les jets de ses escarbilles lumineuses, toute matière transcendée… Notre regard fasciné par la danse des flammes contemple cette manifestation quasi divine du plus mystérieux des quatre éléments …
Se faisant une image de cet événement cosmique, nous constatons que cette grande flamme du feu de la Sain Jean qui semble lécher le ciel de cette nuit du 24 Juin deviendra de plus en plus petite pour n’être seulement que celle, vacillante, d’une petite bougie à la veillée de Noêl … lueur porteuse d’espoir à ce moment de la Nativité …
En regardant au fond de nous, ce qui se vit tout au cours d’une année, nous constatons alors, que nous sommes à l’unisson de ce rythme cosmique où la course du soleil influence autant les êtres extérieurement qu’en leur intime intériorité ….
« Moi, je vous baptise d’eau, Lui vous baptisera du feu de l’Esprit » Evangile selon Saint Mathieu Chapitre 3 versets 11-17
Ici, termine mon article par cette magnifique invocation au Soleil ( Anonyme) :
Soleil, source rayonnante,
La substance puissante de ta Lumière,
Fait jaillir la Vie,
Les richesses insondables de la Terre …
Cœur, toi en qui rayonne l’Âme,
La puissance spirituelle de ta Lumière,
Fait jaillir la Vie,
Des profondeurs insondables de l’Esprit Humain…
Quand mon regard, s’élève vers le Soleil,
Dans le rayonnement de sa Lumière,
Je vois briller l’Esprit
Qui dispense, sa Grâce Généreuse,
A tous les Êtres de l’Univers …
Je vous souhaite à Tous un Bel Eté fécond en découvertes de toutes ces merveilles qui nous entourent et de celles qui, au-dedans, irradient nos cœurs …
NB : * Les quatre fêtes cardinales : Pâques - Saint Jean - Saint Michel - Noël, marquent l'entrée dans une nouvelle saison ...