Comment expliquer l’engouement de certaines personnes pour la généalogie ?...
Si l’on prend en compte que, déjà au niveau de nos arrières grands parents, niveau comportant 8 personnes ( 4 femmes et 4 hommes), nous ne les avons le plus souvent pas tous connus, parvenu au rang supérieur de l’arbre, avec 16 individus, notre chance de les avoir rencontré reste très limitée … quant au degré supérieur ( 32 personnes …), nos rapports directs avec celles-ci devient quasi nulle … De ces derniers cités, rare est le fait d’en avoir entendu parler aussi rares que le sont les photos, médaillons ou tableaux nous les présentant…
Pourtant notre curiosité, notre avidité même, pour retrouver des actes témoignant de la vie de nos ancêtres sont bien aiguisés ou alimentés par l’intérêt que nous portons à la généalogie avec en plus, la frénésie de découvrir, qui sait, l’ancêtre célèbre parmi nos lointains parents…
Alors est-ce vouloir collectionner des « têtes » le plus souvent sans visage de nos aïeux inconnus pour faire bourgeonner notre arbre ou bien se découvrir, en remontant les ramifications ascendantes, des cousins lointains, permettant d’établir une parenté avec certains de leurs descendants, au niveau contemporain , qui prévaut ?...
Bien que de ma part, ce soit récent, pour m’être plongé dans cette quête, je conviens que cela devient vite passionnant et que le temps passé à ces recherches est considérable même avec l’aide des sites et des groupes Internet spécialisés en la matière : Recherche de patronymes puis d’actes de naissance, de mariage et de décès lesquels sont les 3 grands paramètres révélant une ou des existences mais hélas trop insuffisants pour nous « parler » de ces aïeuls inconnus de nous... En fait, quand par ces écrits officiels, nous avons retrouvé leur trace, d’eux, nous ne savons pratiquement rien de plus sinon qu’ils ont existé et ont engendré la lignée de parents conduisant à nous …
En fait, dans un premier temps, cela revient bien à nous, à soi uniquement, toutes ces unions de personnes dont le nombre va croissant se multipliant par deux à chaque génération … Si grisante soit-elle, l’ascension de l’arbre généalogique a vite fait de vous donner le vertige… Bien sûr il y a dans tout ceci quelque chose d’un peu égoïste avec cette envie de savoir de quel ensemble d’individus nous sommes issus avec l’angoissante question de savoir si ces parents étaient des gens biens, des gens de bien ou plutôt des misérables, des médiocres voir des malfaisants … Ca c’est dans notre inconscient, convenons-en …
L’autre question qui se pose maintenant, est à la fois de nature scientifique au sens de la génétique et philosophique du point de vue de la nature humaine propre …
Car enfin ce que comme individu nous sommes aujourd’hui, est-ce seulement l’amalgame complexe de chromosomes imprégnés des caractères physiques, physiologiques et psychologiques de nos ancêtres ou bien n’avons-nous d’eux que la teinte subtilement nuancée de l’ensemble des couleurs spécifique à chaque individualité, se greffant à notre personnalité propre, à notre « moi » unique et bien unique parmi tous ceux de nos ascendants et qui le restera encore parmi tous ceux de nos descendants ? La question est posée et relève d’ores et déjà d’un tout autre propos …
Ceci ne veut pas dire qu’il est absurde de se mettre en quête de ses parents méconnus si notre curiosité nous y pousse mais il faut bien avoir en conscience, qu’à partir de ces lointains ancêtres, nous n’apprendrons vraiment rien de plus sur nous mêmes. Le seul véritable intérêt, suivant la loi des probabilités, est de se découvrir des liens de parentés insoupçonnés avec certains contemporains et, qui sait, avec des voisins proches … Il y a bien sûr le cas où ces parents ont laissé une histoire véritable voire, leur trace dans l’histoire … Que laisserons-nous, nous ?...
Ajoutons à ce panorama cette idée hallucinante qui veut, suivant la méthode de calcul absolument irréfutable parce que mathématique, qu’au bout de l’évolution, l’arbre gigantesque aux branches innombrables serait, à son faîte, couronné seulement de nos deux Parents, communs à tous si l’on se réfère à notre culture et civilisation judéo-chrétienne enracinée dans ce livre unique, la Bible …
Que penser de L’Arbre, dans la Genèse, arbre qui tient une place essentielle dès les premières pages : arbre du paradis, arbre de vie, arbre de la tentation parce que arbre de la connaissance, arbre de Jessé, arbre de Judée, puis arbre de Noël ? …
Faisons nous-en cette représentation: un gigantesque tronc commun pour Tous, aux racines s’enfouissant toujours plus profondément dans la terre se nourrissant dans les ténèbres, aux branches dirigées vers le ciel s’imprégnant de lumière… Arbre éternel dont on peut longtemps méditer l’apparence en s’obligeant à en inverser la vision dans l’espace et aussi dans le temps…
PL17