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Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #La pensée du jour, #Les mots choisis du Farfadet
 C'est vraiment d'actualité ... Cet après-midi, le vent impétueux a mis à terre une partie d'un grand tuya de notre jardin... Voilà pour moi, du travail de bûcheronnage en perspective ...  On approche de l'equinoxe de Printemps, c'est aussi le moment des grandes marées ... retour en arrière dans le temps ...

En bordure de mer, assister au spectacle grandiose d’une tempête, est fascinant. Dans ce déchaînement des flots, par l’eau, élément d’ordinaire si apaisant, on est vite transporté… alors, on a tôt fait d’établir le parallèle avec le déferlement des sentiments qui nous envahissent et nous submergent surtout au moment des premières crises existentielles …

 
File0229.jpg
"Orage en Mer"  Gouache  de William Turner (1830)


En Décembre 1967, j’étais dans ma 24ième année, suite à un « voyage aventureux », hors de la maison familiale, juste avant une dérive prévisible, j’étais parvenu dans un port incertain, une destination non programmée, à des mille et des milles, de mes rêves chimériques … En fait, parvenu là, en automne 1965, je ne savais pas encore que j’avais posé mon bagage pour une durée de presque 40 ans … Et, à la rétrospective, je puis assurer que ce ne fut pas une traversée du désert, fut-ce, comme décrit, ci-après, l’infini d’un océan à l’horizon fugace …
En ce début de l’hiver 1967, se déroule en moi, une tempête toute intérieure, la voie de mon destin a croisé la voix de mon ego et de ses aspirations … l’inconscient et le conscient se rejoignent… rencontre entre idéal et réalité… ça ne peut se passer ni sans éclats, ni sans débordements … Et puis, en toile de fond, se déroule, à cette même époque, un amour passionné, platonique aussi, qui voudrait aboutir mais n’atteindra jamais le havre espéré... La tempête constitue alors le thème de ce moment de ma vie, je la mets en vers, j’essaie de l’illustrer en peinture mais n’y parviens jamais… en résulte un nombre incalculable de feuilles, avec esquisses, froissées puis jetées au panier de manière fébrile… restent ces vers :


 

Tempête …

Ce matin, une âcre senteur
Sublime l’azur éphémère,
Puis se répand, sur les hauteurs,
Fétide haleine de la mer …

Fièvre portée par la brise,
Le ciel, au large transpire,
La nuée, dans l’onde, se brise,
Tempête, sur l’eau, fait empire …

L’atmosphère, en un frisson,
Porte écho au déchaînement,
Terre, ciel et mer, à l’unisson,
Forment chaos des éléments !…

En haut, la lumière en fusion,
Lutte contre les ténèbres,
Les nuages, en confusion,
Se fardent d’un fond funèbre …

Sous, les cieux, parés de sombre,
L’océan seul, combat le fléau…
Le soleil, vaincu par l’ombre,
S’éparpille sur les flots…

Ces infimes débris d’astre,
Que la houle porte en tous sens,
Illuminent le désastre,
De perles d’incandescence…

La mer, écumant de rage,
Monte à l’assaut du littoral,
Où, merveille de courage,
Roulent des vagues magistrales…

Gigantesques et très rapides,
De l’horizon, elles s’élancent,
Pour se jeter, intrépides,
Sur la côte, avec violence…

Pour vaincre : qu’elles meurent !
Comme tel, le vent décide ;
Du combat souffle les clameurs,
Sans que cessent ces suicides …

Ainsi périssent les lames,
Dont les embruns d’amertume,
Frappent les rochers qu’entament,
Ces déflagrations d’écume…

L’interminable bataillon,
Déferlant vers le rivage,
Déverse par mortels sillons,
Ses rangs de hordes sauvages …

Soudain, dardant le duel odieux,
Mille glaives d’or audacieux,
Rétablissent, gloire des cieux,
La lumière, ce soleil, Dieu ! …

Farfadet

Centre Saint Martin …  Hiver 1967-1968 ...
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Y
Bonsoir Farfadet :-))merci pour le com.  je ne vois pas ce visage que vous dîtes, (pour les nuages) si vous voulez vous pouvez me le copier-coller avec une retouche sur mon blog, afin que je voie où c'est, ça peut être intéressant.Patrice qui devient poète ..ouawwww  :-))très beau, en effet ...espérons que le printemps soit plus clément ...et que les lapins et le chocolats ne fassent pas trop de ravages, lol:0010:
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C
Un trés beau poème comme tu as le don de les écrire. Tu aurais donc été touché par la grace (divine)?Beau choix pour la toile du grand maître Turner. Personnellement j'aurais choisi une autre peinture, qui porte le nom de "tempête en mer" (ou quelque chose comme ça) presque abstraite du même artiste. Celui-ci s'était fait attacher au mat d'un bateau en pleine tempête pour pleinement "apprécier" les éléments déchaînés et pouvoir retranscrir ce qu'il avait vu ensuite. C'est ce qui s'appelle s'investir pour son art, non? Je regrette que toute sa production d'art érotique soit partie en fumée à sa mort... quel dommage et quelle perte! Haa! Ces tartufes puritains avec leur morale à deux balles.  Mais je m'égare.. de l'est. Bises aux Farfadets
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V
Je viens d'écrire aussi un poème tempête,pas encore publié...Ton inspiration est très guérrière,la mienne + sensuelle....Un beau texte que tu as écrit.VITA
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B
Bon W.E.Bises et amitié.
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O
Je me demandais en commencant à lire jusqu'ou tu voulais  emmener le lecteur, et j'ai été jusqu'au bout de la tempête interieure qui t'animaitLes vers sont tres beaux Patricegrosses bises
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P
Merci pour votre passage sur mon blog et pour votre commentaire averti qui me touche beaucoup. Concernant la Panhard, mon père en possédait une, exactement identique à celle qui est sur ma photo. Malheureusement, en 1963, nous avons eu un très grave accident avec cette voiture qui ne tenait guère la route. Cet accident coûta l'ouïe à mon jeune frère qui avait alors 9 ans, avec des conséquences encore plus tragiques dans son avenir.J'ai parcouru votre blog qui est également rempli de choses très intéressantes. J'y reviendrai faire un tour de temps à autre.Avec mes meilleurs sentiments,ppeture@skynet.be
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D
le tableau magnifique...la poésie d'une force fracassante...c'est ce que j'aime, ce moment après l'orage et la tempête !
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M
...et ça souffle encore aujourd'hui......aux abris!!!!!bonne journée à toi :0032:
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G
Je vois que la tempête t'as inspiré, c'est un tres beau texte que tu as écris, merci Patrice pour ce poême...Bonne journée à l'ouest, sans tempête si possible, lol. 
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Q
C'est un magnifique billet... L'hiver 67-68... j'efface, pour moi. Mais je trouve que les souvenirs que tu racontes... je ne dis rien, c'est plus facile.J'aime cette tempête que tu n'as gardée qu'en mots... et j'imagine celles que tu avais peintes sur ces feuilles froissées... C'est beau.Merci.
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Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

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