Le Berger au cœur dur – 25ième soir … veille de Noël …
Parmi les bergers qui gardaient leurs troupeaux non loin de Bethléem il y en avait un qui avait le cœur dur. Il avait un beau troupeau qui lui appartenait, et il ne manquait de rien. Mais il refusait d'aider ceux qui étaient dans le besoin et ne prenait personne en pitié.
Une fois il s'est trouvé qu'un pauvre berger, qui était réduit à ne garder que les bêtes des autres, lui devait une petite somme. Le berger au cœur dur aurait pu aisément lui remettre sa dette. Mais il n'y pensait pas. " A chacun son dû, disait-il, après tout, ce vieux, il travaille; ce que j'ai, je l'ai gagné par moi-même… Les autres n’ont qu’à faire de même " Il ne voyait pas plus loin que çà… Et voilà que ce pauvre berger qui n'avait jamais rien eu à lui, avait reçu, quelques temps auparavant, un agneau, en échange de services rendus à son maître. Le berger au cœur dur exigea qu'il lui donne cet agneau puisqu'il ne pouvait pas lui rendre l'argent. Le pauvre berger dut s'exécuter et lui remit son agneau…
Lorsque la nuit de Noël; l'Ange apparut aux bergers, tous se mirent en route pour aller saluer l'enfant. Mais le berger au cœur dur n'avait rien vu, il avait le sommeil trop lourd. Et quand les autres le secouèrent et lui racontèrent tout ce qu’ils avaient vu et entendu, venant de l’Ange, pour qu'il vienne avec eux, il ne voulut rien croire de ce qu’ils racontaient et, même, se moqua d'eux. « Non ! Il resterait sur son plateau. Il n'irait pas à Bethléem avec les autres, non, il n'irait pas ! Et rien, ni personne ne le ferait bouger. Il n'allait pas croire à de pareilles sornettes!...
Les bergers avaient tous emporté quelque chose à offrir à l'enfant : qui, de la laine, qui, du lait, qui, un agneau nouveau-né. Mais, s’agissant du berger au cœur dur, ce n'est pas lui qui irait offrir son plus bel agneau à un enfant né dans une étable! Dans une étable! Pensez donc! N’a-t-on jamais vu une chose pareille !… Il était ainsi plongé dans ses réflexions tandis que ses compagnons se hâtaient vers la crèche. Mais, tout à coup, le berger au cœur dur, fut dressé sur ses pieds, et bientôt il s'aperçut qu'il marchait, et qu'il marchait dans la direction qu'avaient prise les autres. Il les suivait, à quelque distance, sans le vouloir. Ses pieds le l’entraînaient malgré lui, là où il avait décidé de ne pas aller. "Ah non ! Mais non !" pensait-il. Il essayait d'arrêter ses jambes… mais elles avançaient toujours. Au détour d'un chemin, il aperçut la lumière. Une lumière étonnante qui venait d'une maison au loin. Et il avança les yeux fixés sans pouvoir en détacher son regard…
C'est ainsi que ce berger au cœur dur arriva à la crèche. Il fut saisi par la beauté de l'enfant Jésus et par la douceur de Marie, sa mère. Il resta longtemps en adoration, et l'Enfant le regarda jusqu'au fond de l'âme. Puis, les yeux du berger se détournèrent lentement et se posèrent sur un autre visage. Il reconnut celui à qui il avait pris l'agneau et compris enfin combien il avait été dur avec lui. Aussitôt il se leva, et se hâta, seul dans la nuit. Ses jambes ne marchaient plus toutes seules, elles étaient lourdes et il devait vouloir les lever tour à tour. Il faisait noir, il faisait froid et la pente était raide. Il n'était plus guidé par la lumière de la crèche. Mais, au-dedans de lui, brûlait un feu qui lui donnait du courage. Il allait droit vers sa bergerie. Une fois arrivé, il prit dans ses bras un petit agneau tout blanc et repartit dans la nuit vers le lieu où paissaient les troupeaux. Les autres bergers étaient revenus de la crèche, et devisaient par groupes autour des feux. Ils se répétaient les merveilles qu'ils avaient vues. Le berger au cœur dur, s'approcha des groupes et regardait chacun. Il cherchait le pauvre berger. Il le trouva seul, un peu à l'écart, le visage encore tout rayonnant de joie. Sans dire un mot; le riche berger posa l'agneau sur les genoux du pauvre berger, et repartit, le cœur plus léger. Depuis ce jour, son cœur fut changé. Il s'efforça d'aider les autres, de les comprendre; de rattraper tout le temps qu'il avait perdu à être dur. Il devint le berger au bon cœur. Tout le monde l'aima dans la contrée, et il aimait tout le monde.
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Le Paradis Perdu …
Le 24 Décembre dans notre communauté Saint Martin, nous évoquions le Paradis Perdu de la Genèse, marqué par l’image d’Eve tentée par Satan avec ce qui s’ensuit … Nous présentions sur scène ce tout premier événement de l’humanité, dès lors, précipitée sur terre : « Le Jeu du Paradis » qui nous vient du lointain moyen âge… » dure environ quarante minutes et met en scène des personnages à l’allure plutôt hiératique, ce qui renforce l’intensité dramatique. Chaque rôle est servi par un texte en vers très rythmés et en vieux français. La mise en scène est simple mais rigoureuse… L’accent mis sur la force de la parole, alliée aux gestes lents mais amples, et les différents tableaux du drame, soutenus par un jeu de lumière tout en contrastes, font grande impression sur le public …
Mais qu’en aurait-il été de l’évolution et des progrès de l’humanité si, Adam et Eve n’avaient pas, tour à tour, croqué cette pomme, ce fruit de l’arbre de la Connaissance ?
Eva // Avé ... et vint l’Emmanuel …Pour ceux qui aiment tous les beaux sujets se rapportant à Noël, je recommande ce blog sur les santons : santons-et-creches-de-provence.over-blog.fr/
Après un entracte d’une demi-heure s’ensuivait la représentation des Jeux de Noël : Annonciation à Marie – Voyage à Bethléem – rencontre avec les aubergistes – Nativité – Jeux des Bergers … Ces jeux de Noël sont adaptés de ceux d’Oberufer sur les bords du Danube en Autriche-Hongrie. Ils durent une heure et quart environ et sont éblouissants par la fraîcheur et l’enthousiasme qui s’en dégagent. Partout où ils sont présentés, ils laissent un grand message d’Espoir à disposition de l’humanité …